07 avril 2020

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 7 avril 2020

La bataille de Valmy. le 20 septembre 1792. Peinture d'Horace Vernet, 1826 - fragment

Devons-nous être mis à genoux par la Chine ... ?

Tout le monde sait, croit savoir, ou peut-être certain.e.s l'ignorent que la bataille de Valmy fut remportée par des révolutionnaires français face aux troupes prussiennes, en raison, dit-on, d'une dysenterie qui occupait grandement les soldats commandés par Brunswick. Ils pensaient l'emporter facilement, c'était sans compter une consommation de fruits verts ... on peut parfois être emmerdés pour des pas grand chose, mais quand ça arrive faut pas tout garder pour soi, il faut impérativement partager dans certains cas.

On appelle la bataille de Valmy, aussi, la bataille de La Lune. Ça n'a rien à voir avec les fruits et la chiasse, c'est l'auberge dans laquelle avait choisi de s'arrêter le roi de Prusse, qui s'appelait l'auberge de la Lune.



C'est une bataille qui a eu une grande importance sur un point précis : elle ne représentait pas un enjeu territorial essentiel par elle-même, mais elle a galvanisé les troupes révolutionnaires qui sont finalement parties en guerre le nez au vent contre les monarchies.

On modèrera l'inspiration que peut nous donner, avec le recul, cette victorieuse branlée, les troupes révolutionnaires sont plus tard devenues les troupes impériales. Ça se terminera par la pâtée impériale qu'on sait, il ne faut pas nous prendre pour des nems.

L'Histoire est pleine de ces moments qui vont dans un sens ou dans l'autre. En même temps ça peut donner de l'espoir, et en ce moment il en faut pour avoir envie de connaître l'avenir. Ça pourrait aussi avoir tendance à déprimer si on constate que bien souvent les humains passent leur temps à faire et à défaire, puis à refaire ...

Mais n'importe quelle bestiole en fait autant, c'est ainsi que va la vie. Alors tentons d'en profiter un peu. Même si d'aucuns disent qu'on est en guerre, ce qui est un peu exagéré, pour l'instant.

« La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires » disait Clémenceau.

Il a aussi expliqué « Le Parlement est le plus grand organisme qu’on ait inventé pour commettre des erreurs politiques, mais elles ont l’avantage supérieur d’être réparables, et ce, dès que le pays en a la volonté. »

Sauf que ... de son temps, le Parlement en avait sous le pied pour politiquer. Aujourd'hui le Tigre observerait la conjoncture ... il opérerait probablement un confinement strict de sa personne pour éviter les embrouilles.

A l'époque, l'ennemi était le prussien, le casque à pointe. On peut se demander si de nos jours le casque à pointe n'est pas un migrant d'une quelconque campagne vers la ville, bien intégré dans l'administration et les institutions.

La rigueur autoritaire a pour ressort premier l'incapacité d'un commandement à bien gérer les choses. On ne se prive jamais de commander en douceur, c'est bien moins fatiguant, sauf quand personne ne suit les ordres.

Par réaction et dans la logique de conserver le commandement à tout prix, quand tout part en sucette, il existe forcément des gens qui pensent pouvoir commander en tapant bien fort du poing sur la table. Ou plus fréquemment en appelant des seconds couteaux pour le faire, on va pas se fouler le poignet à s'expliquer avec le troupeau.

Dans un monde plus ou moins ordonné, s'il arrive un corps étranger qui vient semer le désordre et la panique, le troupeau part dans tous les sens. Le principe du mouton n'étant pas d'additionner l'intelligence des individus, quand ça part dans tous les sens, c'est souvent vers les précipices, forcément ... vu que de l'autre côté il y a une pente à remonter.

La crise sanitaire révèle bien de ces atavismes qui font de l'être humain un descendant de troupeaux, qui se cherche ou bien un précipice, ou bien un bon berger ... ce qui arrive parfois. Il peut y en avoir des bergers salutaires, éduqués, formés, exercés à la bonne pratique pour protéger les bêtes, ce qui vient plus souvent après un long parcours.

SARS-Cov2 est le catalyseur de pas mal de travers du monde d'aujourd'hui. Il tombe en pleine crise climatique, sur laquelle on nous ajouté, pour la masquer, une crise économique, elle-même à l'origine de poussées de violences un peu partout ... on appelle tout ça des guerres. Et on ne nous dit pas exactement la vérité, puisque dans une guerre il y a forcément deux ou plusieurs camps ... armés !

Or nous ne sommes pas armés contre le virus. Nous ne sommes pas armés contre le changement climatique et nous ne sommes pas armés contre les poussées hormonales de nos dirigeants qui se font de prétendues guerres économiques qui ne sont en fait que des tempêtes d'egos. Nous ne sommes mêmes pas armés contre les conflits entre pays, qui se font de vraies guerres armées, et dont l'effet pour nous est de nous envoyer des défilés interminables de réfugiés que nous ne savons plus accueillir ou intégrer. Pas plus les migrants que les virus ne sont bien tolérés dans nos sociétés ... dont on pensait qu'elles étaient un peu plus avancées ... mais non. En fait nous n'aimons pas être dérangés, au point de ne plus rien gérer.

Non pas que nos chefs ne nous prélèvent pas un pognon dingue pour que nous soyons armés, pour la paix, pour la santé, pour tout ce qu'on voudra, armés peut-être, mais l'un dans l'autre les armées que nous finançons servent-elles les causes pour lesquelles nous nous sommes engagés ? Et quand on s'aperçoit qu'on paye de quoi être armé sans l'être pour de vrai ... ça pose question.

Où passe l'argent qui permet d'avoir des avions, des bateaux, des soldats ? Des hôpitaux, des blouses et des draps ? Dans pas mal de choses dont on se demande si elles nous rendent bien service. Pas mal de moyens sont donnés à une police, ce n'est pas l'armée, mais ça relève d'une même chose. La police, c'est la sécurité intérieure, l'armée la sécurité extérieure. Où passe l'argent que nous dépensons tout le temps ?

