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Vos papiers s'il vous plaît !
En court, ce soir, un point d'actualité pour donner un peu l'ambiance du moment ... on parle de papier, en particulier, le tout avec "légèreté" ... comme de bien entendu !
On dirait que la matière, le papier sous toutes ses formes, prend des airs de vedettes, on en parle partout, on en voit de moins en moins dans les rayons des commerces. On nous dit aussi d'en faire usage pour mettre le nez dehors.
Beaucoup d'entre nous ont tenté, osé, le téléchargement du formulaire autorisant soi-même à circuler pour l'une des raisons validées par décret, à la suite des mesures castanesques appliquant le détail des idées macroniques.
Formulaire téléchargé, ou manuscrit d'ailleurs, qui est obligatoire pour sortir de chez soi, sauf si on a pensé à emmener son chien ? Ben si, même avec le chien en promenade, tu dois avoir ton autorisation signée.
En court, ce soir, un point d'actualité pour donner un peu l'ambiance du moment ... on parle de papier, en particulier, le tout avec "légèreté" ... comme de bien entendu !
On dirait que la matière, le papier sous toutes ses formes, prend des airs de vedettes, on en parle partout, on en voit de moins en moins dans les rayons des commerces. On nous dit aussi d'en faire usage pour mettre le nez dehors.
Beaucoup d'entre nous ont tenté, osé, le téléchargement du formulaire autorisant soi-même à circuler pour l'une des raisons validées par décret, à la suite des mesures castanesques appliquant le détail des idées macroniques.
Formulaire téléchargé, ou manuscrit d'ailleurs, qui est obligatoire pour sortir de chez soi, sauf si on a pensé à emmener son chien ? Ben si, même avec le chien en promenade, tu dois avoir ton autorisation signée.
Promener le chien ! Quel motif étonnant pour tenter quelques pas en dehors du périmètre personnel.
Donc, depuis ce midi, si tu veux aller te prendre une barre chocolatée chez l'épicier, tu prends tes papiers comme d'habitude, plus ce petit exemplaire d'une feuille sur laquelle tu expliques que tu vas faire tes achats essentiels.
J'ai l'esprit mal foutu, je sais, mais j'ai une pensée particulière pour les parisiennes et les parisiens, et tous les banlieusard.e.s qui dépendent de la préfecture de police, et qui vont, quelle que soit la raison, confectionner leur autorisation de circuler.
Entre la sortie de chez toi et ton point d'arrivée, si tu te fais arrêter et contrôler, tu dois présenter tes papiers.
En gros, tu vas avoir des fonctionnaires de police ou de gendarmerie qui vont te demander "Ausweispapier !". Ne leur demande pas de quel droit, sinon tu risques d'avoir affaire à Lallement qui s'est donné pour mission d'éduquer les franciliens sur la question.
Je trouve ça à la fois drôle et un peu crispant. Montrer ses papiers pour se rendre au boulot, vaut mieux pas être embauché juste après la station du Bourget sur le RER B ! Bon, ça ne fait pas forcément réagir tout le monde de la même manière et pour les mêmes raisons.
En fait, ce qui me turlupine, c'est pas tant la méthode qui fait qu'on contrôle les gens, et je m'y plie moi-même bien volontiers, mais plutôt la communication qui est faite aux différents étages de l'exécutif et du gouvernement.
Nous n'avons pas été assez disciplinés, nous envoie t-on. Soit. Du coup on nous amène à un confinement renforcé qui n'ose pas dire son nom, auquel s'ajoute les larmes de Buzyn qui regrette d'avoir su, et de ne pas avoir su dire, qu'elle allait au casse pipe aux municipales de Paris, tout en étant parfaitement consciente que le second tour n'aurait pas lieu ... et on confie, pour finir, à un petit suppôt de casinotiers, la destinée d'un plan d'urgence par confinement, dont on nous explique qu'il inclut aussi, à un autre niveau, la livraison de dizaines de millions de masques disponibles pour les personnels soignants, qui les attendent ...
Quel bordel ils nous ont fait !
