21 février 2019

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 20 février 2019

En bandeau : fragment d'une sculpture découverte à Poitiers l'an dernier, associé à ma pensée du moment (l'image de gauche est une récupération sur le ouèbe, j'en remercie l'auteur que je n'ai pas su identifier).

La torgnole
 

On vient d'avoir une super Lune hier, de celles qui sont plus grosses parce que la Lune se trouve au plus près de la Terre au moment où elle est pleine, ça c'est dans le ciel, là où tourne Jupiter, la planète, l'astre véritable, on vient de prendre aussi un nouveau truc au firmament, des imbéciles par contre, pas des astres mais des désastres.

Mon bistouquet préféré vient de se prendre un retour de manche de rateau dans la gueule avec les conclusions de Philippe Bas et de ses collègues de la comission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla ... enfin maintenant il ne faudra vraiment plus parler de l'affaire Benalla, donc Yslapeth vient d'hériter d'une décoration supplémentaire, on pourra aussi désormais l'appeler le président Torgnole, vu ce qu'il vient de se manger, présenté très poliment et fort réglementairement, comme compliment.

Le morceau de bravoure du président de la commission des lois au Sénat a permis de bien expliquer la méthodologie, très sourcilleuse et pointilleuse, suivie par les sénateurs, et il a bien documenté le soin particulier pris à ne pas s'intéresser aux personnes impliquées dans différents problèmes signalés et analysés, mais aux fonctions.

Et si Benalla est un pilier de Bas qui voit au moins double, dans l'explication des textes il est précisé qu'Alexandre le malheureux a fauté tant et plus et un peu dans tous les sens, mais si on lui avait fait panpan cucul dès le départ on aurait évité de mettre la fonction présidentielle en danger. Enfin là, c'est un court résumé.


Et Philippe Bas de préciser qu'à aucun moment la fonction et les actes du président de la République ne sont mis en cause. Mais on sait d'autre part, puisque l'intervention publique de Philippe Bas est complétée d'une lettre qui contient quelques éléments qu'on a pas entendu à la radio dans la précipitation, que les parjures devant la commission d'enquête ne sont pas l'exclusivité de Benalla, il semblerait, mais ce sera à la Justice d'en découdre, que Kohler, Strzoda et Lavergne, respectivement Secrétaire Général de l'Elysée, Directeur du cabinet du président, et chef du GSPR (groupe de sécurité du président de la République) n'aient pas été tout à fait honnêtes non plus dans leurs déclarations. Penser à l'éventualité d'une corruption généralisée de la vérité dans tout l'entourage du président ? C'est Bas !

Bon, Benalla et Crase dorment en prison, à titre préventif, avant même la sortie des conclusions prononcées par Philippe Bas, ils ont été rattrapés par les juges dans le cadre du manquement à leurs obligations liées au contrôle judiciaire qui les obligait à ne pas se rencontrer.

Malgré les dénégations de l'un et l'autre sur la réalité des "enregistrements de Mediapart", et sur le fait que ces enregistrements prouvent qu'ils se sont rencontrés, les juges les ont cru assez foireux pour ne pas les renvoyer à leur maison à eux, mais plutôt de les acheminer à la maison d'arrêt. Et pas la même, l'un à la Santé, l'autre à Bois d'Arcy.

A ta Santé Alexandre ! C'est pas drôle, je sais, mais ça fait rien, on doit quand même marquer un peu le coup et depuis le temps que je suggérais qu'un passage en maison d'arrêt serait salutaire vu la nature des conneries accumulées, qui n'ont rien à voir avec le fait de vider des poubelles de supermarché pour se nourrir, on considèrera qu'un petit stage en territoire républicain tenu sous contrôle par un personnel compétent c'est toujours mieux qu'une bride laissée sur le cou dans la jungle bananière de l'entourage de Macron.

Le président de la République a donc été victime de menaces et de mises en danger de "la fonction présidentielle". Il appartiendra à la postérité de dire et de reconnaître qui est à l'origine de la mise en danger, et je ne m'immisce pas dans ce débat même si j'ai une petite idée sur la question.

Le ministère public va être saisi, en principe, de tout ce qui constitue les conclusions du travail des sénateurs et des dénonciations formelles portées par la commission d'enquête pour parjure devant elle. Là on se dit que ça va pas être simple pour le ministère public de récupérer la patate chaude. Il va y avoir des constipations de conscience à coup sûr.

Voilà, ça c'est le fait incontournable du jour, dans une actualité en solde, à la solde de pas mal de cons qui s'interrogent sur des questions qui devraient être réglées depuis longtemps, et si elles ne le sont pas c'est la faute à Voltaire, à Rousseau, tombés par terre et dans le caniveau.

Le caniveau est atteint depuis longtemps, on doit même être en train de saloper les égouts les plus souterrains qui puissent être, tellement il y a de trucs nauséabond qui se passent, et peut-être que ce côté pestilentiel ne vient pas tant du fait qu'il y a des tordus et des brêles pour beugler des trucs antisémites, mais aussi, ça existe, anti tout un tas de choses. Ce qui me paraît le plus vomitif est de voir l'ensemble ou presque de la classe politique et de plein de gens de partout monter bêtement au créneau pour s'emparer de l'agression de Finkelkraut et tenter d'en faire une occasion de construire des murs intellectuels supplémentaires en amalgamant antisionisme et antisémitisme, y associant la vacuité mentale de débiles abrutis qui utilisent des mots dont ils ne connaissent pas le sens, et conjugant le tout avec raisons politique, morale ou religieuse.

Faut-il légiférer sur le sionisme ou l'antisionisme ? Même Macron confirme, il a dû être conseillé correctement pour une fois, que l'idée n'est pas bonne.

Rien n'oblige à créer des textes supplémentaires pour traduire en justice une personne ou un groupe de personnes qui usent et abusent de la haine, et ça devrait être valable quelque soit le focus qui est fait sur ce qui serait haïssable. Qu'on punisse, si besoin, les gens qui sont incapables de se tenir bien en société est une chose, qu'on inscrive dans la loi les injures qui seraient punissables par opposition à celles qui ne le seraient pas est une idiotie.

L'antisémitisme est une hérésie, tout comme les autres formes de ségrégation qui surviennent au détour des montées d'adrénaline d'un abruti ou d'un autre, l'antisionisme est assimilable à l'antisémitisme quand il veut exclure systématiquement les gens qui seraient juifs ou d'origine juive, ou ... ayant respiré le même air qu'un juif pourquoi pas ... quand on est con on ose tout.

Je suis personnellement un peu instruit de ce genre de choses, et pour cause, et je ne crois que les rebondissements tous récents de l'ambiance toxique qui se développe en partie chez les gilets jaunes, largement insuflée par les radicalisés de gauche et de droite, extrêmes d'un côté comme de l'autre et souvent extrêmement cons ... ces extrêmes constituent un périmètre totalement flou en fait. On ne devraient pas fabriquer de l'engouement pour ce genre de débat, ce qui revient à faire de la publicité à des théories fumeuses et punissables.

Ce qui serait profitable à la société serait de sanctionner les fauteurs de troubles, mais en les contraignant un peu à faire des stages d'intégration dans le monde normal et réel des gens qui vivent comme ils peuvent au quotidien, dans la diversité et sans se haïr.

Et on pourrait aussi donner la capacité à la justice de modérer les droits civiques des crétins "racistes" sous une forme ou une autre, par exemple en les privant d'un droit de vote, si des faits assez graves sont jugés, vu que les pires crétins pourraient défendre des candidatures désobligeantes pour la république.

