02 janvier 2020

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 1er janvier 2020

Donc c'est l'heure des vœux, pas celle de la retraite des vieux.

J'ai lu quelque part la formule suivante que je repique, à laquelle je souscris, et tralala :

"je tiens a informer tous mes contacts qui m'ont envoyè des vœux promettant fortune et argent en 2019 ... que ça ne fonctionne pas, pas plus qu'en 2018, etc ... ÇA NA PAS MARCHÉ !!!! Alors pour 2020 vous pouvez tenter une méthode qui a fait ses preuves, envoyez-moi directement des chèques !!! J'accepte aussi les espèces, les tickets restaurant, les chèques vacances, les virements, et les dents en or !!!"

Pour les dents en or, faut dire que la formule peut susciter quelques mauvais souvenirs ici ou là, mais c'est de l'humour ... n'est-ce pas ?

Donc en ce premier jour de l'année 2020, elle est nouvelle, mais déjà un peu éculée ... sans faute de frappe.

Des nouvelles il y en a surtout des remisées, pas encore des retraitées, mais dans les deux cas c'est pas cher payé de toutes manières.

On a eu un truc quand même ces derniers jours, comme chaque année, on nous sort le blockbuster pour les fêtes, et là c'était version manga, dans manga y a des fuites, juste c'qu'il faut, dans manga y a Carlo, oui mais pas trop.

Donc c'est l'épisode où qu'y s'tirailleur comme dans l'infanterie. Il fallait que la justice nipponne cèdre ... donc bye, route.

C'est la grande saga Renault. On avait connu Renault Trafic, y a eu Renault Captur, et maintenant c'est Renault Evasion. Et donc le poli Ghosn qui a été aux commandes de l'empire Renault-Nissan-Mitsubishi, après s'être fait emberlificoter, il a montré qu'il savait quand même rouler dans la farine l'empire du soleil levant autant que l'empire d'essence.

Honnêtement, j'ai appris la nouvelle de son arrivée à Beyrouth comme tout le monde, par hasard, mais ça m'a donné envie de lui souhaiter bonne chance. Il est possible qu'il s'en sorte à bon compte comme ça, avec ou sans regrets d'avoir réussi à bâtir une fortune estimée à plus de cent millions d'euros en ayant simplement été un grand patron parti de rien, bon ou mauvais il n'en donne pas moins une belle leçon de choses à pas mal de gens en précisant qu'il veut bien que justice soit rendue mais dans un certain respect des valeurs humaines.

La leçon portera, il faut en être sûr, parce qu'il aurait été bien plus rentable de lui demander de reconnaître quelques torts et d'en tirer pas mal d'argent à restituer au groupe industriel, ou aux pays concernés. En revenant dans son Liban chéri, c'est vraiment sa patrie de cœur, il est tout à fait probable qu'il mettra ses talents en œuvre pour faire ruisseler pas mal de pognon dans des territoires bien en difficulté.

Je n'encense pas Carlos Ghosn, j'ai ma petite idée sur le sens des choses et la part de responsabilité qu'il porte dans le délabrement de l'industrie humaine au bénéfice d'intérêts personnels ou particuliers, mais je pense néanmoins que le sort qui lui a été fait dépasse largement les fautes supposées, fautes qu'il partage largement avec pas mal d'autres qui ne sont pas inquiétés.

Donc qu'il soit parvenu à quitter le Japon, pays animé par un système policier et judiciaire plutôt idiot en apparence, et Ghosn semble bien n'être qu'un des rouages instrumentalisés par une guerre économico-politique, qu'il soit parvenu à se tirer ça me plaît bien. Ça n'efface aucune des pensées que j'ai pu avoir sur le management du groupe Renault qui a quand même entériné largement l'asservissement de générations d'ouvriers, et les dix ou vingt dernières années n'y ont pas été les plus douces.

