14 août 2017

Féminisme, ou pas féminisme ? Mon aspiration à une société dé-genrée


Féminisme : le féminisme est un ensemble de mouvements, d'idées politiques, philosophiques et sociales qui partagent un but commun :

- faire en sorte que les femmes soient les égales des hommes dans notre société.
- Egales sur le plan politique, économique, culturel, personnel, social et juridique.

On a vu des élans féministes naître au siècle des Lumières, les mouvements se sont plus formalisés à la fin du 19ème siècle. Toutefois il ne doit pas nous échapper que l'éventualité de sociétés plus justes avant cela n'est pas à écarter, loin de là.

Pourquoi faire des différences entre les hommes et les femmes ? La réponse peut paraître simple ou pas, en fait le pourquoi n'est pas simple. Le comment c'est plus facile.

On a fait des différences pour certains parce que les femmes peuvent enfanter et les hommes aller à la guerre ... par exemple. C'est très très résumé hein ... mais il y a quelque chose comme ça, qui semblerait incontournable, immuable, intangible.Bon on fait court ?

On a fait des progrès dans la compréhension des choses, dans la volonté de ne pas faire la guerre pour tout et n'importe quoi, dans la possibilité de faire des enfants si on peut, si on veut, et quand on veut ... ou presque.

On a fait des progrès aussi à dire qu'un homme ou une femme sont des humains à part entière. Mine de rien c'est un progrès ... parce que certains n'en sont pas encore tout à fait là.

Un humain à part entière c'est une personne appartenant à la « race humaine » et qui est libre et en pleine possession de tous ses droits humains. De ses devoirs aussi.

Bien que dans des circonstances particulières on trouve des moyens de limiter certains droits il n’en reste pas moins que les droits de l’homme sont bien décrits dans la « Déclaration universelle des droits de l’Homme » document légalisé dans le cadre de l’ONU le 10 décembre 1948 à Paris.

La majuscule placée en capitale du mot Homme est bien là pour désigner l’ensemble des humains. Et le texte de la DUDH contient des éléments précis sur ce qu’on a voulu dire au sujet de l’égalité de droits entre les femmes et les hommes.

Donc il y a des hommes, des femmes, il y a des gens dont la couleur de peau est différente, des gens dont la culture n'est pas la même, des gens dont la langue d'usage est spécifique, et des gens qui peuvent avoir des enfants, d'autres pas. Il y a des gens qui ont les attributs mâles de la reproduction humaine, et d'autres les attributs femelles. Dont acte.

Il y a même des gens …, bref tout n'est pas si simple, et ce n'est pas le sujet.

Il y avait des hommes, des chefs de famille ... important la famille, quand on en a une ... important aussi quand on en a pas.

Il y avait des femmes, assujetties au chef de famille. Ca c'était avant. On a fini par admettre qu'un être humain n'avait pas à être assujetti à un autre. Et que donc les femmes n'avaient pas à être assujetties à des hommes.

Tout ça, on sent bien que ça tourne autour d'une chose : les droits.

Le droit des femmes pendant longtemps, et bien ça n'existait tout simplement pas, plus, peu. Nous y revenons un peu plus loin.

Et petit à petit la société a fini par reconnaître qu'une femme avait une conscience, qu'elle pouvait même avoir une âme, au même titre que chaque humain.

On a bien avancé. Sauf que, il reste des stigmates de cette société humaine qui sépare les gens en bons humains à part entière et en sous-humains incomplets.

Le racisme a pour base de discours le fait que certains humains sont plus humains que d'autres. Certaines cultures, ou certaines religions mettent en avant que ceux qui n'ont pas les mêmes valeurs sont des sous-hommes. Et pour la condition des femmes on a encore un peu, pas mal, ce genre de trucs qui survivent au progrès de la conscience humaine.

Une femme serait moins forte, moins musclée en moyenne, moins bonne en sciences, moins apte à commander ? Il paraît ! Chez pas mal de gens on continue de penser qu'une femme ferait mieux de rester « chez elle » plutôt que d'avoir une vie sociale.

A chaque fois qu'on remet tout ça à plat, on constate que si les choses sont comme ça, c'est parce qu'il y a les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. Et que pour beaucoup ce sont des hommes qui fixent les règles, les lois, les droits, ou qui les ont fixés et qui s'y accrochent.

Pourtant les choses ont évolué. Il y a eu des femmes, de plus en plus nombreuses, pour revendiquer une égalité de traitement en droit et dans la société. Il y a eu aussi des hommes d'ailleurs qui se sont joints à elles.

Le droit des femmes traite des droits des femmes. De ceux qu'elles ont et de ceux dont elles aimeraient bien pouvoir disposer à l'égal des hommes. Un jour peut-être on pourra intégrer complètement dans les moeurs qu'il n'y a pas d'humain différent des autres en droits. Ce jour n'est pas arrivé.