Pour ne pas rester sur ces banalités, Macron, entendu simultanément par trente cinq millions de françaises et de français, selon les statistiques de la télé, en remet des couches pour expliquer qu'on va sauver les entreprises, et même les gens les plus faibles ... d'un seul coup d'un seul, le petit virus a contaminé les consciences pour les rendre enfin plus humaines, plus sociales, encensant les personnels de santé qui se faisait juste avant tabasser dans la rue, lors de manifestations désespérées dans lesquelles ils affichait un désarroi sans appel en raison de la carence de moyens dans laquelle les avaient mis l’État.
Qu'on nous demande unité et solidarité, cela ne fait aucun pli. Pour ma part, j'adhère à cette idée et je la transforme en actes au quotidien.
J'y ajoute quand même l'envie furieuse, et j'en démordrai pas, que ce quinquennat devra faire inventaire et comptes-rendus avant son terme sur la très approximative manière de gérer un grand pays.
Ce grand pays, où je suis né, la France, est bien le même qui va, jour après jour, allonger enfin des moyens importants pour mettre un peu de ciment dans les fissures d'une économie et d'un édifice social pourri et verminé. Il y a un gros paquet de sous pour la Banque Centrale Européenne, il y a un gros paquet de sous pour accompagner les entreprises, il y en a aussi un peu pour soutenir le volet social, on va sûrement en rajouter encore un peu pour faire de la relance pour l'industrie, pour le commerce, pour soutenir la consommation ...
D'ici fin avril, mai ou juin, on devrait pouvoir constater que la "crise du coronavirus" aura occasionné une "création de monnaie" à hauteur de, peut-être, quatre cent milliards d'euros, ou peut-être plus ... un montant comparable d'ailleurs à ce qui est proposé et mis en place du côté de l'Allemagne, en proportion de la population concernée.
Je suis français, je vis en France, dans un pays qui va sans doute finalement allonger un quart de PIB cette année pour faire face à une crise sanitaire, sans chercher à comprendre qu'elle n'est pas la vraie cause de tant d'engagements. Le virus est sans aucun doute un catalyseur, il est un révélateur, il est un fixateur, c'est la photo du moment pour expliquer une construction sociale qui est foireuse depuis bien longtemps, et si on nous a, si haut et fort, promis du changement ces deux dernières années, on comprend bien que ce ne sont plus les sanglots longs des violons qui blessent mon cœur ... la résistance a changé de côté.
Je vis en France, dans ce pays qui s'apprête à miser tant d'argent sous l'empire d'une peur raisonnée, le même pays qui peut envoyer paître médecins et infirmières pour des trois francs six sous, ou mettre des batailles rangées dans des conseils municipaux pour tergiverser sur la distribution de yaourts ou de petits suisses au goûter des enfants dans les écoles. Et ça me fait braire.
Ca me fait braire, parce que pour les mêmes raisons on a bien savonné la planche du secteur santé pendant des années, sous la responsabilité conjuguée d'au moins quatre présidents maintenant, ce qui a eu, entre autre, pour conséquence de supprimer des places hospitalières pour assistance respiratoire ... avez-vous remarqué que jusqu'à ces dernières heures, pour un nombre de cas comparable entre la France et l'Allemagne, la mortalité observée du virus est cinq fois plus élevée en France qu'en Allemagne ? Cette corrélation ne fait désormais guère de doute.
Je comprends donc les larmes de Buzyn. Je ne comprends pas très bien son parjure. Et je ne pense pas qu'il soit rationnel de lui faire porter le chapeau, pas à elle seule. De sa part, j'ai envie de croire que pour faire de l'ombre à la vengeance du serpent à plume, elle nous met en scène la revanche de la couleuvre à poil.
Battons-nous pour dépasser les problèmes, les souffrances du moment, mais qu'on ne nous parle pas de guerre face à laquelle nous devons obtempérer pour mieux faire taire l'indignation, l'indignité qui nous est imposée, et pour en sortir bientôt plus unis dans la recherche d'une voie plus juste, plus équitable, durable qui prendra pour de vrai en compte, avec une juste considération, la société et chacune de ses individualités.
Ne signons pas un chèque en blanc à de mauvais gestionnaires, pas plus que de quitus à ceux qui les ont précédé.
Je suis toujours Vent debout.