Après tout, une personne qui est assez timbrée pour cracher à la tronche d'une autre en raison de ses origines ou de ce qu'on voudra d'autre, devrait être en soins psychiatriques, ou à défaut serait inspirée de ne pas se mettre en contact avec le commun des mortels, à fortiori de participer à des décisions d'intérêt général jusqu'à faire la preuve d'avoir suivi un traitement honnête pour se calmer. Sauf que l'insertion en psychiatrie de tous les énervés du bocal pose problème dans un système où la classe politique est majoritairement très circonspecte à vouloir soutenir les activités de soutien psychiatrique dans le pays.

Mais bon, je dis ça parce que je suis en colère ... et je le suis. Même si tous ces évènements font du tort autant à Marine Le Pen qu'à Mélenchon, qui n'arrivent pas bien à gérer les retours de flamme du petit incendie qu'ils tentent d'entretenir, ils font du tort surtout à la culture française, à la patrie des droits de l'Homme etc etc etc.

Comment défendre une République qui restaurerait ses principes fondamentaux de liberté, d'égalité et de fraternité si de toutes parts la foule commence à se créper le chignon sur des questions d'arbre généalogique qui empêcherait de bouffer les mêmes choses dans les mêmes assiettes alors qu'à la base il est possible de démontrer qu'on a tous un bout de Charlemagne dans nos arbres, ou d'Aroun al Rachid, ce qui revient à dire qu'on est tous des enfants de Moïse ou d'un pote à lui, y compris si on est né dans le Saskatchewan avec du sang amérindien dans les veines ... vu que l'arrière grand-tante de ton père en pinçait pour le fils du propriétaire de la mine d'or qui descendait d'un italo-irlandais, tant mieux pour eux et on espère que ça leur a fait du bien.

Quand les gens s'arrêteront-ils d'être cons sur ces questions ethnologiques ?

En tout cas pas tant qu'on voudra maintenir des frontières, éventuellement qu'on les renforcera en bétonnant ou feraillant les points de passage.

Il y a des mots clefs dans les langues du Monde, de ces mots qu'on retrouve dans toutes les langues, sans exception : bienvenue ! Ce truc simple va t-il céder sa place de choix pour "casse-toi", "va en enfer" ou "va au diable" ?

Et là, on comprend vite, si on réfléchit un peu, que ce n'est pas si simple d'envoyer chier quelqu'un qu'on a pas envie de voir, c'est pas si simple de lui dire, et c'est parfois encore plus compliqué d'obtenir gain de cause.

Prenons le cas d'une personne qui, du fait de sa position sociale ou fonctionnelle, détient, de droit, la liberté de venir chez toi, ou fouiller dans tes affaires, pour s'intéresser à ce que tu peux dire, faire, ce que tu gagnes, ou ce que tu fais de ce que tu gagnes, enfin bref ... un intrus dans ta vie, mais t'a pas le choix, tu peux pas lui dire "retourne chez ta mère que j'ai très bien connue à une époque lointaine".

Si tu t'aperçois qu'on intrusionne dans ta vie, contre ton gré, de deux choses l'une, ou tu laisses pisser parce que tu es tranquille dans ta tête, droit dans tes mules, les bottes c'est pour les prétentieux, ou alors ça t'énerve parce que tu sais pas encore pourquoi, mais tu sens que si tu réagis pas, ta situation va empirer ... et il y alors plusieurs manières de pratiquer.

Et c'est dans ces plusieurs manières qu'il y en a des bonnes et des mauvaises. C'est là que tu dois pas utiliser des trucs comme "sale juif", ou "sale sioniste", ou encore "sale journaliste de merde de chez Mediapart". Et si l'intrus dans ta vie s'appelle Philippe Bas, tu dois pas tomber dans le piège à con qui consiste à l'affubler du doux nom de "saleté de fouine", surtout que lui est plutôt du genre opposé, propre, discret et d'une grande éducation. Ce n'est pas parce qu'il est de droite qu'il doit être approché en se pinçant le nez.

Bien. Donc les gens s'insultent, parmi les insulteurs, il y a un groupe de pines d'huitres qui ont invectivé salement Finkelkraut, ce qui dans des circonstances moins lourdes de sens aurait pu passer pour pas grave, mais la haine antisioniste exprimée rageusement par un idiot parfait ne mérite aucune excuse possible, même si elle est aujourd'hui le fruit de dizaines d'années de communautarismes irréfléchis.

Ce serait bien d'en finir avec ces situations, les invectives contre Finkelkraut, samedi, ont sans trop de doute déclenché des vocations dans la foulée pour souiller, profaner, des sépultures dans un cimetière israélite à Quatzenheim en Alsace, et si il y a lien de cause à effet, il s'agit surtout de la trop forte amplification médiatique donnée à un accrochage de rue.

Quand un incendie détruit un immeuble et que les médias en parlent beaucoup, bizarrement ou pas, il y a toujours quelques incendies criminels qui ont lieu dans les jours qui suivent.

En matière de racisme en général, d'antisémitisme en particulier, c'est un peu et bêtement la même chose et la précipitation des élites pour se montrer actifs contre les haines et les violences de toutes sortes uniquement dans des moments singuliers de crise, sur des faits divers aussi consternants que banals n'a pas d'équivalent. Pourquoi la vigilance des élites n'est pas plus permanente, et la portée de cette vigilance plus globale ? C'est une de ces choses qui me font regarder les fêtes et les saints du calendrier avec distance, il n'est pas raisonnable de prétendre bien faire en ne faisant qu'à temps partiel. Donc il est normal au bout d'un moment qu'on ne puisse pas avoir la paix dans le Monde si on doit faire une journée internationale de la paix pour ne pas oublier que ce n'est pas tout le temps la guerre.

Si, en France, on voit bien les relents bruns et dégueulistiques qui tentent d'envenimer les discussions tournant autour de la vie républicaine et sociale, on ne soupçonne pas à quel point c'est encore plus le cas dans d'autres pays, surtout lorsqu'ils sont dirigés par des serpents à sornettes qui instillent trop régulièrement du poison violent dans les esprits chagrins.

C'est ainsi qu'aux Etats-Unis on a pu voir enfler une polémique née d'un éditorial complètement débile, produit par une célébrité locale du journalisme d'investigation, septuagénaire, sans doute un peu atteint dans son intégrité mentale, pour inviter la population américaine à restaurer les prérogatives du Ku Klux Klan et faire en sorte de procéder à des lynchages de défenseurs des intérêts socialo-communistes.

Ce qu'il faut comprendre dans ce genre d'histoire, outre le fait qu'on peut bien faire en proposant d'importants rassemblements populaires montrant qu'une société humaine moderne et intelligente ne peut pas accepter ce genre de perversité, c'est qu'on devrait aussi, sans doute, clouer le bec à de tels fauteurs de troubles en leur imposant d'une part des injonctions de soins psychiatriques, et d'autre part quelques privations de prérogatives citoyennes ou républicaines.

Vu que c'est aux Etats-Unis et que les Etats-Unis sont pollués par un sinistre crétin emperruqué qui fait semblant de tenir lieu de chef de l'Etat alors que tout porte à croire qu'il est pantin de circonstances, on aurait un peu facilement tendance à dire qu'ils ont qu'à se débrouiller pour envoyer Trump se faire rotir chez le diable. Sauf que, sauf que, quand ça arrive chez nous, c'est un peu bête de voir à quel point on est tous des grenouilles de laboratoire, à ne pas sentir l'eau bouillante jusqu'à ce que ça soit tellement tard. On risque tous de finir au court-bouillon avec avoir trop longtemps testé le bourre-couillon.

Les occasions de lutter en profondeur contre toutes les formes possibles d'antisémitisme, comme de toute autre forme d'ostracisation d'une partie de la population ont été nombreuses, depuis toujours, et les manquements des humains à leur devoir, d'accorder une place égale à tous les humains, fréquents. Et si ça ne date pas d'hier, ça continue et ça perdure aujourd'hui.

