12 avril 2019

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 12 avril 2019



En bandeau, je vous ai mis Buffon, avec en clin d’œil une page de son "Histoire naturelle" (source BNF), parce que ça mérite le détour, le tout sur fond d'étoiles comme il ne les a jamais vu, et probablement la plupart d'entre vous non plus, parce qu'en vrai, on les voit pas comme ça les étoiles, nos yeux ne sont pas assez perçants. Mais si on veut regarder avec les bons outils, c'est bien comme ça qu'il faut voir le vaste Monde, l'Univers, et les gens qui ont quelque chose à dire sur tout ça. Et en introduction titre, quelques paroles du poinçonneur de Lilas, de Serge Gainsbourg.

Un jour viendra j'en suis sûr
Où j'pourrais m'évader dans la nature
J'partirai sur la grand'route
Et coûte que coûte
Et si pour moi il n'est plus temps
Je partirai les pieds devant

J'fais des trous, des p'tits trous, encor des p'tits trous 
...
Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous
 


Monsieur Buffon
L'aiguille de Buffon est une expérience de probabilité proposée en 1733 par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, alors dans sa vingtième année.

Buffon est une de ces "lumières" qui provoquèrent le siècle du même nom, on pourrait être tenté quand on est ignorant d'y ajouter de l'o pour en faire un bouffon, mais franchement il n'en était pas un, et il y a beaucoup à prendre dans l'oeuvre de sa vie.


Buffon et son "Histoire naturelle" sont quand même à la source de ce qui permettra à Lamarck et Darwin de montrer qu'on est bien peu de choses, mais qu'on fait partie d'un grand tout dans lequel si on serait pas été là, le tout ne serait pas le même.

Il y aurait un trou dans le tout, mais on va y revenir plus loin.

L'aiguille de Buffon est donc une expérience, simple, vraiment, qui permet à tout un chacun avec pas grand chose et un tantinet de patience de découvrir la valeur du nombre Pi sans avoir fait Maths Sup ou Sciences-Po.

Donc, tu prends une aiguille, une fine baguette, un truc quelconque de longueur identique à, ou un peu plus petite que la largeur d'une latte de parquet, ou de ce que tu as sous la main, enfin sous les pieds, qui détermine des intervalles réguliers en bandes parallèles. Avec ça tu vas lâcher ton aiguille au-dessus des lattes du parquet, et tu vas compter le nombre de fois que tu la lances et le nombre de fois où elle tombe à cheval sur un bord de latte.

Simple.

on a jeté des aiguilles sur le plancher
pour vous montrer

Ton aiguille va tomber à chaque fois en tournant un peu sur elle même, elle fait ce qu'elle veut, toi tu la lâche sans relâche un nombre assez grand de fois, toujours de la même façon.
Si tu divises le nombre de fois où tu lances l'aiguille par le nombre de fois où elle tombe à cheval sur un bord de latte, tu vas trouver un résultat qui se rapproche du nombre Pi. Mais il faut lancer beaucoup de fois avant de commencer à avoir une valeur un peu précise. Et plus précisément, on trouve une relation avec le nombre Pi qui est liée au rapport entre la longueur de l'aiguille et la largeur des lattes, mais bon, c'est un détail qui ne nourrira pas plus la discussion ici.

Chiant.

Oui, mais le truc sympa, c'est que ça se démontre ce genre de phénomène, par l'analyse, ou la géométrie, et qu'une fois la démonstration posée, c'est lumineux comme tout : il ne peut pas en être autrement.

C'est de ces trucs qui ont rendu mon enfance passionnante. J'ai testé pour vous le lancer d'une aiguille dix mille fois pour vérifier, à l'époque. C'est promis je recommencerai pas, mais ça m'a appris à vérifier ce qu'on me dit pour avoir confiance dans la solidité de certaines théories.

Il faut toujours vérifier au mieux les choses qu'on affirme. Et il faut éviter de lancer des trucs qu'on maîtrise pas soi-même.

Une fois que la confiance est établie dans un raisonnement, une démarche, tout devient possible.

Apprendre à marcher, des fois c'est sur la tête !
Une photo du ciel étoilé, et on voit ...
qu'on voit pas grand chose finalement !

C'est un peu comme un bébé qui apprend à se mouvoir dans l'espace autour de lui pour, petit à petit, trouver comment gagner du terrain en marchant comme tout le monde. On commence par tenter le coup, se prendre des gamelles, et on finit debout comme un grand, ou comme un gland, c'est selon, mais c'est accessoire.




Quand on regarde le ciel au milieu de la nuit, si il n'y a pas de nuages, on voit les étoiles. On voit des points qui piquent d'un éclat de lumière le fond sombre du ciel. Pour peu qu'on soit installé dans un coin qui ne souffre pas de pollution lumineuse, le fond du ciel est noir, et si le temps est bien clair, autrement dit le ciel bien noir, les étoiles on un éclat plus ou moins fixe.
Accessoirement on remarquera que les étoiles les plus brillantes ont un éclat fixe et les moins brillantes ... c'est moins évident.

Si le temps est un peu moins clair que clair, on voit les étoiles, mais elles scintillent un peu plus.

C'est la qualité de l'atmosphère qui fait qu'avec plus ou moins de turbulence dans l'air les étoiles scintillent plus ou moins.