Ça fait réfléchir sur les aléas des grandes sagas tout ça. Un jour paré de toutes les vertus et protégé au point de puiser des richesses personnelles dans le fruit du travail, richesses sans doute plutôt indues, un autre jour tombé sur le champ donneur de leçons de morale ... ça pend au nez de tout grand dirigeant. Mais une fois tombé, général ou troufion, il ne faut jamais oublier qu'il y a un mari, un jules, un papa, un être sensible qu'on ne peut inconsidérément exposer à la vindicte de tous les énervés. On ne devrait pas continuer de frapper un homme à terre. Dont acte, et comme j'ai une tendresse particulière pour le Liban et pas mal de libanais, en voici un auquel je souhaite de pouvoir vivre assez longtemps sur les pentes du Qornet Sodé.

Bon, revenons-en à nos artères ... les rues sont toujours aussi réservées aux mouvements sociaux, l'an vingt-vingt n'est pas dix-neuf et pas si neuf, Macron a bien fait son discours, mais il a encore bouché les cabinets.

Comme promis par avance dans un précédent numéro de ce journal, il a dit qu'il n'y aurait pas de changement, sur les retraites, et qu'on allait avoir ce régime unique pour en remplacer quarante et quelques ... donc on aura un régime unique avec quarante et quelques variantes. A ce train-là peut-être plus de variantes qu'on avait de régimes spéciaux avant.

Ça me fait penser à l'histoire du trou du cul qui voulait devenir chef, et qui finit par obtenir gain de cause en bloquant tout ... ce qui aboutit immanquablement à des débordements de toutes les parties du corps qui voulaient tout autant pouvoir décider pour les autres. On ne soupçonne jamais, avant d'y être confronté, la puissance d'un petit orifice qui se place là où tout doit être évacué.


Pour préciser la chose, je ne dis pas qui est le trou du cul, mais je dis que c'est pas les grévistes ou les syndicats.

Donc la morale du moment avec la saga Macron, c'est que ça risque quand même de chier un peu dans les jours qui viennent s'il ne comprend pas que sa réforme, il peut se la foutre ... ou il veut, pourvu qu'on ne soit pas collectivement obligés d'en profiter.

Son discours n'a d'ailleurs pas été centré sur les retraites, pas folle la guêpe, il laisse reposer le sujet sur le dos du bon prince Édouard, qui va en être contraint à tenter des contours et des tours de con jusqu'à la nausée de ses interlocuteurs. Le Premier ministre avait la tête déjà dans les nuages d'une prochaine possible élection municipale, qu'il aurait aimé pouvoir soutenir au Havre, il est désormais certain que c'est fichu. Il ne lui reste plus qu'à tenir bon aussi longtemps que le plus grand nombre des françaises et des français ne lui intimeront pas l'ordre de se tirer vite fait, et ça peut prendre du temps tout ça.

Nous sommes partis pour un clash politique dans notre pays. Le jusqu'au-boutisme de l'exécutif, appuyé du bout des lèvres par l'ensemble du gouvernement, et maintenant contesté de manière à peine voilée par des parlementaires marchistes, n'a de contrepartie qu'une mention assez décalée dans le discours présidentiel, sur l'idée que 2020 est l'année de l'écologie.

Là, je dis bravo, quel Hulot ... culot. Le lionceau rugit.

Deux ans et demi de gabegie pour nous promettre un an zéro du climat nouveau ... fait peser sur le mandat du jeune jet d'aïl un climat ... à couper au couteau. Il aura pourri les auréoles de deux ministres en charge de tout ça, et qui avaient un tantinet de légitimité, pour se permettre de dire maintenant que finalement ... on n'avait rien vu avant. En fait si, on a vu qu'il peut piétiner tout le monde le lendemain, après s'être fait offrir des kickers à Noël. J'ai l'intuition que le capricieux président va finir par nous montrer sa tronche sous son vrai jour, et là, il est possible qu'on n'avait rien vu avant ... le jour où il va considérer qu'il n'a plus de fusible à faire péter et que c'est lui et lui seul qui se trouve au bout du court-jus, je fais le pari qu'il montrera qu'il aime pas prendre une bourre et qu'il se fera le champion de la troupe capable de satonner les foules. Pas sûr qu'un Castaner puisse résister à ça.