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© Afp Rayon de supermarché |
Sabine Syfuss-Arnaud
La peur du coronavirus déclenche des achats compulsifs, notamment de papier toilette. En Europe, en Amérique du Nord, mais aussi en Australie. Pourquoi? Les psychologues parlent de "peurs contagieuses", "d'envie de reprendre le contrôle", "d'antidote au dégoût".
Lundi matin, à l’ouverture de cette épicerie dans le quartier bobo parisien d’Oberkampf, il faut 5 minutes chrono pour faire trois courses de première nécessité, un passage en caisse automatique et un rinçage de mains au gel hydroalcoolique, avant un retour chez soi à grandes enjambées. Un coin du magasin est bien dégarni : celui du chocolat. Un autre est carrément vide : celui des lingettes désinfectantes et du papier toilette.
Plus de PQ ! Encore ! Depuis la propagation du coronavirus, les Français font des réserves. Ils dévalisent les rayons et stockent. Devant les hypermarchés, certains disparaissent même derrière leurs emballages de 36 ou 48 rouleaux double épaisseur !
Ils ne sont pas les seuls. La presse allemande a beaucoup glosé ces derniers jours sur le Hamster Kauf (les achats compulsifs façon hamster dans sa roue), la presse autrichienne sur le "stockage intensif du Klopapier" (PQ), les Britanniques sur le "panic buying" (achat panique), notamment de produits d’hygiène, au point que l’enseigne Tesco a fini par annoncer des restrictions.
Reprendre le contrôle
Il n’y a pas que l’Europe concernée ! CNN a rapporté qu’en Australie une chaîne de magasins avait embauché des vigiles pour surveiller les réserves. De l’autre de l’Atlantique, les reportages sur les "toilet paper freaks" (zinzins) se sont multipliés. Au point que le site d’information Inforum de Fargo, dans le Dakota du Nord, se demandait, dimanche 15 mars, en une : "A part du papier toilette, que faut-il stocker avant que d’être atteint par le Covid-19 ?"
Deux jours auparavant, c’est l’ancien ambassadeur de France à New York, Gérard Araud, qui tweetait en anglais depuis les Etats-Unis : "Plus de papier toilette dans mon supermarché. Cette obsession générale requiert une explication psychanalytique."
A défaut de divan, les médias anglo-saxons donnent ces jours-ci la parole à une flopée d’experts. Parmi eux, la psychologue américaine Erin Leonard pour qui "lorsque les gens ont le sentiment que les choses leur échappent, et qu’il n’est pas en leur pouvoir d’éviter les mauvaises nouvelles, ils peuvent ressentir du réconfort en achetant des quantités de papier toilette, qui leur donne l’impression de reprendre le contrôle sur une situation chaotique".
Antidote au dégoût
Autre spécialiste très sollicité, le psychiatre canadien, Steven Taylor. Enseignant à la UBC (University of British Columbia), spécialiste de l’anxiété et des désordres de l’humeur, il vient de publier un ouvrage, qui tombe à point nommé, sur la psychologie des pandémies, "et comment se préparer à la prochaine grande épidémie" (The Psychology of Pandemics: Preparing for the Next Global outbreak of Infections Disease (Cambridge Scholars Publishing, 2019), non traduit).
L’universitaire a accordé des entretiens à Radio Canada, CBC Vancouver et à CNN, dans lequel il décrypte le mimétisme irrationnel des consommateurs et prévient "lorsqu’une personne commence à agir avec la peur comme moteur, ça peut devenir contagieux".
Pour le Canadien, “les gens ont tendance à croire que les gros problèmes exigent de grandes solutions. Or lorsque le gouvernement se contente d’un : “Vous ne devez pas porter de masques et vous devez simplement vous laver les mains", ils ont le sentiment que face à leur gros problème et on ne leur offre qu’une petite solution.” Ce qui les frustre et, bien sûr, peut expliquer qu’ils se chargent de cargaisons de papier toilette pour se donner "un sentiment de sécurité et de réconfort"...
Le professeur en psychiatrie poursuit, en observant que dans l’inconscient collectif le virus suscite le dégoût. “Or les notions "d’infecté" et de "dégoûté" sont intimement liées", pointe-t-il. D’où le recours au papier hygiénique. Annonciateur de propreté, il devient alors, selon Steven Taylor, "un antidote au dégoût".