Donc il est fréquent que les étoiles scintillent plutôt plus, parce que le ciel est rarement d'une pureté parfaite, vu que la météo est changeante. Ça vient du fait que, contrairement à une idée répandue les frontières que des couillons installent entre les pays ne servent à rien, les nuages, le brouillard, le vent, la pluie et tout le reste en ont rien à foutre de Poutine, Erdogan, May ou Trump, et encore moins des dirigeants politiques de chez nous, surtout quand ils veulent donner l'impression de maîtriser les éléments en toutes circonstances et que ce qu'on peut constater, c'est que ça leur échappe complètement.

Si tu as la chance de pouvoir mettre un œil derrière un télescope, même un tout petit, tu pourras te rendre compte que les étoiles, même en les regardant avec un certain grossissement ça reste des points. Dans un télescope elles sont juste un peu plus brillantes avec un peu de chance, mais ça va plus loin que ça. Ce qui d'ailleurs est le contraire quand on observe certaines personnes à la loupe, plus on peut voir les détails de près, moins ils paraissent brillants, mais ça n'a rien à voir.

Même en prenant les plus grands télescopes que des scientifiques ont pu fabriquer, on voit juste des points quand c'est des étoiles.

Une étoile c'est loin.

Et tout le problème pour nous, quand on veut regarder les étoiles de plus près, c'est que c'est vraiment très loin, alors on se contente de les regarder depuis le plancher des vaches, quoique maintenant on envoie aussi des télescopes dans la banlieue de la Terre, mais c'est juste au-dessus du plancher des vaches et pas vraiment plus près des étoiles.

C'est tellement loin que si on habitait du côté de Sirius qui est une étoile proche de la nôtre, et qu'on regardait le Soleil, on verrait une petite étoile toute normale, même moins brillante que les plus brillantes, c'est dire si on est peu de choses quand même.

Question de proportions.

Voilà deux étoiles d'un genre, que l'une retire
le cheveu qui est posé sur la veste de l'autre,
enfin bon ... ils font ça comme ils veulent hein.
Le Soleil est une étoile d'une banalité consternante, sauf que c'est la nôtre, donc on la respecte beaucoup c'est normal. On choisit pas sa famille, on choisit pas de naître ... Et puis question de proportions, finalement le Soleil aurait, depuis Sirius un diamètre apparent 100 fois plus grand qu'un cheveu épais observé, depuis la Lune, sur la tête d'un clampin ayant les pieds sur Terre.

Et si le cheveu est orange sur la photo, c'est qu'on est en train d'espionner l'homme en passe de devenir le plus impuissant du Monde, l'emperruqué qui fait office de clown à la Maison Blanche.


Avec tout ça, avant de pouvoir regarder les trous à la surface des étoiles les plus proches, il y a du chemin à se farcir. Même le plus grand télescope en cours de fabrication, qui sera plus grand que le plus grand en service, permet pas d'observer les détails à la distance de l'étoile la plus proche.

Et pourtant, et pourtant !

On vient de nous présenter le fruit d'un travail titanesque, la photo, réellement une photo et pas une construction abstraite, une image prise sur le vif, dont l'objet, un trou noir, est placé si loin qu'il apparaît d'une dimension sensiblement comparable à un cheveu vu depuis la Lune, enfin un peu plus grand mais pas plus que la tête entière de Trump en tout cas. Et tout bien considéré si c'est pour voir sa truffe à ce type, c'est pas la peine d'investir des efforts monumentaux, alors que la première image réelle d'un trou noir ! Enfin de ce qu'on peut en voir puisque par définition un trou noir est un truc dont on ne voit rien ... oui bon, c'est pas simple hein !


La photo incroyable mais vraie de M87*
Le trou noir dont on parle est un objet dans l'univers dont la densité est telle que son champ gravitationnel est plus fort que tout. Il empêche toute particule de s'en échapper, y compris les petits photons qui permettent habituellement de rendre ton visage agréable à mon regard. Si tu étais un trou noir je ne pourrais pas te voir. Je verrais peut-être seulement que ce qui t'entoure s'agite bizarrement, tellement tu es attirante, et s'illumine d'étincelles et d'éclairs. C'est la seule chose qu'on peut en voir. Et encore on n'en voit pas les photons qui peuvent allumer les cônes et les bâtonnets de nos yeux, on n'en retrouve que des ondes radioélectriques. La photo du trou noir M87*, c'est la petite astérisques en plus qui fait son nom de baptême à partir de celui de la galaxie qui l'héberge, est une image construite à partir des captures faites par des radiotélescopes. Et on a additionné beaucoup d'images pour pouvoir matérialiser les petits pixels provenant de cette source radio, en jouant avec le calcul statistique avec la même confiance, dans ce qu'on en déduisait, que pour trouver la valeur de Pi avec un cure-dent ou une aiguille à coudre.

Et ce travail fabuleux, colossal, qui permet d'obtenir cette petite image qui paye pas de mine, a été permis grâce à la somme des découvertes et connaissances portées par l'humanité entière depuis les origines, avec un apport particulièrement remarqué des disciplines du calcul statistique et de l'interférométrie, on vous en passe, mais le sujet est passionnant à plus d'un titre.

Il y a une mention particulière à relever, c'est que les éléments informatiques qui ont permis de traiter les données récoltées par les radiotélescopes situés en différents points du Monde ont été créés par Katie Bouman, qui est une vraie informaticienne, et sans son travail, il n'aurait pas été possible de mettre des pixels cohérents sur la photo du trou noir de la galaxie M87 qui vient de nous être présentée.

