02 avril 2020

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 1er avril 2020

Le pire peut prendre parfois des airs gentils ...
c'est le syndrome de la grenouille qui nous donne envie d'y goûter.

La grenouille au fond d'un puits ne sait rien de l'océan. 

Ce qui revient à dire que la steppe est belle ... mais dans une autre langue. N'est-ce pas mon cher Aliosha Vladimir Fedorovitch Sergei Nikaolaïevitch Oulianov Stefanov Dimitri Kovechenko Alapine ?

La steppe oui. Enfin à certains endroits. Y a des taches un peu partout sur la nappe autrement. Y a peut-être même des taches autour de la table.


La grenouille, en titre, c'est importé de Chine. J'ai pas inventé. Ça doit être de Chine centrale, où y a pas la plage, vu que la mer est à trois heures d'avion sur tous les côtés. Les grenouilles que nous sommes s'habituent aimablement à la température de l'eau qui monte. Et la mise en écho avec la steppe, n'est pas là que pour amuser la galerie, il y a des histoires qui portent en elles des fins qui justifient tous les moyens.

- Bérangère, ne sens-tu pas venir le chant des partisans ?
- Non c'est plutôt celui des tyrans pour l'instant.
- Ben va falloir penser à ressortir les partitions avant qu'il ne soit tard.

- T'as raison, ça pue le cramé !

Édouard Philippe est audité, Emmanuel Macron pointé du doigt en train de dire une chose aux français, et peut-être son contraire en loucedé, Trump devient finalement plus circonspect sur sa capacité à ordonner à la nature de se conformer à sa volonté, Orban marche dans les pas de Poutine pour tenter d'ancrer son popotin sur un trône éternel ... oyez, oyez braves gens, il est des heures où tout va bien, ou presque.

On a aussi le sale gosse qui fait office de branleur chef au Brésil qui a un peu de mal, mais il convient désormais que la pandémie est quelque chose qui peut faire du mal à sa cote de popularité. C'est loin le Brésil par rapport à la Chine, ça met du temps pour arriver les informations ? Pas autant que pour monter des yeux de Bolsonaro à son cerveau. On espère, vraiment, que le peuple brésilien va pas morfler trop durement à cause d'un choix de président malheureux. Non, pas Bolsonaro qu'est malheureux, on s'en fout, mais le choix que les brésiliens ont fait. Bref.

On l'espère, qu'ils vont pas morfler trop, parce qu'on sait aussi de quoi on parle un peu partout dans le monde. Il existe peut-être des forces maléfiques, moi j'y crois pas, mais on peut avoir des doutes par moment. Des forces occultes qui seraient animées d'une envie de fouetter l'humanité pour ses erreurs passées ... ? Ou bien est-ce la nature vengeresse qui nous répond parce qu'on lui a un peu trop marché sur les pieds ? Ben y a des coups de pieds occultes qui se perdent

En tout cas, avec ou sans intervention extérieure, la planète est randomisée, ce qui fait penser à une version numérisée de Sodome et Gomorrhe. La pluie de souffre et de feu remise au goût du jour en torrents de souffrances et de calenchés (le feu ... le disparu, celui qui fut ... tu l'as ? Oui faut pas plaisanter avec ça, ben si quand même).

Donc Macron est mis en doute sur le fait qu'il fait des tas d'annonces pour dire combien les soignants qui soignent il faut les soigner, et les hôpitaux qui hôpitalent il faut les hôpitaler ...  alors que jusque là on les laissait aller au pire ... et ben bistouquet serait-il pas en train de dire ça d'un côté et de faire étudier des sorties de crises qui auraient pour but de finir de vider l'hôpital public de sa substance ?

C'est ce que croit déceler Mediapart qui présente pour preuve une ébauche d'étude produite du côté de la Caisse des Dépôts. Mais il ne faut pas crier à la découverte, on est prévenus que l'exécutif, et l'ensemble du gouvernement sont là, présents, pour démolir tout ce que ce pays compte de biens et ressources que nous, gens de gauche, espérons voir gérés en commun. L'affrontement continu des libéraux et des sociaux ne serait donc pas terminé ? Il ne le sera jamais, quand ils auront fini par tout péter, on rebâtira, et on créera des opéras et des symphonies pour méditer sur le sens de l'éternel retour.

Macron serait donc animé d'une double pensée. On espère qu'il est pas vraiment hanté, habité, que sais-je encore, par des esprits sournois qui lui font porter de la voix, un coup disant hue et puis l'autre dia. Ce serait correct avec un cheval, pas avec un peuple français.

Il me semble que le problème, dans cette tempête de cerveau qui s'annonce sous le crâne de Macron, des analystes de la CdC, ou de pas mal d'observateurs ou experts, c'est ce qui ressort d'une formule utilisée par Macron lui-même :

"la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, [pour] notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe […]. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. "

Cette approche sous-entend qu'il y a un marché et des lois pour ce marché d'un côté, et des "biens communs" de l'autre côté, au sens où nous, gens de gauche pouvons considérer le bien commun, et que ces deux volets des affaires et des activités humaines couvrent des fenêtres bien distinctes

Bien penser consiste en principe à penser de telle sorte que l'on comprenne et anticipe correctement les choses avec les modèles les plus simples.

Il y aurait deux fenêtres pour observer le Monde et l'Humanité ?

Je crois que cette manière de voir les choses conduit forcément à des erreurs d'analyse.

Personnellement je ne crois pas qu'il soit utile d'y mettre des fenêtres séparées. Comme si la santé faisait chambre à part avec le travail ?! Par exemple.

Ce qui renvoie à une question du type : faut-il vivre pour manger ou bien manger pour vivre.

Ohé du bateau ? Les deux mon capitaine. On ne tente pas de savoir qui de la poule ou de l’œuf ... c'est pas le problème. Toute tentative de démontrer que Dieu existe est vouée à une contre offensive, et il n'est pas nécessaire de perdre son temps à ça quand on a du postillon au virus menaçant de nous être injecté.

Donc ... Pour bien dire et faire les choses, le mieux ne serait-il pas de considérer qu'il y a un marché qui doit se conformer aux exigences du monde réel, plutôt que de tenter de conformer le monde réel à un marché qui n'a lui jamais été une chose naturelle, soi dit en passant,  mais c'est un autre sujet  ?

Si la santé est un "bien précieux", et je suis bien convaincu que c'est le cas, il est évident que le marché doit savoir en valoriser l'exploitation selon un mode approprié : ne pas chercher à faire, avec les coûts de santé, des dépenses éventuellement inutiles, superflues, mais des investissements sans lesquels le reste ne fonctionnerait pas aussi bien.

On peut d'ailleurs prendre les grands thèmes de gouvernance d'un pays de manière similaire, ce qui vaut pour la santé, s'applique assez bien aux domaines de l'éducation, de la défense nationale, de l'énergie ...

Il y a là exactement le fond constant du débat entre les sociaux et les libéraux, entre la gauche et la droite !

Et la formulation que fait Macron démontre exactement ... qu'il est de droite, libéral, et ne parvient pas, et ne parviendra probablement jamais à comprendre pourquoi il est utile de penser un domaine comme la santé en termes de ressources et pas en termes de dépenses.

Si l’État souhaite gérer la nation pour que ses membres soient à un niveau d'éducation, de santé, de protections diverses, et de libertés assumées, qui correspondent à la promesse d'un programme politique, il doit nécessairement mettre en œuvre les moyens permettant de réaliser cet objectif par anticipation. Donc il doit investir : dans la santé, comme dans d'autres domaines, et amortir l'investissement ensuite, une fois l'objectif assumé et atteint.

L'investissement peut se faire par la dépense publique, l'amortissement se fait plus ou moins par le remboursement de l'emprunt nécessaire, les ressources sont trouvées par les taxes et impôts ... ce qui est exactement ce que font à peu près tous les pays de diverses manières.

Là où la politique réussit dans son projet, c'est lorsqu'il n'y a pas de crise, ou pas de crise majeure qui pourrait remettre en cause le projet politique lui-même ou le modèle de société.

C'est d'une simplicité et d'une limpidité remarquables. Il reste ensuite à expliquer la perspective du projet politique et à l'appliquer ... ce que font la plupart des pays, et en particulier c'est ce que fait la France. Enfin il peut y avoir du jeu dans les bielles au niveau du projet, mais en mettant de l'huile ça peut aller.

Partant de là, on peut formuler le projet politique que l'on veut, soit il fonctionne de manière libérale, permettant de financer les activités de l'ensemble de la société par des moyens le plus souvent privés, et il appartient dans ce cas au secteur privé de prendre ses dispositions pour faire face aux besoins de la société, soit il fonctionne de manière plus "sociale", au sens où le socialisme considère que la mobilisation des moyens se fait de manière égalitaire, égalitariste, collective, merci de rayer les mentions inutiles, de telle sorte que la prise de responsabilité du financement des besoins de la société s'appuie sur la collecte, la répartition et la redistribution organisées par l’État.

Il n'y a pas d’Économie libérale d'un côté, et d'absence d’Économie de l'autre. Il y a deux approches différentes de la manière de gérer ce que l'on appelle la richesse.

La richesse est constituée, pour l'ensemble de la nation, par l'addition de ce qu'elle possède globalement et de ce qu'elle peut ajouter en valeur au travers de ce qu'elle produit.

Si on doit considérer qu'il puisse y avoir des biens précieux qui échapperaient à l'équation économique exprimée par des coûts et des charges, c'est mécaniquement parce que l'on ne peut pas intégrer, par conviction, par volonté, ou par affinité, le fait que ces biens précieux puissent être gérés comme doivent être gérés tous les biens ou toutes les activités. Ce qui fait de ces biens ou activités des domaines d'exception.

