28 novembre 2019

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 27 novembre 2019



Voilà. J'ai choisi une image qui me plaît, parce qu'elle me plaît. C'est gratuit. Sans aucun lien avec ... enfin faut voir. Il s'agit d'une photo d'archives prise le jour où la Suède qui roulait à gauche, comme les britanniques par exemple, a basculé dans le monde de la conduite à droite pour être en harmonie avec ses voisins norvégiens, finnois et danois. La réforme est parfois difficile à faire passer ... si si. On sent bien que cette histoire a eu du mal à passer. Mais aujourd'hui les suédois roulent comme nous !

Ce numéro contient des liens vers les articles qui sont placés sur les images au fil du texte.
Au temps ou le vent l'emporte.

J'ai vu, lu, quelque part "Je rêve d'une France où les femmes qui parlent de viol sont plus écoutées que les hommes qui parlent de voile". Bravo, je plussoie et j'ai même un soupçon d'admiration pour cette belle formule qui résume si bien une ambiance beaucoup moins jolie. Il y en a pour tous les goûts et pas mal pour les égouts dans le quotidien du moment. Ça va des dommages aux hommages, c'est dire l'étendue des gars.

Les hommages, à une certaine distance et avec du recul, ça donne parfois envie de remettre les choses à leur place. Dans un cas bien particulier, prenons au hasard celui de Leopold II, roi des belges, chez moi ça peut prendre des formes difficiles à faire passer en public, du genre : j'irai pisser sur ta tombe. Il ne faut jamais croire les contes de fées quand ils ne sont pas tartinés de sang et de chairs éparpillées au nom de petits ou grands principes dont tout le monde se contrefiche, sauf quelques salopards que le destin a mis à un endroit propice pour entraîner des moutons de Panurge à les suivre dans leurs desseins funestes. Si les commanditaires de toutes sortes de crimes sont impardonnables, les moutons ne sont pas plus excusables que ça de ne pas penser une seconde à retirer leur manteau de laine. Ce qui aurait au moins, à minima, l'avantage d'éviter de se faire tondre sur pieds à défaut de pouvoir se défendre.

J'évoquais Leopold II, ce n'est pas tombé comme mars à la crème, c'est juste parce que le sujet, en fin le défunt roi va devenir sujet de polémique dans un avenir proche, un film en préparation fera sans doute date dans l'opinion publique. Ce qu'il faut retenir, ici, c'est qu'il s'agit d'un roi qui a été un modèle dans le genre tout pour ma gueule, ayant un sens aigu de son intérêt personnel sans doute au détriment partiel du peuple belge, ce qui est une chose, mais surtout au bénéfice des peut-être dix millions de sujets africains de son domaine personnel qui sont morts de toutes les manières possibles au lieu de vivre une vie presque paisible en brousse ou en forêt.


L'histoire du Congo Belge est un sujet de référence pour comprendre l'Histoire tout court, et en particulier pour anticiper les effets à moyen et long terme d'une politique qui place l'intérêt personnel d'un puissant dirigeant au dessus des intérêts collectifs de peuples entiers. Le libéralisme, qu'il faut comprendre avant tout non pas comme une doctrine politique mais comme un dogme commercial y trouve des racines qui éclairent bien et préfigurent ce qui est en train de nous arriver dans le monde d'aujourd'hui.

Laissons le temps à Ben Affleck associé à Scorcese et Belafonte de créer ce qui sera sans doute un monument, probablement un sujet de controverses, l'histoire qu'il s’apprête à mettre en scène est sans doute une pierre à ajouter à l'édifice de nos connaissances collectives. Et revenons à nos moutons !
 
https://www.nouvelobs.com/politique/20191118.OBS21261/bon-allez-ca-suffit-l-echange-entre-le-prefet-de-police-didier-lallement-et-une-gilet-jaune-choque-les-leaders-insoumis.html
Le préfet de police de Paris échangeant avec une manifestante qui se réclamait des gilets jaunes lui a dit : et bien nous ne sommes pas dans le même camp, Madame.

Cette sortie lui a valu beaucoup de commentaires, et d'une certaine manière peu de ces commentaires ont été pertinents pour n'avoir pas pris la mesure complète de cet épisode. A voir plus en détail ici : «Bon, allez ça suffit !» L’intégralité de l’échange entre le préfet de police de Paris et la «gilet jaune»

L'anecdote est intéressante, pour ce qu'elle provoque comme réactions outrées en particulier, pas mal de gens sautant sur l’occasion pour vouloir bouter Lallement hors de Paris ... ce qui est quand même un état d'esprit revanchard et archaïque. Didier Lallement est tout simplement un fonctionnaire facétieux et pisse-froid en même temps, peut-être un tantinet bipolaire à ses heures, il n'est ni innocent, ni rare qu'un pouvoir en place se serve de ce genre de profil pour agrémenter une politique, hasardeuse, d'épouvantails plus ou moins dissuasifs visant à empêcher les petits moineaux de s'égayer à travers champs.

Quand on voit le sbire à Castanez et Nuner, en vrai ou en photo, il y a pas à chercher d'erreur, il a passé sa vie à cultiver des airs de teigne, et l'échange supposé cassant qu'il a eu avec la dame en jaune pour conclure qu'il avait autre chose à foutre que de pinailler avec une adversaire d'un autre camp signe précisément la déconnexion rampante d'une fonction publique au service du pouvoir et non plus de la nation.

"Nous ne sommes pas dans le même camp", dit-il avec concentration. Comme s'il était prévisible que dans le sien, de camp, il ne fut pas possible de tolérer la crasse des manifestants de tous poils, ne différenciant pas les "terroristes", les casseurs, en assimilant la personne à laquelle il s'adressait aux énervés qui un peu plus loin avaient maille à partir avec les forces de l'ordre. Vu sous le couvre-chef, que je trouve assez ridicule même sans le retoucher avec Photoshop, d'un très haut fonctionnaire, il semble que le besoin de lessiver tout ce qui ne file pas droit tombe dans une maniaco-dépression suspecte. Le préfet de police peut bien s'exprimer, il ne devrait pas, mais il peut le faire, charge à ses patrons de lui dire ce qu'ils en pensent, mais ce qu'il a dit est important : en France il y a plusieurs camps. Donc au cul la nation !