Katie Bouma a publié cette photo pour exprimer
sa joie au vu du résultat obtenu par la communauté
scientifique pour révéler une image de M87*,
en utilisant les éléments logiciels qu'elle a créé.

Katie Bouman est l'auteure d'un algorithme CHIRP (Continuous High-resolution Image Reconstruction using Patch priors) qui permet de reconstruire des images stables à partir d'observations faites dans des conditions très instables d'observation. Ce qui est le cas lorsqu'on observe des cheveux sur la Lune depuis son salon, même en éteignant la lumière et en prenant des grosses lunettes on n'y verrait que pouic sans y ajouter un peu de perlimpinpin visant à voir plus finement ce qui semble difficile à distinguer vu de loin. Katie Bouman a fabriqué l'algorithme CHIRP en 2016, elle était alors dans sa vingt-septième année.

Pour aussi lointain que puisse paraître le trou noir de M87, il nous permet, pour celles et ceux que ça intéresse, de confirmer pas mal de choses sur la vision cosmologique en vigueur, la naissance de l'Univers, la formation des galaxies, des étoiles et tout un tas de trucs qui découlent des travaux d'Albert Einstein, jusqu'à la douce température qui règne dans le salon pendant que le temps se refroidit, vu qu'une partie de l'électricité qui alimente le radiateur est de source nucléaire, ce qui n'est pas sans intérêt au bout du compte.
Albert Einstein commença à élaborer le binôme sur la théorie de la relativité restreinte, puis sur la théorie de la relativité générale à partir de 1905, il était alors dans sa vingt septième année.

Tout ça est dans l'ensemble du plus grand intérêt, parce qu'après tout, que toutes choses soient orchestrées par machin, truc ou bidule, c'est un point dont chaque personne peut se convaincre ou douter en son âme et conscience, mais la science n'est pas con du moment qu'elle permet d'avoir moins froid aux miches sans mettre le bordel dans tout le voisinage.

Et c'est ça qu'est beau.

Ce qui l'est un peu moins, c'est ce qu'en font les gens quand ils ont un niveau de conscience des choses qui laisse à désirer, il y en a qui montrent des dispositions à foutre le feu à la forêt sous prétexte que d'enfiler une doudoune est complètement has-been.

A comparer M87* avec les conneries terrestres qui peuvent faire plus ou moins de dégâts jusque dans les vies quotidiennes de tout le monde, on se demande si c'est bien raisonnable de chasser le pixel à 54 millions d'années lumière pendant que des gens se font matraquer sournoisement pour défendre des droits fondamentaux très simples, mais c'est ainsi.

C'est vrai, à quoi ça peut bien nous servir de savoir que M87* pèse aussi lourd que 6 milliards d'étoiles comme le Soleil si on n'est même pas capables de faire la part des choses entre les propos de deux personnes qui ne racontent pas la même chose à partir d'une même scène ? Six milliards d'étoiles avalées pour prospérer dans l'état où on le trouve aujourd'hui ! Quel gourmet. On l'aurait comme membre de la communauté humaine française, il irait sûrement s'établir à Uccle, Néchin ou Estampuis pour payer le moins possible d'impôts.

En sciences, si on s'applique à vouloir bien comprendre la réalité des choses, on se cantonne à des principes très simples : une même cause produit les mêmes effets, à bien vérifier que les conditions dans lesquelles se déroulent les évènements soient identiques.

Et c'est là que ça peut devenir très compliqué dans certains domaines.


Pour le trou noir M87*, une fois bien compris comment matérialiser un pixel précis depuis plusieurs endroits et à plusieurs moments, on est capable de mettre en place un dispositif, compliqué certes, mais un dispositif dans lequel on a toute confiance pour dire que ce qu'on peut finalement voir est vrai.

Avec l'actualité terrestre, il semble qu'on ne dispose pas de moyens suffisant en l'état actuel de l'économie pour savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.

On peut prendre le cas de Geneviève Legay à Nice, par exemple. Elle aurait été matraquée par derrière, un trou dans la tête l'atteste apparemment, mais aucun représentant des forces de l'ordre qui aurait pu voir les faits, ou les commettre ne semble en mesure de s'exprimer sur la question.

C'est poignant. Ils n'ont à priori rien vu qui puisse expliquer les choses, et du coup ils ont laissé le procureur de la République, Jean-Michel Prêtre, dans une sorte de brouillard complet sur le déroulé des évènements qui ont conduit à la chute de la manifestante le 23 mars.


Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, lors d’une
conférence de presse le 19 janvier 2017.
VALERY HACHE / AFP
Le 25 mars, il explique que fort des vidéos et des témoignages dont il dispose, il affiche deux certitudes : la militante d’Attac, victime d’un traumatisme crânien, n’est pas tombée « toute seule ». « Ce dont on est sûr aussi, à l’analyse des images, pixel par pixel, ajoute-t-il, c’est qu’elle n’a pas été touchée par les forces de sécurité. » Il évoque un « cameraman », une autre manifestante et une personne « avec une casquette marron », qui auraient pu déstabiliser la retraitée.

Quatre jours plus tard, nouvelle conférence et revirement total.
« L’analyse fine, pixel par pixel, d’images de vidéosurveillance de la ville de Nice », explique-t-il le 29 mars, a permis de montrer que la chute de Mme Legay était due à un « geste d’écartement du bras » d’un policier. Le procureur annonce alors avoir ouvert une information judiciaire contre l’agent pour « violences volontaires » par personne dépositaire de l’autorité publique.