Ce n'est pas une sorte de fondamentaliste musulman qui insultait Finkelkraut l'autre jour, c'est un gros beauf débile. Et tomber trop vite dans le panneau d'une problématique confesionnelle, ou culturelle, réaction presqu'aussi bête, c'est garantir la résurgence des ostracismes qui tôt ou tard reviennent à chaque fois qu'on ne les chasse pas pour ce qu'ils sont : la négation des règles essentielles d'égalité, de fraternité et de liberté.

Finkelkraut n'étant pas précisément un enfant de choeur, se coulent, alors dans la foulée du fait divers, tout un tas de gens qui en profitent pour faire oublier combien ils peuvent être minables, vils, détestables, totalement dépourvus de sens moral à leurs heures. Voir Marine Le Pen se mettre à tenter de reprendre la main sur cette séquence où elle a bien senti qu'il fallait pas trop la ramener, elle tente la caresse dans le sens du poil vers Finkelkraut pour montrer une totale virginité en matière d'antisémitisme. On aura tout vu.

Et dans le même temps s'ouvre ce grand débat dans le grand débat : faut-il distinguer antisémitisme et antisionisme ?

Je ne suis pas antisioniste, et je m'en fiche. Je suis le fruit d'un savant mélange des genres en matière d'origines, un vrai météque, et je m'en fiche pas du tout, j'en suis plutôt fier, mais avec une grande humilité.

Et pour moi, il ne fait pas débat qu'on ne devrait pas être ni pro ni anti un pays, un état, une nation, tandis qu'à l'opposé de cela je considère que Bibi, ... Benyamin Netanyahou, est un gros salopard de beauf qui pratique au plus haut sommet de l'Etat le plus abject des apartheid qui soit ces années-ci.

Je n'attaque pas la fonction du chef de l'Etat d'Israël, mais la personne. Et je me cogne des conséquences de ce que j'écris comme de l'an quarante, parce que je sais parfaitement que ce n'est pas en désignant la fonction qu'on fait disparaître les fautes de la personne.

Il ne viendrait à l'esprit de personne d'attaquer le Coran, ou l'auteur du Coran pour les actes commis contre Finkelkraut et les injonctions qui lui ont été faites de rent' lacaz à Tel-Aviv, ce qui n'a aucun sens en fait. Les propos tenus par les personnes qui lui ont fait violence ne sont pas antisémites ou antisionistes, ils sont simplement le reflet d'un cerveau de lombric hébergé dans une enveloppe humaine rendue inutile tant la bêtise qui l'habite est intense. Donc attrapons les fauteurs de troubles autant que possible, et en peine d'intérêt général on pourrait, accompagnée de deux ou trois autres coupe-faim, leur demander de recopier à la main 6 fois les trois grands livres sacrés avant de recouvrer le droit de manifester dans la rue.

Et que les cons se taisent un peu, ce qui n'est pas gagné vu que ça ose tout, et que c'est même à ça qu'on les reconnaît, comme disait un tonton.

D'ailleurs, on peut se demander si ceux qu'on entend le plus, et qui en profitent pour noyer le poisson en se répandant en temps de parole dans les médias, espérant ainsi passer à l'as devant le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ne feraient pas partie des cadres dirigeants de l'escadrille. Le chef de l'Etat lui-même qui aura réussi le hold-up du moment sur les médias en justifiant la chose sur le fait que c'est à lui de jouer les parefeux dans la crise des gilets jaunes vu que les ministres tout seuls ne s'en sortent pas.

Ce qui permet d'annoncer un peu partout que les élections européennes sont déjà pliées avec une majorité écrasante, de probablement plus de 30% des voix (!), à la liste LREM. Ben voyons, on devrait même pas organiser le scrutin à ce train-là.

Ce qu'on sait de sources moins foireuses que les sondagiers, c'est que le paysage politique est tellement pourri qu'il y a peu de chances de voir autre chose qu'un triptyque LREM / RN / LFI, avec des scores plus ou moins moches pour les radicalisés du bonnet gauche ou du bonnet droit. Tout est fait pour tailler des croupières au camp lepéniste qui avait peut-être trouvé jusque-là un fond de commerce prospère avec les gilets jaunes, en s'appuyant malheureusement sur une base infiltrée "sac à bière" et souvent très limitée du point de vue du discours socio-politique. Maintenant qu'une bande de branques s'en est prise à Finkelkraut, modèle de vertus humanistes version un peu light, la machine à gagner des frontistes est un peu grippée.

Et la machine à perdre des insoumis continue de prospérer, malgré la mise au placard partielle de son chef qui fait moins fureur ces temps-ci.

A droite Wauquiez est promis à finir sur un bûcher, pas mal de gens lui certifient que la cuisson sera fonction du résultat des européennes, et comme c'est un gland homme politique, on peut-être certain qu'il aura droit à une température élevée avec du bois bien sec.

Toutes les manoeuvres récentes à droite, jusqu'au reclassement de Juppé au Conseil Constitutionnel ont pour but de montrer que la classe politique droitière est tapie derrière Macron, hormis quelques vénéneux allumés qui pensent possible d'aller soudoyer quelques troupes chez Le Pen, et dont Wauquiez fait partie, comme de bien entendu. Combien de VIP de droite vont soutenir la liste LR ? Larché, patron des sénateurs, a beau y aller de son couplet personnel, il serait étonnant que cette liste pèse plus de 15%.

Et à gauche, tout le monde est maintenant dans le discours prometteur d'une union nécessaire, et qui va certainement finir par arriver, mais au rythme où vont les choses, l'union de la gauche pour les européennes pourrait devenir concrète plutôt après les européennes. Si en tout cas il se passe un petit quelque chose de significatif dans les jours qui viennent ça aura sans doute du mal à convaincre assez de monde pour faire nombre, les vendanges tardives ça marche pas forcément autant en politique qu'en science pinardière.

Il est probable que la faute est collectivement partagée par tous les chefs de files qui ont voulu croire qu'il était impossible de s'allier avec des gens qui n'avaient pas envie de partager les idées mais plutôt de confronter les programmes, et à force de penser qu'on peut pas jouer avec n'importe qui il devient compliqué de monter une équipe de onze pour se taper une partie de ballon. En fait c'est toujours pareil, quand on écoute les gens qui se définissent comme les patrons, on finit toujours par comprendre qu'il y a pas tout à fait les mêmes façons de voir les choses entre eux et ceux qui demandent juste à pas se prendre des coups en passant.

Qu'on regarde à gauche ou à droite, le problème est un peu le même, et qu'on regarde vers le pouvoir ou les oppositions, rien ne change fondamentalement, ce qui est la cause profonde de la crise sociale actuelle, de la crise de confiance de la population envers les élus, entre autres. On construit des barques pour lesquelles on nomme des chefs pour tenir le gouvernail et faire la claque pour les rameurs, on fait ce qu'on nous dit de faire, et on s'aperçoit au bout d'un moment que le bateau va pas dans la bonne direction et qu'ils ont déjà bouffé la moitié des provisions entre eux avant de s'occuper des moussaillons.

Le problème à ce niveau, c'est qu'en gros si tu t'arranges pour remplacer les chefs par d'autres chefs, tu vas avoir rapidement les mêmes travers et les mêmes défauts avec des trognes qui sont pas les mêmes. Ils mettent jamais longtemps à goûter les avantages des donneurs d'ordres et de leçons, sans trop chercher à s'appliquer à eux-mêmes les règles qui s'appliquenraient à tout le monde dans un monde cohérent.

C'est sans doute la manière d'organiser l'autorité des uns sur les autres qui constitue le pêché originel des activités humaines. Le chef devrait être comme le chef d'orchestre, d'un orchestre musical. Il donne le la, le temps, il décrit la partition aux musiciens, mais si tu regardes bien comment ça se passe dans un orchestre, les principes de la démocratie réelle s'entendent souvent assez bien. Qu'un chef d'orchestre soit chiant et rigoureux, est une chose, mais si il sème le bordel parmi les musiciens, le topo va être immédiatement décodé par un public quel qu'il soit, ça fait des couacs et des fausses notes, quand les instruments servent pas d'objets contondants en pleine interprétation.