Dans le cadre de la santé, faire un domaine d'exception c'est postuler qu'il n'en n'existe pas d'intégration possible comme partie normale et constante dans la vie de la société.

Etrange. Doit-on être en bonne santé pour vivre, ou bien vivre pour être en bonne santé ?

Les deux mon capitaine, ni l'un, ni l'autre pris séparément ou comme priorité de l'autre ne peut fonctionner durablement.

Et pour ne prendre qu'une perspective parmi d'autres, dans une société qui conjugue des personnes morales, les entreprises et organisations de travail, et des personnes physiques, celles qui y travaillent et produisent la valeur ajoutée, il n'y a pas loin de comprendre que les personnes physiques ont un avantage plus marqué pour les personnes morales, lorsqu'elles sont en bonne santé. Dans le cas contraire, c'est la soupe à la grimace des deux côtés de la table.

Faire de l'éducation, de la santé, curatrice, réparatrice, ou, et il ne faut pas le négliger, préventive, remplir laussi toutes les fonctions que l'on appelle "régaliennes" de l'Etat, sont des missions qui ne relèvent pas d'un supposé Etat-providence, mais tout simplement de la bonne logique des choses qui veut que sans une nation organisée l'Etat peut aller au vestiaire, il n'y aura pas de match. Et la bonne organisation se satisfait parfaitement d'une nation correctement éduquée, soignée, ... enfin bref, sans en faire des caisses il est facile de comprendre qu'on ne peut pas faire avancer une chaussure sans y mettre un pied au bout d'une jambe, le tout animé par un cerveau, avec un coeur pour nourrir et nettoyer un système vasculaire ... je détaille pas plus ... c'est de l'anatomie qui nourrit l'analyse pour boucher si besoin des trous de mémoire et éviter de se trouver régulièrement avec des diarrhées énoncées par des trous de balle irrités.

Bon, on n'est pas non plus obligés de s'emporter la rondelle, mais dans les périodes de crise, il faut toujours penser à remettre au panneau d'affichage l'histoire de celle, la rondelle, qui voulait devenir chef ... ça s'impose, puisqu'elle explose pendant que tout le monde s'expose.

Je pense que ce virus n'est pas que le catalyseur d'une crise bien plus profonde, malgré les souffrances qu'il induit, et qu'il est aussi l'agent d'une confrontation de deux mondes, de deux courants de pensées, qui relèvent de la dichotomie droite-gauche. On  nous avait instruit que c'était dépassé, avec tous les trépassés qui s'accumulent ça redevient d'actualité.

D'ailleurs, assez unaninement la droite est déboussolée, change d'avis au gré du vent mauvais, avec pour apothéose la cheffe incontestée qui tente de trôner sur la pensée unique, Marine Le Pen en reine des girouettes explique encore mieux que Macron combien d'un jour à l'autre on peut expliquer qu'il faut faire une chose et son contraire. Il fallait ne pas confiner les françaises et les français quand l'Italie commençait à être sérieusement désorientée par l'épidémie et confinait solidement, puis maintenant, nous explique t-elle, le confinement est venu trop tard et c'est une erreur vu que l'Italie avait montré ce qu'il fallait faire avec un peu d'avance sur la France. Le Pen c'est comme une bougie fatiguée qui aura forcément, ou de l'avance, ou du retard à l'allumage, mais le moteur bernique il tournera pas.

Si d'aventure elle devait se trouver en situation de gérer un pays, il est probable qu'en quelques jours il deviendrait plus éparpillé que les Balkans. Le problème avec les frontistes, c'est qu'on a l'impression qu'il y a du monde aux balkans, et pas pour applaudir gentiment les soignants qui affrontent à leur corps défendant l'épidémie et les patients en partant la fleur ...

La fleur ! Pas au fusil, la plupart n'en ont pas. Toujours pas. On a un exécutif, des ministres, des conseillers d'Etat, des chargés de missions à la pelle, mais on a oublié de vérifier qu'il y avait dans les rateliers armes et munitions pour faire face au démon.

C'est con.

Et de son côté Le Pen aboie aux mensonges des autres, on va pas revenir sur sa carrière, Le Pen en barboteuse de fonds publics. Les apprentis dictateux qui s'bécotaient sur les fonds publics, fonds publics ... n'ont pas des gueules bien sympathiques.
 
Pour l'instant, le Chef de l'Etat a parlé, hugh ! Mais ne doutons pas de la duplicité possible du bonhomme. Mediapart s'inquiète d'une étude qui revient, sous une forme non définitive, de la Caisse des Dépôts et Consignations, et qui semble d'ores et déjà annoncer l'après-crise sanitaire avec des changements à tous les niveaux possibles permettant de diminuer le poids économiques des hôpitaux publics. C'est le vrai sens au fond de ce qui est annoncé par le document, tel qu'on peut le voir présenté, produit par Adelphe de Taxis du Poët et Pierre Menet. Sans grand intérêt à mon avis, ce document ne fait que caresser le libéral qui sommeille chez le destinataire, dans le sens du poil, en prônant à tous les coins de feuille que le patient est l'acteur le plus important pour viser des économies ... sous-entendu charge au patient de pas demander à être soigné, de pas être pris en charge, ou même diagnostiqué. En cela cette étude, qui est forcément financée, mais finira sans doute à la corbeille comme dix neuf autres parmi vingt, est juste un faussement savant langage analytique n'ayant pour seul vocation qu'à justifier des honoraires pour les uns, ou un salaire pour d'autres, et pour que ça permette de résoudre quelque chose dans le quotidien du moment il faudrait encore que ce soit imprimé sur des masques FFP2 plutôt que du PQ.

Loin de moi l'idée d'attaquer frontalement et personnellement Adelphe de Taxis du Poët et Pierre Menet, putain avec des noms comme ça, je vais demander une rallonge de typo à mon salaud de taulier ..., qui sont des humains normaux, donc alimentés pour être en bonne santé, on l'espère pour eux, mais on savait de toutes manières la haute fonction publique mobilisée pour servir et faire les valets de pieds pour un libéral décomplexé. Macron peut toujours claironner la larme à l'oeil, sincère en plus n'en doutons pas, la girouette suprême est capable de ça, que la situation est horrible, son cerveau ne produira sans doute jamais autre chose que la peur de manquer, pour cramer des budgets croissants qu'on ne peut tenir qu'en serrant la ceinture à tout le monde.

Passons à autre chose de plus ... de moins ... bon, on passe pas vraiment à autre chose. Tant pis.

Je veux pas retourner le fair-play dans la tronche à Philippe, mais il y a bien eu retard à l'allumage, faut pas ajouter à l'impréparation une couche d'amour propre.

Dans quelques jours on saura si le confinement est bien reporté de quinze, il devrait pouvoir l'être une ou deux fois avant que finalement le gouvernement, droit dans ses bottes puisse affirmer preuves à l'appui que tout est bien géré.

Entre temps, je n'aime pas le ton devenu presque menaçant de nos dirigeants qui se donnent, dans un entre-soi un peu trop convenu et pas du tout démocratique, des pouvoirs de plus en plus exorbitants. Si moi ça me fait réagir de voir torchonnée la Constitution, je me doute bien qu'il y a des gens, dans la magistrature qui doivent en être à l'urticaire. 

On peut quand même, on devrait trouver scandaleux de voir Macron et Philippe s'entendre pour sortir de la légalité constitutionnelle sous couvert d'état d'urgence. Et j'espère au fond de moi qu'on n'oubliera pas de revenir sur les textes validés en catimini, avec le consentement contresigné du Conseil Constitutionnel, ce que je trouve particulièrement éclairant concernant ses membres et leur loyauté aux institutions.

Il n'était même pas nécessaire de faire des lois spéciales, il suffisait d'appliquer celles qui existent en évitant de s'empresser à faire des promesses imbéciles et s'affairant sérieusement à affronter la crise. La méthode appliquée pour basculer dans un monde de crise n'a pas grand chose à envier à des systèmes que l'on juge franchement moins démocratiques.

On se glose, en France, chacun ses problèmes et ses boucs émissaires, de l'état de la démocratie hongroise. Un insignifiant et perturbant Orban se débrouille pour phagocyter les circuits de décisions dans son pays, qu'il gère non pas d'une main de fer, mais d'une réelle disposition à confisquer toutes les formes d'expression et d'information qui ne sont pas de son fait ou ne sortent pas de sa bouche.

Orban est un autocrate, élu au suffrage universel, qui a converti une démocratie en dictature de fait. Et il est parvenu à peaufiner son plan de carrière personnel grâce à la pandémie.

La manip est semblable dans le principe à celle que Poutine a réalisé en Russie. Elle consiste à s'installer démocratiquement, et à s'essuyer tranquillement les pieds, d'abord, puis les mains, et enfin les fesses, sur les institutions, les corps intermédiaires, etc ... de manière à disposer de pouvoirs étendus et le tout dans une sorte d'écrin d'éternité. En Russie, Poutine a été plus délicat, tellement l'escroquerie est énorme. Il ne se ferait pas nommer président de Russie à vie. Ni empereur, je te rassure ... Il s'est arrangé pour faire repartir son compteur de mandats à zéro Poutine. Malin le vaurien. Donc, dans une nouvelle Constitution russe, Poutine pourra exercer deux nouveaux mandats ! Trop fort le mec. Il a rassuré tout de suite la planète entière en précisant que les modifications de la Constitution russe visaient à mettre en place des dispositifs pour les cinquante années à vernir et n'avaient aucun fondement personnel ... évidemment, enfin ! Poutine veut bien rendre service sur les 10 ou 15 ans qui viennent, mais juste rendre service. Donc il se présentera peut-être, enfin sûrement, enfin on verra. Et quand il cessera de le faire ce sera parce qu'il sera devenu grabataire.