Voilà un homme qui vit avec des certitudes. Sauf qu'elles peuvent changer assez vite, ce qui doit poser quelques problèmes dans l'exercice de ses fonctions.

Moi j'avais prédit qu'il allait avoir une fin de carrière compliquée, dans la mesure où Macron s'est empressé de stigmatiser l'errance intellectuelle d'une femme âgée et un peu fragile qui n'aurait pas dû se trouver dans une manifestation se déroulant dans un périmètre pour lequel une interdiction de manifester avait été prononcée. Du coup, et vu qu'on sentait bien le coup qu'une main policière était à l'origine de la chute, et on ne le savait pas à ce moment-là, mais aussi d'un traumatisme crânien significatif, on comprenait bien que Macron jouait la carte de l’innocence des représentants de l'ordre public pour éviter d'avoir à confirmer son intérêt personnel et non dissimulé pour l'usage de la violence d’État. C'est un exercice qu'il a d'ailleurs confié à un talentueux second pour ce qui est de tenter de démontrer l'indémontrable, Castaner est parfaitement au point pour embrouiller le débat dans des considérations sottes.

Il ne faut pas douter que Macron ne sera jamais mis en cause dans le fait que ,les choses dégénèrent au point de voir se produire des évènements contre nature, et contre les droits et libertés des citoyens, en tout cas il ne sera pas mis en cause par les institutions de l’État, le président est irresponsable. Il signe des trucs mais ce sont les membres du gouvernement qui les appliquent. Au pire on aura un postérieur de ministre disponible pour un panpan cucul, mais celui du procureur est le plus évident dans un premier temps.

Le mis en cause au bout du compte sera peut-être un policier, responsable d'une "bavure", peut-être. Ce n'est pas gagné car on a pu apprendre par la voix de Mediapart que l'enquêtrice chargée de vérifier tout ça est la compagne d'un des policiers vus sur place, peut être du policier potentiellement mis en cause, mais on est dans le flou. L'enquêtrice étant nommée par le procureur, on finit par se demander quelle comédie on tente de créer devant nous ... C'est flou, donc il y a ... une meute de loups.

Pour l'instant, la seule chose qui se confirme de manière claire, c'est que le procureur Prêtre est convoqué la semaine prochaine par la Direction des services judiciaires, ce qui donnera l'occasion à la Garde des Sceaux de travailler un peu en décidant des suites à donner. En français simple, ça veut dire qu'ils vont cramer le procureur pour tenter d'éteindre le feu, ce qui est encore plus con que con. Il n' y a que les trous noirs qui ne laissent rien échapper, et encore on n'en est pas si sûr que ça, tous les autres trous finissent toujours par recracher les cadavres rangés un peu trop vite dans des placards.

Existe t-il un parallèle entre des domaines de science et un bruit de fond aussi terrible que celui qui se développe autour d'un évènement plus que regrettable. Quand on ne parvient pas avec les moyens normaux à voir quelques détails trop lointains, on met en branle un peu de science et hop ... une belle image ! A quand la branlette appropriée existera t-elle pour extraire la vérité d'une histoire comme celle qui est arrivée à Geneviève Legay ?

Il y a un espoir, et il vient des pratiques scientifiques : prenez un terrain d'observation et notez tout ce que vous pouvez observer. En relisant vos notes, tout ce qui est décrit uniformément à chaque moment fait partie des éléments stables de référence. Tout ce qui est décrit de manière différente fait partie des éléments variables, mouvants, fugaces, éventuellement mal compris ou mal observés. Pour visualiser M87*, on fait une multitude d'observations et on retient les informations qui reviennent suffisamment de fois pour en déduire que celles-là sont sans doute exactes.


Geneviève Legay, le samedi 23 mars à Nice,
lors de la manifestation des Gilets jaunes pendant
laquelle elle a été grièvement blessée à la tête.
VALERY HACHE / AFP
Ce qui est exact c'est le trou dans la tête de Geneviève Legay. Ce qui est récurrent c'est le fait qu'elle était placée devant des policiers. Avant, le trou dans sa tête n'y était pas. Après il était là. Le fauteur de trouble n'est pas commerçant à Tamanrasset, il est assez probablement policier, à Nice ce jour-là, et placé juste derrière Geneviève Legay. Et il va au devant de gros soucis dans sa vie personnelle parce qu'il est encadré par une équipe de branques et des responsables administratifs et institutionnels complètement crétins. Conséquences qui pour ne pas être parfaitement scientifiques n'en sont pas moins toujours constatées quand on voit des situations corne-cul ou plus dramatiques s'enliser dans les obstacles et les méandres de la déraison afin éviter de dire posément la vérité.

Or si ce qui vient des mêmes causes produit toujours les mêmes effets, on est quand même devant un raisonnement déjà ancré dans la science. Je mets à l'œuvre une méthode assez simple qui permet de débrouiller les n
œuds, sans forcément conduire à un résultat définitif, mais au moins on désembrouille souvent le bordel : le rasoir d'Ockham.

On a une version modernisée du principe du rasoir d'Ockham avec le film Contact, qui est d'une vraie grande beauté, même si elle est complètement embeurrée par un excès bondieusesque parfaitement conforme à l'ambiance fortement confessionnalisée appréciée des gens vivants aux USA. Dans Contact il nous est dit que devant un problème, toutes choses étant égales, la solution la plus simple est toujours la meilleure.