Et à ce propos, la représentation actuelle par l'orchestre France ... ce serait pas bourré de fausses notes ? Ca voudrait dire que le chef d'orchestre est une brêle en partitions ? En tout cas les instruments de la partition du pouvoir ça fait couac au point de confondre des personnes aux compétences extraordinaires avec des experts en calembredaines comme Benalla.

Le président Torgnole serait pas très musicologue en fait que ça m'étonnerait pas tellement, mais bon. J'ai pas envie d'aller juger sur pièce, les gens bizarres m'attirent pas beaucoup.

Alors on trouve quoi dans l'actualité du jour à part les misères faites aux joyeux ladrons ?

Il y a un truc qu'on a vu passer ces dernier jours, c'est Jacques de Larosière, ancien directeur du Trésor, ancien directeur général du FMI, ancien gouverneur de la Banque de France, qui s'exprimait en public, à Saint Philippe du Roule, sur le texte "Oeconomicae et pecuniariae quaestiones", publié en mai dernier par la Congrégation pour la doctrine de la Foi du Vatican. Oh, je sais, c'est ni des lectures tentantes, ni un endroit particulièrement ouvert aux anarcho-socialistes-sociaux-démocrates-compatibles ... LOL. Soit.

Ce monsieur explique en parlant de la crise financière de 2008 : "Le plus choquant est sans doute que, hormis en Islande, ces banquiers qui ont mis des millions de gens au chômage n’ont jamais été jugés pénalement."

A 89 ans il est temps qu'il sorte du bois pépère, mais bon, au moins il l'aura dit clairement, l'une des principales sources des maux actuels est la crise financière qui remonte à une dizaine d'années, et si elle trouve en partie son origine dans la morale très modérée du politique et du financier qui encadre les états, elle la trouve aussi dans le fait que depuis cette crise, qui a été l'occasion pour les états de créer de la monnaie pour éviter que les banques ne coulent, personne n'a jamais trouvé le courage politique d'imposer que les mêmes banques paient leurs dettes en rendant l'argent de là ou qu'il est sorti, de ma poche et de la tienne, et ce serait bien qu'on leur applique des règles un peu plus honnêtes pour ne pas faire en sorte que ce soient les gens qui n'ont rien à voir dans ces jeux pervers qui payent les factures. Ou alors, si les exécutifs sont tellement sûrs de pouvoir fabriquer du fric pour les bnaques, qu'ils en produisent autant pour les gens. Pare que je suis certain qu'un mon de sans banque ne ferait pas disparaître les gens, alors qu'un monde sans les gens ne verrait certainement pas prospérer les banques !

A bien y regarder, la prochaine fois qu'on choisira un chef de l'Etat, il faudra soigneusement éviter de confier le mandat à un banquier. Si depuis Mitterrand, en passant par Hollande, on a bien compris que ces gens, qui n'étaient pas banquiers, et qui affichaient initialement une envie d'en découdre avec les banquiers, finissaient par se ranger du côté des banquiers. Mais franchement, c'est à se demander si c'est une simple question de bourses ou de fermeture éclair ? Et là on se prend un banquier sur le coin du râble, et c'est encore pire qu'avant.

Pourquoi l'expérience islandaise reste t-elle une exception, et cette expérience est-elle, sur la durée, une meilleure réussite, pour un pays, même petit, qui semble ne pas avoir souffert de ne pas faire comme les autres ?

C'est pas simple tout ça, et comme la plupart du temps on ne nous raconte pas toute la vérité, ça rend pas les choses faciles à comprendre.

Alors, actualités la suite : donc, et justement, le parquet de Paris ouvre une enquête pour "entrave à la manifestation de la vérité".

C'est une provocation ! Macron va avaler de travers. Une manifestation entravée, et la justice ouvre une enquête ! Alors que l'exécutif peine à trouver une méthode pour calmer la grogne sociale, en dehors des moyens accrus donnés aux forces de l'ordre pour tabasser, assourdir, aveugler et on en passe ... empêcher les manifestations, la Justice s'en prend à des empêcheurs de vérité de se manifester ... c'est tout un univers comique qui se dessine pour l'avenir.

Ah la la, Benalla c'est pas une affaire d'Etat, c'est une affaire d'été, qu'il disait le protégé du bistouquet ? C'est des tas d'affaires, et d'hommes d'affaires qui vont être bien emmerdés sans le sparadrap préféré du président Torgnole. Le bronx, la brute et le truand sous un seul et même chapeau .... au poteau !

Ce qui serait été un bon coup de comm, c'est Son Emanation qu'aurait fait une allocution télévisée en disant qu'il avait totalement merdé tout ça et qu'il fasse comme la cruche qui trop souvent va allo, elle se casse. Bon, c'est un gag téléphoné.

Y en a des anciens qui doivent boire du petit lait quand même ... Sarko va pouvoir passer prendre le thé à pas d'heure pour conseiller le petit et le border avant dodo.

Bon, et puis l'actualité c'est pas que le cas Crase et le label Benalla, il y a aussi une activité sociale et politique plus sérieuse, même si ce qui précède est très sérieux, mais pas sur le fond. Le fond, on le touche côté Elysée, et les relents nationalistes qui se font sentir de partout ont quelque chose à voir avec l'amateurisme de Macron, fort heureusement, quand le pays aura fini de traverser la présente crise de jeunisme vieillot, il restera quand même des choses de notre République et de notre culture universelle. Et tout le reste à rebâtir. Grand chantier.


Pour permettre à votre journal
de rester libre et indépendant
un petit tour ici (Paypal)
ou là (Leetchi)



franceinfo (20/2/2019) : Les négociations sur la réforme de l'assurance-chômage entre syndicats et patronat ont échoué

Un demandeur d'emploi, le 3 janvier 2019
à Montpellier (Hérault). (PASCAL GUYOT / AFP)
Après cet échec entre les partenaires sociaux, le gouvernement va reprendre la main.

Les organisations syndicales et patronales ont annoncé avoir échoué, mercredi 20 février, à se mettre d'accord sur la réforme de l'assurance-chômage voulue par l'exécutif, qui va en conséquence reprendre la main. "Nous faisons le constat que nous ne pouvons trouver aujourd'hui suffisamment de points de convergence", a déclaré le négociateur du Medef Hubert Mongon. "La négociation est terminée", a renchéri Denis Gravouil (CGT).

La CFDT, par la voix de Marylise Léon, s'est dit "inquiète pour les demandeurs d'emploi car le gouvernement reprend la main". "Aujourd'hui, c'est un échec car le patronat n'a pas su proposer des choses à la hauteur des enjeux", a-t-elle dit, qualifiant ce jour de "tournant indéniable dans le paritarisme"."Le gouvernement a une part de responsabilité avec sa lettre de cadrage pour être presque sûr de ne pas arriver à un accord", a déploré FO. "On aura en fait jamais négocié" tout au long de ce cycle, a aussi déploré Jean-François Foucard (CFE-CGC).

Le gouvernement, qui demandait entre 1 et 1,3 milliard d'euros d'économies annuelles sur trois ans, va maintenant reprendre la main. Les syndicats FO et CDFT, mais aussi le Medef, sont désormais demandeurs d'une réunion tripartite avec l'Etat.


La reprise en main du dossier par le gouvernement promet une issue connue d'avance. Le patronat vient de perdre quelques points et il va falloir qu'il accepte l'idée du bonus / malus sur les contrats précaires, c'est à peu près certain. Mais il le fera avec contreparties, et les remous vont être bruyants. Il est probable que les économies imposées par l’État seront faites sur le dos des assurés ... les travailleurs salariés. 