Alors Orban, lui, c'est différent. Moins exposé peut-être, mais beaucoup moins léger dans la démarche. Quand on a catalogué l'engeance, forcément, on comprend la méthode. Il est arrivé au pouvoir avec à peu près le même scenario que Macron. Populiste sans le montrer, ou juste ce qu'il faut, orienté plutôt au centre, fibre sociale apparente, mais ouvert à un libéralisme compatible avec une politique pragmatique ... un modèle du genre. Et puis petit à petit il a glissé vers le populisme décomplexé, le nationalisme, l'autoritarisme, toute contestation et opposition ne peuvent que marcher au pas cadencé. Il fait fureur dans son pays. Orban et orbite planétaire, il ne lui manquera que la place Saint-Pierre et la papmobile bientôt.

Orban n'est pas un dictateur, officiellement certainement pas. Il vient juste de faire ce que tous les pays européens ont fait, il a mis en place des lois d'exception en raison de la pandémie.

Chez Orban, on ne dit plus "en Hongrie", on dit "chez Orban", le parlement n'est pas une chambre d'enregistrement. C'est un théatre d'autosatisfaction pour le propriétaire des lieux. Donc Orban s'est accordé des pouvoirs spéciaux, quasiment divins.

Remarque, nous on l'a fait aussi en France à notre manière, on voit ça un peu partout.

Oui mais Orban, il est juste allé un cran après ... il a dit dans un grand sourire qu'il prenait les pleins pouvoirs étendus sans limite de durée, parce qu'on sait pas combien de temps va durer la pandémie.

C'est vrai que dans le fond, Philippe et Macron, ils font petit braquet non ? Quinze jours reconductibles, on passe pour des cons et des minus avec les nôtres. Alors que les hongrois ont un chef bien couillu, c'est lui qu'a la plus grosse, période d'état d'urgence, quoi.

En fait, y aura pas d'Eurovision cette année, pour ... ouais, bon vous savez quoi, et donc on peut remplacer par un palmarès des chefs d'Etat foireux ? Des chefs de gouvernement merdiques ? Et là t'aurais un plateau télé avec musique d'ambiance entre les coups de sang, les discours, et tout, et à la fin des présentations des numéros de clowns, les présentateurs feraient appel aux bureaux de vote à distance, même sans temps de pandémie à l'Eurovision, les bureaux de vote sont à distance, et tu aurais le lâcher de notes ...

- Bonjour Paris, bonjour la France
- Bonjour machin, France 1 point (dire po  ï  nteu)
- Bravo la France
- Priviet Moskva, priviet Rossiya
- Priviet shtukovina, Russia 6 points
- Molodiets Rossia
- Hello Budapest, hello Magyarorszag
- Hello seggfej, Hungary 12 points
- Wow Magyarorszag tul eros ! Orban tul jol felszerelt

Monde de branques. Orban est un dictateur. Il a beaucoup grossi depuis qu'il est au pouvoir, et on commence à voir concrètement à quoi ressemble un gros plout ... ben non, pas plouc, je vais pas insulter un chef d'Etat quand même. Un gros ploutocrate. Ben j'enlève gros, mais je mets dictateur alors.

Parce qu'avoir un chef d'Etat qui décide tout, tout seul, en faisant des quenelles à ses parlementaires et des bras d'honneur au peuple de son pays, c'est quand même pas tout à fait raisonnable. Surtout si le peuple en prend pour perpète.

Ca fait tache en Europe, mais il y a quand même pas que là qu'on fait des pâtés, rassurez-vous, le but d'Orban est de garder le pouvoir même quand il est contesté, c'est vraiment pas loin de ressembler à ça dans des pays beaucoup, beaucoup plus proches.

Allez, on repose les pieds sur la Terre, on en est pas au point des hongrois. Hongrois ce qu'on veut, chez nous, si on avait l'équivalent d'Orban, on serait pas loin de rouvrir des parcs à bestiaux à Drancy et des pouponières à Beaune-la-Rolande. C'est presque pas exagéré vu la manière de traiter le migrant à certains endroits.

Et puis bon, je parlais de la Russie, c'est pas en Europe, y a la Turquie aussi dans le genre équipée d'un président barbouze, c'est pas en Europe non plus, et donc la Hongrie, oui mais bon, enfin tu vois bien que tu racontes n'importe quoi, la Hongrie, c'est l'Europe, mais bon, enfin, pas la même, rooo.

En France, c'est beaucoup mieux quand même, on a un régime présidentiel et parlementaire, en même temps, donc on risque rien du tout. On a une fonction publique au service des citoyens, on est vachement plus à l'abri. Non mais. Merde. Quand même. Et même si ces temps-ci, dans les quartiers défavorisés il y a des gens qui peuvent ressentir la pression policière qui ferait penser à ces milices carapaçonnées qui déambulent six par six dans les rues pour emmener les poètes et les musiciens dans les geôles fascistes ... ben c'est du ressenti, peut-être, mais sur le thermomètre c'est pas du tout pareil.

Donc en Hongrie, ils savent, eux au moins ils savent, contrairement à d'autres grandes démocraties, comment se passera la sortie de la pandémie.

En France on s'interroge.

Pas évident du tout de savoir ce qu'il se passera une fois que le plus dur de la crise sera passé, mais on peut imaginer facilement que la crise sanitaire n'éteint pas la crise sociale, au contraire, elle est probablement un catalyseur de l'amplification d'une fracture sociale multifactorielle.

Fracture sociale, générationnelle, ...,  dont les forces de l'ordre ne sont pas habituées à s'occuper pour en réduire l'amplitude. On ne casse pas la gueule à des mémés du côté de Neuilly en règle générale, donc de ce côté ça peut rester calme. Mais à Pantin, dès le matin, ... ! Comme lien social entre les quartiers et l'Etat, la police serait plutôt plus fréquemment à l'oeuvre pour faire dans la fracture. Donc, et si il y a des mouvements forts à venir, ils ne sont pas à prévoir dans l'ouest parisien en priorité.

Sur le plan des revenus, du travail, un autre sujet qui fache de mieux en mieux ces temps-ci, la France est coupée en deux comme jamais avec le confinement. Pas l'apanage de chez nous bien sûr.

Il y a une partie du public qui conserve l'accès à un revenu, d'activité ou de remplacement, mais la partie de la société qui se retrouve sans revenu augmente d'un coup, et considérablement : commerçants, artisans, agriculteurs et éleveurs, travailleurs indépendants prennent le confinement, des autres plus que le leur propre, de pleine face, l'économie est en mode très réduit. Ce qui pour beaucoup de gens qui ne sont pas payés au mois et à l'année, prend des airs d'abandon.

Sur le plan des libertés, pas besoin de s'étendre sur le principe du confinement qui hypothèque celle de circuler, mais à celle-ci, qui peut être légitimée techniquement, s'ajoute un régime autoritaire de contrôles et de sanctions qui d'une part laisse des traces pour les gens qui le subissent, et d'autre part semble justifier une utilisation soutenue de la violence d’État. La violence d’État est légitime, mais il ne suffit pas de la nier pour dire qu'elle n'est pas une réalité.

La mise à profit, par l'exécutif, de la crise sanitaire pour justifier des mesures, certes provisoires telles qu'annoncées, portant sur le droit du travail, et portant surtout atteinte à la capacité pour les salariés de gérer temps, disponibilité, et rémunération sans contrepartie en termes de droits acquis, droits qui s'étiolent eux aussi un peu plus ... est une étape de brutalité politique, et qui consolide la construction antidémocratique du projet politique de Macron. Si on ajoute à cela des centaines de milliards d'euros mobilisés, pas seulement les dizaines annoncées pour les entreprises en urgence, mais les autres aussi, sans arbitrage sérieux des forces démocratiques, ça pèse lourd un virus comme ça. On arrive maintenant à quelques vrais milliards annoncés pour fabriquer des masques, des tests, des respirateurs, et trois francs six sous pour des études qui visent à expliquer comment on pourrait réaménager le système de santé, pour qu'il soit plus efficace à la prochaine guerre, tout en coûtant moins cher. Ce qui permettra de mieux financer matraques, grenades et LBD.

Les "promesses de dons" faites par Macron et Philippe dans le cadre du covid-ton n'engagent que ceux qui les font, éventuellement celles et ceux qui y croient, mais ne vont pas permettre à la plus grande partie du public de mesurer des résultats lors du passage en caisse au supermarché. Ca se retrouvera dans leurs impôts tôt ou tard, ça se retrouvera forcément dans les sondages aussi avant tard, et peut-être dans l'expression sociale qui viendra une fois la crise sanitaire maîtrisée, expression basée plus certainement sur la forme "j't'emmerde" que sur la douce négociation apaisée d'une démocratie convenue.

On entend moins, en France, la classe politique expliquer qu'il va être temps de mettre en oeuvre un revenu universel d'existence. Ce truc est une inpetie pour les têtes pensantes d'ici en majorité, et contrairement à ce qui se discute en Allemagne sur le sujet. Eux sont en train de préparer une relance par la demande, nous on en sera encore à tenter de relancer l'offre, après des semaines de déconsommation. Quand on est con ! 

Le revenu universel fait également partie des échanges de plus en plus sérieux et impératifs qui ont lieu aux Etats-Unis. Incroyable, c'est une veine ! Trump est convaincu que la relance doit se faire par la consommation. Surtout si ça a pour effet de transférer des portes-monnaies dans ses propres affaires.