Des gens pourtant vivent au quotidien sans faire de discrimnation. Ca existe. Mais ce n'est pas le lot commun, loin s'en faut. Si les femmes, avec juste raison, revendiquent une égalité de droits, pour un certain nombre de sujets évidents, il reste bien des points pour lesquels les différences de traitement sont grandes.

C'est le cas notablement pour la différence des rémunérations au travail, pour la différence des attributions de rôles, de postes dans les instances représentatives ou dirigeantes.

C'est aussi le cas pour un autre pan de la vie, qui est le maintien de pratiques violentes infligées aux femmes, par les hommes le plus souvent, et bien que l'inverse existe, dans nos sociétés occidentales c'est bien des violences faites aux femmes qu'il est semble t-il le plus urgent de s'inquiéter. Le but étant de comprendre que les violences et les souffrances sont toutes intolérables, mais celles qui sont infligées à des humains et par des humains sont toujours évitables

D'autant que les facteurs culturels et cultuels reprennent le dessus ces années-ci et que ces facteurs ne sont pas étrangers à ces problèmes.

La France a résolu, ce n'est pas si vieux, par exemple, et ce n’est qu’un extrait :

- collège et éducation secondaire ouverte aux femmes (1879)
- ouverture des universités aux femmes (1880)
- école primaire obligatoire pour les femmes comme pour les hommes (1882)
- le droit d’ouvrir un compte bancaire sans le consentement du mari (1886)
- le droit de disposer de ses revenus lorsqu’elle est mariée (1907)
- le droit de vote accessible aux femmes (1944)
- le droit de travailler sans le consentement du conjoint (1965)

J’évite, soigneusement, mais les faits n’échappent pas à ma raison les droits par exemple à la contraception ou à l’avortement.

Ces droits ont été écrits bien souvent par des hommes d'ailleurs lorsque les femmes n'avaient pas encore de droits reconnus pour même simplement les revendiquer publiquement. Ces droits ont été revendiqués, inspirés par des femmes bien souvent tant elles étaient mésestimées dans leur rôle de citoyennes à part entière.

Si la cause du féminisme est entendue, largement, et relativement partout dans la société, les femmes d'une manière générale en sont les premières actrices, ce qui est logique ... mais pas tout à fait rationnel.

La cause du féminisme pour être gagnée doit avant tout être totalement admise autant par les femmes que par les hommes pour qu'on n’en parle plus, ... enfin pour qu'on en parle bien.

En commençant par celles et ceux qui "font" la politique, on aura remarqué la difficulté avec laquelle le personnel politique trouve la voie de l'équilibre, de la parité. Cette parité dont on parle est tout simplement le souhait de trouver autant de femmes que d'hommes à des postes comparables : - gouvernement, Assemblée, Sénat, collectivités territoriales.

On aurait pu croire d'une cause entendue il y a plus de 20 ans qu'elle serait à peu près gagnée aujourd'hui. Ce n'est pas le cas. Et les politiques en sont grandement responsables. S'il existe des représentants politiques masculins qui ont à la fois un discours et des actes en faveur de la parité femme-homme, ils sont peu nombreux. Peu nombreux ceux qui auront prouvé qu'ils acceptaient de ne pas être aux avant-postes au bénéfice de collègues femmes.

La place des hommes dans le féminisme est souvent aujourd'hui celle de personnes qui doivent opérer par une "discrimination positive". La discrimination positive est ce « moindre mal » qui consiste à forcer les choses en inversant les discriminations. Ce n'est pas une fin en soi, mais le temps d'équilibrer les choses, après tout pourquoi pas.

La place des hommes dans le féminisme, vu dans le champ socio-professionnel c'est accepter de ne plus faire de différence entre les gens parce qu'ils sont femmes ou hommes. Cela implique des comportements responsables, prévoyants, prévenants et bienveillants. Longtemps la place des femmes au travail a été conditionnée à une disponibilité supposée moindre en raison du rôle de future-mère, de mère d'enfants dont les hommes ne s'occupaient pas le plus souvent. S'il est aujourd'hui possible de réduire cette problématique par différentes approches, les stigmates de cette discrimation n'ont pas disparu. Les écarts de rémunération, les différences de traitement à l'avancement et à l'ouverture aux opportunités de carrière sont fréquentes.

Les employeurs sont souvent cause de discrimination, ou plus précisément ce ne sont pas nécessairement les employeurs, mais l'encadrement des entreprises. Rares sont les entreprises qui ont choisi d'opérer la parité raisonnée, ou raisonnable. Absence de parité, de volonté paritaire, et écarts de rémunérations subsistent largement.