Libération (20/2/2019) : Hamon espère bétonner sa primaire européenne via un sondage

Rachid Laïreche

Benoit Hamon lors du Congrès fondateur de Génération·s,
au Mans, le 2 décembre 2017.
Photo Jean-François Monier. AFP
Face aux refus ou aux réactions timorées, le leader du mouvement Génération·s a commandé un sondage sur sa proposition de votation citoyenne pour unir la gauche en vue des européennes.

Vendredi 8 février : Benoît Hamon surprend son monde. Le leader du mouvement Génération·s propose une votation citoyenne, une sorte de primaire 2.0, pour rassembler la gauche en vue des élections européennes. Depuis, les jours passent et ça ne se bouscule pas vraiment. Les écologistes et insoumis ont décliné. Les communistes et socialistes regardent ailleurs. Mais Benoît Hamon croit en son idée, persuadé que c’est la meilleure façon pour la gauche de ne pas aller au scrutin en ordre dispersé et, partant, de se faire piétiner.

Sûr de son coup, l’ancien candidat à la présidentielle a carrément commandé un sondage auprès d’Ifop. Une seule question au menu : «Benoît Hamon a proposé une votation citoyenne ouverte à tous les électeurs de gauche pour unir les listes de gauche et écologistes aux élections européennes du 26 mai prochain. Diriez-vous que vous approuvez tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout cette initiative ?»

«Cavalier seul»

Libération s’est procuré l’étude d’opinion. L’institut a interrogé 2 498 personnes, dont 574 se déclarant sympathisants de gauche, du 13 au 15 février. Et c’est peu dire que les résultats filent le sourire à Hamon : 72 % des interrogés approuvent sa primaire européenne. Le chiffre monte à 77 % si l’on comptabilise seulement les électeurs de gauche. L’institut a également classé le sondage par famille politique : La France insoumise (66 %), Parti socialiste (87 %) et Europe Ecologie-les Verts (87 %). Étrangement, le Parti communiste ne figure pas dans l’enquête. Fort de ces résultats, Benoît Hamon a fixé une date limite : il espère avoir les réponses de ses copains au plus tard vendredi. Les chances de voir les insoumis et les écolos se rallier à son idée sont quasi nulles.

Le PCF et le PS restent en retrait. Et Place publique, le mouvement initié par Raphaël Glucksmann, propose un rendez-vous avec toutes les composantes pour discuter des modalités. Il n’écarte aucune piste. Une chose est certaine : la stratégie de EE-LV, qui refuse toute discussion, agace l’ancien socialiste. Benoît Hamon confie : «J’ai du mal à reconnaître le Yannick Jadot qui a fait la présidentielle à mes côtés. S’il décide de faire cavalier seul, les conditions d’une votation réussie et d’une victoire de l’écologie ne seront pas remplies.»

Offre de la dernière chance, parce que si il n'y a pas un sursaut d'énergie de la part des organisations politiques pour cimenter une liste d'union à gauche, comme on l'a vu ces derniers temps, le total des voix qui se porteraient sur les listes de gauche pourrait ne pas dépasser 30% ! Ce qui ramené aux 5 principales organisations, EELV, PS, Generation.s, PCF, LFI, cette dernière ayant un classement à gauche un peu particulier, ne donne que peu de chances à LFI d'atteindre 10%, et aux autres 5%.

Le temps restant avant le scrutin du mois de mai est désormais compté, les prochains jours sont cruciaux pour ne pas voir sombrer les programmes de gauche dans la déprime.

 
BFM (20/2/2019) : Passeports, contrats russes, sanctions: les "défaillances" relevées par le Sénat dans l'affaire Benalla

Vidéo accessible sur la page de l'article
La commission d'enquête du Sénat a présenté ce mercredi son rapport après six mois d'auditions et de travail sur des possibles dysfonctionnements au sein de l'Etat en lien avec l'affaire Benalla.

Après six mois d'enquête, la commission des Lois du Sénat, dotée des prérogatives d'enquête au lendemain des révélations sur les violences du 1er-Mai, rend son rapport. Les sénateurs ont formulé 13 propositions pour réformer la sécurité du président de la République.

"La thèse de la défaillance d'un homme s'est effacée au fil du renforcement de la thèse de la défaillance d'un système", a précisé Muriel Jourda, sénatrice.

La commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla a "réuni suffisamment d'éléments pour estimer que la sécurité du président de la République a été affectée", a souligné mercredi le président de la commission Philippe Bas. Il a noté que "de nombreuses erreurs ou anomalies, défaillances, ont été constatées", après avoir souligné que la sécurité du chef de l'Etat Emmanuel Macron "n'est pas une affaire personnelle; elle regarde tous les Français et doit être au niveau des meilleurs standards internationaux".

Des "défaillances" à l'Elysée

La commission d'enquête du Sénat a relevé "plusieurs défaillances ont été mises à jour dans les réactions des autorités fonctionnelles hiérarchiques de M. Benalla et Vincent Crase" après les violences commises le 1er-Mai. "Ce qui frappe ce n’est pas la sanction mais bien la confiance conservée à M. Benalla jusqu’en juillet", a estimé Muriel Jourda, co-rapporteure de la commission.

"Bien loin du traitement hiérarchique normal, ces dysfonctionnements témoignent d’une fébrilité de l’exécutif face à un risque politique, donne le sentiment que l’Elysée s’est réservé le traitement de cette affaire", a poursuivi la sénatrice.

Le sénat a alors fait part de ses "doutes" concernant l'"effectivité réelle des sanctions", notant qu'aucune "conséquence immédiate financière" n'a été observée lors de la suspension d'Alexandre Benalla après que l'Elysée a été informé des agissements du collaborateur lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai.

Le rôle d'Alexandre Benalla à l'Elysée démenti

Au fil de leurs investigations, les sénateurs ont renforcé leur conviction qu'Alexandre Benalla occupait un poste autre que celui décrit par les collaborateurs de l'Elysée, citant Patrick Sztroda, directeur de cabinet, Lionel Lavergne, chef du GSPR, Alexis Köhler, secrétaire général de l'Elysée. "Plusieurs éléments tendent à confirmer que cette mission ne recouvrait pas uniquement des considérations à caractère logistique (...) Fort de la confiance et de la liberté d’action accordée, arrogé un rôle central dans le fonctionnement des services de sécurité. Immiscer dans certaines décisions", a détaillé Jean-Pierre Sueur. Le co-rapporteur de cette commission estime qu'il est "hautement probable qu’Alexandre Benalla a participé au dispositif de sécurité du chef de l’Etat prenant l'ascendant sur responsables officiels".

La commission en veut pour preuve le port d'arme attribué à Alexandre Benalla lors de son passage à l'Elysée. "Le permis de port d’arme qui lui a été attribué en octobre 2017 dans des conditions inédites et dérogatoires au droit commun, à tel point que l’intéressé avait imaginé lui-même un décret secret du président de la République pour lui attribuer une arme (...), assure Jean-Pierre Sueur.

Le manque de réaction pour récupérer les passeports

Il s'agit de l'un des désormais nombreux volets de l'affaire Benalla. La commission d'enquête a relevé de "graves défaillances du retrait effectif des prérogatives d’Alexandre Benalla". Les sénateurs ciblent alors le téléphone crypté Teorem qu'il avait négligé de rendre après son licenciement. Un "manque de diligence regrettable des services" a été noté.

Idem concernant les passeports diplomatiques et de services d'Alexandre Benalla. Le Sénat met d'abord en évidence que l'attribution de quatre titres n'est "ni courante, ni justifiée". Ensuite, la commission note l'absence de réaction pour la restitution de ces titres ou une "invalidation laborieuse". "Ces faits qui sont connus depuis octobre 2018 n’ont été signalé qu’en janvier et sous la pression médiatique, affirme Muriel Jourda. Seules des révélations dans la presse ont conduit l’administration a envisagée bien plus tardivement des poursuites pénales."

