15 avril 2019

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 15 avril 2019

En bandeau, et ci-dessous, extrait d'une image du film "L'homme qui en savait trop", et dont la chanson 'Que será, será', fut écrite pour le film et à la demande du réalisateur.

Que será, será
Whatever will be, will be
The future's not ours to see
Que será, será
What will be, will be
Que será, será


- Au fait, ils t'ont bien envoyé un bon de commande pour leur truc ? 

- Un bon de commande ? Pour faire une facture ? Non mais où tu vis toi ? On est sur Terre là. "Ils" ont demandé un coup de main, un coup de neurones, ils en manquent, mais ils ont pas demandé une prestation de services officielle.

- Ah ! Ca veut dire qu'on va encore pas être payés pour les deux jours.

- Mais enfin, c'est dans l'intérêt surpérieur de la Nation mon biquet.
 
- Ben dans l'état où elle est la Nation, le seul truc qui reste digne de porter le nom c'est la place et encore. 

- Rooo, bon, donc non on sera pas payé, et on a quand même avancé. Donc ils vont pouvoir boucler le truc dans la journée pour que la prise de 20h soit la bonne.

- Alors donc Bérangère on est bien d'accord. Il commence par expliquer pourquoi on en est arrivé là, à cause des prédécesseurs qui connaissaient rien à rien, et qui ont laissé couler le robinet sans poser la bonde au fond de la baignoire.
 
- Il va pas le dire comme ça !

- Non bien sûr, ça risquerait de lui revenir dans la tronche vu que côté bac à douche le ruissellement façon bistouquet ça créé la sécheresse dans le bac tout en vidant la mer. Mais à part faire porter le chapeau au passé il a pas beaucoup d'arguments à proposer pour les racines du mal.   


De toutes manières l'essentiel c'est pas le passé c'est l'avenir, vu que le passé contient aussi les derniers mois. Et pour l'avenir on lui a donné la matière. Le grand changement, le retour de la démocratie profonde. Ils doivent mettre plein de gens dans des commissions, des instances, et pas des fonctionnaires ou des experts, des gens du peuple. Ca fera chier les fonctionnaires et les élus, ça empêchera plein de trucs de pouvoir décider plein de machins, et du coup il restera l'arbitrage gouvernemental ou présidentiel. Ca va devenir l'instrument de pouvoir.

- Double but, triple même : on raconte aux gens que la démocratie revient, on pose une muselière en plus sur l'Assemblée, des oeillères au Sénat et cerise sur le gâteau les institutions et les administrations sont fliquées par des citoyens, de vrais miliciens au service du château. Tu crois, toi, qu'il va choisir l'option d'en profiter pour tenter de torpiller le Sénat ?

- Ce soir il annonce qu'il va se passer des trucs ... prochainement. Au feeling il va convoquer le peuple pour briser les institutions, ce sera le plat de résistance, avec la constitution comme dessert. Mais ça se fera pas avant plusieurs mois. Et pour patienter, les petits gâteaux salés ce sera saupoudrage et bourrage de crâne pour tenter de clientéler à pas cher. Caresser le retraité, la ménagère, et essayer de biaiser pour punir les empêcheurs de tourner en rond.

- L'art de mettre des torgnoles qui passent pour des câlins. C'est ça le grand changement de politique pour la nouvelle ère Macron. Avant il mettait des câlins qui passaient pour des torgnoles, désormais, la promesse du contraire, ça va faire un changement radical. La grande question, à l'heure qu'il est, c'est de savoir ce qu'il décide pour le gouvernement.
 
- Les boutons pression de sa camisole de force sont pas nombreux : démission, dissolution, remaniement, référendum, baratin bon marché. La démission tu oublies. La dissolution c'est impossible, Macron est installé sur un trépied dont il a fait péter deux pieds sur trois, si l'Assemblée à dissout il vaut pas cher.

Le référendum il va pas résister à l'envie de tenter le coup. Un joueur suicidaire comme ça, il peut pas s'empêcher de tenter le truc que tout les autres ont raté. On renifle un bon coup avant de relancer la partie sur tapis. De toutes manières la moitié de ses visiteurs du soir pense qu'il faut un référendum pour tourner la page de la cinquième. Mais le référendum c'est pas avant la rentrée d'automne. Le baratin bon marché c'était avant, là il est obligé de changer de posture.

Reste le remaniement. Mais pas les sous-fifres. Le seul levier qui reste c'est le changement de premier ministre. Ca lui brule les doigts, et c'est pas l'envie qui manque à Edouard Philippe de se tirer, d'autant qu'il est pas du tout dans l'harmonie avec le chef. Ni sur la politique actuelle, ni sur celle à venir, et encore moins sur le référendum et les perspectives de modifications constitutionnelles.
 

- Le problème du changement de premier ministre, c'est qui mettre ?
 
- Toute la difficulté dans l'histoire c'est que les gens accepteraient plus facilement un changement de président avec maintien du premier ministre que le contraire. Enfin dans tous les cas ce qui ferait écho à l'opinion publique ce serait de prendre un leader politique de premier plan dans l'opposition, mais là ? Au thermomètre médiatique, le poids lourd de l'opposition c'est Le Pen, le numéro deux Wauquiez ... fait péter le champagne, cotillons et serpentins, pour les cinquante ans de mai 68, c'est les noces d'or dures. Et à gauche c'est coquillage et crustacés, l'amas drague, ils rament à la pelle pendant qu'LREM emballe. Si Bayrou était pas au courant que premier ministre ça peut obliger à travailler dur ils auraient pu lui proposer le poste, mais là, c'est plus possible.
 
- Reste la possibilité de s'appuyer sur les fidèles, il n'y a pas que des débutants.
 
- Oui mais il n'y a que des gens à problèmes. Parmi celles et ceux qui peuvent vouloir y aller il y en a qui font cons, d'autre sangsues, mais aucun rempli vraiment les deux cases pour faire consensus.

Tu crois que ça peut le faire si il annonce la mise en place d'un nouveau gouvernement sans Edouard Philippe, remplacé par Ferrand ou Rugy, ou qui d'autre appeler ?

 
- J'ai laissé le post-it sur la dernière note qui était dans le parapheur envoyé, tu sais celui sur lequel c'était noté "pourquoi ne recruter que dans la moitié de la population ?". Après tout puisqu'ils ont épuisé le tout venant, qu'ils ont déjà attaqué le bizarre, si il fallait un chef de gouvernement, ça pourrait être une femme, et il y a au moins deux ou trois ministres expérimentées pour relever les manches.
 
- Si il prend une fille comme premier ministre, ce sera pas Buzyn qui voudrait pouvoir faire autre chose, et les autres sont pleines de casserolles ou pas crédibles. Tu vois Schiappa à Matignon toi ? Ou Ndiaye ? Institutions, médias et public n'en feraient qu'une bouchée.

Si il lui prend la lubie de remplacer Philippe ces temps-ci, ce soir ou plus tard, c'est qu'il est arrivé à s'entendre avec Royal ou Hidalgo, sinon c'est coup d'épée dans l'eau.

 
- Conjectures. Bon j'ai l'impression qu'on va garder le gouvernement quelques temps au moins, se prendre des mesurettes et des promesses de commissions ad hoc qui vont déterminer les mesures ultérieures, et une perspective de référendum.
 
- Que será, será



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