Ockham n'est pas l'inventeur du concept, mais celui dont on a retenu le propos. Et le propos est constamment le même depuis l'antiquité. Ca ne sert à rien de faire compliqué quand on peut faire simple. Et si quelqu'un insiste à refuser de faire simple et qu'il fait compliqué, on peut automatiquement se poser la fameuse question : à qui profite le crime ? Ce qui est contraire au principe d'Ockham est en règle générale ce qu'on englobe dans le surnaturel.

Le corne-cul et le dramatique sont quand même devenus un peu le quotidien de l'actualité depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Ce qui peut décourager beaucoup de gens de lui trouver des qualités, même si il en reste assez pour défendre l'idée qu'il serait un bon président victime d'une conjoncture délicate.

On a envie de lui dire, à Macron, que son grand débat, introduit par le grand dadais qui lui sert de valet de chambre, des députés, il peut se le mettre où il veut, mais qu'on sait bien que ça ne sert à rien. Édouard Philippe a passé ces derniers jours à faire le service avant-vente pour préparer le terrain à Emmanuel Macron qui va présenter les mesures "attendues par les françaises et les français". Enfin celles qu'il aura choisi de retenir, mais comme il nous a habitué à ne pas comprendre ce qu'on lui demande et à faire autre chose, on ne sera pas surpris de constater que dorénavant ce sera comme d'habitude.


Blanche Gardin lors de la 43e cérémonie de remise
des César a la Salle Pleyel, à Paris le 2 mars 2018.
Thomas Padilla/Thomas Padilla/MAXPPP
Et il y a des gens, pour obtus qu'ils puissent paraître à ne pas aimer Macron, ont au moins la constance des convictions et des aspirations. Blanche Gardin, humoriste de son état et défendeuse de la cause des mal-logés et des sans-abri a refusé la promotion proposée dans l'ordre des arts et lettres. La cause de son refus ? Le non-respect des engagements pris par Macron-candidat pour la cause des sans-abri.

Le ministre du logement, Julien Denormandie lui a répondu qu'il faisait des prouesses, mais les prouesses du ministre ne répondent pas à la problématique concrète qui vise à faire en sorte que toute personne vivant en France dispose d'un toit pour s'abriter.


© Fournis par France Télévisions
On pourra se documenter sur le sujet avec cet article Hébergement d'urgence, accueil des migrants, habitat insalubre… La rapporteure spéciale de l'ONU accuse la France de violations des droits humains
dans lequel la rapporteuse spéciale de l'ONU ne voit pas les choses avec la même lorgnette que le ministre.

Dans la mesure où il est l'auteur, pas humoriste lui, de cette fameuse sortie, début 2018, qui affirmait qu'il n'y avait qu'une cinquantaine de personnes dormant dehors en Ile de France ... les mêmes causes produisent les mêmes effets ? Peut-on accorder un minimum de confiance à une personne qui affirme des choses aussi saugrenues ?


Julien Denormandie © Sipa Press
Le ministre Denormandie a beau faire des prouesses, il n'arrive pas à donner à la promesse du président l'ombre d'une perspective de dénouement heureux. Il y a un trou dans le tableau des tâches remplies dans le cadre du projet Macron pour la France.

Et des trous, il y en a partout. L'Univers est plein de vide, mais en plus on y trouve des trous. Alors des trous dans le vide ça interpèle quand même.

Y en a un de trou, c'est celui de mémoire qui a dû rendre flou le jugement ou la raison des gens qui auront contribué à la nomination de Raphaële Rabatel, Madame Gilles Le Gendre à la ville, le patron des députés LREM. Ca pose question aussi ce truc, même si c'est juste un tout petit poste de directrice de la communication, dans une toute petite entreprise en voie de privatisation, et que la dame est en principe compétente pour diriger la communication institutionnelle. Elle a fait ses preuves à différents endroits, Paribas, Caisse d’Épargne, JC Decaux, donc la FDJ pourquoi pas ?


Et après tout c'est pas parce qu'elle dort sous le même toit que son mec que ça l'empêche de faire carrière dans une entreprise dont la privatisation reposait il y a peu, sur le vote de la loi Pacte, qui vient justement d'être .... enfin bref.

Mais rien à voir avec un quelconque conflit d'intérêt. Et puis cessez d'être soupçonneux sur tout, enfin ! Je vous demande de vous arrêter ! (Me fait marrer de la resservir de temps en temps, Edouard ... Balladur ... si tu nous écoutes !)

Dans un microcosme où le cercle des poètes disparus a fait place au cercle des pique-assiette à la morale assez lâche, le conflit d'intérêt est une denrée absente du menu, et même de la carte. On vous en servira pas en apéritif non plus, et la rincette en fin de repas n'en contient pas un gramme. Tout ça c'est fadaises pour les riens, les démunis, ceux qui montent pas dans les trains et qui voudraient absolument mettre en place des règles qui viseraient à faire descendre les gens qui sont assis pour permettre à d'autres de prendre leur siège.

Les partageux ont des fois de ces raccourcis ... ils voudraient interdire à un conjoint ayant un rôle politique d'exercer un métier ici ou là ? Et avec quels motifs ? C'est un peu compliqué quand même. Reste qu'il aurait été plus avisé de ne pas se laisser tenter de prendre part dans un business qui pouvait prêter le flan à la critique. Et ça, les petits gourmands et les grands goinfres ont du mal à suivre. On ne sait pas si Raphaële Rabatel fait partie des goinfres. On sait seulement qu'elle occupait ces derniers temps, depuis novembre 2018, le poste de conseillère spéciale chargée de la communication du secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées. Aïe aïe aïe. Bon allez, on lâche Le Gendre, on va voir si on peu s'occuper de la bru.