Les risques qui ont pesé à cause des contrats russes

Il s'agit du dernier point évoqué par la commission d'enquête mais pas le plus négligeable, sachant qu'il est un argument du Sénat concernant la saisie de la justice pour "faux témoignage". La commission d'enquête du Sénat a mis en évidence les risques qu'on pu faire peser les contrats russes. "Dès lors qu’il s’agit de financement, de contrats qui ont été conclus pendant que M. Benalla et Vincent Crase étaient à l’Elysée ou en lien il y a là quelque chose qui est considérable pour les conséquences éventuelles de la présidence de la République mais au-delà", a pointé Jean-Pierre Sueur.

Le Sénat porte trois conclusions sur ce volet. Se basant sur les enregistrements publiés par Mediapart, la commission d'enquête estime que "Alexandre Benalla et Vincent Crase se sont rendus coupable de faux témoignage" lors des auditions. Les sénateurs note également les risques sur la sécurité qu'on pu faire peser ces relations commerciales avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine. "Nul doute que les relations indirectes avec un oligarque russe et un chargé de sécurité serait de nature en raison de la dépendance financière qu’elle implique", poursuit le sénateur.

Enfin, la commission précise que la présidence à "pécher par manque de précaution" en ne procédant pas à toutes les vérifications concernant les revenus de ses collaborateurs.

Bon, il y en a pour un paquet de problèmes. Mais ils vont nous arranger tout ça pour que finalement le lampiste paye tout seul, qu'on oublie les seconds couteaux, et basta ... dans quelques années on aura oublié combien le noviciat présidentiel est un statut bien plus empoisonnant que celui du clergé.

Une question circule depuis ce matin : est-il possible que Benalla soit en mauvaise santé ? Son pronostic vital n'est pas engagé avec autant de cambouis sur les mains ? Ou bien dispose t-il d'une assurance vie très pointue ? On lui souhaite bonne Santé ... lol et relol !

 
franceinfo (20/2/2019) : Affaire Benalla : le porte-parole du gouvernement dénonce "beaucoup de contrevérités" dans le rapport

Elise Lambert, Ilan Caro, Mathilde Goupil

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux,
le 20 février 2019 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Dans une lettre au président du Sénat, elle met également en cause trois haut responsables de l'Elysée, soupçonnant des "omissions, incohérences, et "contradictions" dans leurs témoignages.

De nouveaux ennuis judiciaires pour Alexandre Benalla ? La commission d'enquête du Sénat, qui a rendu ses conclusions mercredi 20 février, a demandé au bureau de la chambre haute de saisir la justice pour "faux témoignages" contre l'ancien conseiller de l'Elysée et contre son ami Vincent Crase. Dans une lettre adressée au président du Sénat Gérard Larcher, la commission pointe également des "dysfonctionnements majeurs" au sommet de l'Etat, met en cause le témoignage de trois hauts responsables à l'Elysée, et recommande d'en finir avec les "collaborateurs 'officieux' du président de la République".

Le gouvernement dénonce des "contrevérités". Lors de son point presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé le contenu du rapport, sans plus de précision.

Des "dysfonctionnements" au sommet de l'Etat. Dans sa lettre, la commission d'enquête estiment notamment que "des pouvoirs excessifs" ont été "laissés à un collaborateur inexpérimenté", Alexandre Benalla. Mais aussi que l'Elysée a eu tort de maintenir sa confiance à ce dernier après les violences du 1er mai, et que "des faits [ont été] dissimulés à la justice" en ne saissant pas le procureur. Elle exprime également des doutes sur la réalité de la sanction infligée au jeune homme, et pointe un "manque de dilifence dans le suivi et le retrait des moyens" qui lui étaient alloués, dont ses passeports. Elle formule 13 recommandations, dont la fin de l'emploi de "collaborateurs 'officieux'" par l'Elysée.

Benalla et Crase accusés de "faux témoignages". Les membres de la commission estiment que "contrairement à ses affirmations, [Alexandre Benalla] assurait bien, dans les faits, une fonction de protection rapprochée du chef de l'Etat". Il est aussi épinglé pour ses déclarations au sujet de ses passeports. Lui et Vincent Crase sont aussi soupçonnés d'avoir menti sur un contrat négocié avec un oligarque russe. Le bureau du Sénat décidera de transmettre ou non ces faits à la justice.

Alexandre Benalla incarcéré mardi. L'ancien conseiller du président de la République et son ami Vincent Crase ont été placés en détention provisoire après la révocation de leur contrôle judiciaire. Celui-ci leur interdisait de communiquer ensemble, mais des enregistrements publiés par le site Mediapart ont montré qu'ils s'étaient rencontrés le 26 juillet.

Le travail commence pour les marchiaques. Il va falloir démontrer que tout ça a été observé en trompe l’œil par des amateurs et que la vérité qui éclatera au grand jour permettra d'y voir clair. Benjamin Griveaux bardé d'intelligence a sûrement des choses à dire, il sait peut-être même où se trouve le coffre fort ? Enfin bon, il sait mieux que moi, si il dit c'est que ça doit être vrai. On attend des précisions de sa part.


Le Nouvel Obs (20/2/2019) : Le patron d'un journal américain appelle au retour du Klu Klux Klan pour "nettoyer" Washington

Capture d'écran du "Washington Post"
(Capture d'écran "Washington Post")
Le patron du journal "Democrat-Reporter", en Alabama, a déclenché une polémique après la publication d'un éditorial appelant au retour du Ku Klux Klan pour "nettoyer" Washington.

Goodloe Sutton, qui est à la fois directeur de la publication et rédacteur en chef de cet hebdomadaire de Linden, petite ville située dans le nord-ouest de l'Etat, a écrit :

"Il est temps pour le Ku Klux Klan de sortir de nouveau la nuit."
https://twitter.com/ByChipBrownlee/status/1097605378307706880/photo/1Son appel, publié dans le numéro daté du 14 février, était lié à la volonté, selon lui, des "démocrates au sein du parti républicain et des démocrates" de vouloir relever les impôts en Alabama.

Il dénonce la "classe dirigeante", et réclame que le Klan attaque les "résidences fermées" de la région de Washington, où vivraient les membres de cette classe.

Dans cet éditorial au style confus et teinté de complotisme, le patron du "Democrat-Reporter", journal fondé en 1911, explique notamment que les divers conflits auxquels ont participé les Etats-Unis auraient été un moyen pour les élites du Nord-Est du pays d'entretenir le complexe militaro-industriel.

https://twitter.com/DougJones/status/1097677804995518464"OMG !""Mon Dieu ! De sous quelle pierre est sorti ce monsieur ?", a réagi, sur Twitter, le sénateur démocrate d'Alabama Doug Jones. "Cet édito est absolument écœurant et il devrait démissionner"."Pour les millions de personnes de couleur qui ont été terrorisées par la suprématie blanche, ce genre 'd'éditorial' sur le lynchage n'est pas une blague, c'est une menace", a également réagi sur Twitter la démocrate Terri Sewell.

Des prix lui ont été retirés
La tribune a d'autant plus surpris que Goodloe Sutton est surtout connu pour son journalisme d'investigation, qui lui a valu de nombreux prix durant les années 1990. Il est, entre autres, l'auteur d'une enquête sur les dérives du shérif du comté de Marengo, dont dépend Linden.
https://twitter.com/RepTerriSewell/status/1097709755114708992Depuis la publication de l'éditorial, plusieurs institutions qui avaient remis des prix à Goodloe Sutton les lui ont retirés.

Loin de démissionner ou de revenir sur ses écrits, le septuagénaire est allé encore plus loin dans un entretien au quotidien Montgomery Advertiser, publié lundi.