Lessivons, lessivons. Ça commence à devenir un peu Mir l'haine non ? Il y a des gens d'un côté, ceux qui dirigent, qui font partie d'une caste qui peut tout dire, définir, accepter ou refuser, et des gens d'une autre caste, ou plusieurs ? ... qui n'ont qu'à se taire et éviter de faire perdre du temps aux premiers ... Mir adore !

Manifestation contre le projet de réforme desretraites,
à Paris le 24 septembre.
Photo Marc Chaumeil pour Libération
Vu les perspectives de manifestations annoncées pour les jours qui viennent, on imagine bien que ça va pas être simple dès le départ. Le 5 décembre semble prendre de plus en plus une forme de promesse de gros merdier, avec une montée au créneau de toutes sortes d'organisations représentatives, partis politiques et syndicats en tête, qui, poussés par une demande forte d'un grand nombre de gens, voudraient tenter de garder un peu la maîtrise des évènements.

De l'autre côté, l'exécutif essaye tout ce qu'il peut pour déminer les tensions, en focalisant l'information autant que possible sur des sujets précis : les retraites, certains conflits sociaux catégoriels. Les médias nous bassinent en précisant que le 5 décembre est une grande journée de manifestation pour la question des retraites ... ce qui est faux. Il s'agirait seulement d'une journée pour les salariés des transports ferroviaires, franciliens ... bientôt on voudra nous expliquer que finalement le 5 décembre est un épisode monté en épingle par un syndicaliste revanchard à basé Trifouillis-les-oies, non desservie par la compagnie nationale qu'il faut donc privatiser pour remédier à ce désordre.

Le 5 décembre attire, il intéresse, il motive ... et les tentatives du gouvernement de trouver des amortisseurs à la montée en tension de ces derniers jours sont toutes, l'une après l'autre, en train d'échouer.
Réponse d’un soignant aux propositions de Buzyn :
« Parce que nous savons lire »
Le gros paquet, dans les essais pratiqués ces derniers jours, a été l'envolée lyrique du couple Philippe-Buzyn sur le plan gigantesque et les efforts sans précédents pour sauver l'hôpital public. Ce qui semble bien faire flop pour ce qui est des mécontentements. Des sommes, importantes, ont été promises, parmi lesquelles j'ai relevé qu'il serait affecté aux salariés franciliens un supplément de prime de soixante dix euros par mois pour aider les intéressés à supporter le coût élevé des loyers en région parisienne.

J'ai entendu madame la ministre de la santé insister sur ce montant de soixante dix euros, l'autre jour, en écoutant France Info qui ne faisait pas grève ce jour-là, et je l'ai trouvée ... comment dire ... poignante ! L'interviewer avait l'air incrédule sur la robustesse de cet argument, le poids considérable de cette prime, et l'effet bœuf qu'il produirait sur les salariés de la fonction publique hospitalière parisienne ... au regard de la crise nationale et durable de la profession. Mais Madame Buzyn vendait cette mesure comme importante.

Ça n'a pas raté, le paquet de plusieurs milliards annoncé par le premier ministre et la ministre de la santé a fait l'effet prévisible : flop. L'effet bœuf s'est transformé en bof.

Quand on en arrive à des flops à plusieurs milliards, il est temps de se poser des questions sur le chemin le plus court vers la sortie honorable.

Il y a quelques mois, l'idée de voir Édouard Philippe se présenter à la mairie de Paris était vraiment incongrue. Ces jours-ci c'est devenu une option. En tout cas, si le premier ministre peut encore être le dernier fusible pour le président de la République, il est sur le point de sauter, ou en tout cas il est devenu très chaud.

Le président Emmanuel Macron et le Premier ministre
Edouard Philippe à la cérémonie à l'Arc de Triomphe,
le 11 novembre 2019 - Ludovic Marin / POOL / AFP
Macron, qui n'est pas seulement derrière  tout cela, il est à la fois le chef d'orchestre, l'auteur de la partition, et même souvent le soliste le plus remarqué, aura tout essayé pour tenter de devenir un président aimé, écouté, respecté dans le pays comme à l'extérieur, les jours passent et il enfile les déconvenues, les échecs, les critiques, qui, il ne faut pas en douter, sont le prix à payer pour une direction politique et une action présidentielle trop souvent hasardeuses, et parfois simplement trop dogmatique.

Le dogme d'un libéralisme assumé et sans contour politique reconnaissable, dans un monde aux mouvements et soubresauts imprévisibles, ça fait pas programme. Et ça ne permet qu'à très peu de gens de se trouver satisfaits de tout ça. A la vitesse où l' "opinion" réagit, depuis un demi mandat, l'opinion est en train de se retourner de plus en plus fortement contre le président élu. Il est parti au combat sans programme, il va finir par revenir de la bataille sans culotte ni chaussure aux pieds.

Les derniers remparts de la communication visant à tenter de sauver le soldat Macron ont été livrés hier, aujourd'hui. Bernard Arnault est devenu, temporairement, mais la compétition se poursuit en beauté pour ces sportifs du compte en banque à douze chiffres, l'homme le plus riche de la planète. Il fait partie des trois hecto-milliardaires en euros ... j'ai lu avec délectation centimilliardaire ... ce qui est en principe une version réductrice de l'empire des sens, de luxueuse essence.


Le patron de LVMH Bernard Arnault,
le 25 novembre 2019 à Paris. ( AFP / JOEL SAGET )

Ça nous vaut un plan comm superbe et magnifique d'une aventure humaine qui permet à un roubaisien de renom et de talent d'expliquer à la face du monde que la France va beaucoup mieux depuis l'avènement de bistouquet que l'homme qui valait cent milliards félicite. Il vient de se payer Tiffany, pour montrer combien Paris vaut bien une messe.

On ne peut pas bien sûr blâmer le grand patron d'une réussite à la fois personnelle et collective qui dépasse toute raison, en tout cas pour ma part je ne sais pas justifier que de telles quantités de richesses se concentrent entre les mains d'une seule personne qui peut aussi bien en garantir la prospérité que l'inutilité quand on constate que dans le même temps ça multiplie d'autant les pauvres. Mais ça pourrait donner l'envie à ceux qui s'en contenteraient de croire au Père Noël, le calendrier étant ce qu'il est.