Dans des mises à disposition de moyens pour réprimer les manifestations, pour surveiller les gens, pour contrôler ces petits Ausweis qui ont un goût bizarre de DLC largement dépassée d'un bon trois quarts de siècle ? Les médecins et les infirmières manquent de moyens parce que l'argent disponible a été dépensé pour payer les matraques avec lesquelles ils étaient tabassés quelques mois auparavant.

Où passe l'argent ? En tout cas pas dans des moyens, pourtant bien planifiés, permettant de gérer une crise sanitaire.

Ne pensez pas que je parle de la France, en soi j'en parle, mais ça s'applique un peu partout uniformément. Le chef d’État moderne a été formé dans des écoles comparables quel que soit le pays, il fait appel à des conseillers issus des mêmes cabinets pour apprendre à faire une politique de chiottes, tout va bien.

Il n'y a pas un pays qui n'ait pas son plan de crise pandémie. C'est un engagement qui fait partie des détails des dispositions recommandées, et donc imposées en principe, par l'ONU, pour faire figure de pays ! Y a t-il un pays qui gère bien la crise ? Les semaines et les mois qui viennent de passer nous permettent d'en douter, les semaines et les mois qui viennent nous apporteront des certitudes.

Et si on parle quelquefois ces jours-ci de l'exemple sud-coréen qui serait meilleur que les autres, dans le parcours des sud-coréens il y a l'épisode de l'Eglise Shincheonji, à Daegu, qui montre que même dans le meilleur des mondes on peut avoir oublié de confiner le malin.

Nous avons eu notre épisode comparable, à Mulhouse, en France, à quinze jours d'intervalle.

Dans les deux cas, dans deux pays "avancés", peut être même peut-on dire que la Corée du Sud est mieux organisée que la France, le système a dysfonctionné au point de permettre à partir d'une personne de disséminer un virus vers des centaines d'autres, avant que ces dernières ne propagent à leur tour la maladie. Vu les performances du virus en question, on peut imaginer tout ce qu'on veut après, rien n'y fera, la pandémie prospèrera.

Ce qu'on a moins bien compris avant ces deux épisodes, c'est la manière dont le premier grand foyer s'est installé durablement.

On a entendu parler du marché aux crustacés de Wuhan, des pangolins, des chauves-souris ... ça ne raconte pas grand chose, et sûrement pas tout.

Le déclencheur principal de la fusée covid-19, c'est un banquet à Wuhan. Et comme on ne s'y trouve pas tout à fait comme à la campagne, Wuhan est une métropole tentaculaire qui porte une population équivalente au quart de la population française, un banquet ça peut représenter quelques convives.

Pour préparer un évènement d'ampleur nationale, un banquet à l'échelon local était organisé, et a vu réunis 40.000 convives. Vous verrez plus bas dans les articles, quelques explications sur la question.

Le principal d'une des grandes pages d'Histoire de l'humanité s'est joué entre quelques évènements de cette nature, rapprochés dans le temps, on se trouve dans la période qui court du 20 janvier au 20 février.

Parmi les grandes décisions, politiques, qui seront prises, beaucoup l'ont été en maintenant des niveaux de compréhension de la situation qui laissent pantois, et surtout un manque total de sincérité sur les faits. Sur les faits principaux et adjacents.

Principaux, comme la détection d'une anomalie sanitaire majeure à Mulhouse au moment des journées de rassemblement de l’Église évangélique de la Porte ouverte chrétienne, détection qui est concrète au moment des faits, mais dont la lecture par l'ARS et les autorités nationales laisse penser que la pandémie surprise ne faisait pas partie du manuel de procédures.

Faits adjacents comme, par exemple, c'est un exemple très galvaudé ... mais bon, l'affaire des masques. Comment peut-on au plus haut niveau de l’État envisager de croire qu'on serait équipés d'un stock stratégique sans avoir d'une manière ou d'une autre la garantie que le stock existe ?

Il n'y a pas qu'en France que des difficultés de lecture et de décision ont vu le jour, en Corée du Sud, l'épisode de l’Église Shincheonji n'a pas plus mis en alerte les autorités de santé, pourtant sur le qui vive à ce moment-là. La "patiente 31", identifiée par les services de santé, pour être la trente et unième personne détectée codiv-19, a pu partir essaimer son virus auprès de plein de gens, et il a fallu une semaine au système le plus sophistiqué du monde pour comprendre ce qui se passait ! Traçabilité, confinement, port de masques, rien n'y a fait, il y avait un trou dans la passoire.

On a un autre exemple que j'avais déjà évoqué, qui porte sur la période allant de mi-février à mi-mars, avec le rapatriement des ressortissants américains, par avion, provoquant des engorgements incroyables dans les aéroports à l'arrivée. Engorgements d'humains, parfois contaminés, et donc de virus souvent contaminants. On parle de milliers de personnes accueillies dans des files patientes, voyageurs devant attendre chacun son tour serrés en rangs d'oignons, pour se faire vérifier papier et température.

D'où l'explosion de l'épidémie, aux États-Unis, qui devait être, selon Trump, stoppée à la frontière. 

Trump a ajouté une botte secrète plus récemment, en considérant qu'un porte-avion ne représentait pas un enjeu de santé publique. L'affaire du commandant Crozier est révélatrice de l'intelligence du détenteur du pouvoir suprême sur la première puissance militaire.

Ben mon con tu l'as eu ton quart d'heure de célébrité.

A ce train-là, ne risque t-on pas un de ces quatre de connaître des lendemains signés handy war all !

Moi je sais pas, mais vous ? Vous en pensez quoi ? Va peut-être falloir retirer des mains le bâton de berger ? Juste pour que les moutons ne finissent pas tous en chawa. Chawa ou ça va pas ?


