06 août 2017

La dialectique du fou : 07 - Les démiurges et la politique

La dialectique du fou

Tout le monde connaît la diagonale. Ce truc qui en travers permet d'atteindre l'autre bout du miroir sans passer par les autres sommets.

Je voudrais vous faire partager mes élucubrations lexicales, celles de mes succès et de mes échecs. C'est la raison de ce titre thématique.

Et je poursuis cette série, qui connaîtra les épisodes que je saurai y ajouter, "à demain si vous le voulez bien", comme disait un monsieur loyal radiophonique, mais aussi si je le peux bien.


Les démiurges et la politique

A l'origine du mot démiurge que trouve t-on ?

On aurait pu dire demie urge, ce qui pourrait laisser croire qu'il n'y a pas le feu au lac, ou quelque chose comme ça.

Non, point ! Les faux amis nous tromperont toujours.



Les démiurges étymologiquement sont les gens du peuple laborieux (demos, ergos), les personnes qui travaillent, ou mieux encore les artisans, les fabricants.

J'ai un amour profond pour les gens qui font. Il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font. Et dans le fond le dire c'est bien, mais le faire c'est mieux. Sinon c'est l'enfer.

Platon expliquait dans son Timée que la cause de l'Univers est un bon et sage démiurge. Le commun des mortels en déduit consciemment ou non qu'un démiurge est une chose divine, le Dieu créateur étant l'origine de toutes choses.

Amusant ? Non ?
Si, moi je trouve,
l'artisan de toutes choses,
cet ouvrier génial
qui serait la cause,
l'origine de nous-mêmes,
portant le nom même des gens
qui font de leurs mains,
ou avec ce qu'ils peuvent,
les objets, et toutes ces choses
qui nous sont nécessaires
et nous permettent
d'exister,
de subsister,
et de râler
quand c'est pas bien fait.

Si c'est pas bien fait, c'est pas bienfait. Et pis c'est tout.

Platon pensait que la société parfaite, la Cité juste, doit être construite sur le modèle du Bien en soi. Ca va de soi. Ca va sans dire, mais c'est mieux en le disant. C'est quoi qu'est bien et c'est quoi qu'est mal ?

Socrate, que je porte dans mon coeur au point de m'en faire affubler du surnom par quelques amis expliquait à Platon que la Cité était le fondement de l'humanité, et qu'elle existait par nature, non pas parce que les humains cherchent à se protéger, mais parce qu'ils se rassemblent pour construire.

Socrate n'a rien écrit. Il a parlé et ceux qui l'ont écouté ont pris la suite.

Platon qui a presque tout noté en retenait l'idée d'une possible société parfaite. La politique de Platon n'avait pas encore tout à fait ses lettres de noblesse.

Aristote est allé plus loin en beaucoup de choses. Il tente de décrire plus en détail une société qui peut devenir plus humaine. Il faut entendre en ceci une société qui permet à chacun de mieux profiter des bienfaits. Ce qui pourrait se rapprocher de l'accès au bonheur.

Aristote mentionne le bonheur comme but et la vertu comme moyen d'y parvenir dans une société organisée selon des règles communes. Il rentre dans le vif du sujet.

Nous parlons des démiurges. Dieux, ou pères fondateurs pour certains, ils sont surtout celles et ceux qui prennent le temps par la parole ou par l'écrit, ou qui encore avec des outils, qui d'autre avec un savoir, de fabriquer, de façonner, de créer.

En politique il y a de ces démiurges bien connus. Qui la font.

Et au fait ! La politique c'est quoi ?

- Le cadre dans lequel une société est gérée.
- La pratique du pouvoir

Alors ceux qui en font, les artisans sont donc ceux qui la pratiquent en tant que pouvoir ? Ou ceux qui participent à la gestion ?

En fait tout dépend. Les acteurs de la politique sont ceux qui s'en inquiètent et qui ont voix au chapitre.

La voix au chapitre, de nos jours cela signifie : avoir la possibilité de dire quelque chose et participer au concert des gens qui façonnent le monde dans lequel nous vivons.

Probablement apparue pour la première fois dans l'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle vers l'an 800, la salle capitulaire, ou salle du chapitre, est le lieu où l'on discute toutes les affaires de la communauté : les questions touchant l'organisation matérielle du monastère, l'admission au noviciat comme à la profession religieuse définitive, l'élection des abbés, la réception des hôtes de marque, et les questions de discipline communautaire. On y fait également les annonces et proclamations communiquées par l’évêque ou le pape.

Et par conséquent avoir voix au chapitre revenait à obtenir le droit de juger.

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