Et cette année les jours en cinq du mois de décembre vont être marqués d'une croix, le 5 elle est lourde à porter, le 25 beaucoup espèrent pouvoir se congratuler en cercles plus ou moins intimes d'avoir réussi à claquer assez de sous pour farcir les dindes avec des petits cadeaux bien choisis pour faire passer l'amertume ou le faisandé d'une année tout aussi pire au moins que les précédentes. Le 25 décembre comme tous les ans, c'est une semaine avant la nouvelle année, que la plupart des gens se souhaitent, en y croyant autant qu'ils peuvent, forcément bonne, meilleure, enfin ils se la souhaitent entière si possible.

On verra bien. Mais avant le clown rouge à barbe blanche portant sur son traineau béni des jouets par milliers, on aura donc ce 5 décembre promis à devenir le grand moment de l'année où plein de citoyennes et de citoyens interrogatifs vont s’attrouper un peu partout pour tenter d'obtenir des réponses à plein de questions parmi lesquelles revient souvent ce machin bizarre, intemporel et sempiternel : ou c'qu'on va, on comprend rien à c'qui s'passe m'sieur l'agent ?

Les questions sont nombreuses, et pour beaucoup choisies dans la corbeille à problèmes quotidiennement approvisionnée par des membres d'un exécutif expert en actions politiques bordéliques, clivantes, sans cadre clair et sans objectif évident ... on sait seulement qu'ils veulent à n'importe quel prix garder le cap, mais on a toujours pas vraiment compris lequel en fait.

La réforme des retraites est sans doute l'exemple le plus remarquable d'une tentative de changer les choses, venant des promesses d'un Macron qui n'avait pas plus étudié ce sujet qu'un autre, mais partant du principe qu'il fallait réformer, c'était un sujet comme un autre. Comptablement le service des retraites aux travailleurs est un coût dans les petites têtes pensantes des crânes d’œufs. Et les coûts, ça fait mal.

Donc ils voulaient réformer en se focalisant sur l'idée que l'avenir serait plus radieux si les retraites coutaient moins cher, quitte à ne pas trop s'inquiéter de savoir ce qu'elles représentaient dans la colonne recettes. C'est là qu'on voit la différence entre un comptable et une calculette de poche. Depuis plusieurs générations, des gens cotisent, et ils perçoivent le moment venu les retombées de ce qu'ils ont cotisé. Comme c'était compliqué de faire pour tout le monde pareil, des règles plus ou moins compliquées et souvent divergentes ont été mises en place.

Comme pas grand monde ne s'est intéressé, sur la durée, à faire en sorte que le système puisse être durable, le service des retraites est devenu plutôt problématique, mauvaise gestion des régimes, changements des démographies et des paramètres économiques, absence de volonté politique d'anticiper les conséquences de ces changements ...  il faut bien penser à changer les choses pour les rendre à nouveau pérennes.

Le grand principe, on a tous des grands principes plus ou moins avouables, le grand principe de l'exécutif a été de définir qu'il y avait trop de régimes de retraites et que si on mettait en place un régime unique ce serait plus facile de remettre ensuite les choses à l'équilibre.

Cette histoire, limitée au périmètre de l'ère macronienne, dure depuis deux ans, et on nous a mis un haut-commissaire en charge de bien tout préparer, qui a pondu des conclusions, dont la plus récente était qu'il n'avait pas de conclusion plus que ça pour l'instant. Ça lui a valu pour récompense après un an de labeur avec tout un contingent de collaborateurs, de devenir ministre.

J'admire la valorisation du mérite acquis à l'aune du travail bien fait. Dans le cas d'espèce, c'est une espèce de cas.

Le haut-commissaire devenu ministre s'est pris le chou assez brutalement avec les deux têtes de l'exécutif au sujet d'un point particulier : la clause du grand-père.

Cette clause, dont beaucoup ignorent la signification exacte, revient en gros à modifier les régimes de retraite, pour n'en faire qu'un seul, sauf pour toutes sortes de gens pour lesquels il serait trop tard pour les modifier, ce qui revient à dire que pour faire un régime unique, le premier ministre et le chef de l’État étaient prêts à mettre en place un régime unique avec régimes spéciaux inclus. Autant dire que vu par certains, il s'agit en gros de pisser dans un violon et d'envoyer le musicien sur scène sans essuyer les ouïes.

https://www.ouest-france.fr/economie/retraites/c-est-quoi-la-clause-du-grand-pere-qui-divise-le-gouvernement-sur-les-retraites-6613758
Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye.
KENZO TRIBOUILLARD / AFP
On a pu penser un moment qu'entre le ministre en charge et les deux zigotos qui le supervisent la séparation de corps était imminente, foin de tout ça, notre Doudou du Havre vient d'expliquer que la clause du grand-père était poussée vers la corbeille à papier ... donnant finalement raison à son ministre, ce qui signifie probablement que le président a fini par accepter l'idée que c'était une mauvaise idée, mais on n'est sûrs de rien avec des gens aussi bien préparés à mettre en place des changements mûrement réfléchis.

Ce qui est certain, c'est que le gouvernement déploie ces jours-ci des trésors d'inventivité pour tenter de faire au plus tôt de nouvelles conclusions qui seraient susceptibles de plaire à tout le monde pour présenter un plan de réforme des retraites. La promesse était : réformer les retraites. Vu les réactions du public, la nouvelle promesse est voyons si on peut réformer les retraites sans fâcher tout le monde. Parmi les trésors d'inventivité, la technique qui s'est répandue ces derniers jours consiste à multiplier les sondages et enquêtes pour tenter d'obtenir des avis et des idées de la part d'un grand nombre de sondés. Ça coûte un bras supplémentaire au budget de la nation, qui pendant le même temps n'a pas réduit les effectifs des ministères ou du parlement.

Je suppose qu'avec tous les députés, sénateurs, fonctionnaires et personnels assimilables qui sont là pour gérer le pays et les territoires, et donner aux habitants des outils et des moyens pour vivre heureux, ajouter des enquêtes plus ou moins publiques ne permettra d'obtenir un plan de réforme des retraites plus facilement que ça. Soit la réforme est mal barrée, soit elle se fera contre l'avis d'une grande partie des personnes concernées ... soit à peu près la France entière.

On appelle ça faire dans le dogmatisme. Et si je compte bien, nous sommes à quelques jours de début décembre, ça ne laisse pas beaucoup de temps à l'exécutif pour éviter de passer pour la paire de nœuds du moment.