Par "nettoyer" Washington, il a expliqué qu'il entendait une série de lynchages visant les "socialo-communistes".

Il a également affirmé que le Ku Klux Klan ne s'était livré à des actes violents que parce qu'il y avait été contraint.

Des recherches effectuées par le Montgomery Advertiser ont mis au jour une série d'autres articles à tonalité raciste, antisémite ou homophobe, publiés sur plusieurs années.

Des prix lui ont été retirés. Bon, soit. Et on pourrait aussi lui retirer les piles ... les lapins crétins sans les piles ça continue de produire des nuisances ?

20 Minutes (20/2/2019) : La condamnation d’UBS est-elle un tournant dans la lutte contre la fraude fiscale?

Nicolas Raffin

Les locaux d'UBS à Paris. — LODI Franck/SIPA
La banque suisse a été condamnée ce mercredi à payer 3,7 milliards d’euros d’amende par la justice française


Le géant bancaire suisse UBS s’est vu infliger ce mercredi une amende record de 3,7 milliards d’euros par la justice française.
La banque conteste cette décision et va faire appel.
Depuis la révélation du scandale, la lutte contre la fraude fiscale s’est renforcée, sans pouvoir empêcher les pratiques douteuses de perdurer.

Les protestations des avocats d’UBS, qui affirmaient qu’il n’y avait « pas la trace d’une seule opération » frauduleuse, n’y auront rien changé. La banque suisse a été condamnée ce mercredi à 3,7 milliards d’euros d’amende pour « démarchage bancaire illégal » et « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». C’est exactement ce qu’avait requis le parquet national financier (PNF). Même si cette condamnation est contestée en appel, c’est la plus lourde peine infligée par la justice française dans une affaire d’évasion fiscale.

« C’est une nouvelle absolument incroyable, déclare à 20 Minutes Stéphanie Gibaud, l’une des lançeuse d’alerte qui a contribué à faire émerger l’affaire UBS. La France commence à se mettre au niveau des Etats-Unis, qui ont l’habitude des amendes records. C’est un vrai signal envoyé au monde de la finance ». « Ce jugement a pris en compte l’évolution des esprits et des standards internationaux dans le domaine de la fraude fiscale », a expliqué de son côté Michel Sapin, ancien ministre des Finances, dans une interview à l’AFP.

Des fraudeurs toujours ingénieux

De nombreux progrès ont en effet été réalisés ces dernières années. A l’échelle mondiale, un accord d’échanges automatiques des données bancaires a été signé en 2017 par 95 pays, dont la Suisse. En théorie, dès qu’un Français ouvre un compte dans l’un des pays concernés, ses données sont désormais transmises au fisc français. En France, une loi contre la fraude fiscale a été adoptée en octobre 2018, prévoyant notamment la suppression partielle du « verrou de Bercy » : dès que la fraude dépasse 100.000 euros, l’administration est obligée de prévenir la justice.

Une affaire de l’ampleur d’UBS serait-elle impossible aujourd’hui ? « Quand vous regardez dans le détail, les enquêteurs ont estimé que la fraude de la banque suisse portait sur 10 milliards d’euros. Donc, même avec cette lourde amende (3,7 milliards d’euros), on pourrait se dire qu’UBS a bien fait de frauder », relève, un brin provocateur, Raphaël Pradeau, porte-parole de l’association Attac. Qui poursuit : « Si l’amende est inférieure à la fraude, qu’est ce qui va inciter les banques à ne pas recommencer ? » Les différents scandales qui ont éclaté après UBS – Panama Papers, LuxLeaks, CumEx Files – ont prouvé que les fraudeurs savaient toujours faire preuve d’ingéniosité.

« L’État me traite moins bien que les fraudeurs »

En plus de sanctionner les comportements délictueux, la lutte contre l’évasion fiscale suppose aussi de bien protéger les sources d’information, et notamment les lanceurs d’alerte. En France, une loi de 2016 est censée les préserver d’éventuelles pressions. Mais curieusement, Stéphanie Gibaud n’a pas pu en bénéficier : « J’ai été complètement abandonnée, indique celle qui a connu de longues années de galère après ses révélations. L’État me traite moins bien que les fraudeurs ».

La lanceuse d’alerte a même entamé une procédure judiciaire contre l’administration pour se voir reconnaître le statut « d’informateur » des Douanes. « L’absence de rétribution par l’Etat d’une personne ayant permis la tenue d’un des plus importants procès pour fraude fiscale de la décennie paraît choquante », constatait son avocat, Antoine Reillac, dans un communiqué publié en janvier.

Le coût de la fraude

Malgré les avancées, la lutte contre l’évasion fiscale est donc loin d’être parfaite. « Grâce à la pression des citoyens, les gouvernements se sentent maintenant obligés de lutter contre la fraude fiscale, se réjouit Raphaël Pradeau. Avant de nuancer : « Cette lutte n’est parfois qu’une façade. Par exemple, la mise en place de la taxe visant les GAFA (Google, Amazon, Facebook) ne résout pas le transfert des profits de ces entreprises dans les paradis fiscaux. »

Pour Stéphanie Gibaud, c’est tout simplement une question de justice. « On a parfois le sentiment qu’on paye trop de taxes. Pourquoi ? Parce que les multinationales échappent toujours à l’impôt au sein même de l’Europe, comme en Irlande. Les Français ne veulent plus être pris pour des idiots ». En France, la fraude fiscale coûte, selon les estimations, entre 20 milliards et 100 milliards d’euros par an.

J'ai mis cet article pour dire combien j'affectionne les crânes d’œufs qui affirment, assènent, que les institutions financières sont les clefs de voûte des organisations humaines. Là on voit qu'il y a des voûtes un peu scoliosées et des gros dégueulasses un peu partout. Quoi qu'on en dise et qu'on en pense, se permettre, en qualité de banque, de mettre en place des circuits privilégiés pour aider des usagers à étouffer des revenus taxables, ça fait autant de crapules en puissance qui sont transformées en voyous véritables par les soins de professionnels de la banque. S'ensuit alors l'éternelle dissertation pour savoir si il est plus vil et nuisible d'être un salaud de voleur ou un pourri de receleur ?

franceinfo (20/2/2019) : Au dîner du Crif, Emmanuel Macron déplore "une résurgence de l'antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde Guerre mondiale"

Mathilde Goupil

Emmanuel Macron, qui a promis la plus grande fermeté contre l'antisémitisme, est attendu mercredi soir par les représentants de la communauté juive au dîner du Crif, au lendemain de rassemblements contre la multiplication des actes antijuifs.

Au lendemain des rassemblements à l'appel d'une vingtaine de partis politiques contre l'antisémitisme, Emmanuel Macron participe au traditionnel dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), mercredi 20 février au soir, à Paris. Le chef de l'Etat a promis la plus grande fermeté face à la multiplication des actes antijuifs et doit annoncer une série de mesures. Des annonces fortes attendues par les représentants de la communauté juive.

L'Elysée travaille sur plusieurs pistes, selon les informations de franceinfo : créer d'abord une loi qui engagerait la responsabilité des plateformes sur les contenus antisémites et racistes. Renforcer ensuite l’éducation sur l’utilisation des réseaux sociaux. Jean-Michel Blanquer a écrit aux chefs d’établissements pour qu’ils relancent tous les dispositifs existants. Le ministre de l'Education a notamment lancé une plateforme en décembre pour que les enseignants puissent signaler tout acte de racisme ou d’antisémitisme.

Il n’y aura pas de loi pour pénaliser l’antisionisme, en revanche. Emmanuel Macron a assuré ne pas être favorable à la pénalisation de l'antisionisme, voulue par Francis Kalifat, le président du Crif, et relayée dans une récente proposition de loi. Mais l’Elysée travaille sur la transposition d’une directive européenne, avec une définition de l’antisémitisme qui inclut la négation d’Israël.