En attendant, l'actualité est pleine à craquer de pleins de trucs bizarres. Les trous noirs à côté c'est vraiment du réchauffé.


Dominique Strauss-Kahn est ancien ministre,
ancien directeur général du FMI. Joël Saget/AFP
On le croyait parti dans un trou perdu, on a retrouvé la trace de Strauss-Kahn.

Dans l'article des Echos Dominique Strauss-Kahn : « I am a sad Brexiter » il explique l'urgence de voir la Grande-Bretagne en finir avec sa sortie de la Communauté Européenne, pour permettre à cette dernière d'avancer. Il y a un propos que j'ai noté et trouvé remarquable : "Le modèle européen traduit la volonté de fonder un monde de justice reposant sur l'irréductibilité de la dignité humaine. Comme tel, il est constitué de l'inviolabilité des droits de l'homme, de la culture comme moyen d'émancipation, d'un modèle de développement durable et d'une vision de l'ordre international fondé sur le multilatéralisme".

J'aime bien cette phrase. Ça me laisse perplexe quelque part, parce que ça dénote un sens élevé de la construction sociale, mais en même temps, j'ai comme un questionnement sur le sens que DSK peut donner au principe de dignité humaine. Et c'est chiant en fait, parce que je ne doute pas de la hauteur qu'il donne à ce principe, mais j'ai cru déceler dans son parcours personnel quelques errances ... enfin bref, il y aurait comme un trou dans sa grille de lecture que je n'en serais pas surpris. A le lire, on se dit qu'on a perdu en route un grand homme d'état, pour une tout petite raison si on en croit la rumeur. Enfin c'est Dodo la Saumure qui le dit, c'est pas moi !

Bon, on jette un coup d’œil au-delà des limites de chez nous un peu, pour changer, j'y reviendrai, chez nous, à la fin.

"Panne moteur à quelques kilomètres de la surface de la Lune. La tentative d’Israël de réussir un alunissage a échoué à la dernière minute jeudi soir. Sa sonde, qui est la première au monde à avoir été financée par des fonds privés, s’est probablement écrasée à la surface du satellite."



La Terre se situe à un peu moins de 40.000 km sur ce
cliché historique pris par la sonde israélienne
Beresheet. -/AFP
Elle a probablement fait un trou en arrivant, un de plus. La sonde, baptisée Beresheet, ou Bereshit, comme on voudra, du premier mot du Pentateuque, enfin de la Torah, et qui signifie "Genèse". Cette sonde de 585 kilos ressemblant à une immense araignée à cinq pattes était un objet de fierté en Israël, qui espérait devenir après les Etats-Unis, la Russie et la Chine le quatrième pays à faire se poser un appareil sur le satellite distant de 384.000 km de la Terre.

Bon, l'araignée, probablement du soir, espoir, s'est avérée être un mouton à cinq pattes.

Benyamin Netanyahou a déclaré "« Si vous ne réussissez pas la première fois, vous réessayez », depuis la salle de contrôle, où il assistait à la tentative d’alunissage en compagnie de l’ambassadeur américain en Israël David Friedman.


C'était un beau projet, il a échoué cette fois-ci, mais il faut bien souvent persévérer pour aboutir.

A propos de Bibi, il en est quitte pour un cinquième mandat de premier ministre, avec un résultat aux dernières législatives qui laisse prévoir pour lui la faculté de monter une coallition pour un gouvernement encore plus droitier que le précédent.

On ne sait pas pourquoi il se créé des majorités de droite, de plus en plus à droite ces temps-ci, il y a comme un trou à gauche un peu partout. L'humanité serait-elle devenue dextrogyre ? Les électeurs voient-ils les choses sous le filtre d'une lumière déviée vers la droite ? En tout cas ces élections sont un mauvais signe pour la paix au Moyen-Orient à mon point de vue, et quoiqu'on en pense, cela ne reflète pas exactement l'élan social-démocrate qui existe en Israël. Repasser le plat à Netanyahou alors qu'il a accroché toutes les gamelles à ses basques et que plus rien ne devrait faire obstacle à le voir mis un jour ou l'autre au ban de la société israélienne pour toutes les magouilles et autres manœuvres étranges qu'il a pu monter pour assurer le service à son entourage et ses amis, si à côté de ça il était un tantinet aimable et débonnaire, on lui passerait ses caprices, mais la politique qu'il mène ne donne pas beaucoup de bonnes choses au total, et il n'est pas plus paisible, loin de là, de vivre en Israël aujourd'hui qu'avant.

Bibi veut tenter sa chance en faisant voter des textes qui lui permettrait d'échapper à son sort judiciaire ... il y a de grands hommes comme ça, ils sont grands parce qu'ils mettent des semelles compensées, et des talonnettes. Quand t'es pas honnête, la solution c'est la talonnette. Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette. Et le premier qui rira aura une tapette.



(De droite à gauche) La chancelière allemande Angela Merkel,
la Première ministre britannique Theresa May,
le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel
et le président du Conseil européen Donald Tusk,
lors d'un sommet européen, à Bruxelles (Belgique),
le 10 avril 2019.   (REUTERS)
Et puis des trous, on en a un beau avec le Brexit. Le trou de Theresa May est vaste. C'est un gouffre, et c'est une aubaine à goinfres. C'est un peu comme l'affaire des gilets jaunes en France, la bonne affaire, la belle affaire. On nous vend des tas de conséquences du mouvement des gilets jaunes, plein de gens considèrent que la crise des gilets jaunes représente un préjudice important et tentent de réclamer des réparations.

