19 mai 2017

Perspective sur la politique économique de Macron




Le mécanisme de l'économie politique selon Macron semble prendre le chemin suivant :

Pas de relance économique sérieuse par la consommation. La relance économique est faite principalement par l'injection dans l'activité économique, c'est à dire vers les entreprises.

Le système est celui du libéralisme économique, idée nécessaire pour être de droite. Jusque là les choses sont simples à comprendre.



Pour réussir le pari d'une économie de redistribution, idée nécessaire pour être de gauche, il faut que les entreprises dégagent des marges et qu'elles puissent à posteriori reverser aux salariés. Que les activités économiques non salariées puissent également subvenir aux prélèvements sociaux et laisser des marges aux entrepreneurs. On oublie un peu au passage que les travailleurs salariés, plus les non-salariés ça ne fait pas un peuple entier, ce qui est un travers fréquent chez les politiques.

Pour financer tout cela, il n'y a pas de prévision d'investissement lourd par l'emprunt, la dette ou l'inflation. La réduction des déficits est la règle. Il n'y a pas de négociation avec les règles actuelles en vigueur sur les normes de gestion confédérales au niveau européen.
La diminution de la dépense publique un moyen supplémentaire.
 
La ressource de financement de la politique économique est donc le prélèvement d'un côté, et la diminution des dépenses et des déficits de l'autre. Le prélèvement ne se faisant pas sur l'activité des entreprises, il reste l'augmentation des prélèvements opérés sur les personnes physiques.

Deux ressources possibles si on ne veut pas alourdir les prélèvements courants (tva, irpp) : les retenues sur les rentes et pensions, la mutation des prélèvements sociaux en CSG, et le prélèvement sur les successions.

Cette vue d'ensemble donne une indication claire de la politique prévue : perte de contrôle des régimes sociaux par les organismes paritaires, avec la perspective d'un démantèlement à terme des régimes.

La reprise en main des prélèvements sur les trasmissions de patrimoine est anoncée avec une précision déjà connue : on ne touche pas à la transmission du capital, mais on accentue les prélèvements sur le patrimoine immobilier et foncier personnel. Cette disposition d'ailleurs peut être plutôt perçue comme une idée de gauche visant à améliorer la redistribution intergénérationnelle.

Ce qui est certain c'est que l'on se trouve dans une logique souhaitée d'économie qui place la personne morale au centre de l'organisation économique, au détriment de la personne physique. Et ça c'est une perspective droitière.

Voilà pour ce que l'on peut dire de la partition macroniste. Celle qui est appelée des voeux du Président. Maintenant la réalité de la vie politique sera liée au dessin de l'Assemblée après les élections législatives. Soit Macron aura une majorité présidentielle, et il va utiliser tous les raccourcis possibles pour valider le projet, soit il n'aura pas cette majorité et la politique qu'il a prévu n'existera pas, ou mal.

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