C'est quand même formidable de penser qu'on surconsomme du papier cul pour la seule raison qu'on chope collectivement la trouille de pas avoir les fesses propres, alors qu'en temps normal le nombre de gens qui sont pas trop gênés aux entournures d'avoir des casseroles au cul prospèrent en société sans que personne ou presque ne trouve à y redire.
C'est vrai que dans ces conditions, faire appel à des psys peut se révéler secourable, surtout pour la forêt qui en prend plein les troncs.
Au passage, dans cette niche commerciale, on trouve les fabricants de papier ... en espérant qu'il n'y ait pas des lobbyistes et des conducteurs d'opinion qui se soient démenés pour entretenir la gargouille intestinale et faire bondir les ventes.
C'est compliqué ces sociétés humaines qui fonctionnent avec des objectifs de résultats financiers, et ça peut réserver des surprises jusque dans les toilettes.
Le SARS-Cov2 a bon dos, d'une certaine manière, pour justifier du yoyo sur le PQ et les énergies fossiles ...
Lundi matin, à l’ouverture de cette épicerie dans le quartier bobo parisien d’Oberkampf, il faut 5 minutes chrono pour faire trois courses de première nécessité, un passage en caisse automatique et un rinçage de mains au gel hydroalcoolique, avant un retour chez soi à grandes enjambées. Un coin du magasin est bien dégarni : celui du chocolat. Un autre est carrément vide : celui des lingettes désinfectantes et du papier toilette.
Plus de PQ ! Encore ! Depuis la propagation du coronavirus, les Français font des réserves. Ils dévalisent les rayons et stockent. Devant les hypermarchés, certains disparaissent même derrière leurs emballages de 36 ou 48 rouleaux double épaisseur !
Ils ne sont pas les seuls. La presse allemande a beaucoup glosé ces derniers jours sur le Hamster Kauf (les achats compulsifs façon hamster dans sa roue), la presse autrichienne sur le "stockage intensif du Klopapier" (PQ), les Britanniques sur le "panic buying" (achat panique), notamment de produits d’hygiène, au point que l’enseigne Tesco a fini par annoncer des restrictions.
Reprendre le contrôle
Il n’y a pas que l’Europe concernée ! CNN a rapporté qu’en Australie une chaîne de magasins avait embauché des vigiles pour surveiller les réserves. De l’autre de l’Atlantique, les reportages sur les "toilet paper freaks" (zinzins) se sont multipliés. Au point que le site d’information Inforum de Fargo, dans le Dakota du Nord, se demandait, dimanche 15 mars, en une : "A part du papier toilette, que faut-il stocker avant que d’être atteint par le Covid-19 ?"
Deux jours auparavant, c’est l’ancien ambassadeur de France à New York, Gérard Araud, qui tweetait en anglais depuis les Etats-Unis : "Plus de papier toilette dans mon supermarché. Cette obsession générale requiert une explication psychanalytique."
A défaut de divan, les médias anglo-saxons donnent ces jours-ci la parole à une flopée d’experts. Parmi eux, la psychologue américaine Erin Leonard pour qui "lorsque les gens ont le sentiment que les choses leur échappent, et qu’il n’est pas en leur pouvoir d’éviter les mauvaises nouvelles, ils peuvent ressentir du réconfort en achetant des quantités de papier toilette, qui leur donne l’impression de reprendre le contrôle sur une situation chaotique".
Antidote au dégoût
Autre spécialiste très sollicité, le psychiatre canadien, Steven Taylor. Enseignant à la UBC (University of British Columbia), spécialiste de l’anxiété et des désordres de l’humeur, il vient de publier un ouvrage, qui tombe à point nommé, sur la psychologie des pandémies, "et comment se préparer à la prochaine grande épidémie" (The Psychology of Pandemics: Preparing for the Next Global outbreak of Infections Disease (Cambridge Scholars Publishing, 2019), non traduit).
L’universitaire a accordé des entretiens à Radio Canada, CBC Vancouver et à CNN, dans lequel il décrypte le mimétisme irrationnel des consommateurs et prévient "lorsqu’une personne commence à agir avec la peur comme moteur, ça peut devenir contagieux".