Mais, si la question de la réforme des retraites est d'un poids conséquent dans les mécontentements du moment, ce n'est pas la seule, loin de là. D'autres sujets sont devenus très excitants pour pleins de gens qui ont envie de monter au créneau dès le 5 décembre, et pourquoi pas dans les jours et semaines qui suivent.

Sur les principales causes de mobilisation, il reste bien sûr la vie chère, mais aussi les causes environnementales, la santé, l'éducation, l'ordre et la sécurité, le travail partagé ... on en passe, et plus récemment mais alors très récemment, la défense ...

L'actualité rattrape parfois l'actualité, avec son lot de faits et de circonstances heureuses ou dramatiques.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/27/accident-militaire-au-mali-les-boites-noires-des-helicopteres-retrouvees_6020680_3212.htmlNous avons perdu un petit paquet de soldats au Mali hier, ce qui est bien triste, d'autant qu'il s'agit d'un accident entre deux hélicoptères, ce qui, même sous le feu d'adversaires circonstanciels rend la chose plus navrante encore. Je compatis à la peine des proches, et à l'émotion de toutes et tous, et je dis ici mon chagrin de voir qu'on peut aujourd'hui encore, et toujours, mourir dans des opérations de maintien de l'ordre en dehors de nos frontières. Ca rend les frontières coupables d'un certain point de vue.

Ce qui est dommage, autour de cet évènement, c'est qu'il parvient à soulever controverses et batailles rangées autour de la mission des forces françaises en opérations extérieures. On en dira ce qu'on voudra, mais s'il est demandé à l'armée française de faire du maintien de l'ordre en plein Sahara, ce n'est pas pour plaire à quelqu'un en particulier, c'est bien pour éviter que des crétins rebelles et armés ne fassent tout péter, et jusque dans nos villes. On n'y peut rien, c'est comme ça, même si cela découle d'une longue histoire où les choix politiques qui ont été faits et pas toujours démocratiquement, ont conduit des gens qui vivent loin de la métropole à trouver la France hostile.

Mais bon, il y a des soldats français qui sont morts, ce qui devrait susciter uniquement du respect, surtout qu'ils étaient là en soutien à d'autres soldats, maliens, qui se font tuer en plus grand nombre ces jours-ci, enfin c'est toujours très compliqué ces affaires-là, mais on a plus qu'une pensée pour les disparus et pour celles et ceux auxquels ils manqueront.

N'empêche qu'il faudrait bien à un moment ou à un autre, en finir avec des opérations extérieures, qui sont assez dangereuses pour les femmes et les hommes en armes pour défendre les intérêts et les idéaux de la France, sans pouvoir mesurer plus clairement, et dans le cadre institutionnel régulier et apaisé, les bénéfices de ces opérations coûteuses en vies et en ressources. Une chose me semble détestable, qui consiste à mobiliser les moyens de la nation dans une certaine opacité, sans chercher à expliquer plus précisément et clairement les choses au point de laisser croire aux uns que nous sommes présents sur des territoires extérieurs pour défendre des intérêts privés, ce qui est ici, dans le cadre du Mali, assez faux, pour d'autres que la France reste encore aujourd'hui un pays colonisateur, ce qui est pour l'ensemble des points de présence de l'armée française totalement hors de propos. Néanmoins que la conduite des armées soit à ce point confiée au chef de l’État sans plus de contrôle qu'une petite crise oratoire lorsqu'il y a des morts et des blessés est sans doute plutôt inapproprié.

Après tout le chef de l’État a d'autres soucis à gérer. Tant de soucis, qu'il a dû modifier son agenda de fin d'année, et qu'il ne pourra pas participer au sommet pour le climat prévu en Espagne, après avoir été déplacé à Madrid vu l'ambiance chilienne festive.

Le 5 décembre, ce n'est donc pas que la mobilisation pour les retraites. Ou plus précisément il y a des retraites dans le programme, mais plein d'autres choses aussi. Au point que l'on y verra probablement des cheminots, des conducteurs de transports en communs de toutes sortes, mais aussi des avocats, des policiers, des enseignants, des professionnels de santé, des étudiants sans aucun doute, probablement des gilets jaunes, des transporteurs routiers, des personnels au sol de compagnies aériennes, des électriciens, et j'en oublie sûrement, vu que la liste grandi jour après jour.

Il parait que Macron a peur ! Je sais pas si c'est vrai, mais il doit au moins être dans le regret de ne pas parvenir à mieux réussir là où il était tellement convaincu d'être bien meilleur que tous les autres.

Et ces derniers temps, les craintes de l'exécutif se traduisent par des tentatives multiples et variées de déminer tout ce qui pourrait l'être, sauf qu'ils n'y parviennent plus. On a vu plus haut le plan de sauvegarde de l'hôpital public et l'argumentaire poignant d'Agnès Buzyn qui ne parvient à montrer qu'un exercice de brasse coulée. Depuis le temps que les choses s'enveniment et que rien de sérieux et concret n'a été fait pour remédier aux difficultés du secteur, il ne suffit plus de se lever un matin pour décréter qu'on va porter les remèdes sur la base d'idées fraîchement sorties d'esprits bouillonnants ... ça ne marche plus.

Et Macron a eu beau affirmer et insister en dénonçant le 5 décembre comme un soubresaut des défenseurs des régimes spéciaux, plus personne ne le trouve crédible. Il proposerait la mise en place d'une prime de Noël de cent balles pour chaque français qu'il ne se trouverait ni grandi, ni légitime. A trop avoir conduit une politique à contresens des plus élémentaires précautions, il se retrouve en situation d'isolement et de précarité de plus en plus évidente.

Et il ne lui sert à rien d'envoyer en éclaireur les plus éminents premiers de cordée, il ne se trouve que Bernard Arnault pour répondre présent et tenter de lui trouver des qualités. Il est vrai qu'il s'agit-là de l'exemple le plus évident d'un retour sur investissement astronomique. Entre 2016 et 2019 Bernard Arnault voit sa fortune estimée évoluer dans une telle ampleur que le saupoudrage qu'il a consenti lors du financement de la campagne présidentielle prête à pisser de rire. Si on regarde les choses de manière brute et sous ce seul angle, entre 2016 et 2019, Monsieur Arnault a vu sa fortune estimée multipliée par 3 ! Étonnant non ?