Dans un sens, chez nous, l'intérêt de l’État est de faire en sorte que la crise dure assez longtemps pour que la température sociale retombe le plus bas possible. Mais le confinement, s'il est bien compris et accepté, n'est pas propice à la diminution de la pression sociale. C'est une occasion, au contraire, d'entretenir la vapeur sous le couvercle.

L'intérêt de l’État, d'autre part, est aussi de faire en sorte que la crise dure assez longtemps, mais le moins longtemps possible, pour ne pas hypothéquer le fonctionnement économique, qui est le seul crédo possible pour un exécutif qui ne parvient pas à relancer par la consommation.

Existe t-il une racine à cette équation bizarre qui fait que la crise sanitaire entretient un bon outil de maîtrise de la tension sociale, tout en risquant de produire un effet inverse ? Le dénouement heureux et apaisé de la crise sanitaire peut-il tomber au même moment que la tension sociale est plus bas ? Ou autrement dit la crise sanitaire peut-elle anesthésier la crise sociale ?

Le problème c'est que la crise sanitaire est une crise qui peut s'étendre, avec confinement, encore plusieurs semaines, et avec déconfinement sur plusieurs mois. Et déconfinement ne signifie pas retour à la normale complet ... il y aura peut-être besoin de maintenir des mesures limitant la circulation des personnes, ou d'utilisation obligatoire de masques, de circulation autorisée aux personnes séro-convertie ... c'est pas simple du tout, et ça peut occasionner à nouveau des ordres, des contrordres, et toutes sortes de déconvenues.

On pense, avec une pandémie de la nature de celle que l'on connaît, qu'il peut y avoir des vagues successives, les répliques étant moins sévères que la première, mais qui peuvent obliger à resservir le couvert d'un confinement contingenté, circonscrit à des régions ou des secteurs géographiques par exemple.

Et la sotte manie de ce gouvernement d'utiliser comme seul moyen de faire appliquer des décisions fortes à l'échelle du pays étant l'envoi des forces de l'ordre et de la sécurité, d'une marmite à l'autre, ça peut toujours finir par exploser. Le déconfinement se fera t-il avec la joyeuse invitation des grenades et des LBD ?

Macron est un très mauvais calculateur. Il n'anticipe rien. Peut-être n'avait-il pas vraiment anticipé son élection ! Sinon il aurait peut-être préparé plus soigneusement un programme ?

En tout cas, la dureté des interventions policières que l'on remarque un peu partout montre et démontre ce manque d'anticipation. La violence est la dernière posture lorsqu'on croit avoir épuisé toutes les autres. Et faute de préparation, plus on avance dans les crises, qui s'ajoutent et se superposent les unes aux autres depuis trois ans, moins il reste d'options préparées. Plus le temps avance, plus l'utilisation de la matraque est précoce.

Les crises se superposent, et sont toutes l'occasion de montrer, et d'utiliser la force contre toute forme de contestation. Multipliant aussi les occasions de débordements, de plus en plus remarqués, plus fréquents. Ce qui habitue d'un côté les gens à faire face à la violence, et de l'autre les forces de l'ordre à en user.

C'est le danger d'une mithridatisation qui peut permettre de ne pas risquer l'empoisonnement ... ou au contraire de dépasser la capacité de résilience s'en percevoir la chose.

Le temps des crises est-il un précurseur du temps des cerises ?

Le seul paramètre qui aura raison à la fin ... c'est le nombre. Et le nombre est toujours du côté du peuple, forcément plus nombreux que l'élite. Le peuple se rebelle, se révolte, selon des cycles qui connaissent la paix, l'agitation, les dysfonctionnements, la révolte, puis revient la paix ... Oui, la paix revient, parce que le peuple n'a pas vocation à être agité la majeure partie du temps, c'est pour cela qu'il se choisit un roi, ou des représentants ... on peut croire que c'est de la paresse, mais c'est tout simplement du bon sens pour économiser son énergie. Sur quelle partie de la courbe des tensions sommes-nous ?

Pour le moment, si, je le répète souvent, faire de la politique c'est surtout prévoir et anticiper, on n'en est pas arrivé là. La vue à long terme du gouvernement est de prendre le temps du recul, limité aux prochains jours qui viennent pour décider si le 15 avril sera le jour de la cloche qui sonnera pour donner le top de la fin de la récréation.

Faut-il faire des études et s'inscrire à sciences-po pour avoir le droit d'annoncer que le quinze avril on saura qu'il faut attendre le trente pour savoir où on va ?

Est-ce que tout ceci ne confine pas à l'absurde ?

Président et premier ministre, en France, commencent à gratter du sabot, à s'énerver quand on les critique, à ne plus accepter qu'on s'oppose à leur politique, même s'il est avéré qu'elle ne fonctionne pas très bien, et même pas bien du tout, surtout si on explique qu'on est en train d'en baver d'un côté, sans moyens suffisants, et de balancer du pognon par les fenêtres de l'autre ... faudrait pas qu'une crise d'éternuments leur fasse penser qu'il serait plus confortable de museler les communications, de faire taire les députés d'opposition pour de bon, ou des trucs du genre de ce qu'on voit s'appliquer dans un nombre croissant de pays ... comme la Hongrie.

Moi j'ai l'impression que parmis les autocrates et les dictateurs, les plus vicelards sont les introvertis. Ceux qu'ont des tendances qu'ils veulent placer derrière un masque pour par les avouer. Et les masques sont des objets qui fachent en ce moment.

Dire qu'on voyait des gens débattre, et même se battre, il y a quelques semaines encore pour des questions de voiles. Et là, maintenant, on fracasse les bagnoles des personnels soignants qui mettent leur caducée pour pouvoir circuler sans risque de se faire matraquer. Tout ça uniquement pour leur piquer des masques qui permettent de passer devant des pandores en leur tirant la langue sans risque de se faire passer à tabac.



Donc vous aurez compris que dans ce numéro de votre journal, on vous montre comment naissent les zéros, les hérauts, les héros, c'est un début, la prochaine fois je vous parlerai peut-être des huns et de Zeus.


C'est vraiment compliqué la politique !


Pour permettre à votre journal
de rester libre et indépendant
un petit tour ici (Paypal)
ou là (Leetchi)


Le Triomphe de la Mort (Brueghel)
L'Obs (27/03/2020) : « Pour comprendre la psychologie d’une population travaillée par une épidémie... » Rémi Noyon

Dans « La Peur en Occident », paru en 1978, l’historien Jean Delumeau reconstituait minutieusement les effets sociaux de la pandémie : rumeurs, déni, recherche de fautifs. Un texte vertigineux.

Le grand historien des religions Jean Delumeau nous a quittés au début de l’année. Il aurait certainement été fasciné par la pandémie de coronavirus, tant celle-ci fait écho à ses travaux sur les épisodes de peste ou de choléra. Dans son livre « La Peur en Occident », publié en 1978, il s’attardait longuement sur les conséquences sociales des épidémies. Bien sûr, il faut se garder des parallèles historiques douteux (« les anciens tableaux, qu’on veut faire entrer de force dans de nouveaux cadres font toujours un mauvais effet », dixit Tocqueville), mais, enfin, il y a là matière à gamberger et certains, sur les réseaux sociaux, ne s’y sont pas trompés.

Nous publions ici un (petit) extrait de ce livre fascinant avec l’aimable autorisation des éditions Fayard. Les intertitres sont de la rédaction.

1. Le déni des autorités

« Quand apparaît le danger de la contagion, on essaie d’abord de ne pas le voir. Les chroniques relatives aux pestes font ressortir la fréquente négligence des autorités à prendre les mesures qu’imposait l’imminence du péril […].

Certes, on trouve à une telle attitude des justifications raisonnables : on voulait ne pas affoler la population […] et surtout ne pas interrompre les relations économiques avec l’extérieur. Car la quarantaine pour une ville signifiait difficultés de ravitaillement, effondrement des affaires, chômage, désordres probables dans la rue, etc. Tant que l’épidémie ne causait encore qu’un nombre limité de décès on pouvait encore espérer qu’elle régresserait d’elle-même avant d’avoir ravagé toute la cité.

Mais, plus profondes que ces raisons avouées ou avouables, existaient certainement des motivations moins conscientes : la peur légitime de la peste conduisait à retarder le plus longtemps possible le moment où on la regarderait en face. Médecins et autorités cherchaient donc à se tromper eux-mêmes. Rassurant les populations, ils se rassuraient à leur tour.