Bien sûr il y a des réparations qui font suite à la casse, aux dégradations. Ce n'est pas rien. Mais on met aussi sur le dos des gilets jaunes la baisse du chiffre d'affaire du commerce. Pourquoi pas l'augmentation du prix du carburant à la pompe ?

Le Brexit c'est un peu le même principe pour les affairistes. Ils commencent déjà à soulever plein de questions et de problèmes sur ce que va coûter le Brexit, et on entend des propositions qui viseraient à injecter de l'argent public pour contrebalancer le coût du Brexit. Mais en fait ça ressemble un peu à des gens qui voudraient mettre sur le dos du Brexit des trucs qui n'ont pas grand chose à y voir.

Il y a une chose quand même qui est bizarre dans tout ça, c'est que le coût des décisions ou des actes des uns et des autres devrait être supporté par les taxes payées par Madame Michu qui n'est pas du tout à l'origine des actes, et n'a rien demandé sauf qu'on lui foute la paix.

Par contre Madame Michu avait confié la garde des affaires du pays à des gens qui semblaient avoir toutes les compétences pour éviter qu'on l'emmerde, et là elle obtient pas de bons résultats.

Donc le Brexit ça coûte de l'argent ? Et les britanniques arrivent pas à se décider pour le faire, alors qu'ils l'ont demandé, mais comme ils devraient en assumer le coût ça les embrouillent lourdement. Ca fait un trou à venir dans la caisse, et ils aiment pas les trous dans leur caisse.

Est-ce qu'on ne nous embrouille pas l'écoute, à nous, avec tout ça ? Avec ces frontières qui servent qu'à ennuyer les gens qui voudraient pouvoir circuler librement et on leur met des barrières douanières et des péages là où les oiseaux peuvent faire une aile d'honneur en passant au-dessus des guitounes des agents des douanes ? Parce que d'un autre côté, il suffit à un pété de thunes de décréter qu'il vit désormais de l'autre côté du Quiévrain pour ne plus verser les mêmes contributions au trésor public en France, et là pof pof ... coup de braguette magique, pas un chef ne trouve un mot pour dire qu'un enfant de salaud n'a pas grand chose à foutre chez les enfants de chœur .


Donc pour vendre un kilo de nouilles artisanales à Londres, Tomato Panoni devrait désormais voir ses nouilles rapporter des taxes, et idem pour Gareth Coleman avec ses kilts fabriqués main en banlieue de Glasgow pour les vendre à des joyeux lurons de Munich. Mais par contre Jean-Hubert-Michel-Charles de La Pissautière peut lui domicilier ses dizaines, centaines ou milliers de millions d'euros à Néchin, il se passe l'effet inverse, lui ça lui rapporte ! Ben messieurs-dames les gardes-barrières vous m'indisposez par votre manie d'organiser le Monde d'une manière totalement contraire au bon sens et à l'intérêt commun, et je sais bien que ça vous arrange de le mettre en bordel dans ce sens, vous y avez vos intérêts. Et je trouve à vomir tous les couillons qui veulent en rajouter en expliquant qu'il faudrait faire pareil en France, s'isoler, se séparer des voisins, revenir au nouveau franc, et pourquoi pas à l'ancien, à l'ancien régime tant qu'on y est, et puis encore un pas dans ce sens et il restera plus qu'à déclarer habitables les grottes et les cavernes pour y parquer les excédents de miséreux qui trouvent votre modèle de société pourri.

Ça n'est pas le Brexit qui coûte de l'argent, pas les gilets jaunes, et pas plus la dernière tornade à Zanzibar. Ce qui coûte de l'argent, ce sont les décideurs qui décident n'importe quoi, qu'il y ait des problèmes ou pas, et qui créent des problèmes quand il n'y en a pas, sans trouver de solution pour la prochaine fois quand on en rencontre un pour de vrai.

Et si on voulait vraiment éviter ce genre de cirque, on devrait sans doute mettre un peu plus de vraie science dans la politique et trouver le moyen de ne pas laisser prendre le dessus à des politiques qui n'ont pour science que leur ventre.

Ce qui permettrait de revenir à l'essentiel, que chacun puisse enfiler sa doudoune en paix quand il fait froid, ou pas, à chacun de trouver son bonheur comme il l'entend du moment que ça n'empêche pas les autres d'en faire autant.

Et pour l'instant, la doudoune attendra, le Brexit n'en finit pas, et il va mettre un bins supplémentaire dans les élections européennes, donnant lieu probablement pour les électeurs français à un supplément d'abandon du débat politique, ce qui devrait orienter les suffrages vers un minimum de listes candidates. Il ne serait pas étonnant qu'avec ça et le reste on puisse observer en mai un taux de participation faible, et des scores pour ce que les médias appellent un peu facilement les "petits partis" qui risquent d'empêcher ces formations d'être représentées au Parlement Européen, barre des 5%, et pour certains d'entre eux d'être pris en charge de leurs dépenses de campagne, barre des 3%. C'est d'une immaturité complète pour une grande démocratie.

Je dis parfois, souvent, qu'on a les politiques qu'on mérite, ce qui est globalement vrai, à l'échelle d'une population. Ça se vérifie d'ailleurs également pour les politiques qu'on a pas, quand ils ne sont pas élus, mais même ceux-là sont ceux que nous méritons, et après tout on pourrait, on devrait pouvoir, en choisir d'autres, ou faire les choses nous-mêmes si ça nous brûle les doigts.