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Jean-Yves Le Drian - AFP
BFM (07/04/2020) : Les masques commandés à la Chine seront livrés d'ici la fin juin

Invité lundi soir sur notre antenne, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que les quelque deux milliards de masques commandés à la Chine par la France seront livrés d'ici la fin du mois de juin grâce au pont aérien mis en place entre les deux pays.

Les masques commandés par la France en Chine seront livrés par toute une série de vols d'ici la fin juin, a déclaré lundi sur notre antenne le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. "Le pont aérien que nous avons mis en place se déroule et les masques commandés arriveront (par) toute une série de vols qui vont s'échelonner d'ici la fin du mois de juin", a-t-il dit.

La France poursuit ses efforts pour s'approvisionner en masques, un bien désormais convoité par l'ensemble de la planète, et ses commandes auprès de fabricants en Chine atteignent désormais près de deux milliards d'exemplaires, a assuré samedi le ministre de la Santé Olivier Véran.

La compétition pour l'achat de masques est de plus en plus impitoyable. Des Américains ont surenchéri sur des acheteurs français sur le tarmac d'un aéroport chinois, des Tchèques ont saisi des cartons à destination d'autres pays... "Aujourd'hui la Chine est l'atelier du monde pour les masques et le rôle de la diplomatie française c'est d'être le porte-parole, l'acteur sur le terrain des commandes qu'organise le ministère de la santé", a relevé Jean-Yves Le Drian.




Le monde "ne repartira pas comme avant"

    "Je suis d'une certaine manière le courtier d'Olivier Véran. Je fais en sorte qu'on identifie les entreprises chinoises sur leur honorabilité, sur la qualité de la prestation, sur la sécurité de l'approvisionnement et toutes nos équipes (...) sont mobilisées pour que les masques arrivent bien", a-t-il expliqué.

Jean-Yves Le Drian espère que des leçons seront tirées de la crise au plan international et que le monde "ne repartira pas comme avant".

"Cette pandémie doit permettre un sursaut, doit permettre de revisiter, de refonder la relation que les Etats ont entre eux face à de nouveaux dangers, de nouvelles menaces, de nouveaux enjeux, de nouveaux défis que sont les biens publics mondiaux, au cœur desquels il y  a la santé et le climat", a-t-il dit. "Ce qu'il faut éviter c'est qu'après la crise on considère que nous avons vécu une parenthèse, on soit victime d'amnésie et que tout reparte comme avant", a-t-il insisté.

Les masques en rade ... c'est une affaire trop grave pour être gérée par un enfant de Lorient ?

Le soucis avec Jean-Yves Le Drian, c'est qu'il met des mots justes dans un parcours qui sonne parfois faux. Sans doute son plus grand écart, à son âge ça peut faire des dégâts, c'est d'avoir accroché le train En Marche, tout socialiste qui se respecte ne manque pas de vouloir lui mettre un pied dans les wagons.

Les masques, sujet qui fini par fachoter la gallisphère et surtout inquiéter tout le monde, on se demande pourquoi l'Etat, qui peut se permettre ces jours-ci de réquisitionner la France entière, n'en fait pas fabriquer partout, pour tout le monde.

On voudrait mettre le pays à genoux qu'on s'y prendrait pas autrement. On va acheter des milliards de masques pour les faire venir par avion depuis la Chine.

N'ayons pas peur des chinois, qui sont des gens comme toi et moi, mais un pont aérien pour transporter des bouts de papier, ça ferait pas très con en période de crise climatique ? Surtout pour les obtenir finalement trois mois après le début du confinement ?

Surtout après les actes dramatiques qu'on nous a joué pour dire qu'on en avait, qu'il en fallait pas, qu'on était trop si bête pour s'en servir, et puis finalement que tout le monde allait devoir en porter, mais peut-être uniquement des labellisés AFNOR sinon panpan cucul cent trente cinq balles ?

Ca va se finir que les gens vont porter le masque qu'ils auront confectionné, au risque peut-être de s'engueuler avec la maréchaussée, et quand viendra le jour des livraisons de Chine, on en efra quoi des deux milliards de masques ? Un stock stratégique pour permettre au pays de mieux supporter la prochaine pandémie dans dix ans ?

Je suis désolé, mais ça me paraît tellement crétin tout ça que j'espère vraiment qu'en haut lieu, au-dessus de petits coursiers comme Le Drian ou Véran, les choses sont gérées !

J'aurais du respect pour quelqu'un qui dirait droit dans les yeux qu'il a merdé, mais les vendeurs d'espoirs futiles qui dépensent l'argent public uniquement pour le faire passer par les fenêtres ... ça m'horripile.


Pixabay
Capital (04/04/2020) : “L’Etat français s’est très mal préparé à une pandémie, et ce n’est pas faute d’argent !”

Georges Nurdin

Il est dans les attributs de l’Etat de se préparer à une pandémie. Pourtant, il ne s’en est pas donné les moyens, alors qu’il le pouvait, au vu de l’ampleur de nos prélèvements obligatoires, dénonce notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain.

Il y a quelques jours encore, “on” se posait des questions tout à fait “essentielles” pour la survie de l’Humanité, telles que l’absolue nécessité, l’évidence même, d’organiser des vols habités vers la planète Mars, dans le but de coloniser celle-ci. Ou bien encore quant à comment transférer son âme et son esprit dans un ordinateur quantique afin de les réincarner ensuite dans un corps artificiel, post-mortem. Ou plutôt trans-mortem. Le virtuel avait enterré le réel.

Ou bien encore à se laisser guider par une intelligence artificielle, forcément supérieure car échecs et jeu de go étaient désormais terrassés par la machine qui réfléchissait mieux que quiconque. Cqfd : La science et la technologie invincibles. Ou plus exactement la science, la technologie ET l’économie étaient invincibles, triomphantes, rayonnantes, éclairant le “nouveau monde”. L’homme était devenu Dieu. Jupiter. Tout puissant. C’était hier. Seulement hier. C’était le temps de l’Hubris.