Pour le Canadien, “les gens ont tendance à croire que les gros problèmes exigent de grandes solutions. Or lorsque le gouvernement se contente d’un : “Vous ne devez pas porter de masques et vous devez simplement vous laver les mains", ils ont le sentiment que face à leur gros problème et on ne leur offre qu’une petite solution.” Ce qui les frustre et, bien sûr, peut expliquer qu’ils se chargent de cargaisons de papier toilette pour se donner "un sentiment de sécurité et de réconfort"...
Le professeur en psychiatrie poursuit, en observant que dans l’inconscient collectif le virus suscite le dégoût. “Or les notions "d’infecté" et de "dégoûté" sont intimement liées", pointe-t-il. D’où le recours au papier hygiénique. Annonciateur de propreté, il devient alors, selon Steven Taylor, "un antidote au dégoût".
C'est quand même formidable de penser qu'on surconsomme du papier cul pour la seule raison qu'on chope collectivement la trouille de pas avoir les fesses propres, alors qu'en temps normal le nombre de gens qui sont pas trop gênés aux entournures d'avoir des casseroles au cul prospèrent en société sans que personne ou presque ne trouve à y redire.
C'est vrai que dans ces conditions, faire appel à des psys peut se révéler secourable, surtout pour la forêt qui en prend plein les troncs.
Au passage, dans cette niche commerciale, on trouve les fabricants de papier ... en espérant qu'il n'y ait pas des lobbyistes et des conducteurs d'opinion qui se soient démenés pour entretenir la gargouille intestinale et faire bondir les ventes.
C'est compliqué ces sociétés humaines qui fonctionnent avec des objectifs de résultats financiers, et ça peut réserver des surprises jusque dans les toilettes.
Le SARS-Cov2 a bon dos, d'une certaine manière, pour justifier du yoyo sur le PQ et les énergies fossiles ...
Agnès Buzyn affirme avoir prévenu Edouard Philippe fin janvier "que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir". (AFP) |
JDD (17/03/2020) : Coronavirus : pourquoi Agnès Buzyn provoque un scandale politique
Arnaud Focraud
L'ancienne ministre de la Santé et toujours candidate à la mairie de Paris, Agnès Buzyn, a suscité l'indignation mardi de responsables politiques pour des propos rapportés par Le Monde. Ses confessions, selon lesquelles l'exécutif aurait été mis au courant de la gravité de la crise dès le début de l'épidémie de coronavirus, auront au minimum des conséquences politiques.
L'ancienne ministre de la Santé et toujours candidate à la mairie de Paris, Agnès Buzyn, a suscité l'indignation mardi de responsables politiques pour des propos rapportés par Le Monde. Ses confessions, selon lesquelles l'exécutif aurait été mis au courant de la gravité de la crise dès le début de l'épidémie de coronavirus, auront au minimum des conséquences politiques.
Des propos qui font l'effet d'une bombe.
Le journal Le Monde publie mardi un article sur les "regrets d'Agnès Buzyn", l'ex-ministre de la Santé qui a quitté le 17 février le gouvernement pour conduire les listes de La République en marche aux municipales à Paris, en remplaçant au pied levé Benjamin Griveaux. C'était alors le début de l'épidémie de coronavirus en France. La candidate assure qu'elle avait conscience de la gravité de la situation dès le départ. Voici quelques-uns de ses propos rapportés par le quotidien :
Le journal Le Monde publie mardi un article sur les "regrets d'Agnès Buzyn", l'ex-ministre de la Santé qui a quitté le 17 février le gouvernement pour conduire les listes de La République en marche aux municipales à Paris, en remplaçant au pied levé Benjamin Griveaux. C'était alors le début de l'épidémie de coronavirus en France. La candidate assure qu'elle avait conscience de la gravité de la situation dès le départ. Voici quelques-uns de ses propos rapportés par le quotidien :
- "Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu."
- "Depuis le début (de la campagne) je ne pensais qu'à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J'avais peur à chaque meeting. J'ai vécu cette campagne de manière dissociée."
- "Je pense que j'ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J'ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au Président sur la situation. Le 30 janvier, j'ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein."