En mai et juin 1599, alors que la peste sévit un peu partout dans le nord de l’Espagne – et quand il s’agit des autres on ne craint pas d’employer le terme exact –, les médecins de Burgos et de Valladolid posent des diagnostics lénifiants sur les cas observés dans leur ville : “Ce n’est pas la peste à proprement parler” ; “c’est un mal commun” ; il s’agit de “fièvres tierces et doubles, diphtérie, fièvres persistantes, points de côté, catarrhes, goutte et autres semblables… Quelques-uns ont eu des bubons, mais… [qui] guérissent facilement”. […]

Échevins et tribunaux de santé cherchaient donc à s’aveugler eux-mêmes pour ne pas apercevoir la vague montante du péril, et la masse des gens se comportait comme eux. »

2. La légèreté de la population

« [Lors du choléra de 1832, à Paris], le jour de la mi-carême, “Le Moniteur” annonça la triste nouvelle de l’épidémie qui commençait. Mais on se refusa d’abord à croire ce journal trop officiel. H. Heine raconte :

"“Comme c’était le jour de la mi-carême, qu’il faisait beau soleil et un temps charmant, les Parisiens se trémoussaient avec d’autant plus de jovialité sur les boulevards où l’on aperçut même des masques qui, parodiant la couleur maladive et la figure défaite, raillaient la crainte du choléra et la maladie elle-même. Le soir du même jour, les bals publics furent plus fréquentés que jamais. […]”"

A Lille, la même année, la population lilloise refusa de croire à l’approche du choléra. Elle la considéra dans un premier temps comme une invention de la police. »

3. La panique et l’exode

« Arrivait toutefois un moment où on ne pouvait plus éviter d’appeler la contagion par son horrible nom. Alors la panique déferlait sur la ville. La solution raisonnable était de fuir. On savait la médecine impuissante et qu’“une paire de bottes” constituait le plus sûr des remèdes. […]

Les riches, bien sûr, étaient les premiers à prendre le large, créant ainsi l’affolement collectif. C’était alors le spectacle des queues auprès des bureaux qui délivraient les laisser-passer et les certificats de santé, et aussi l’engorgement des rues remplies de coches et de charrettes. […] L’exemple donné par les riches était immédiatement suivi par toute une partie de la population. […]

Un médecin de Malaga écrivait lors de la peste de 1650 : “La contagion devint si furieuse que… les hommes se mirent à fuir comme des bêtes fauves dans les campagnes ; mais, dans les villages, on recevait les fuyards à coups de mousquets”. Des estampes anglaises de l’époque représentent des “multitudes fuyant Londres” par eau et par terre. D. Defoe assure qu’en 1665, 200 000 personnes (sur moins de 500 000) quittèrent la capitale […]. »

4. Les débuts du confinement

« Voici maintenant la cité assiégée par la maladie, mise en quarantaine, au besoin ceinturée par la troupe, confrontée à l’angoisse quotidienne et contrainte à un style d’existence en rupture avec celui auquel elle était habituée. Les cadres familiers sont abolis. L’insécurité ne naît pas seulement de la présence de la maladie, mais aussi d’une destructuration des éléments qui construisaient l’environnement quotidien.

Tout est autre. Et d’abord la ville est anormalement déserte et silencieuse. Beaucoup de maisons sont désormais inhabitées. Mais, en outre, on s’est hâté de chasser les mendiants : asociaux inquiétants, ne sont-ils pas des semeurs de peste ? Et puis, ils sont sales et répandent des odeurs polluantes. Enfin, ils sont des bouches de trop à nourrir. […] Toutes les chroniques de la peste insistent aussi sur l’arrêt du commerce et de l’artisanat, la fermeture des magasins, voire des églises, l’arrêt de tout divertissement, le vide des rues et des places, le silence des clochers. »

5. La « distanciation sociale »

« Coupés du reste du monde, les habitants s’écartent les uns des autres à l’intérieur même de la ville maudite, craignant de se contaminer mutuellement. On évite d’ouvrir les fenêtres de sa maison et de descendre dans la rue. On s’efforce de tenir, enfermé chez soi, avec les réserves qu’on a pu accumuler. S’il faut tout de même sortir acheter l’indispensable, des précautions s’imposent. Clients et vendeurs d’articles de première nécessité ne se saluent qu’à distance et placent entre eux l’espace d’un large comptoir.

[…] Les séquestrations forcées s’ajoutent à l’enfermement volontaire pour renforcer le vide et le silence de la ville. Car beaucoup sont bloqués dans leur maison déclarée suspecte et désormais surveillée par un gardien, voire enclouée ou cadenassée. Ainsi, dans la cité assiégée par la peste, la présence des autres n’est plus un réconfort. L’agitation familière de la rue, les bruits quotidiens qui rythmaient les travaux et les jours, la rencontre du voisin sur le pas de la porte : tout cela a disparu. [...] A Marseille, en 1720, un contemporain évoque ainsi sa ville morte :
"“… Silence général des cloches…, calme lugubre…, au lieu qu’autrefois on entendait de fort loin un certain murmure ou un bruit confus qui frappait agréablement les sens et qui réjouissait…, il ne s’élève pas plus de fumée des cheminées sur les toits des maisons que s’il n’y avait de personne […]” »"

6. Le rejet des malades

« Quelle différence avec le traitement réservé en temps ordinaire aux malades que parents, médecins et prêtres entourent de leurs soins diligents ! En période d’épidémie au contraire, les proches s’écartent, les médecins ne touchent pas les contagieux, ou le moins possible ou avec une baguette ; les chirurgiens n’opèrent qu’avec des gants ; les infirmiers déposent à longueur de bras du malade nourriture, médicaments et pansements. Tous ceux qui approchent les pestiférés s’aspergent de vinaigre, parfument leurs vêtements, au besoin portent des masques ; près d’eux ils évitent d’avaler leur salive ou de respirer par la bouche. […]

Ainsi les rapports humains sont totalement bouleversés : c’est au moment où le besoin des autres se fait le plus impérieux — et où, d’habitude, ils vous prenaient en charge — que maintenant ils vous abandonnent. Le temps de peste est celui de la solitude forcée. »

7. L’abandon des rites funéraires

« D’ordinaire, la maladie a ses rites qui unissent le patient à son entourage ; et la mort, plus encore, obéit à une liturgie où se succèdent toilette funèbre, veillée autour du défunt, mise en bière et enterrement. Les larmes, les paroles à voix basse, le rappel des souvenirs, la mise en état de la chambre mortuaire, les prières, le cortège final, la présence des parents et des amis : autant d’éléments constitutifs d’un rite de passage qui doit se dérouler dans l’ordre et la décence.

En période de peste, comme à la guerre, la fin des hommes se déroulait dans des conditions insoutenables d’horreur, d’anarchie et d’abandon des coutumes les plus profondément enracinées dans l’inconscient collectif. C’était d’abord l’abolition de la mort personnalisée. Au plus fort des épidémies, c’est par centaines, voire par milliers que les pestiférés succombaient chaque jour à Naples, à Lonfres ou à Marseille. les hôpitaux et les baraquements de fortune aménagés en hâte étaient remplis d’agonisants. Comment s’occuper de chacun d’eux ? […]

Arrêt des activités familières, silence de la ville, solitude dans la maladie, anonymat dans la mort, abolition des rites collectifs de joie et de tristesse : toutes ces ruptures brutales avec les usages quotidiens s’accompagnaient d’une impossibilité radicale à concevoir des projets d’avenir, l’“initiative” appartenant désormais entièrement à la peste. »

8. Les héros et les autres
« Pour comprendre la psychologie d’une population travaillée par une épidémie, il faut encore mettre en relief un élément essentiel : au cours d’une telle épreuve se produisait forcément une “dissolution de l’homme moyen”. On ne pouvait qu’être lâche ou héroïque, sans possibilité de se cantonner dans l’entre-deux. L’univers du juste milieu et des demi-teintes qui est le nôtre d’ordinaire […] se trouvait brusquement aboli. Un projecteur à haute puissance était tout d’un coup braqué sur les hommes ; qui les démasquait sans pitié […].

En face des pilleurs de morts ou de maisons abandonnées et de ceux – beaucoup plus nombreux – qui cèdent simplement à la panique, voici les héros qui dominent leur peur et ceux que leur mode de vie (notamment dans des communautés religieuses), leur profession ou leurs responsabilités explosent à la contagion et ne s’y dérobent pas.[…] Jean de Venette fait l’éloge de religieuses parisiennes en 1348 : “Et les saintes sœurs de l’Hôtel-Dieu, ne craignant pas la mort, s’acquittaient jusqu’au bout de leur tâche avec la plus grande douceur et humilité” […] »

9. La recherche de coupables

« Si choquée fût-elle, une population frappée par la peste cherchait à s’expliquer l’attaque dont elle était victime. Trouver les causes d’un mal, c’est recréer un cadre sécurisant, reconstituer une cohérence de laquelle sortira logiquement l’indication des remèdes. Or, trois explications étaient formulées autrefois pour rendre compte des pestes : l’une par les savants, l’autre par la foule anonyme, la troisième à la fois par la foule et par l’Eglise.

La première attribuait l’épidémie à une corruption de l’air […]. La seconde était une accusation : des semeurs de contagion répandaient volontairement la maladie ; il fallait les rechercher et les punir. La troisième assurait que Dieu, irrité par les péchés d’une population tout entière avait décidé de se venger. »

Merci Rémi Noyon, pour cet Epicure de rappel. Le temps est-il externe à nous et objectif, ou bien est-il intime et subjectif ? Et le temps qui passe, qui dépasse nos souvenirs, nous permet-il d'en comprendre les leçons ?

Ca dépend ! Ca dépend si ça dépasse ! Et effectivement, si nous nous penchons sur la mémoire reconstruite du passé, celle dont nous disposons dans les écrits, les récits, nous avons beaucoup à apprendre de ce que vivaient nos ancêtres. Les pandémies ne datent pas d'aujourd'hui, et à l'échelle des grands troupeaux les bergers ne sont pas plus costauds maintenant.