Peut-être, et c'est encore à démontrer dans le fond, que le seul terrain sur lequel la cause du féminisme est relativement la plus avancée en France aujourd'hui serait-il la sphère privée ? Inégalement c'est certain, mais de plus en plus nombreux sont les foyers qui progressent vers une égalité rôles entre hommes et femmes. Si la démarche égalitaire dans le foyer familial prend le pas sur un partage sexiste,

Donc les choses avancent, lentement, mais les choses avancent. Il y a plusieurs raisons à cela, et dans la vie privée le droit n'y est pas totalement étranger. L’attitude des femmes qui est volontaire dans ce sens, et le droit qui permet de gérer les conflits. Le droit et une vision de la société qui est portée à la fois par la Constitution et les lois. il ne faut pas oublier que des lois ont été écrites pour permettre à une mère d’avoir son mot à dire sur l’éducation des enfants par exemple. Il faut attendre 1970 pour que la loi remplace la puissance paternelle par l’autorité parentale.

Les femmes peuvent voter, peuvent travailler, peuvent disposer d'un compte en banque, peuvent diriger l'éducation des enfants au foyer, et ce sont souvent elles qui le font. Les femmes peuvent aussi se soigner sans demander la permission ... rendez-vous compte !

Et les hommes acceptent cet équilibre des choses. Les femmes conduisent. Et les hommes acceptent ça aussi. Et c'est bien pratique d'ailleurs pour les conjoints qu’elles puissent ainsi, trouvant une forme de liberté, contribuer plus à la vie du foyer.

Les hommes acceptent de voir les femmes travailler, et dans les familles c'est même souvent mieux comme ça. Le travail n’est pas si facile à trouver, pas si bien payé non plus. Marché de l’emploi tendu, diminution du pouvoir d’achat depuis des décennies ne facilitent pas les choses.

L'égalité des droits dans le porte-monnaie à la maison ça ne se discute pas trop. Enfin ça dépend où. Globalement les droits des femmes avancent, on le constate bien comme cela, en premier lieu "à la maison", et petit à petit dans le cadre socio-professionnel. Pourtant tout le monde est capable de comprendre que les femmes ont leur place dans les vies des gens, parce que la plupart des gens ont eu une mère, ou quelqu'un qui a été là pour les premiers pas en tous genres, souvent ce quelqu'un étant une femme.

De par le monde, on en est même arrivé à accepter une femme chef d'état, chef de gouvernement, chef des armées ! Ca arrive. La grande question derrière tout ça c'est : quand aura t-on fini de penser qu'il y a dans la société des femmes et des hommes qui auraient des rôles différents, hormis ce sur quoi nous ne pouvons être identiques, en gros la maternité. Les différences physiques et de performances le cas échéant ne justifient pas les inégalités obervées.

Etre féministe pour une femme, c'est simple. Mais pour un homme comment ça devrait être ? Moi j'ai fait un choix, il y a longtemps, de ne pas tenir compte du genre d'une personne pour parler boulot ou chiffons. On parle de choses socio-professionnelles, on regarde pas qui parle, on écoute ce que dit la personne. Pas question de savoir si la personne est fille ou garçon, ce n'est pas le problème. Dans le travail ça s'est souvent traduit par un équilibre raisonnable en nombre de femmes et d'hommes dans des équipes.

J'ai aussi pratiqué l'égalité des rémunérations. Facile, ça fonctionne, il suffit d'écrire les mêmes nombres à l'embauche pour un travail équivalent, et de ne pas traiter différemment les progression de carrière.

Il m'est aussi arrivé de construire un conseil d'administration, ou un comité de direction, en assurant la parité, avec un peu de volontarisme quand même, car les hommes restent souvent assez solidaires entre eux dans les secteurs de commandement.

J'ai une chose qui me revient, un truc qui me fait sourire parfois, sur les gens qui disent que le féminisme commence à la maison, faire le ménage, s'occuper des enfants, on partage ... pour moi c'était il y a pas mal d'années, complètement assumé. Pourtant c'est vrai que ça commence là.

La synthèse que je fais de tout ça, c'est que je ne suis pas plus féministe que ça, en fait je ne suis pas féministe, parce que si je pensais l'être, je crois que je craindrais la discrimination sous-jacente. Si les femmes et les hommes ne sont pas iidentiques, l’égalité en droits est intangible pour moi.

Mais justement, un homme peut-il être féministe ou doit-il être seulement anti-machiste ? Ou anti-phallocrate ? Oui je suis opposé à l'idée et aux pratiques qui font que le pouvoir ne peut pas être partagé avec tout être humain, que les décisions sont réservées à des catégories de personnes qui ont en commun le sexe, la couleur de peau, la religion, ... ou encore le parcours étudiant. Et pourquoi pas la taille ? La pointure des pieds ou la longueur du petit doigt ?

Il me semble que la cause du féminisme doit être portée tout simplement non plus comme un but à atteindre, mais que nous devons préparer les esprits et agir de sorte que les différences de traitement entre hommes et femmes ne soient plus.

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