- Et alors que ses propos du 24 janvier relativisant la portée du virus lui sont rappelés - "Le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible" -, elle répond : "Bien sûr, je n'aurais pas dû prononcer ces mots. Mais avant de partir du ministère, j'avais tout préparé, malgré une inertie…"
La ministre a relativisé ensuite la portée de ses déclarations en évoquant le "contexte" dans lequel elles ont été tenues. L'exécutif a bien considéré "très tôt" la menace, assure-t-elle dans un communiqué publié mardi après-midi, et "la sécurité sanitaire" des électeurs a été prise en compte.
Buzyn fragilise le gouvernement...
Il n'empêche que dans ses premiers propos, Agnès Buzyn semble rejeter la faute sur l'exécutif, qui aurait eu - grâce à elle - connaissance de la crise sanitaire à venir sans agir en conséquence. La publication de ces propos intervient le premier jour du confinement généralisé des Français, décidé par Emmanuel Macron pour endiguer la propagation de l'épidémie ayant causé 148 morts et contaminé 6.633 personnes, selon le dernier bilan de lundi. Voilà donc le gouvernement confronté à une polémique déclenchée par une figure issue de ses rangs - et pas la moindre -, à un moment où il a, en quelques jours à peine, considérablement durci le ton et en appelle désormais au civisme de tous.
... et menace l'union politique.
Les déclarations de l'ancienne ministre de la Santé ont également provoqué la réaction immédiate des figures de l'opposition, jusque-là plus ou moins respectueuses d'une "union sacrée" dans la lutte contre la pandémie. "Nous sommes peut-être à l’aube d'un scandale sanitaire majeur", a lancé Marine Le Pen, qui s'interroge sur cette "dissimulation de la véritable gravité de la situation aux Français". "Il est impossible de laisser passer sans rien relever", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, dressant lui aussi une série de questions ("Pourquoi raconte-t-elle cette histoire maintenant, quand il est trop tard?"). "Le moment venu, il faudra que toute la lumière soit faite sur la gestion de cette crise sanitaire majeure par le gouvernement", demande de son côté Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes.
Des suites déjà attendues.
L'Assemblée nationale, qui reprend ses travaux jeudi pour faire passer les textes d'urgence face à l'épidémie, a décidé mardi matin la création d'une mission d'information portant "sur l'impact, la gestion, et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie". Cette procédure, plus souple qu'une commission d'enquête, pourra donc s'attarder sur les déclarations d'Agnès Buzyn. L'enjeu sera d'abord de vérifier la véracité de ces propos, au-delà des précisions apportées dans un second temps par l'ancienne ministre, et d'évaluer si le gouvernement - dont l'ancienne ministre elle-même - a défailli dans la gestion de cette crise.
Quid de "la responsabilité pénale" du gouvernement?
Buzyn fragilise le gouvernement...
Il n'empêche que dans ses premiers propos, Agnès Buzyn semble rejeter la faute sur l'exécutif, qui aurait eu - grâce à elle - connaissance de la crise sanitaire à venir sans agir en conséquence. La publication de ces propos intervient le premier jour du confinement généralisé des Français, décidé par Emmanuel Macron pour endiguer la propagation de l'épidémie ayant causé 148 morts et contaminé 6.633 personnes, selon le dernier bilan de lundi. Voilà donc le gouvernement confronté à une polémique déclenchée par une figure issue de ses rangs - et pas la moindre -, à un moment où il a, en quelques jours à peine, considérablement durci le ton et en appelle désormais au civisme de tous.
... et menace l'union politique.
Les déclarations de l'ancienne ministre de la Santé ont également provoqué la réaction immédiate des figures de l'opposition, jusque-là plus ou moins respectueuses d'une "union sacrée" dans la lutte contre la pandémie. "Nous sommes peut-être à l’aube d'un scandale sanitaire majeur", a lancé Marine Le Pen, qui s'interroge sur cette "dissimulation de la véritable gravité de la situation aux Français". "Il est impossible de laisser passer sans rien relever", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, dressant lui aussi une série de questions ("Pourquoi raconte-t-elle cette histoire maintenant, quand il est trop tard?"). "Le moment venu, il faudra que toute la lumière soit faite sur la gestion de cette crise sanitaire majeure par le gouvernement", demande de son côté Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes.