Pour tempérer cette lecture, il faut dire que l'intéressé dispose d'un patrimoine commercial et industriel dont les pépites ne sont pas toutes valorisées en temps réel, et il est probable que le score de Bernard Arnault s'améliore encore en valeur absolue dans les années qui viennent. Il est tout simplement propriétaire de titres de sociétés, c'est la majorité de sa fortune, dont la valeur en bourse augmente, et une partie des titres est même tout simplement pas cotée en bourse, rendant l'estimation de la valeur totale des plus approximatives.

Ce que je trouve consternant, l'un dans l'autre, n'est pas qu'une personne dispose d'une supposée fortune aussi grande, je m'en fiche comme de l'an quarante, mais qu'une telle richesse ne trouve pas le moyen d'être mieux partagée. D'un côté on a ce type de richesse qui est entre les mains d'une personne, au milieu un tissus industriel et commercial qui vit plutôt pas trop mal, avec de larges concessions faites au fil du temps sur le volet social du travail, on sait ce que ça signifie pour le commun des mortels, et au bout de ça des gens qui travaillent, salariés ou non, et qui en masse s'en sortent moins bien qu'avant, vu que le nombre de pauvres, quel que soit le schéma permettant de les décompter, augmente.

Et avec tout ça, vous savez, Noël arrive, et Noël, c'est chiant, c'est en hiver. On va encore s'apercevoir qu'une fois nettoyés des manifestations, les Champs-Élysées en habits de lumières seront jonchés de gens qui n'ont pas de quoi dormir sous un toit.

Parmi les soucis de Macron, il y a pour une large part l'incapacité d'un système de gouvernance à permettre à un pays riche de mieux répartir les ressources. Et quand les problèmes de partage touchent les retraites, les petites et les moyennes, ou ne savent pas répondre à une crise économique qui met des gens à dormir dans la rue, ça complique beaucoup la tolérance d'un peuple à un exécutif qui utilise plus promptement les forces de l'ordre contre les manifestants plutôt que de les rendre disponibles pour limiter les violences conjugales.

Voilà aussi un sujet qui fâche, et pas qu'un peu puisqu'on constate avec beaucoup de tristesse qu'il tombe encore et encore des femmes, surtout des femmes, sous les coups de leurs conjoints, ex-conjoints et que trop souvent il s'agit d'histoires qui n'arrivent pas brutalement à un paroxysme tueur. On constate combien il est possible de se retrouver dans un isolement fatal au milieu d'une société nombreuse qui ne se donne plus les moyens de l'entraide, de la solidarité, de l'écoute attentive pour permettre à chaque personne de vivre le mieux possible sans avoir à subir les foudres imbéciles d'empêcheurs d'être joyeux en paix.

Dans le même temps la police tabasse à tours de bras dans les rues, et ne rentre plus dans les affaires privées qui se passent derrière des cloisons beaucoup plus fragiles que les personnes qui sont abattues ou découpées lors de crises barbares. C'est consternant de voir qu'il y a bien souvent dans les "féminicides" des alertes, des clignotants, des indicateurs qui n'ont pas été mis en application pour tenter d'enrayer des spirales qui trouvent leurs sources dans l'abandon que la société dans son ensemble se permet de chacun de ses membres.

Il semble qu'il soit devenu plus simple de mobiliser des milliers de fonctionnaires pour "encadrer" une foule manifestante pas toujours aimable, et plus compliqué de porter secours à une personne en danger mortel au fond de son chez elle qui n'a plus rien d'un abri douillet.

Si, heureusement, le sujet mobilise, il devient même un peu complexifié par l'amalgame qui est fait entre les violences conjugales et les violences sexuelles, ou sexistes, de toutes sortes qui s'exercent dans le domaine privé, ou public également, malheureusement les solutions les plus évidentes qui permettraient d'en limiter les effets ne sont prises qu'avec beaucoup de retard à l'allumage, à laquelle s'ajoute une sorte de manipulation politicienne qui voudrait qu'on résolve les problèmes à coup de pognon. On nous promet cette fois-ci un milliard d'euros. Effet d'annonce assez gratuit, et qui scandalise nombre d'observateurs puisqu'en réalité, le milliard annoncé par la ministre Schiappa, en charge du sujet, est contredit, et par les associations, et par le sénat, au fait que l'annonce des moyens présentés correspond à un plafond pluriannuel de dépenses ! Une promesse qui ne donne pas grand chose à espérer si demain une femme est agressée dans sa cuisine. Chaque femme qui tombe sous les coups de son ex, ou pas ex, est une insulte que la collectivité fait à l'humanité que nous partageons tellement mal.

Les moyens de lutter contre les violences faites aux femmes devraient être plus important, ils auraient dû l'être sans doute depuis longtemps, et devraient, à défaut d'entretenir une administration territoriale pertinente et en capacité d'agir sur le terrain, financer le fonctionnement associatif qui peut palier à la déliquescence des services publics.

On a de la chance, en France. On ne compte nos morts qu'à l'unité ou à la dizaine, selon les thèmes et au fil des événements.

Est-ce cela la mesure de la grandeur d'une nation ?

La clause du grand-père est donc abandonnée, vu la chance que nous avons d'avoir des moyens pour entretenir un niveau de vie élevé. La clause du grand-père, celle qui dit que ceux qui arrivent à la retraite ne verront pas leurs droits amputés, est abandonnée. Effet d'annonce qui prévient que la réforme des retraites va avancer dans les esprits de nos dirigeants, sans plus chercher à calmer les contestataires. N'en doutons pas, il y a eu un flottement entre le ministre Delevoye et l'exécutif, et Macron, souhaitant calmer les ardeurs revendicatives voulait tenter d'amadouer qui voulait bien l'entendre en avançant la clause du grand-père.

Edouard Philippe vient d'assurer que la clause du grand-père ne tenait plus dans la poursuite des "débats". Donc il faut en déduire que, vu la situation générale, Macron a cessé de croire en un pouvoir de négocier avec ce qui s'annonce comme mouvement social pour le 5 décembre.

Ca veut dire que perdu pour perdu, il veut sa réforme, et qu'il tentera de la faire valider quoi qu'il se passe.