En 2018, 541 actes antisémites ont été recensés, selon le ministre de l'Intérieur. Un chiffre en forte hausse (+74%), mais qui reste inférieur aux pics de 2014 (851) et 2004 (974). Les dessins représentant Simone Veil barrés de croix gammées à Paris, les arbres à la mémoire d'Ilan Halimi vandalisés dans l'Essonne, les insultes proférées samedi contre le philosophe Alain Finkielkraut pendant la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, la profanation d'une centaine de tombes du cimetière juif alsacien de Quatzenheim et les tags antisémites découverts mercredi sur un monument aux morts à Champagne-au-Mont-d'Or, près de Lyon, n'ont fait que renforcer l'indignation.

Si je ne suis pas convaincu de l'utilité de revoir la Loi de manière circonstancielle, ce qui serait génial ce serait que les forces de l'ordre et de la sécurité soient disponibles pour prendre en charge les débordements d'une population tantôt espiègle, tantôt carrément outrancière quand c'est pas criminelle, vis à vis d'un groupe de personnes, d'une personne, considérés selon les origines, ou les racines, ou toutes sortes de trucs qui appartiennent à la sphère personnelle, même si ça peut occasionner des détails vestimentaires particuliers et d'ailleurs on s'en fout. Mais donc, que les victimes puissent être reçues, prises en charge, et que les agresseurs soient également pris en charge assez tôt pour couper l'envie de faire des plans vicelards visant à courser du gibier humain dans les rues de Paname ...

Mais ça me rend triste tout autant de voir que la question de l'antisémitisme reprend du galon, que de savoir aussi qu'on peut insulter, humilier ou porter atteinte à l'intégrité physique d'une personne qui arrive de son Ghana ou de son Pakistan profond.

En fait ça me dérange fortement, à la fois d'être très concerné par les questions relatives à l'antisémitisme, mais tout autant par les questions liées à toutes les discriminations possibles et quelles que soient les formes.

Alors j'aimerais voir des dirigeants politiques un peu plus présents sur tous les fronts des discriminations et un peu moins empêtrés à gérer les conneries qu'ils passent leur temps à faire. Si par exemple on avait pas fait perdre au pays plusieurs millions d'heures de temps d'intelligence collective et productive avec l'affaire Benalla, on serait peut-être déjà en train de penser à la remise en place d'un système éducatif républicain ouvert à toutes et tous, dans une perspective laïque incontournable, et qui permettrait de ne pas voir des post-adolescents boutonneux de 7 à 77 ans vouloir en découdre avec tout ce qui ne leur ressemble pas.

A quand remonte la perte de sens de l'esprit républicain laïque ? Celui qui permettait à tout français d'être égal aux autres, en droits, d'avoir accès aux services communs sans qu'il ne soit fait aucune différence de statut ou de prérogatives ? Faut-il que reviennent des crises lourdes, si lourdes, comme l'affaire Dreyfus ou pire, bien évidemment comme la seconde guerre mondiale pour comprendre que les problèmes d'antisémitisme existent, que les canaliser est une affaire quotidienne, mais qu'ils existent surtout au même titre que toute autre forme de ségrégation ou de rejet de l'autre.

La culture de l'altérité c'est une chose qui fait défaut de nos jours, et pourtant ça a existé, au moins un peu plus si on remonte d'une cinquantaine d'années. Est-ce une fatalité que de voir les sombres nuages de la bêtise recouvrir le ciel ? On a l'impression identique à celle que donnent des enfants un peu trop habitués à une liberté désordonnée et qui finissent par surprendre leurs parents quand on leur ramène la marmaille prise à faire des grosses bêtises à l'extérieur. 


Là, aujourd'hui, on voit des emplumés sortir ouvertement et en public l'attirail des insultes antisémites, ici, ou antimusulmanes ailleurs, et ce sera antichrétien à un autre endroit, mais combien aussi, combien de cas relèvent-ils de l'anti différence de couleur de peau, de l'anti différence de préférence en matière de sexualité ... et ce serait sans compter sur les gens qui supportent pas les mangeurs de Saint Nectaire, ce qui est à proprement parler le plus grand crime possible contre un être humain normalement constitué, parce que c'est d'une futilité absolue.

On a, ces dernières années, infantilisé les conducteurs automobiles en leur imposant des complications comme le permis à point. Invention qui devrait s'appliquer aussi aux politiciens professionnels pour les idées et actions qu'ils produisent.

Ne serait-ce pas une idée que de faire un permis de citoyenneté à points qui verrait fondre les points en cas d'infractions, d'incivilités, de violences, et qui les obligerait non pas à perdre une citoyenneté, mais à suivre des stages d'éducation civique payants !

Alors oui, sur certains points, qui concernent les ratées des missions de la République, je suis assez d'accord avec une certaine lecture que fait Finkelkraut sur le monde d'aujourd'hui, et inversement je ne soutiens pas l'idée qui soit utile et secourable de réduire le désordre des choses à des luttes culturelles ou cultuelles, elles sont bien plus larges et généralisées, il ne s'agit que de sectarismes à tous les étages, qu'il faut prendre dans leur ensemble et surtout pas spécifiquement et contextuellement pour les combattre.


Et si on y regarde de plus près, stigmatiser certains pans de la population sur l'idée qu'ils seraient moins ambitieux, chômeurs, retraités, pour les insulter ouvertement en les prenant pour des imbéciles et justifier le fait qu'on les traite moins bien que d'autres ... n'est-ce pas déjà le début du manque de respect développé trop souvent par des élites qui donne une sorte de carte blanche à d'autres pour tomber dans des travers encore plus bêtes ? Comment demander au plus grand nombre des gens d'être respectueux les uns envers les autres sans commencer par montrer soi-même tous les respects possibles de toutes choses ?

S'il n'est pas évident que l'obligation que les dirigeants devraient se faire d'être irréprochables puisse faire disparaître les comportements incivils, il n'en reste pas moins qu'en présence de tellement de reproches possibles que les gens peuvent faire aujourd'hui au président de la République en matière de respect des règles, des institutions il ne faut pas trop compter sur le fait que les incivilités puissent baisser par l'opération du Saint Esprit.

Existe t-il une jauge, un étalon, pour mesurer la violence faite au peuple par la saga Benalla, depuis la Contrescarpe jusqu'à la Santé ? Et la morgue d'un président qui estime d'un geste un peu sec que parler d'évasion fiscale c'est démagogique et inutile peut aussi induire de la défiance et une envie de ne pas respecter son prochain plus que ça. Il ne suffit pas d'un diner en ville pour effacer des erreurs aussi lourdes.

Je suis indigné par l'augmentation des actes antisémites, et par toutes les agressions à caractère "racial", xénophobe, à toutes les atteintes portées à l'altérité. Je suis outré que des gens soient antisionistes, doublement parce que je considère que toutes les frontières sont nuisibles et qu'on ne peut exclure une parcelle de la Terre du domaine commun à toute l'humanité.

Et je ne suis vraiment pas rassuré de voir la forme des réactions face à l'expression très localisée de la violence faite à Finkelkraut. Il y a aussi beaucoup de gens simples, moins provocateurs, qui risquent bien plus clairement leur santé, leur vie parfois, en étant simplement ici, chez nous, chez toi ou chez moi, et qui peuvent perdre la vie ou une partie d'eux-mêmes simplement parce qu'un débile profond aura considéré qu'ils n'avaient pas leur place devant lui. Et le moins rassurant, c'est de s'inquiéter de ça, pour la plupart des gens un certain jour ou deux sur le calendrier d'une année.

Alors portons chaque jour la parole républicaine et laïque partout où des citoyens en titre ou en devenir se rencontrent.

Aucun commentaire:

Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...