Et aujourd’hui, que voit-on ? Factuellement, au-delà des oripeaux des “rois-nus” et de leurs discours pathétiques en forme placebos ou de litanie des morts, chaque soir débitée sur un ton monocorde par les comptables de l’Hadès ? On constate que l’Humanité avance exactement comme au moyen âge, comme au temps des pestes noires, et autres pandémies. Masquée (enfin, pour ceux qui ont accès aux masques… c’est-à-dire peu) et sans traitement.

Et la panacée du 21ème siècle c’est… la bonne vieille quarantaine… oui, au sens littéral de quarante jours (a minima) et non pas la “quinzaine”. Comme en 1347 ! Pas mieux ! Le hiatus est saisissant, glaçant. Et l’on n’ose imaginer ce que serait notre sort, livrés à nous même, si le coronavirus était un tant soit peu plus mortel. Une Hécatombe.

Pourquoi ? L’allocation des ressources : financières, technologiques et compétences. Depuis les années 90, les Etats se sont pris pour des Entreprises. Littéralement. Au point où on a vu des Chefs d’Etat se transformer en représentants de commerce, dans le but de tirer visibilité et gloire (?) du fait de contribuer à concrétiser des ventes, des contrats, au plus grand bénéfice d’acteurs du secteur privé… le sous-entendu étant… ça va créer de l’emploi… et à ce sujet on a vu… le taux de chômage.

En même temps, tout ce qui pourtant était du ressort “régalien” de l’Etat, mais qui n’avait pas de pay back ou de ROI (Return on Investment) immédiat, visible et “communicable” était considéré comme un “coût”, et forcément comme un “surcoût”, à l'aune des 3% (critère de Maastricht du déficit public maximum en pourcentage du PIB).

Or ces mission régaliennes, quelles sont telles ?… ce sont les missions que ni un particulier ni une entreprise ne peut, ni ne doit assumer. Pourquoi ? Car comme son mot l’indique, régalien vient du latin Rex : Roi. Ce sont les missions que seul le Roi, aujourd’hui son successeur, l’Etat, la République, peut et doit assumer. C’est la base de notre contrat social, et aussi du consentement à l’impôt, qui, il faut le rappeler, est en France le plus élevé du monde !

Ce sont : la Justice, l'Éducation, la Défense et la Sécurité, la Santé. Or ce sont les secteurs où, malgré notre taux de prélèvements obligatoires recordman du monde, qui ont subi des coupes sombres, dures. A répétition.

Par contre, le fait que l’Etat, en France, prenne des participations financières (en temps normal) dans une entreprise de transport ferroviaire, ou aérien ou encore dans des constructeurs de voitures ou de bateaux, ou finance des start-up sans lendemain ou des fabriques de cheeseburger sur le retour, ou le nième projet anecdotique dans le luxe ou dans la communication n’est pas de son ressort.

C’est du ressort du secteur privé, en particulier de celui des banques et des investisseurs en capital, qui, en France sont particulièrement timides, car bien embusqués derrière… l’Etat devenu… capital risqueur… avec l’argent public. Ubuesque.

Par contre, que l’Etat se préoccupe de préparer une possible guerre ou de contrer une pandémie, cela est au centre de sa raison d’être. Une part importante de ses ressources doit y être consacrée, mobilisée. Des ressources financières mais aussi et surtout intellectuelles : comment peut-on, en effet, imaginer qu’il n’y aura jamais de pandémie au point de ne pas s’y préparer ?… Comment peut-on se rendre totalement dépendant jusqu’à mettre toutes ses ressources vitales (masques, médicaments) dans une seule source ? La Chine. Et ce, alors que l’Empire du Milieu a été le foyer de départ de plusieurs épidémies virales mondiales, dont très récemment le SRAS, un autre coronavirus ?

La ressource intellectuelle est le nerf de la guerre. Aujourd’hui, faute de pensée anticipatrice au niveau des enjeux, faute de pouvoir penser, articuler et décliner une stratégie structurée et cohérente, nous sommes réduits, moyenâgeux, à subir à genoux une pandémie, et à lutter à mains nues (littéralement : sans gel et sans gants). Demain, qu’en sera-t-il devant une cyberattaque massive ? … Alors que nos Armées ont déjà toutes les peines du monde à attirer les meilleurs cerveaux en matière de Cyberdéfense qui, faute d’obtenir un salaire décent, vont se vendre au “marché” privé et la plupart du temps à l’étranger ? … et qu’en même temps l’Etat pousse avec violence au tout e- gouvernement ?... les mêmes causes entraînant les mêmes effets, le pronostic est assez simple.

Et c’est là l’autre paradoxe : l’Etat est riche. Financièrement riche. Contrairement à ce qui est colporté. En effet, avec 52% du PIB de prélèvements obligatoires, la France est le champion du monde toutes catégories en termes d’impôts. Rappelons que l’Allemagne (le modèle de beaucoup de nos gouvernants actuels), qui a plus de lits de réanimation que nous (4 fois plus, pour l'instant) et teste massivement (200.000 tests par jour dès avril…) et donc sauve plus de vies, n’a que 37% de prélèvements obligatoires.

En clair il est impossible, indécent, de demander plus au contribuable. Il est déjà le plus essoré au monde, et surtout s’agissant du particulier, car, en France ce n’est pas sur l’entreprise mais sur le particulier que repose l’immense majorité de la fiscalité (l’Impôt sur les bénéfices des sociétés ne représente que 10,7 % des recettes fiscales de l’Etat français). La vraie question n’est pas celle de la ressource financière dont dispose l’Etat : elle est immense, mais bien celle de l’allocation de cette ressource, des “choix”. En termes plus prosaïques : où va l’argent ?