Ça fait quand même deux ans et demi qu'en France on voit monter en puissance la thématique d'une violence d’État qui, nous dit-on, n'existe pas, mais qui fait quand même parfois sortir les yeux de la tête à des manifestants, entre autres.

La violence d’État ça existe, c'est même un principe de base de ce qui fonde la qualité d’État. L’État est la seule personne morale à pouvoir exercer une violence lorsque c'est rendu nécessaire pour ramener l'ordre, voire pour entretenir la sécurité. Donc çui qui dit que ça existe pas est un âne ou un fieffé menteur. Donc acte.

Ça me fait penser, enfin j'y avais pensé avant d'écrire, à Castanerf, et aux raisons qui font qu'ainsi fond fond fond la petite marionnette et que Gégé est retourné manger des fromages blancs aux herbes dans les bouchons de Lyon.

Parce que justement, je commençais cette page en parlant de Carlos Ghosn, et que, par hasard, le kéké à dit il y a deux jours, en marge d'un déplacement dans les Yvelines, et interrogé sur la fuite rocambolesque de l'ancien patron hors du Japon, où il devait être jugé, en 2020 peut-être, notamment pour malversations financières :

«Ce que je sais, c'est que personne, quelle que soit sa nationalité, ne doit s'exonérer de la bonne application de la loi»

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, a également expliqué que Carlos Ghosn n'est pas au-dessus des lois mais que le soutien consulaire de la France lui est acquis.

La secrétaire d’État a été plus prudente que le ministre d’État.

Moi j'ai envie de dire que ce que je sais, c'est qu'aucune personne, quelle que soit sa nationalité, ne doit s'exonérer de la bonne application de toutes les lois dont elle dépend. Et du coup, on comprend, 1) que Carlos Ghosn se soit tiré au Liban, et pas en France, vu la clique en place pour diriger le pays, il est difficile de s'y sentir protégé - 2) que toute personne quelle que soit sa nationalité et se trouvant sur le territoire français a intérêt à savoir lire les milliers de pages des codes, civil, pénal, etc ... pour niquer le système ... ce que les personnes les plus aisées peuvent faire avec certitude en s'aidant de comparses et de prestataires, tandis que la majorité des autres sont grosjean comme devant. En fait Cricri dit que personne ne doit s'exonérer de la bonne application de la loi, il ne dit pas que Carlos Ghosn a bien ou mal fait quelque chose, il ne dit pas non plus que Carlos Ghosn, ressortissant français, libanais et brésilien à la fois est bienvenu en France, qui n'a pas d'accord d'extradition vers le Japon. Il ne dit pas non plus que le sort des usines Renault dépend un peu du bon ou du mauvais vouloir d'un pouvoir plutôt maladroit en matière de relations internationales, face à un Japon, des États-Unis, une Russie etc ... en train de se regarder dans le blanc des yeux pour savoir comment dépecer des économies européennes pas tellement bien gérées dans l'unanimité.

Mais Cricri, il a eu le bâton de gendarme, de policier, pour attribut de pouvoir, pas le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Donc quand il s'agit pas d'un problème de police, de roues de bagnoles, il se tourne vers sa collègue de la Justice ... on peut pas demander plus.

Sauf que la sortie qu'il fait, elle s'adresse à la France ... on ne peut pas échapper à nos lois. Soit, d'accord, j'opine, je plussoie.

Ce qui veut dire que les lois s'appliquent à tout le monde, et c'est pour ça qu'on voit des gens passer Noël en prison au lieu de se remplir la bedaine en famille. Ou d'autres dans la rue, et d'autres encore sur leur lieu de travail à essayer de trouver comment expliquer à des dirigeants qu'ils peuvent plus faire leur boulot avec tout le merdier qu'on leur met, les bâtons, parfois de gendarme ou de policier, dans les roues. Ou encore des arrières grands-parents qui bouclent plus les fins de dentiers depuis belle lurette.

Et en fait cette idée que nul ne peut échapper à la loi qui s'impose à tous, c'est un numéro de pipeau de première.