Donc le 5 décembre ne sera pas une journée d'expression revendicative comme les autres. Les manifestations seront probablement très encadrées, par des forces de l'ordre mobilisées pour ne laisser aucune place aux risques de débordements. Ce qui se traduit généralement par : des débordements !

Je ne serai pas surpris de constater que cette journée aura été épique, et lourde de complications.

On a de la chance, en France, de vivre dans un pays qui peut compter ses morts et ses blessés au rythme des accidents individuels ou des accidents de manœuvres militaires. Ça permet de se distinguer en bonne société pour supposer que c'est pire ailleurs, et c'est vrai qu'il y a toujours pire.

On déplore des dizaines de morts dans le nord du Congo démocratique dans des mouvements armés ces derniers jours. On déplore quelques centaines de morts dans les mouvements sociaux en Iran.

On déplore aussi les exactions en Chine contre les populations ouïghours. Pékin a menti sur le traitement des populations au Xinjiang, où l'on constate, preuves à l'appui désormais, qu'il y a une population détenue dans des "centres de formation", on peut aussi utiliser le terme de camps de concentration si on veut appeler un chat un chat. On estime qu'il s'agit d'une population de l'ordre d'un million de personnes, dont on ne sait pas dénombrer le nombre des victimes décédées. Ce sont des centres de formation qui permettent à des "étudiants contraints" d'apprendre à être de bons chinois, et il arrive qu'une mauvaise note lors d'une interrogation conduise à une disparition soudaine.

Il s'agit, dans la Chine d'aujourd'hui, d'un état de faits qui ne peut même pas être comparé à la rééducation culturelle maoïste. Ça ressemble plutôt à la méthode utilisée au Cambodge pendant les pires années du pouvoir de Pol Pot, ou bien encore aux dires de quelques experts à la période des génocides remontant à la seconde guerre mondiale. Les ouïghours et les kazakhs avaient déjà eu leur part de souffrance lors de l'Holocauste.

Cela se passe en Chine occidentale ... le terme est trompeur, la Chine occidentale étant la partie la plus continentale, éloignée des zones économiquement développées, et donc ça n'intéresse pas grand monde de constater que pendant que la main droite du président Xi signe des contrats, sa main gauche valide des centres de formation dans lesquels on laisse croupir des gens en leur proposant de passer le temps à bouffer du porc et à boire de l'alcool en remerciant le parti communiste chinois et son magnifique chef suprême.

On comprend pourquoi le Paris-Dakar peut prendre place en Arabie Saoudite plutôt qu'en Chine. Il avait pris ses quartiers en Amérique du Sud, ça commence à puer, en Asie c'est pestilentiel. Donc ce sera l'Arabie et son magnificent MBS, écorcheur de journaliste par sous fifres interposés. Encore un grand chef d’État celui-ci, il délègue le découpage d'opposant sur pied à des hommes de main, pour les embastiller ensuite au prétexte qu'il se sent pas concerné personnellement par les exactions de subalternes trop zélés.

Existe t-il un endroit sur Terre qui échappe à cette apparente accélération des turpitudes humaines ? Ça pète de partout, et dans toutes sortes de domaines, au point que l'on comprend bien pourquoi les gouvernants usent de formes violentes d'action. On n'en est plus à la discussion, on taloche, on zigouille, depuis les cours royales ou présidentielles jusque dans les logements les plus étriqués des villes.

On voudrait trouver un chef d’État de premier plan qui serait pas inquiétant à approcher qu'on devrait presque se reposer sur Poutine dis donc. Au moins en Russie c'est vachement plus calme non ? Ou alors ils maîtrisent mieux qu'ailleurs les circuits de l'information ?

En tout cas, il y a des tas de gens qui ont rêvé un jour de pouvoir obtenir la carte verte, ce truc qui permet de migrer aux USA et de s'y installer, mais c'est de moins en moins le périmètre accueillant auquel on pourrait aspirer. Avec l'Agent Orange à sa tête, ses déboires, ses crises d'angoisse, ses colères qui se multiplient au fur et à mesure que se resserre l'étau qui risque bien d'avoir raison de son mandat.

Un personnage de plus en plus crédible dans le rôle du fou est à la tête des États-Unis, la démesure de son ego apparaît au grand jour dans l'affaire ukrainienne, qui masque malheureusement dans le champs de l'actualité son activisme de pervers sexuel passé ... est-il vraiment à mettre au passé ?

Les dégâts collatéraux de l'affaire Epstein sont considérables. Ils ont eu raison du job de circonstance attribué au "fils préféré" de la reine Elisabeth II, qui a accepté de mettre un terme aux activités représentatives du petit prince aux mains vraisemblablement très baladeuses. Ce qui laisse penser, vu les informations qui filtrent petit à petit sur l'entreprise de sévices et de services sexuels bâtie par Esptein, que tous les "bons amis" de ce personnage ont dû avoir à un moment ou à un autre quelques parties prenantes dans les affres d'une considération très basse pour les jeunes filles tombées entre leurs mains. Trump était très ami avec Epstein en son temps, et il ne fait pas de doute que le prince Andrew n'a pas été le pire des membres du cercle.

Tristement, là encore, on parle bien d'une forme d'asservissement de personnes, et particulièrement de jeunes femmes, de jeunes filles, qui ont été mises en esclavage sexuel, ce qui est la pire des formes possibles, sans doute, de toutes les pratiques sexistes.

Il ne s'agit pas de simples relations inappropriées mais bien de pratiques qui, contre la promesse d'un avenir radieux, consistent à utiliser des personnes humaines comme de la chair à bite. Ne cherchez pas une once de sentiment, il n'y a que des dollars contre un silence absolu qui serait dû sur toutes les turpitudes que l'on aura fait subir à des personnes le plus souvent mineures.

L'actualité a été riche en témoignages, récits, informations sur toutes sortes de cas où des victimes ont fini par s'exprimer sur ce qu'elles ont subi et qui procède toujours et systématiquement d'une prise de pouvoir d'une personne sur une autre, au titre que ce pouvoir permet de considérer une personne comme un objet sans volonté. Cette personne est le plus souvent une femme, jeune, très jeune, pas encore une femme dans le fond.