Mais il y a de l’espoir. Après avoir démarré dans l’Antiquité sous le signe de Jupiter, nous en sommes déjà arrivé au Moyen-âge, en 1347 (la peste noire). Nous savons que la Renaissance y a succédé… et qu’avec elle on trouve Copernic. C’est-à-dire que ce sera le moment d’opérer une véritable Révolution Copernicienne : celle de l’Etat.

Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, International Corporate Governance, Le temps des turbulences, Wanamatcha !).
 

Évidemment, j'ai pas pris ça dans l'Humanité ou Bastamag ... ça sort de chez Capital, on n'est pas obligés d'être d'accord sur tout. Mais la démonstration qui est faite pour en arriver à l'inévitable idée d'une révolution méritait quand même qu'on présente le point de vue. Moi je pense pas à la même. Copernicienne, la révolution a consisté à faire basculer les consciences dans un monde, non pas nouveau, mais héliocentré ... là où la majorité des gens pensaient qu'il était géocentré (les astres tournaient, selon l'idée la plus partagée, autour de la Terre).

On sait depuis que les planètes tournent autour du Soleil, mais aussi que le Soleil tourne autour de la galaxie, que la galaxie ... enfin bref, c'est le bordel universel dans lequel nous vivons. Copernic a permis à des idées divergentes de converger.

En temps macroniaque, pas sûr qu'on puisse trouver une convergence de pensées de son vivant ... à Macron. A titre posthume, on pourra envisager d'accrocher une médaille de converge à son urne funéraire.

Donc ça pourrait finir par une révolution tout ça, mais plutôt directement à la manière des sans-culottes, vu qu'on aura consommé les nôtres pour fabriquer des masques.


Des vidéos montrant des gens masqués s'effondrant dans
les rues ou des corps abandonnés ont été diffusées sur
les réseaux sociaux.
VICENTE GAIBOR DEL PINO / REUTERS
Ouest-France (05/04/2020) : Coronavirus. Des morts dans les rues en Équateur, le vice-président présente ses excuses

Otto Sonnenholzner s’est excusé, samedi, pour la situation chaotique survenue la semaine dernière à Guayaquil. Dans la deuxième ville d’Équateur, la plus touchée par l’épidémie, les corps des victimes étaient abandonnées dans la rue.

Le vice-président équatorien, Otto Sonnenholzner, a présenté samedi 4 avril ses excuses pour la situation survenue dans la ville de Guayaquil, frappée par la pandémie de coronavirus et où des vidéos ont montré des cadavres dans les rues.

« Cette semaine, nous avons subi une forte détérioration de notre image internationale, nous avons vu des images qui n’auraient jamais dû exister », et « je vous présente des excuses pour cela », a dit le vice-président dans une déclaration radio-télévisée.

Vers le milieu de cette semaine, des militaires et des policiers sont venus enlever 150 corps qui gisaient dans des habitations de Guayaquil, la ville la plus peuplée d’Équateur, sur la côte Pacifique, et la plus affectée par la maladie.

Ces forces sont intervenues en raison du chaos provoqué dans la ville par le coronavirus, qui a ralenti le transport des corps des personnes mortes de cette maladie ou d’autres causes.

Des vidéos montrant des gens masqués s’effondrant dans les rues ou des corps abandonnés ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

172 victimes

M. Sonnenholzner, qui dirige le Comité des opérations d’urgence (COE) activé pour faire face à l’urgence sanitaire, a présenté ses condoléances « à toutes les familles qui ont perdu cette semaine un être cher »

La province de Guayas, dont Guayaquil est la capitale, est celle qui a enregistré le plus grand nombre de cas en Équateur, avec 2 402 personnes contaminées dont 122 sont mortes, raison pour laquelle le gouvernement a décidé l’envoi de l’armée.

Un couvre-feu de 15 heures par jour a été instauré en Équateur. « Nous ne pouvons pas ne pas respecter le couvre-feu, le confinement », a déclaré le vice-président.

Confronté à la pandémie, le gouvernement du président Lenin Moreno a déclaré l’état d’exception, l’urgence sanitaire, la suspension du travail sur le lieu habituel d’activité, la suspension des cours dans les établissements d’enseignement, la restriction de la circulation automobile et la fermeture des frontières.

Voila quelqu'un qui présente des excuses. Remarque, en France on en a un aussi qui a présenté ses excuses ... mais c'était pas dans la même veine.

Le vice-président équatorien fait acte d'humanité, on n'est pas si bien servis chez nous. C'est compliqué, je sais, la barrière de la langue et toussa.


L'Humanité (06/04/2020) : Brésil. L’armée met au pas Bolsonaro... Un coup d’État très discret ?

Rosa Moussaoui

Le président brésilien Jair Bolsonaro assistant à la relève de la garde au palais du Planalto, à Brasilia. (Evaristo Sa, AFP) 


Isolé par son inconséquence face au coronavirus, le président d’extrême droite serait écarté par les militaires.

Le cirque de Jair Bolsonaro n’amuse plus du tout les militaires brésiliens. L’armée pesait déjà de tout son poids, avec neuf représentants sur vingt-deux ministres et la désignation, le 14 février, à la tête du gouvernement, du général Walter Souza Braga Netto. Ce dernier assumerait désormais, si on en croit le journaliste argentin Horacio Verbitsky, le rôle de « président opérationnel ». Rien d’officiel pour l’heure, mais les autorités de Buenos Aires auraient été prévenues de façon informelle : « Cela n’équivaut pas à la déposition du président, mais à sa réduction à une figure de type monarque constitutionnel, sans pouvoir effectif. » Le procédé, s’il se confirme, tient du coup d’État à bas bruit.