De quelles lois s'agit-il ? Sans doute pas les mêmes pour tout le monde. Finalement il est possible qu'il y ait une quarantaine de régimes de lois et qu'il soit nécessaire de mettre en place un régime unique ?

La belle affaire. A reprendre tous les propos récents du chef de l’État sur les retraites, je prends un truc au hasard et je nous mets tous dedans, les militaires ne seront pas concernés puisque, dit bistouquet lors de son déplacement en Côte-d'Ivoire : “Quand on est militaire, on ne touche pas la retraite, on a une pension. C’est différent”. Ce qui permet aux policiers de dire : n'est-il pas en train de nous enfiler par derrière ? Ce qui me fait dire aux policiers : quand vous aurez fini de tabasser les manifs vous pourriez peut-être vous y joindre, les enfoirés c'est pas de notre côté qu'y s'trouvent.

Ça m'a amené une question : le président en exercice lorsqu'il est lourdé pour être remplacé par le suivant, obtient une retraite. Une loi de 1955 instaure une retraite pour tout ancien président. Retraite à vie ... un régime spécial, enfin bref.

Macron a annoncé qu'il renonçait à sa retraite de président. Celle-ci ayant été décidée par décret de loi ... le président se met-il hors la loi ?

Non mais, je pose la question comme ça moi. Bêtement, je suis candide. Mais si le président en exercice est hors la loi, n'y a t-il pas un problème ?  Son irresponsabilité, qui est définie par la Constitution, concerne les décisions, politiques, et fait que les décrets doivent être contresignés par les ministres et le Premier ministre, de telle sorte que ces derniers endossent la responsabilité des textes mis en application. Et là, Macron annonce une décision qui prend le contrepied de tout ce qui fait notre système, sans en avoir débattu, ni obtenu le contreseing ministériel ... qui peut ne pas venir, sait-on jamais.

Mais pour l'instant nous sommes bien dans une période où le chef de l’État décide, contre la loi en vigueur, d'une chose, selon sa seule volonté, et à son avantage, puisqu'il considère que de ne pas toucher le pognon qu'on lui promet lui permet de tirer un avantage politique ... enfin c'est du grand n'importe quoi ? Il intime l'ordre à l'ensemble des institutions de bien vouloir prendre note qu'il faut faire une loi, qui n'existe donc pas, pour contredire une loi qui existe.

Donc ... Cricri ... si tu nous écoutes ... pense à remettre un peu d'ordre. Il y a des agitateurs rive droite à Paris un peu au-dessus de la Concorde, moi je dis que ça. Tu repères derrière les arbres, une grande propriété avec des murs jaunes et des gardes en uniforme, c'est pour l'esbrouffe, toi tu peux entrer.

En fait, je me disais, en moi-même, ça je publie pas, c'est juste en aparté pour moi : mais si on veut l'emmerder pour le restant de ses jours le Macron, il suffit de lui verser sa retraite tous les mois, pas cher, bien moins cher que ce qu'il coûte en bossant, rien que pour lui faire les pieds ... et en étant sûr que chaque mois quand il verra sa petite pension de misère tomber ça lui donnera des hoquets.

Ah ben si j'ai publié. Bon tant pis.

Et puis en fait c'est con, on va pas gaspiller cinq ou six mille balles par mois à vie, surtout que celui-là on l'a récupéré assez jeune. Avec d'autres avant, on pouvait espérer qu'il passent pas trop la DLC, mais lui, il vient tout juste de d'atteindre les six fois l'âge de raison pas plus, à la fin ça ferait bonbon.

Bon, on discute, on discute, avec tout ça l'heure tourne et c'est mon billet du premier janvier, alors je te laisse là-dessus jusqu'au prochain.

Ah, oui, avant que j'oublie ... je te vous souhaite une bonne année, avec de belles pensées et plein de choses gentilles. C'est pas parce qu'il y a des gens qui font tout pour nous embrouiller l'écoute qu'on doit se laisser aller à l'anxiété.




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