Celles et ceux qui tentent de montrer la voie ces temps-ci sont les gens qui vivent en Algérie. Ils ont réussi à ranger Bouteflika au firmament des grands hommes du passé, c'est chose faite, maintenant ils lâchent pas le morceau, ils voudraient voir toutes les cliques de gourmands, gourmets et goinfres sortir des placards et laisser les gens vivre heureux en toute simplicité.

Difficile de voir l'avenir de l'Algérie et des algériens, mais l'épisode actuel a quelque chose de passionnant ... un air de révolution d'une douceur rare. Il n'existe pas de révolution qui n'a pas été tôt ou tard récupérée par des boutiquiers, mais celle-ci semble tellement déterminée, réfléchie ... qu'on lui souhaite bonheur et prospérité. Pourvu qu'elle aboutisse à ce qu'elle souhaite profondément : un renouvellement le plus large possible du personnel exécutif et décisionnel.

L'actualité internationale nous amène aussi un évènement que je crois important, avec l'arrestation de Julian Assange. Pour des raisons qui n'appartiennent qu'à moi, je n'ai jamais été un supporter du personnage, de son action, mais là n'est pas ce qui me préoccupe.

Il a débiné des tas d'informations sur des tas de gens et après tout on ne peut que saluer la chose, dans la mesure où allumer des spots sur des voyous en pleine séance de magouille est forcément plus salutaire qu'ajouter de l'obscurité. L'obscurité est d'une obscénité parfois !

Ce qui me préoccupe, c'est que d'un côté on nous fait des caisses et des pataquès avec les frontières en Europe dans le cadre du Brexit, aux USA avec le mur murant Trump dans sa connerie, et de l'autre il y a un "témoin", journaliste de métier, qui est pourchassé par les États-Unis pour avoir déballé plein de trucs qui ont pas plu à tout le monde. Julian Assange avait trouvé refuge à l'ambassade d’Équateur à Londres. Dont acte. Il aurait pu trouver refuge en France, ça aurait eu de la gueule, mais bon. Peu importe. L’Équateur lui avait donné une nationalité et offert une protection.

Pour plein de raison, dont le changement d'exécutif en
Équateur, et la pression américaine un peu partout, Julian Assange a été remis aux autorités britanniques. Il est devenu, progressivement, persona non grata dans le périmètre de l'ambassade, c'est à dire sur le territoire équatorien.

Automatiquement, il a été pris en charge par les autorités judiciaires britanniques. Il n'est pas écrit par avance qu'il sera extradé vers les Etats-Unis, ce qui serait lourd de conséquences pour lui, mais si ce n'est pas écrit d'avance ça reste un possible assez probable.

Ce qui voudrait dire que la probabilité pour un journaliste de trouver refuge quelque part en prend un coup, et c'est assez dommage pour être mentionné. Sans juger de rien sur Julian Assange et sur WikiLeaks, ce n'est pas le sujet ici, faire passer un témoin de cette envergure à la trappe n'est pas très malin. Il va y avoir un regain important d'activisme autour des "alters" en représailles.
Ça peu allumer des lampadaires à l'intérieur du bordel.

Enfin on verra ce que ça donne dans un prochain numéro.

Demain ... dites 22, v'la les gilets jaunes ! Le 22ème épisode. Macron a pas encore trouvé comment gommer ce bouton sur la figure, comment éradiquer la pustule, ils manifestent encore, et comme la semaine dernière ils étaient en déploiement restreint, la grande question c'est de savoir si ils seront nombreux, calmes, attentionnés pour éviter les débordements ... oui ça fait plusieurs questions à la fois, mais les politiques sont des gens qui peuvent prendre plusîeurs questions. Ils peuvent aussi ne donner aucune réponse, mais c'est pas la même chose.

Dans notre monde très organisé, on sépare les choses, on réparti les rôles. Il y a ceux qui prennent les questions, et ceux qui y répondent. Ben ce sont pas les mêmes !
C'est comme dans les journaux, ils séparent aussi les rôles. Si vous lisez Gala, l'actualité macronesque c'est Nemo. Le personnel de l'Élysée commence à s'y faire, mais le chien il dépote un peu quand même. On apprend aussi dans le même article de Gala "Nemo, le chien de Brigitte et Emmanuel Macron, sème la terreur dans les jardins de l'Elysée", que Maksou, le confrère de Nemo du temps de Chirac, croquait les canards adorés par Mitterrand et pour lesquels ce dernier avait demandé la plu grande bienveillance à son successeur. Vraiment dans ces milieux un peu particuliers, ils ne se laissent rien passer dans les guerres de succession.

Bon à chacun ses problèmes.


Et il y a des gens dont les problèmes peuvent aller jusqu'à réjouir d'autres gens ... ce qui est le cas sur les perspectives électorales qui s'ouvrent à Manuel Valls, il va se prendre une gamelle de plus, mais après tout ça doit être sa vocation qui veut ça. Il est promis à un crash à la mesure de sa grandeur, ça ne fera pas plus de bruit que la sonde lunaire lancée par les israéliens, pourvu qu'il n'en déduise pas l'urgence pour lui de revenir politiquer sur le territoire français ... et là, j'avoue qu'il y a des moments où les frontières je comprends ce que ça veut dire ... mais je sais combien la nature s'en contrefiche des frontières. Et les chieurs tout autant.


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