Il y a dans ce domaine quelque chose de terrible, qui conjugue le pouvoir de l'un avec le désir de l'autre de s'en sortir, sans doute, quitte à abandonner beaucoup de principes. Mais cet abandon est insupportable avec le temps, une vie ne peut pas se résumer à la décision d'un instant, et une femme qui tombe entre les mains de salauds peut y trouver un avantage un jour, il est bien évidemment certain qu'elle doit vivre avec des regrets tous les autres jours. Avantage bien petit lorsqu'il s'agit d'adolescentes en mal d'avenir et qui sont manipulées pour devenir servantes de vils prédateurs.

Au-delà de ce méchant constat, il existe toutefois bien des histoires qui sont parfois racontées par d'autres victimes d'un système toujours trop machiste, sexiste et féodal en fait, parmi lesquelles j'ai relevé l'obstination d'une ancienne ministre à vouloir prouver sa valeur sans parvenir à gommer les compromissions auxquelles elle a pu se prêter. Les témoignages en filigrane de Rachida Dati sont éloquents d'un système de pouvoir qui fabrique des victimes y compris parmi les femmes qui réussissent. Ce qui ne masque pas non plus que finalement l'asservissement des uns par les autres pour obtenir une parcelle d'espérance dans un univers personnel empli de trop de désarroi, de désespoir, conduit le plus grand nombre des personnes à accepter l'état de victime pour satisfaire les egos insatiables d'une minorité dirigeante ou possédante.

Je ne mets rien sur un plan d'égalité entre toutes les causes. Mais je ne suis pas dupe du fait que si, dans chaque histoire individuelle se trouve une logique à accepter des compromissions pénibles, ou insupportables, le progrès qui peut advenir en la matière ne peut être que collectif, la médiatisation, même outrancière est un moindre mal.

Il n'est pas nécessaire à chaque fois d'obtenir une condamnation des prédateurs qui ne seraient jamais totalement réparatrices, mais de montrer qu'il n'est pas possible de mener ses vilaines petites affaires à l'abri des regards de toutes et tous. Ce qui aurait un effet définitivement calmant et préventif dans la majorité des cas.

Il est évident que ce qui est un progrès pour toutes sortes de choses, progrès constant depuis l'aube des temps et qui peut encore grandir, c'est l'information qui circule, la connaissance partagée de toutes choses, et la capacité qui devrait en découler pour chaque personne de choisir en connaissance de cause ce qu'elle désire, ce qu'elle souhaite obtenir en harmonie avec tous les autres. Et il est évident que les gens de pouvoir qui tentent de masquer l'information, de la dénaturer, d'en pervertir les éléments pour que le plus grand nombre ne puisse pas comprendre ce qui se passe pour eux ou autour d'eux sont à considérer comme de potentiels prédateurs, ou qu'ils soutiennent la cause de prédateurs quelle que soit la raison de leurs actes et la destination de leur proie.

Je ne comprends pas la raison profonde qui peut conduire un Xi à mentir à la face du monde sur le traitement imposé à un million de personnes, pas plus que le chemin qui conduit un Fourniret à jouer de ses victimes même longtemps après les avoir fait mourir. Mais dans les deux cas, il ne faut pas laisser la place à ce qui peut permettre à l'un comme à l'autre de cacher ce qu'ils font, le plus tôt possible à défaut que cela ne soit fait au moment où ils commettent leurs méfaits. Pas plus que je ne comprends précisément la raison pour laquelle un président des États-Unis peut être montré, preuve à l'appui, tenant des propos affirmant formellement sa perversité sexuelle et qu'il faille attendre une autre affaire, de corruption, pour lui trouver du poil aux pattes.

Ce qui peut paraître compliqué comme questionnement, puisqu'il faut faire le lien entre une personne qui commet des crimes simples d'un côté, et une autre qui en commet de bien plus lourds. Sauf que, dans les deux cas, l'esprit, la main, les attributs criminels sont animés par le cerveau unique et perturbé d'une personne. Or nous ne nous donnons pas les moyens de maîtriser les débordements, et encore bien moins dans le cas d'une personne qui dispose d'un pouvoir le plus étendu qu'il se puisse être.

Y en a marre des situations qui se multiplient, où l'on voit des représentants faire n'importe quoi une fois qu'ils sont mandatés pour représenter les autres, sans que l'on puisse les renvoyer dans leur foyer au moment où on les prend sur le fait. Et y en a marre tout autant qu'on ne soit pas plus à même de protéger en toute simplicité des personnes qui peuvent avoir à subir les foudres imbéciles d'un jules bourré ou shooté comme pas permis, et qui trouverait une parcelle supplémentaire de pouvoir divin en tabassant sa conjointe.

Ce n'est pas à coup de milliard qu'on résoudra le problème, surtout si il s'agit de les promettre sans garantie de les donner, et en plus en diluant tout ça sur des années pour faire en sorte que le Père Noël reste, aussi longtemps que possible l'ordure qu'on connaît bien.

Et puis, quand on voudra aussi faire en sorte de cesser de prendre les canards sauvages pour des enfants du Bon Dieu, qu'on cessera de croire à tout un tas de billevesées qui ne rendent service à personne, on en profitera pour arrêter de donner son âme, ou échanger son cul pour des promesses d'avenir. Ce que devraient assimiler tous les parents du monde pour qu'ils le transmettent à leurs enfants très tôt. Parce qu'en fait si des dirigeants de grands pays de ce monde sont capables de raconter des trucs inacceptables, ou de faire des machins  plus que condamnables, en toute impunité, c'est uniquement parce qu'un grand nombre de gens autour d'eux ferment les yeux, acceptent les petites manies qui deviennent de gros travers, contribuent, participent au développement d'une perversité qui asservi les individus ou les peuples, selon le périmètre de pouvoir du potentat concerné.

Il faudrait juste faire en sorte, quand le périmètre du pouvoir est grand, de mettre en place des moyens permettant de mieux tenir les couilles de l'impétrant en cas de mauvais usage.

Pourquoi, dans le cas des mouvements sociaux en France, devrait-on se plier à des règles qui nous sont imposées sans qu'elles soient respectées par ceux qui nous les annoncent, avec pour justification le fait que nous devons attendre l'éclairage de machin ou de bidule pour y voir plus clair ?

Pourquoi le Xijiang est-il mis au pas de la manière la plus abjecte en transformant une partie d'un peuple en zombies, avec pour explication que la paix sociale est un sacrifice essentiel pour l'avenir de la Chine et que le capitaine du navire montrera le chemin vers le progrès avec son petit lampion pour éclairer l'humanité bêlante ?