Les thèmes relevés dans l'article sont vraiment bien choisis.
 Je suis rien (01/04/2020) : Hôpital public : la note explosive de la Caisse des dépôts - Page 1 | Mediapart

Agnès Maillard

Source : Mediapart

 
Depuis que la crise sanitaire a déferlé sur le pays, Emmanuel Macron a dit à plusieurs reprises qu’il veillerait à défendre l’État-providence. Une conversion surprenante : dans le passé, il a toujours défendu des positions néolibérales, très critiques à l’encontre de cet État-providence. Mais il assure désormais qu’il ne sera pas prisonnier de ces croyances. « Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, a-t-il dit lors de son allocution au pays le 12 mars, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, [pour] notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe […]. Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. »

Malgré tout, sans doute est-il prématuré de croire dès à présent qu’Emmanuel Macron a changé. En tout cas, le plan que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est en train d’élaborer à sa demande pour l’hôpital public, et dont Mediapart est en mesure de révéler la première ébauche, va totalement à rebours de ses déclarations. Ce document expose une série de propositions qui s’inscrivent toutes dans la philosophie néolibérale qu’Emmanuel Macron a toujours défendue par le passé. Privatisation rampante au travers de sulfureux partenariats public-privé (PPP), marchandisation accélérée de la santé : voilà un plan qui tourne le dos aux valeurs de l’État-providence.
Mediapart affiche donc un article avec lequel le média indépendant tente de montrer l'ambiguïté de Macron, ce qui est en gros démontré, et l'antagonisme du libéralisme avec l'Etat-providence, je pense que Mediapart tombe dans le piège habituel des conclusions hâtives, mais pas sur la finalité, sur le cheminement. L'Etat-providence, c'est un leurre, pour tout le monde. C'est un épouvantail à libéral, et une sorte de pain-surprise pour client facile.

L'Etat-providence n'existe pas, sauf éventuellement dans la ligneuse langue de bois des crétins qui pensent qu'une société peut exister par la totale indépendance de ses individus.

Nous sommes tous interdépendants, qu'on se le dise, et le mieux qu'il est possible de faire les choses consiste à l'accepter et à partage à peu près tout équitablement. Et si le sujet qu'on veut évoquer c'est l'hôpital, on doit simplement se demander pourquoi c'est faire, quand on veut s'en servir, comment ça peut fonctionner pour que l'on puisse l'avoir sous la main en cas de besoin, et des trucs comme ça.

Il y a une option qui consiste à dire j'en veux pas. Une autre est de dire je veux ça, là maintenant, et tout le temps. Et une position intermédiaire qui consiste à dire : j'en veux pas si c'est pas des nouilles ... .si c'est pas des nouilles j'en veux pas ... euh ... .enfin bref, on peut choisir d'avoir des moyens, des équipements, des ressources, collectivement, qui peuvent exister et perdurer si tout le monde s'y met.

On peut toujours tenter de faire croire qu'il est possible d'avoir la même chose en le faisant payer par les autres, et si possible quelques autres, ou enfin qui on veut pourvu que ce soit pas soi, mais ça, ça dure jamais autant que le firmament.

Et donc, il y a des agitations cognitives au sommet de l'Etat et sur les bords pour tenter de trouver un grand écart permettant de ne pas dire que ça les emmerde de faire financer l'hôpital public correctement, question de dogme, de paradigme, de doctrine, enfin tous les mots qui encombrent leurs gorges déployées de cuistres imbéciles. Si Macron n'a qu'une parole, et compte tenu de ce qu'il a dit en dernier, l'idée d'un hôpital qui serait un bien précieux et à protéger et tralala pouet pouet  devrait faire que l'hôpital sera financé correctement et par tout le monde.

Si Macron ... ah oui, c'est vrai qu'il nous a habitués à parler beaucoup et à pas dire tout le temps la même chose ... ben voil), c'est sans doute ça qui fait qu'on alerte un peu la compagnie. Macron va sans doute encore une fois dire une chose et faire le contraire ... on n'en serait pas surpris.



Le Huff ()30/03/2020) : Coronavirus: sur la chloroquine, Roselyne Bachelot renvoie les politiques à leurs études

Nabil Touati

L'ancienne ministre de la Santé, docteur en pharmacie, s’en prend aux responsables politiques qui défendent le traitement préconisé par Didier Raoult.




CORONAVIRUS - Roselyne Bachelot, jadis raillée pour avoir commandé en 2009 un important stock de masques et de vaccins en prévision de la grippe H1N1, sort aujourd’hui ses griffes. Réhabilitée à la faveur de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’ancienne ministre de la Santé, docteur en pharmacie, s’en prend aux responsables politiques qui assurent la promotion du traitement préconisé par le professeur Didier Raoult contre le coronavirus.

“Le débat sur l’hydroxychloroquine aurait dû rester dans la sphère médicale mais il déborde dans la sphère politique parce que s’en sont emparées énormément de personnalités politiques, dont on se demande d’ailleurs quelles peuvent être leurs capacités scientifiques à nous dire de faire ceci ou cela”, s’est-elle agacée sur le plateau de l’émission “C à Vous’’, ce lundi 30 mars.

Dans le viseur de Roselyne Bachelot ce jour-là : Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national a réclamé sur France Info que les médecins de ville puissent également prescrire la chloroquine, traitement autorisé en France uniquement à l’hôpital. “Quand j’entends une personnalité politique de premier plan, candidate à la présidentielle, dire qu’il faut permettre aux médecins généralistes de prescrire de l’hydroxychloroquine, je me dis ‘À quoi cela sert-il de faire des études extrêmement compliquées pendant des années?’” s’est demandée celle qui est docteur en pharmacie. Et d’enfoncer le clou: “Je crois qu’elle est avocate. Je ne savais qu’en étudiant le droit, on avait des compétences en pharmacologie et en thérapeutique. Il y a peut-être des choses qui m’ont échappé dans la vie”, a-t-elle ironisé.

Déjà, le jeudi 26 mars sur LCI, Roselyne Bachelot avait renvoyé à ses études Christian Estrosi qui, plus jeune, avait côtoyé au lycée de Nice le (futur) docteur Raoult, avant d’abandonner ses études pour poursuivre une brillante carrière de champion de moto que l’ancienne ministre le Santé a -non sans humour- assimilé à “des études de moto”, comme le montre notre montage vidéo.

Le maire de Nice, testé positif au Covid-19, venait alors d’annoncer qu’il avait pris le traitement prescrit par le professeur Raoult et faisait le tour des médias pour le promouvoir. “On n’a pas le temps de tester sur des souris pendant six mois. A partir du moment où il y a une solution testée déjà sur un certain nombre de patients qui semble porter leurs fruits, je ne vois pas pourquoi la France se priverait de pouvoir sur un grand nombre de ceux qui avec leur consentement personnel sont d’accord pour l’accepter”, a-t-il expliqué sur BFMTV, le 23 mars.

D’autres personnalités de droite, comme la députée LR marseillaise Valérie Boyer ou le président du groupe Les Républicains au Sénat  Bruno Retailleau, ont également pris fait et cause pour le professeur Didier Raoult, et militent pour généraliser ses recommandations. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a publié une note sur son blog dans laquelle il raconte s’être “approché avec gourmandise” de l’infectiologue iconoclaste lors d’un entretien téléphonique. Tout assurant ne “pas [avoir] été déçu”, le chef de file des insoumis se garde toutefois de “ne pas entrer, malgré l’envie que j’en ai, dans le domaine qui n’est pas de ma compétence, c’est-à-dire l’évaluation scientifique du procédé de soins qu’il applique”.

Je pense que le point de vue de Bachelot est équilibré et cohérent. Le débat sur la chloroquine aurait dû rester dans le domaine des médecins et des pharmaciens. Je pense que la conclusion première des échanges devenus trop nettement publics, médiatiques, et qui a été la décision d'autoriser sous un certain nombre de réserve, une prescription encadrée est une bonne décision. Le politique ne devrait pas avoir à trancher dans ce genre de cas. Mais la situation a rendu les choses plus compliquées, et les acteurs du débat, les vrais acteurs, Didier Raoult compris, auraient pu éviter d'entretenir la discorde, ce qu'ils auraient mieux fait si la presse ne s'était emparée d'un sujet qui ne la concerne pas. Mais avec tout ça, ce qu'il faut comprendre, c'est que le désordre est né du chaos.

Un plan pandémie correctement enclanché et géré ... aurait sans doute, là aussi, permis d'y voir plus clair, plus tôt.

Une chose me paraît condamnable, et vise des personnes précises : faire la promotion, dans les médias, d'un traitement possible mais non complètement validé, en avouant en avoir bénéficié à titre exceptionnel parce qu'on est un VIP, politicien professionnel qui plus est, montre un visage détestable. Le politique ne peut pas s'emparer de la science, et encore moins pour son petit bénéfice personnel. Et j'ajoute que pour une personne qui peut avoir la chance de bénéficier d'une manière prioritaire d'un traitement pour faire face à un risque de santé qui en touche beaucoup d'autres, s'en vanter, et trouver le moyen de pas comprendre que c'est commettre une énorme injustice pour celles et ceux qui n'y ont pas droit avec des coupe-file, c'est commettre une faute capitale de beauf surdimensionné.
Mais c'est juste mon avis.

France bleu (01/04/2020) : Coronavirus : la fin du confinement probablement pas "en une fois, partout et pour tout le monde"

La fin du confinement sera-t-elle la même pour tous les Français ? © Maxppp - YOAN VALAT

Edouard Philippe a jugé mercredi "probable" que le déconfinement en France ne se fasse pas "en une fois, partout et pour tout le monde", devant une mission d'information à l'Assemblée nationale.

Alors que le confinement doit durer officiellement jusqu'au 15 avril, Edouard Philippe a jugé mercredi "probable" que la fin du confinement en France ne se fasse pas "en une fois, partout et pour tout le monde". Devant une mission d'information à l'Assemblée nationale concernant la gestion gouvernementale de la crise, le Premier ministre a déclaré espérer pouvoir présenter un début de stratégie "dans les jours, les semaines qui viennent".

https://twitter.com/LCP/status/1245387455886475265?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1245387455886475265&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.francebleu.fr%2Finfos%2Fsociete%2Fcoronavirus-la-fin-du-confinement-probablement-pas-en-une-fois-partout-et-pour-tout-le-monde-1585759803Un "déconfinement" par région ?

"Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l'opportunité, la faisabilité d'un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de test (...) en fonction, qui sait, de classes d'âge", a indiqué Edouard Philippe.

Ce mercredi en fin de journée, le Premier ministre et le ministre de la Santé Olivier Véran étaient auditionnés par visioconférence par la nouvelle mission d'information de l'Assemblée nationale à propos de la gestion du gouvernement de la crise du coronavirus. La mission a été créée la semaine dernière et a pour but de contrôler chaque semaine les mesures prises par le gouvernement.

Là. On y est ! Il a pris le temps de la réflexion, donc la conclusion, c'est qu'il va falloir réfléchir. On va vers un déconfinement cloisonné, et qui peut d'ailleurs être complété par un confinement renforcé à certains endroits, par moment. Ca dépend. Là encore, on sent poindre une sorte de vague à l'âme pour un premier ministre qui malgré une taille significative, semble dépassé. Le manque de poil sur le sommet, rien pour se raccrocher. Les prermiers de cordée sans les cordes. Situation désespérante.

Je sais que c'est pas bien de le dire comme ça, mais il y a des gens qui avaient un peu prévenu que ça pouvait évoluer de cette manière, et d'ailleurs, c'est ce qui se passe en Italie, où certains périmètres voient le confinement assoupli tandis qu'à d'autres ce n'est pas encore le cas. La gestion d'un déconfinement à l'échelle d'un grand pays est forcément ajustée au cas par cas.

La méthode a été appliquée aussi en Corée du Sud, en Chine également, et elle tombe sous le sens, une fois la situation maîtrisée, il devient possible de réouvrir les périmètres en prenant le soin de contenir tout risque de redynamisation de la contagion. Ce qui est une première étape.

Ensuite il est nécessaire, dans une épidémie majeure, de contrôler soigneusement tous les périmètres de population pour conserver la maîtrise de l'épidémie qui ne manque pas de réapparaître sporadiquement jusqu'à ce qu'une partie conséquente de la population soit immunisée.

C'est l'effet de vagues successives dont on parle beaucoup ces jours-ci, et qui ne peut être pris à la légère, puisqu'on maîtrise, par exemple, la situation dans un pays, mais qu'on peut subir les effets d'une situation maîtrisée à un niveau différent dans un pays voisin. Tout comme un quartier, une ville, une région peuvent être à un moment donné en situation de mise en déconfinement tandis qu'une région voisine serait encore à un stade moins avancé.

On ne peut pas décontaminer une épidémie dy type de covid-19 ... ça n'a pas de sens, on ne peut que patienter pour permettre à l'ensemble de la population d'être majoritairement immunisé. Ce qui se fait par contamination, ou un peu plus tard, quand on dispose d'un vaccin.

Et on ne peut pas non plus, en principe, s'autoriser à laisser la population d'un pays entier se débrouiller à s'immuniser naturellement, ça fait désordre. Donc.

Donc, il est probable que les périmètres de déconfinement à l'échelle d'une région seront trop grands dans un tout premier temps, et qu'il soit nécessaire de commencer plus modestement. Par contre les choses peuvent avancer rapidement pour ré-ouvrir le droit de circuler librement semaine après semaine, si on a une maîtrise pointue de la situation.

Il ne faut pas trop espérer que les opérations de déconfineemnt commencent avant début mai, à mon avis, mais on verra bien ce qu'il en est, et il faut s'attendre à ce que ces opérations prennent pas mal de semaines pour atteindre l'ensemble du territoire national.

Le premier ministre a fait un progrès, il est devenu conscient qu'il avait pas préparé son affaire, et il réfléchit. C'est bien. On a pas évité le confinement, on évitera peut-être la déconfiture.

Et puis on lui en veut pas à Edouard Philippe, il est bien plus humain depuis qu'on sait qu'il fait des erreurs. Enfin, il faut le dire vite.


Le premier ministre hongrois Viktor Orban au Parlement,
à Budapest, le 30 mars. ZOLTAN MATHE/AFP
Le Monde (01/04/2020) : Viktor Orban à l’ombre du coronavirus

Si certains membres de l’UE ont pris des dispositions institutionnelles d’urgence pour faire face à la pandémie, le premier ministre hongrois va beaucoup plus loin en obtenant des pouvoirs pour une durée indéterminée.

La tentation est trop forte. Pour les autocrates, les situations exceptionnelles, lorsque l’incertitude règne et que la population s’angoisse, sont propices au renforcement de leur contrôle. Le président chinois, Xi Jinping, a profité de la lutte contre le coronavirus pour étendre les systèmes de surveillance de masse ; la Russie de Vladimir Poutine, avec quelques semaines de retard, semble vouloir emprunter le même chemin. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, lui, a choisi une autre stratégie : lundi 30 mars, il a obtenu le feu vert du Parlement, où il détient une large majorité, pour légiférer par décret en vertu de l’état d’urgence, pour une durée indéterminée.

Viktor Orban peut, à juste titre, rétorquer que la Hongrie n’est pas le seul pays à avoir pris des dispositions institutionnelles d’urgence face à la crise sanitaire provoquée par la pandémie. Mais les autres ont posé des limites dans le temps à ces mesures ; en France, l’état d’urgence sanitaire permet au gouvernement de légiférer par ordonnances pendant deux mois.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a jugé utile de rappeler, mardi, que les mesures d’urgence prises par les Etats membres dans le cadre de la lutte contre la pandémie « doivent être limitées à ce qui est nécessaire » et être « strictement proportionnées ». Ces mesures, a-t-elle précisé, « ne doivent pas durer indéfiniment ».

Mme von der Leyen a également appelé au « respect de la liberté d’expression » et a souligné que « la démocratie ne peut pas fonctionner sans des médias libres et indépendants ». Une disposition du texte adopté lundi à Budapest, où les médias publics sont étroitement contrôlés, inquiète particulièrement les journalistes indépendants, souvent accusés de diffuser des « fake news » : elle rend passible de cinq ans d’emprisonnement la « propagation de mensonges ou de vérités déformées » sur la pandémie. La Russie a adopté, mardi, une disposition similaire.

Le gouvernement hongrois a rejeté les critiques, à l’intérieur et à l’extérieur, et a assuré que les mesures exceptionnelles prendraient fin lorsque la pandémie serait maîtrisée – mardi, la Hongrie avait enregistré 447 cas de Covid-19 et 15 morts. Le meilleur moyen de parer aux critiques aurait été de fixer, comme les autres pays européens, une limite dans le temps à ces mesures, renouvelables par le Parlement en fonction de l’évolution de la situation.

A la différence de la Chine et de la Russie, la Hongrie est membre de l’Union européenne. Elle a rejoint librement, en 2004, une communauté d’Etats qui se veut bien plus qu’un marché unique et une machine à dispenser des fonds structurels ; c’est aussi une communauté de valeurs, dans le respect de l’Etat de droit et des libertés.

M. Orban ne serait pas soupçonné de vouloir accroître son pouvoir personnel s’il ne s’était lui-même proclamé chantre de la « démocratie illibérale » et s’il n’avait, depuis dix ans, régulièrement défié l’Etat de droit et réduit le champ de la liberté d’expression. Le rappel à l’ordre de la Commission européenne est le bienvenu. Il ne suffira pas.

L’Union européenne a actuellement d’autres urgences, mais la question de la protection que procure à M. Orban le maintien de son parti, le Fidesz, au sein du groupe parlementaire européen de centre droit, aux côtés de la CDU d’Angela Merkel et du parti français Les Républicains, doit se poser une fois pour toutes. Il n’a été que suspendu. La démocratie, elle, ne peut pas être suspendue par le coronavirus.

L'Union européenne a actuellement d'autres urgences, c'est vrai, et quelles urgences, elles sont dans un état épouvantable les pauvres urgences, principalement à cause de dirigeants qui ont d'autres urgences que les urgences. Ce qui explique les retards à la décision. On n'en sort jamais, et même pas par une boutade.

Il existe certainement des moyens de faire peser le poids de l'Europe sur la Hongrie, à condition de se serrer les coudes. C'est vrai que c'est un positionnement qui n'est pas naturel quand le temps est à l'orage, mais ça ne fait rien. Au moins peut-on dire publiquement que le premier ministre Orban pue du discours et de la méthode.

En tout cas, Orban exténue la liberté d'expression, la liberté de la presse, les moyens de communication affectés au public, et c'est un sujet sur lequel, pour la Hongrie, comme pour tout pays démocratique, on devrait se pencher avec le plus grand soin. Si tel président ou premier ministre était tenté d'appliquer la même recette, on pourrait lui renvoyer qu'il pue du bec.


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
REUTERS/Bernadett Szabo.
Le Parisien (30/03/2020) : Hongrie : le Premier ministre Viktor Orban a désormais les pleins pouvoirs
Avec l’aval des députés, le chef du gouvernement hongrois peut désormais légiférer par ordonnances, sans que la période soit limitée… comme dans une dictature.

Viktor Orban a désormais carte blanche. Le Premier ministre hongrois a obtenu lundi le feu vert du Parlement pour légiférer par ordonnances dans le cadre d'un état d'urgence à durée indéterminée que l'opposition juge « disproportionné » pour lutter contre le nouveau coronavirus.