Un virage à 180 degrés raté

Pris dans les rets d’une triple crise, sanitaire, économique et politique, Jair Bolsonaro est apparu, ces derniers jours, plus isolé que jamais. Son inconséquence devant la pandémie de Covid-19, qu’il n’a cessé de qualifier de « grippette », a fini par lui aliéner jusqu’à ses soutiens en uniforme. Le président d’extrême droite a bien tenté, mardi, un virage à 180 degrés dans une intervention télévisée au ton emphatique : « Nous sommes face au plus grand défi de notre génération. Ma préoccupation a toujours été de sauver des vies », a-t-il assuré. Sans parvenir à faire oublier ses récentes algarades. Jugeant « hystériques » les mesures de confinement décrétées dans plusieurs États, il justifiait son inaction dans des termes odieux, la semaine dernière : « Certains vont mourir ? Oui, bien sûr. J’en suis désolé, mais c’est la vie. On ne peut pas arrêter une usine de voitures parce qu’il y a des morts sur la route chaque année. »

Ce choix assumé de la sélection sociale pour préserver l’économie a fini par semer l’effroi jusqu’au plus haut sommet de l’État. Samedi, un rapport du ministère de la Santé s’alarmait de l’impréparation du pays : « Les lits de soins intensifs et d’hospitalisation ne sont pas correctement structurés, ni en nombre suffisant pour la phase la plus aiguë de l’épidémie. » Le document déplore aussi le manque de matériels, d’équipements et « de professionnels de la santé qualifiés ».

La pandémie, elle, continue de s’étendre : elle menace de faire des ravages dans les favelas surpeuplées des grandes villes. Hier, au Brésil, le Covid-19 avait déjà fait 445 morts.

La sélection sociale ... est un euphémisme pour éviter de parler ouvertement de "sélection naturelle" qui est elle-même un masque (!) posé sur l'idée d'un race humaine des nantis ou des privilégiés qui serait supérieure à une plèbe.

Pas grave tout ça. Mais non. C'est juste le programme mis en place par des décérébrés qui pensent que nous devrions éliminer les faibles et mieux profiter entre forts. Quitte à demander aux seconds de voter pour les premiers avant de commencer à se lancer dans le tri sélectif. Et pour donner envie aux futurs maillons faibles, on va même leur expliquer que c'est pour leur bien, qu'on les oublira pas, que c'est bien mieux pour eux ...

Donc le Brésil est un laboratoire, pour nous français, de ce à quoi peut aboutir toute politique élitiste. A la mise en réserve du patron de l'exécutif ... dans le meilleur des cas. Sinon ça peut aussi donner des trucs qui font référence à de très mauvais souvenirs.



Sur Youtube (05/04/2020) et repris dans toute la presse américaine et internationale : Viré par Trump, un commandant de porte-avions acclamé par ses marins





Brett Crozier, commandant du porte-avion nucléaire américain USS Theodore Roosevelt, a été révoqué après avoir écrit une lettre publiée dans la presse demandant l'évacuation de son navire touché par le coronavirus.

Le commandant de l'USS Theodore Roosevelt, Brett Crozier, a été démis de ses fonctions jeudi après avoir écrit une lettre de plusieurs pages à sa hiérarchie demandant l'évacuation immédiate de son navire, immobilisé à l'île de Guam dans le Pacifique, plusieurs cas de Covid-19 ayant été enregistrés dans le bâtiment.

"Nous ne sommes pas en guerre. Il n'y a aucune raison que des marins meurent", s'exclamait le capitaine Crozier dans cette missive qui a fuité et a été publiée par le quotidien californien San Francisco Chronicle.

Un geste qui n'a pas plu au président américain.

"C'est affreux ce qu'il a fait, d'écrire une lettre", a commenté Donald Trump samedi lors de sa conférence de presse quotidienne sur le coronavirus.

Ben voilà un homme, chargé de gérer un équipement de plusieurs milliards de dollars, avec à son bord plus de 5.000 personnels marins et aériens, qui protège les femmes et les hommes et qui permet à son pays de préserver une pièce majeure de son dispositif de sécurité ... en écrivant nue lettre, considéré comme déplaisant pour un petit pervers qui passe son temps à croire diriger le Monde en 140 caractères.

Y a des trucs des fois, qu'on se demande comment c'est possible ! Diriger le Monde en 141 caractères, avec 140 pour le texte et le sien à chier en prime, faut vraiment en avoir un paquet dans les galoches.

L'avantage du tweet à Trump, c'est qu'il s'est aliéné la confiance de l'ensemble des armées du pays. Genre con qui s'adore, peut pas mieux faire. 


Une femme passe devant un portrait du président
chinois, à Shanghai, en mars. Photo Ali Song
.Reuters
Libération (05/04/2020) : Un banquet officiel au cœur de la pandémie en Chine

Vincent Brossel et Marie Holzman

Alors que les premières victimes du Covid-19 gisaient à la morgue, un repas géant réunissait 40 000 familles de Wuhan, avec des assiettes gravées à l’effigie de Xi Jinping.

Pendant que le monde se confine et enterre ses morts emportés par le Covid-19, le président chinois Xi Jinping triomphe. La propagande présente sans relâche le commandant suprême victorieux de «la guerre du peuple» contre le coronavirus.

Et pourtant, après l’épidémie du Sras en 2003, après celle de peste porcine, après les divers virus qui ont attaqué les poulets et les autres catastrophes sanitaires qui sont nées en Chine populaire, nous pensions que les autorités de Pékin auraient tiré des leçons. Et nous sommes aujourd’hui obligés d’admettre que les logiques du pouvoir chinois ne sont pas celles attendues par la France et l’Europe qui en ont fait un partenaire privilégié.

Que faisaient les autorités de Wuhan, en décembre et en janvier, alors que tout était en place pour que le virus démarre sa course mortifère ? Elles ont sanctionné les lanceurs d’alerte, censuré les informations sur ce virus inconnu, et organisé un banquet officiel de plus de 40 000 familles le 18 janvier.

