03 mai 2020

Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle


Pour deux francs et pas un saoul

...

- Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, si elle avait pas été fricoter avec n'importe qui la planète ...

- La où il y avait tant de plaisirs, ben maintenant il y a de la gène.

- Tu vois, le Brésil, c'est devenu l'épicentre du mensonge aujourd'hui. Ils affichent un rang d'oignon dans le concert des catastrophes, en fait ils sont en train de nous préparer la botte.


- On nous dit qu'il y aurait autant de gens contaminés au Brésil qu'aux États-Unis, peut-être plus. Avec une bonne raison à ça, c'est la dimension impressionnante des inégalités sociales qui fait autant crever les gens de faim, de tout, et si le virus y est pour quelque chose, c'est surtout en raison des peurs de quelques crétins que les brésiliens si méchamment s'exposent.

- La peur communiquée, vicieusement, jamais frontalement de ceux qui se sont approprié le pouvoir à tous les autres est un poison d'une extrême violence.

Tu vois les gens qui courent, se déchirent, explosent, la société qui se désorganise ... les sentiments prennent le pas sur la raison, pourquoi s'agitent-ils ainsi en troupeaux indociles ?

- Ils voudraient pouvoir tout simplement vivre ?

- Non ils ne veulent pas mourir.

- Sans doute. Tu as raison.

- Non. En fait je te réponds et tu peux penser que ce que je dis est juste, mais tu m'aurais dit le contraire ... mettons que tu m'aies répondu "ils voudraient pouvoir ne pas mourir ?", je t'aurais répondu le contraire : "Non ils veulent vivre".

Nous n'avons qu'à moitié raison si nous ne prenons pas les deux en compte. Et en fait, les gens ils voudraient juste savoir à quelle sauce la vie va les déguster.

- Et si par hasard ils voulaient vraiment choisir la bonne cible ? Ne pas lutter pour ou contre la vie qui tente de les avaler, mais juste contre les andouilles qui pensent pouvoir les cuisiner ?

- Sans doute est-ce la bonne pratique. Si le feu te mange les pieds et que par chance tu n'es pas attaché au poteau de ton son supplice ... barre-toi ... crache sur les flammes, fais tomber la pluie, mais barre-toi de cette emprise. Le paradis n'est peut-être pas au bout de ta course, mais l'enfer ce ne sont pas les flammes, ce sont juste les liens qui t'empêchent de vivre ta liberté.

- Ben en attendant, pour rentrer à la soupe, il va falloir attendre que la troupe soit passée.

- On passera entre les gouttes. Entre deux rondes, les gardes chiourmes qui quadrillent la ville treize par treize pour jeter les rebelles dans les geôles fascistes nous laissent bien le temps de nous aérer.

- Treize par treize maintenant, ça ne leur portera pas chance.

- Oui, le désordre, même plus en nombre pairs, ceux-là n'ont pas été recrutés pour savoir compter. La honte du métier.

- Ça fait pas un journal tout ça. Et l'actualité ?

- Bah, l'actualité tu vois, franchement ... journaliste pour dire des vérités c'est bien, sinon, bof. Raconter encore et chaque jour les petits tripatouillages d'un grand fourbe et d'un petit capricieux, faut espacer un peu les efforts pour voir à travers la buée.

En France, là, maintenant, ce qui préoccupe les politiques, les élus, ce qui les émeut le plus, ce n'est pas la santé des gens, ce n'est plus celle des soignants, ce n'est plus l'hôpital, ce sont les risques que font prendre le gouvernement aux élus eux-mêmes avec toutes les décisions à la con qu'ils prennent. Laisse tomber. La peur change de camp, mais on ne sait pas, entre  la peste et le choléra qui gagnera.

Marcel, tu nous en remets une ?

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1 commentaire:

Aliana 62 a dit…

Toujours en forme toi être !
Excellent comme d'habitude, on ne s'en lasse jamais.
Mais bon, avec ta perfection voilà que tu me donnes des complexes ! Pas glop la vie, na !

Allez, j'attends demain pour me régaler à nouveau, si je peux, à l'heure de l'apéro...

Bises

Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...