En Hongrie, mais aussi à l'étranger, le texte est vu par ses détracteurs comme un instrument destiné à cimenter le contrôle du gouvernement national-conservateur, en prenant la pandémie comme prétexte.

Museler un peu plus la presse

La loi a été adoptée par 137 votes pour tandis que 53 députés ont voté contre. Elle instaure aussi jusqu'à cinq ans de prison pour la diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou les mesures du gouvernement, alors que les rares médias indépendants du pays font régulièrement l'objet de telles accusations.

Les nouvelles dispositions permettent au dirigeant hongrois de prolonger indéfiniment l'état d'urgence en vigueur depuis le 11 mars, sans demander l'aval du Parlement.
https://twitter.com/j_lepavous/status/1244621981275901952?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1244621981275901952&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Finternational%2Fhongrie-le-premier-ministre-viktor-orban-a-desormais-les-pleins-pouvoirs-30-03-2020-8290851.php
Viktor Orban a désormais carte blanche. Le Premier ministre hongrois a obtenu lundi le feu vert du Parlement pour légiférer par ordonnances dans le cadre d'un état d'urgence à durée indéterminée que l'opposition juge « disproportionné » pour lutter contre le nouveau coronavirus.

En Hongrie, mais aussi à l'étranger, le texte est vu par ses détracteurs comme un instrument destiné à cimenter le contrôle du gouvernement national-conservateur, en prenant la pandémie comme prétexte.
Museler un peu plus la presse

La loi a été adoptée par 137 votes pour tandis que 53 députés ont voté contre. Elle instaure aussi jusqu'à cinq ans de prison pour la diffusion de « fausses nouvelles » sur le virus ou les mesures du gouvernement, alors que les rares médias indépendants du pays font régulièrement l'objet de telles accusations.

Les nouvelles dispositions permettent au dirigeant hongrois de prolonger indéfiniment l'état d'urgence en vigueur depuis le 11 mars, sans demander l'aval du Parlement.

Sous ce régime, le gouvernement peut « suspendre l'utilisation de certaines lois par décret, s'écarter des dispositions statutaires et introduire d'autres mesures extraordinaires », par ordonnances gouvernementales, dans le but de garantir « santé, sécurité personnelle et matérielle des citoyens, ainsi que l'économie ».

La politique déployée par Viktor Orban en une décennie de pouvoir fait craindre à l'opposition que le dirigeant de 56 ans abuse de ces moyens exceptionnels : depuis 2010 il a déjà, selon de nombreuses organisations indépendantes, multiplié les atteintes à l'Etat de droit dans le domaine de la justice, de la société civile, de la liberté de la presse.

L'opposition « du côté du virus »

Certains parlementaires adversaires du texte n'ont pas hésité à parler de « coup d'Etat », de « cap vers la dictature ». Pour le député indépendant Akos Hadhazy, cette loi est aussi « un piège pour l'opposition » accusée par le gouvernement d'être « du côté du virus ».

Les adversaires de la réforme exhortaient le pouvoir à limiter l'état d'urgence à une durée déterminée, comme c'est le cas dans les autres pays de l'UE.

Un porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, a insisté lundi sur le fait que le projet de loi est limité dans le temps par les pouvoirs de révocation du Parlement et par la pandémie elle-même qui « se terminera un jour, espérons-le », a-t-il écrit sur Twitter. Le pouvoir de révocation du Parlement est formel alors que le parti Fidesz de Viktor Orban dispose d'une majorité des deux-tiers au sein de l'assemblée.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dit « suivre avec inquiétude les évolutions » politiques en Hongrie. Le Conseil de l'Europe a averti qu'un « état d'urgence indéfini et incontrôlé ne peut garantir le respect des principes fondamentaux de la démocratie ». Neuf organisations de défense de la presse ont appelé les dirigeants de l'Union européenne à dénoncer une loi « qui porte atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés des médias ».

« Geignards européens »
« J'ai clairement dit aux geignards européens que je n'avais pas le temps de discuter de questions juridiques sans doute passionnantes mais théoriques » quand il y a « des vies à sauver », a pour sa part balayé Viktor Orban.

Au début de l'épidémie, le Premier ministre avait blâmé le rôle de l'immigration dans la propagation du virus, affirmant que ce sont « principalement des étrangers qui ont introduit la maladie ».

La Hongrie, qui a fermé ses frontières aux étrangers et instauré des mesures de confinement de la population, comptait lundi 447 cas de nouveau coronavirus, qui a fait 15 morts dans ce pays de 9,7 millions d'habitants.

Orban dispose de pouvoirs qui risquent, dans le meilleur des cas de le conduire à la faute. Mais c'est un politicien madré, et il est possible aussi qu'il résiste assez longtemps et se tienne à carreau sur le plan européen et international. C'est un agent infectieux à lui seul. Il est la semence et l'essence d'un fascisme assumé. Bien plus dangereux que nos fachos de France, parce que, lui, tient le micro, raconte des insanités mais fait très sérieux sur le plan géopolitique, face à des bâtons merdeux comme Trump ou Poutine.

Et j'insiste ! Il est arrivé au pouvoir avec une gueule d'ange, des promesses de nouvelle politique, des trucs comme on entend un peu partout, un discours qui peut susciter l'enthousiasme au point d'être élu avant de se montrer, semaine après semaine, mois après mois de plus en plus nationaliste et populiste. Il a pris sont temps, il arrive à ses fins. Il est passé d'amuseur public au statut de danger impudique.


Jair Bolsonaro admet enfin que l'épidémie de
coronavirus est "un défi" majeur
Crédit : EVARISTO SA / AFP
RTL (01/04/2020) : Coronavirus au Brésil : Bolsonaro admet enfin que ce sera "un grand défi"
Après avoir minimiser l'impact du Covid-19 et défié les mesures de confinement, Jair Bolsonaro a concédé mardi 31 mars qu'il s'agira "du plus rand défi" de sa génération.

Après Boris Johnson et Donald Trump, c'est au tour d'un autre sceptique face à la gravité du coronavirus de finalement prendre conscience de l'ampleur de la crise sanitaire à venir. Jair Bolsonaro, le sulfureux président du Brésil qui a bravé les mesures de distanciations sociales en s'offrant des bains de foules, a finalement abandonné la rhétorique de la "petite grippe".

Il a ainsi admis mardi 31 mars que l'épidémie de Covid-19 constitue "le plus grand défi" posé à sa génération, tout en maintenant que la lutte contre la pandémie ne devait pas nuire à l'économie.

Tout en assurant que "le Brésil a beaucoup progressé ces quinze derniers mois", depuis son arrivée au pouvoir, il indique que le pays fait face désormais "au plus grand défi de notre génération", a reconnu le président d'extrême droite, lors d'une allocution solennelle.

Sauver des vies "sans oublier les emplois"

Mais jusqu'alors, Jair Bolsonaro a plutôt opté pour la minimisation de l'ampleur de la pandémie qui est arrivée au Brésil depuis plusieurs jours. Il a même directement fustigé les mesures de confinement prises dans le monde, mais également par la majorité des États brésiliens, leur opposant la nécessité de préserver l'économie et l'emploi.

Bien qu'il semble prendre en compte la gravité potentielle de la menace du coronavirus, Jair Bolsonaro a tenu à mettre l'accent sur la nécessité de maintenir la bonne dynamique économique. "Nous avons une mission, sauver des vies sans oublier les emplois", a-t-il déclaré lors de son discours, dans la nuit de mardi à mercredi.

"D'une part, nous devons être prudents, prendre des précautions avec tout le monde, principalement avec les plus âgés et ceux qui souffrent de maladies sous-jacentes. D'autre part, nous devons lutter contre le chômage qui croît rapidement, particulièrement chez les plus pauvres", a argué le président.

"L'effet collatéral des mesures prises pour combattre le coronavirus ne peut pas être pire que la maladie elle-même", a-t-il justifié. Des concerts de casseroles ont accueilli son bref discours dans les grandes villes du pays.

Défiance envers les mesures de confinement

Ses prises de position hostiles au confinement de la population vont à l'encontre des recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des experts, y compris son ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, un médecin. Jair Bolsonaro a même vu deux de ses vidéos suspendues par Twitter sur son compte officiel. En effet, on l'y voyait s'adonner à un bain de foule, en défiant sciemment le confinement.

Le président brésilien a également suscité une polémique mardi, en mettant en avant un extrait d'un discours du directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, insinuant que celui-ci était favorable à l'arrêt des mesures de distanciation sociale.

Ce que le directeur de l'institution a démenti sur Twitter, sans mentionner Jair Bolsonaro. "Je n'utilise pas ces mots pour nier l'importance des mesures de prévention contre la pandémie", a assuré le président brésilien dans son allocution. Quelque 201 personnes ont succombé au virus au Brésil, pays de 210 millions d'habitants, où les autorités ont prévenu que le pic de l'épidémie ne serait pas atteint avant fin avril.

Pour l'heure, la pandémie n'a pas encore pris trop ses quartiers au Brésil. On attend avec inquiétude le passage de saison. Il est remarquable que la diffusion de l'épidémie est comme freinée pour l'hémisphère sud, et il est possible, ce n'est qu'une hypothèse, qu'il y ait un phénomène de saisonnalité. Le Brésil est un grand pays, par sa superficie, sa population, et on craint dans tous les cas que lorsque l'épidémie y aura progressé, cela soit principalement au détriment des populations défavorisées. On sait l'ampleur des inégalités au Brésil, et ça inquiète beaucoup la communauté internationale qui voit le mandat Bolsonaro émaillé de moments compliqués. On pense antérieurement à ces incendies gigantesques dans la forêt amazonienne.



Aucun commentaire:

Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...