«Fièvre, toux et maladie»

Il faut s’arrêter un instant sur les circonstances de ce banquet qui a donné lieu à une mise en scène délirante. Des assiettes avaient été gravées à l’effigie de Xi Jinping, avec des slogans à sa gloire. Le journal local Chutian du shibao du 19 janvier a publié des photos des centaines de tables installées dans un immense hangar et vantant le fait que 13 986 plats avaient été servis pour cette fête. Des spectateurs ont été félicités d’avoir «surmonté la fièvre, la toux et la maladie pour participer à ce grand événement».

Alors que des docteurs courageux alertaient sur le danger de ce nouveau virus, le Parti maintenait des spectacles de divertissement à l’approche du nouvel an lunaire. Le 21 janvier, RFI en chinois a rapporté que certains danseurs et chanteurs portaient des masques et étaient déjà contaminés par le Covid-19. Le secrétaire du Parti et le préfet de la province du Hubei applaudissaient à tout rompre alors que les premières victimes du virus gisaient à la morgue. L’ordre de se confiner n’est tombé que le 23 janvier, ne laissant que quelques heures pour quitter Wuhan. Près de 5 millions de personnes ont ainsi réussi à quitter la mégalopole. Beaucoup porteuses du virus.

La vie du Parti plutôt que celle des citoyens
Nous qui connaissons maintenant le confinement, qui avons appris les «gestes barrières», nous sommes stupéfaits en revisitant le scénario de la propagation du virus. Un banquet à la gloire du président chinois serait donc devenu l’accélérateur de cette pandémie devenue mondiale en quelques semaines.

Pourquoi le gouvernement local a-t-il maintenu ces festivités ? Parce que la priorité était la vie du Parti communiste, pas celle des citoyens. En janvier, les autorités étaient obnubilées par l’organisation des assemblées locales qui précèdent l’Assemblée nationale et de la Conférence consultative du peuple chinois qui se tiennent en mars. Pas question de renoncer à ce processus incontournable. Le parti avant tout.

Imposer «sa» vérité

Avec le confinement de Wuhan, puis du Hubei et enfin de tout le pays, Xi Jinping reprend la main face à une crise qui a plongé la Chine dans le doute. Ce «triomphe» de la Chine, face à ce virus qui est né en son sein, se fait au prix de la vérité. Les bilans officiels sont bien en deçà du nombre réel de personnes mortes et infectées. Selon des estimations indépendantes, on arrive à plus de 50 000 morts à Wuhan et 97 000 morts pour toute la Chine. On est bien loin du chiffre officiel de moins de 4 000 morts…

Pour imposer «sa» vérité, la police n’a pas chômé. L’organisation Chinese Human Rights Defenders a documenté 900 cas d’arrestations, d’intimidations et de censure intervenus en lien avec l’épidémie depuis début janvier. Xi Jinping a aussi réussi à convaincre l’OMS de retarder pendant plusieurs semaines l’annonce de la pandémie. On peut se poser des questions sur le fonctionnement de l’OMS au sein de laquelle la Chine exerce un pouvoir très fort depuis le passage à sa tête de Margaret Chan, médecin chinoise. Une mission de l’OMS est rentrée de Chine en février avec des conclusions plutôt optimistes. Elle a loué les méthodes employées par Pékin pour lutter contre le virus, sans évoquer les erreurs qui ont été faites, comme avoir laissé fuir du Hubei puis de Chine des dizaines de milliers de personnes infectées. Et le 7 mars, Pékin a été largement remercié par l’OMS pour son don de 20 millions de dollars destiné à la lutte mondiale contre le Covid-19.

Aujourd’hui, le régime de Pékin veut apparaître comme le sauveur avec sa politique des masques, et surtout réécrire l’histoire à son avantage. Et la propagande se déploie, sans vergogne. Un éditorial récent d’un quotidien d’Etat a appelé le monde à remercier la Chine pour son efficacité dans la lutte contre le Covid-19…

Je confirme, l'un des propos marquants de Xi a été de dire qu'il fallait une union sacrée autour du PCC (Parti Communiste Chinois). Seul le parti pouvait aider la Chine à sortir de ce mauvais pas !

Et c'est amusant parce que c'est le parti qui est principale origine de ce qui fut une épidémie locale, devenue pandémie.

La Chine est aujourd'hui presque tirée d'affaire si on en croit les statistiques et les informations diffusées, et triées sur les volets des logements fermés.

On ne dispose depuis plusieurs semaines que de chiffres maigrelets pour ce qui concerne le nombre de morts liés à la codiv-19.

Quelques milliers pour une population d'un milliard et demi d'habitants. Le chinois serait-il un grand résistant au virus ?

Les chinoises et les chinois attrapent autant la grippe que les autres terriens. Le nombre de décès devrait donc se rapprocher de ce qu'on trouve ailleurs. Que l'on considère que codiv-19 ou la grippe saisonnière soient comparables ou pas n'y change rien, il s'agit bien du même genre de virus qui expose l'ensemble des humains. Y aurait-il des disparités locales que les statistiques ne pourraient pas différer beaucoup.

A Wuhan, on a pu constater ces derniers jours, en particulier avec la commémoration faite en l'honneur de nos chers disparus, le 4 avril qui est l'équivalent en Chine de la Toussaint, une effervescence qui confirme la hausse importante de la mortalité ces dernières semaines.

Un ordre de grandeur de 100.000 morts est corroboré par différentes observations, et compatible avec les moyennes à travers le Monde.

On peut comprendre que l’État, le gouvernement chinois préfèrent jouer à l'élastique avec la vérité, tentant de ne pas décourager la population, et peut-être aussi d'encourager les touristes et les investisseurs à revenir et aider à faire fonctionner l'usine mondiale à consommer.

On n'en intègre pas moins que la pratique du mensonge est un outil froidement utilisé pour tenter de tromper tout le monde. Mais on peut comprendre pourquoi le mensonge est souvent utilisé.

Et si la Chine peut le faire, il ne faut pas douter que tout le monde est susceptible de pratiquer de la sorte. Ça ne résout rien, ça peut même compliquer la recherche de meilleures solutions.