Pourquoi devrait-on toujours et encore attendre qu'un évènement lumineux éclaire le chemin qui s'annonce tout tracé alors qu'on en aurait éventuellement choisi un autre ?

On attend l'éclairage de machin, truc, bidule, dugenou ... l'éclairage permettra d'y voir plus clair, ah ça c'est sûr, ah ça c'est sûr !

Quand on voit tous les gens qui sont prêts à tailler des pipes à des réverbères pour avoir des places assises dans le traîneau du Père-Noël, faut pas s'étonner que le commun des mortels finisse par mélanger les valises et confondre des lessives et des panthères.

Donc, et avant toute chose, qu'on exprime ce qu'on a à dire, c'est une priorité, quitte à emmerder un pouvoir en place, et au risque d'y laisser des plumes, tant pis, mais dire ce qu'on a à dire, y compris si on nous met des casqués formatés robocop élevés à la sauce nervis alors qu'à l'école ils ont appris à rendre service aux gens, et ben on dit ce qu'on a dire. Ce qui sera certainement assez audible le 5 décembre vu que c'est le jour prévu pour que le plus de gens possible le fassent au même moment.

Et puis quand il y aura une andouille, même décorée, qui prétextera qu'on serait pas été dans le même camp, surtout si il s'appelle Lallement, on peut lui dire aussi qu'il se trompe d'époque. Humour pour humour, je ne le savais pas pangermaniste.

La prise de position de Richard Ferrand, qui prétend venir en aide à la faillite de la macronie en affirmant que "le 5 décembre, c'est une mobilisation pour conserver les inégalités" est un redoutable moment de vérité. Ce ne sont pas les inégalités qui sont le moteur des revendications de toutes sortes, ce sont les injustices.

Il est vrai que Richard Ferrand et la justice sont deux domaines très disjoints. A propos d'inégalités, on connait peu de gens qui peuvent se faire quelques centaines de milliers d'euros fastoche sur le dos d'une collectivité.  Donc : pouët ! Et pourtant on vit dans un beau pays de liberté, on ne poursuit pas tous les pique-assiettes, on en garde certains pour plus tard.

Il est vrai aussi que notre chef suprême du parti au pouvoir a dit que « on a l'impression, si on s'écoute collectivement, si on branche la radio ou qu'on allume la télé, que tout est terrible. [...] En ce moment, notre pays est, je trouve, trop négatif sur lui-même. »

Il est chiant quand il part en vrille comme ça le chef de l’État. Il fait penser à Roger Gicquel en son temps. Quand il prenait la parole au JT de 20h avec son air d'épagneul pour annoncer la misère du monde, on avait de la peine pour les victimes, dont lui. Ben Macron c'est pareil, sauf que le JT de 20h est remplacé par la startup France.

Non la France, ces temps-ci c'est pas comme le dit Macron. C'est vraiment pas terrible. Et le pays est négatif surtout à propos son chef de l’État. Parce que sinon on a des performers de premier choix. Nous Môssieur Macron, on a le milliardaire le plus milliardaire de toute l'humanité ! Non mais. Et si on mettait sa fortune dans le port de Marseille, ben la Sartine pourrait plus y entrer, et Mélenchon serait obligé d'en partir aussi. Et vas-te !

Et la France c'est un pays qui distribue ses parfums, ses bijoux, ses canons, ses chars, ses hélicoptères ... euh ... bon les hélicoptères aujourd'hui on fait profil bas.

Rooo, je m'emporte, je m'énerve, c'est pas bon pour ma tension ça. Allez, on revient à de l'information plutôt que de faire des analyses hein.
https://redon.maville.com/actu/actudet_-salon-milipol-a-paris.-un-stand-ferme-car-il-exposait-des-instruments-de-torture_54135-3326953_actu.HtmDonc ces jours-ci il y avait Milipol, le salon qui vous interpol ... interpèle ... enfin le salon des armes, munitions et gadgets policiers plus ou moins avouables ... vous avez pas été invités ? LOL. Ben prenez le temps quand même d'en savoir un peu plus sur Reporterre

A toutes fins utiles et en complément, un petit rappel de la version 2017 ^^

Ivalo, Finlande, le 16 novembre 2017. Ségolène Royal, nouvelle ambassadrice
des Pôles Arctiques et Antarctiques, pose au milieu d’un lac gelé avec deux chiens
de traineau appartenant à l’explorateur français Gilles Elkaim
pour le magazine Paris Match.
CAPUCINE GRANIER-DEFERRE / PARISMATCH / SCOOP
Sinon on a eu plusieurs trucs sur Ségolène Royal. Toujours des trucs qui voudraient démontrer qu'elle est ambassadrice des pôles pour le plaisir et la rémunération, mais pas pour le travail, d'un côté, et de l'autre côté c'est elle qui se montre pas contente du tout qu'on cherche à réduire à néant ses chances de revenir en politique. Il serait même question que le parquet financier lui demande des comptes sur le fait que ses collaborateurs sont utilisés à des fins personnelles ? Ce serait très grave si tel était le cas. Mais on vous rassure, normalement, il n'en sera rien. Elle ne se verra pas demander vraiment des comptes. Pour le reste on vous laisse apprécier comme vous le sentez.

Enfin voilà l'atualité quoi,  tout est à l'avenant hein. Rassurez-vous, les jours qui viennent ne vont pas modifier le cours des choses. Donc c'est sûr, si vous pouvez, vous allez manifester le 5 décembre.

Juli Briskman à vélo face au convoi de Donald Trump
qui quitte le golf de Sterling, le 28 octobre 2017.
Brendan Smialowski / AFP

Ah si, j'ai trouvé un truc, une info ... rare, un petit signal d'espoir ! Et qui fait écho à une suggestion que je faisais il y a sans doute plus d'un an, à propos d'un doigt levé !La cycliste qui avait fait un doigt d’honneur à Donald Trump, Juli Briskman, est désormais une élue démocrate

 




Comme quoi, dire ce qu'on pense au moment où on le pense peut conduire à une réussite socio-professionnelle contre vents et marées. Alors n'oubliez pas, dites ce que vous pensez.

Et on reste Vent debout jusqu'au bout !





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Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...