Des suites déjà attendues.
L'Assemblée nationale, qui reprend ses travaux jeudi pour faire passer les textes d'urgence face à l'épidémie, a décidé mardi matin la création d'une mission d'information portant "sur l'impact, la gestion, et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie". Cette procédure, plus souple qu'une commission d'enquête, pourra donc s'attarder sur les déclarations d'Agnès Buzyn. L'enjeu sera d'abord de vérifier la véracité de ces propos, au-delà des précisions apportées dans un second temps par l'ancienne ministre, et d'évaluer si le gouvernement - dont l'ancienne ministre elle-même - a défailli dans la gestion de cette crise.
Quid de "la responsabilité pénale" du gouvernement?
Le terme est employé par Jean-Luc Mélenchon dans son message posté sur Facebook. Le leader des Insoumis juge que l'ex-ministre engage "sa responsabilité pénale et celle des autres personnes qu'elle dit avoir prévenues". Il est encore trop tôt pour l'affirmer à ce stade, alors qu'aucune procédure judiciaire n'est ouverte, mais il est vrai que les membres du gouvernement "sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions", comme le stipule la Constitution. En cas de crime ou de délit constaté, les ministres sont alors jugés par une juridiction spécifique, la Cour de justice de la République (CJR). Le premier procès de la CJR, en 1999, concernait d'ailleurs un scandale sanitaire, l'affaire du sang contaminé. Trois ministres avaient alors été jugés pour atteintes involontaires à la vie et à l'intégrité physique des personnes. L'un d'eux, l'ancien secrétaire d'Etat à la Santé Edmond Hervé, avait été condamné pour manquement à une obligation de sécurité ou de prudence, mais dispensé de peine.
Agnès Buzyn est docteur en médecine. Elle est donc passée devant un jury de thèse, à fait serment, en mémoire d'Hippocrate, de soulager les souffrances des humains. Je me demande ce qui se passe dans sa tête, ces derniers mois, si elle est tenue d'un côté par le serment auquel elle est liée, et de l'autre par quelque chose comme la "raison d’État".
Ma question, plus précisément, est de comprendre si dans son cas le serment d'Hippocrate est surclassé par la raison d’État, ou si finalement c'est l'inverse.
Dans les faits, si l'on s'en tient à ce qu'elle dit, la raison d’État l'emporte. On peut à partir de là faire chacun pour soi son propre jugement, mais cela pose effectivement collectivement question.
Dans ce cas, peut-on accorder mandat ou responsabilité politique à des personnes qui ont fait serment sur des sujets, serments qui seraient contrariés par de nouvelles fonctions.
Dans le fond, la question qui émerge consiste à se demander si un politique qui est mandaté par ses compétences, ou par un suffrage, peut être engagé par des serments ou des engagements que son rôle politique viendrait ensuite oblitérer. Et si, inversement, un politique peut une fois devenu autre chose peut s'engager dans un serment ou des engagements sérieux qui auraient pour particularité de le mettre en situation de conflit d'intérêt en regard de ses engagements passés.
Il est un fait qu'on ne peut pas opposer le droit à une personne de changer d'avis, de modifier son attachement à des engagements qui seraient contradictoires s'ils devaient s'accomplir parallèlement. Un médecin qui devient ministre peut se faire reconnaître le droit d'avoir mis la raison d’État en avant sur son serment de médecine.
Une fois redevenue simple quidam.e, Agnès Buzyn est bonne pour des soins apaisants face à une sorte de phase schizophrénique, ce que l'un de ses hémisphères cérébraux accomplissait au ministère oppressait durement l'autre hémisphère qui était resté en terre carabine. On lui souhaite sincèrement de ne pas finir en sarments d'hypocrite.
Il sera intéressant de voir les développements de cette prise de position qui risque de lui coûter fort cher à titre personnel. Il ne serait pas surprenant qu'on lui en veuille autant chez les médecins qui ont eu à souffrir de l'action gouvernementale, que chez les politiques proches de Macron et Philippe qui doivent être au strict minimum plus qu'emmerdés avec la sortie qu'elle a fait. Et ça ne va sans doute pas arranger la situation dans les rayons PQ.
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