On le voit bien en France où la crise a été gérée de travers, et continue probablement de l'être. L vérité, parfois dure, ou crue, n'est pas des plus faciles dans les moments graves. On comprend donc qu'on ne peut pas nous dire, en France, que le nombre de décès journalier n'a pas du tout commencé à décroître. On peut seulement nous dire qu'il faudra, un jour déconfiner ... peut-être en fonction de l'endroit où l'on est, de l'âge du capitaine ... et que de toutes manières il faudra s'imposer le port du masque permanent.

La vérité c'est qu'en Chine, covid-19 a tué beaucoup plus de gens que les autorités ne le disent. Que le déconfinement par zones ne se fait que très lentement en raison des nouveaux cas qui surviennent, et cela malgré le port du masque.

Mais d'un autre côté, il ne faut pas croire que la Chine est le dépôt de tous les défauts du Monde. La Chine est également en pleine contrition et tente de faire ce qu'elle peut pour accompagner les autres pays, en fonction de l'expérience acquise par ses médecins, scientifiques, chercheurs ... et son industrie.

Et entre les mensonges d’État et les postures de chefs d’État, il y a quelque chose qui devient affligeant.

Xi a défendu le principe du PCC et de son chef tous puissants, il a aussi mobilisé comme il le pouvait des moyens pour donner accès aux autres pays ... à des masques, entre autres. Et les potentiels bénéficiaires continuent de déployer des trésors d'énergie pour expliquer que la Chine serait en train de tenter de redorer un blason sérieusement écorné par la tentation antidémocratique.

Que la Chine soit antidémocratique, venant d'une démocratie populaire il n'y a pas besoin de faire sciences-peaux (sciences-pots ça fonctionne aussi) pour le comprendre. Que la compassion soit absente des propos et des idées de Xi ça reste toutefois largement à démontrer. Il y a juste que la compassion aussi est un truc à géométrie variable.

Trump devenant perméable à l'idée de ne plus considérer la pandémie comme un agent ennemi qui restera confiné à extérieure du périmètre économique étasunien, c'est un grand moment de géométrie variable. On a aussi Macron-Philippe, qui marchent par deux comme les témoins, qui sont équipés en voilure à géométrie variable pour le port du masque.

Les messages souvent idiots propagés par le bacille Sybeth ne sont que les transmissions automatisées de pensées sortant d'esprits qui en manquent ... avec les masques, sans les masques, on les a, on en a plus, on en aura bientôt ... et puis on s'en fout puisqu'on sait pas s'en servir.

On peut faire passer Sybeth Ndiaye pour une andouille, c'est facile tant il y a de la prise, et c'est probablement inexact. Elle est fidèle à des pervers ce qui est différent. Il ne faut pas trop vite en déduire que ce sont les français qui sont bêtes. Pas plus que les mots prononcés par Xi à l'adresse des chinois, ou du monde entier ne doivent être pris pour ce qu'ils disent.

Nos chefs, petits ou grands, sont des humains à l'esprit souvent très limité, sinon ils ne se battraient pas comme des chiffonniers pour devenir chefs ou pire encore pour le rester. Ce sont des gens qui nous racontent ce qui leur passe par la tête, captés par des journalistes qui n'ont que ça à faire, parfois par le grand public en direct, ce qui peut même déformer le propos tenu.

Ce qu'il faut comprendre de la crise, c'est qu'elle les dépasse, les dirigeants. Et elle nous submerge. Ce qui devrait relativiser les petits accès d'autoritarisme laid qui peuvent soulever de spasmes incontrôlés certains de ces dirigeants moins équipés en neurones que la moyenne. Non je n'ai pas prononcé le nom du kéké. Ah bon ça se voit tant que ça ?

Il est vrai qu'en fonction du virus les dégâts à prévoir sont d'une nature édifiante, on ne souffre pas de manière égale selon l'ampleur d'une bourde. La bourde à propos de pandémie c'est plus coûtu que le dossier Leonarda ... on peut en citer d'autres des temps d'avant.

Dans la position de Xi, et surtout de l'ensemble des chinois, subir ce que la Chine subit en tentant tout de même de ne pas se couper du Monde est respectable. Même si cela s'appuie largement sur l'incapacité d'y instaurer sérieusement les libertés les plus fondamentales.

En France, et par comparaison, ces libertés existaient bel et bien, elles commencent sérieusement à s'éroder, et plus encore avec les décrets et arrêtés qui sont pris au nom de la crise sanitaire, même pour des mesures qui n'ont rien à y voir. Aux États-Unis les libertés fondamentales sont supprimées jusqu'à nouvel ordre puisque les gens n'ont aucun droit si il ne perçoivent pas de salaire ... et là ça leur arrive massivement sur la tronche ces jours-ci.

Au Brésil ce sont les chefs militaires qui reprennent du poil de la bête. Même en Chine, l'armée devient un objet de toutes les attentions de la part d'un pouvoir fortement déstabilisé. Il ne faudrait pas que les plans du PCC soient contrariés.

En France, par exemple, on perçoit à certains endroits une franche hostilité à mettre à contribution une armée souvent prise comme variable d'ajustement budgétaire, et qui depuis des années est plutôt l'instrument d'un pouvoir politique éolien.

La crise sanitaire n'est pas terminée, et elle va bientôt commencer à être gérée de manière cohérente, peut-être ... mais la pression exercée sur les peuples peut aussi bien conduire à des interactions qui en donneront une version révoltée, ou oppressive. C'est, tout autant qu'un virus, dans l'air du temps.

En tout cas il n'est pas plus pertinent d'ovationner Xi qu'un autre, ni de le mettre plus bas que terre tant qu'il détient les clefs du pouvoir. Charge à la multitude des chinois de s'affranchir de leur système dont on comprend bien qu'il est plus pourri que moi tu meurs, mais il n'est pas le seul. 


Moi non plus je ne suis pas seul, je suis Vent debout !

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Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...