Une
petite introduction au RUE,
à la démocratie de proximité
et à la dette.
à la démocratie de proximité
et à la dette.
Vous
pouvez douter de l'histoire que je vais vous raconter, parce
qu'aujourd'hui elle semble incroyable, tout autant qu'un conte de
fées. Pourtant je ne vous
raconterai pas des histoires de « bisounours » ni des
berceuses pour enfants sages. Je témoigne simplement d'une époque
révolue il y a peu, dans laquelle la civilisation n'était pas un
vain mot, mais un savoir vivre ensemble, ce qu'on a du mal à
imaginer de nos jours où la civilisation a régressée au profit
d'une société « moderne » technologique avec laquelle
elle est souvent confondue.
Dans
les années 60 je passais mes vacances dans une un village de
moyenne montagne du Haut Doubs, qui comme quelques communes voisines
avait un patrimoine communal très étendu en pâturages et en
forêts. La commune vivait sur un mode coopératif formel et informel
:
Coopérative
formelle :
les
pâturages communaux étaient
utilisés collectivement par les agriculteurs qui salariaient un
vacher, qui soir et matin passait en soufflant dans sa corne donnant
le signal aux paysans de libérer les vaches de l'étable, pour
qu'elles aillent se fondre dans le troupeau de quelques
centaines de vaches. Pour la traite, le troupeau redescendait au
village et chaque vache le pis traînant presque par terre regagnait
spontanément son étable.
Ils
salariaient aussi un fromager pour la fruitière (fromagerie
coopérative) . Cette coopérative ne dépendait d'aucun groupe
financier, et chaque agriculteur était à égalité de voix. Le lait
du soir reposait jusqu'au lendemain, et la crème était retirée à
la louche et gardée pour faire le beurre. Un délice … Le lait du
matin était alors mélangé à celui de la veille et le fromage
élaboré, dans les grandes cuves en cuivre. Le tout dans un mélange
de parfums acidulés de lait caillé.
Coopération
informelle :
En
plus du droit de pâturage, les paysans avaient leurs propres
champs dont ils récoltaient le foin pour les longs mois d'hiver.
Lorsque l'orage menaçait l'entraide était la coutume, et
le matériel comme les humains passait d'une ferme à l'autre.
Cette entraide et ce matériel mis a disposition des autres fermiers
évitait d'avoir une multiplicité de matériel ne servant que
rarement, et donnait une force et rapidité de travail là et quand
c'était utile. Ces notion de travail en commun et d’entraide pour
des exploitations agricoles individuelles semblaient naturelles, dans
un pays ou un orage peut compromettre la survie de la ferme. Il
semble que ces usages aient été répandus dans tous les villages de
cette région, et que cela semblait tout à fait « normal ».
A cela s'ajoutait l'affouage, sous sa forme ordinaire, c'est à dire
le droit de couper le bois de chauffe nécessaire à la famille,
droit relativement répandu en France rurale. Tout cela semble assez
ordinaire, ce qui suit l'est beaucoup moins.
L'affouage
en redistribution :
Il
y avait surtout une forme d'affouage peu répandue : l'ONF ou
l'organisme qui l'a précédé avant 1964 , « les eaux et
forets » gérait la part du patrimoine concernant les bois
communaux, coupait les arbres à « maturité » les
revendaient aux enchères, et reversait à la commune les sommes qui
lui revenaient. Mais comme ces forêts étaient gigantesques, et la
population et ses besoins plutôt modestes, il y avait plus de
revenus forestiers que de besoins municipaux. Alors, ce surplus était
redistribué en argent aux habitants de la commune selon un mode dont
je ne me souviens pas : par foyer ? Par habitant ?
Cela est secondaire à mon propos : il y avait une
redistribution des richesses communes, et cela du simple droit de
faire partie de cette commune. Ce supplément de revenu n'a jamais
favorisé la paresse dans ce pays ou les hivers duraient six mois et
l'été à peine un mois.
Bien
sur une telle situation ne pouvait être acceptée longtemps par les
comptables qui nous gouvernent, et sa destruction s'est passée
en deux temps : L'autorité de tutelle, la préfecture, voyait
d'un mauvais œil cette redistribution en numéraire du trop plein de
richesse de la commune.
Les
« Eaux et Forets » et les organismes de gestion de
terrain agricole contemplant la petite rivière poissonneuse qui
serpentait sous les saules pleine de truites sauvages et tapissée de
noir par des écrevisses d’Europe, avec ses méandres ses trous,
ses rapides, étales … la petite rivière était une merveille de
la nature, les arbustes étaient chargés de les martins pêcheurs,
de petits oiseaux qui jouaient à cache-cache avec le promeneur. Les
grenouilles avec leur ponte gélatineuse dans les bras morts, les
salamandres et toute cette flore et faune vivant et se nourrissant
dans les rivages des ruisseaux.
Mais
cette rivière occupait de la place, et les technocrates chargés
du remembrement en cours n'aimait pas cela. Il fut donc décidé de
faire un chenal tout droit ou l'eau s’écoulerait même pendant les
crues sans inonder les champs (mais ou était le problème de
l'inondation des champs de foin en hiver ? …) Ce terrain
« gagné » sur la rivière est resté inexploitable
produisant une herbe inutilisable :
la laîche.
Le
village étant au pied d'une « côte » un relief de
200 m au dessus de la plaine, exposé à l'ouest, cette pente était
souvent enneigé à cette époque, (c'est rare maintenant). Il fut
donc suggéré de faire un remonte-pente, en espérant faire une
micro station de ski. Ce remonte pente a servi quelques années aux
enfants des écoles, l’enneigement étant trop irrégulier pour les
vacanciers.
En
massacrant la jolie rivière à truite qui se tortillait dans la
vallée pour la transformer en chenal stérile, puis en suggérant
de faire un remonte-pente pour les skieurs, la commune s'est
endettée, ou plutôt on l'a poussé à s'endetter … Résultat :
la redistribution du trop plein financier s'est transformé en impôts
foncier et taxe d'habitation.
La
fruitière locale a fermé, la coopérative de la commune a
disparue, le lait va dans un grand machin plus ou moins coopératif,
et comme il n'y a plus les
moyens de payer un vacher, les pâturages communaux ont été
concédés par parcelles aux agriculteurs qui les ont clôturés,
L'utopie sociale qui vivait depuis longtemps est morte. Et la
standardisation du goût du comté a raboté les saveurs
particulières de chaque fruitière et de chaque fromager. (
Imaginez que vous standardisiez les grands crus de bourgogne
pour avoir un produit moyen acceptable constant et sans les
particularités qui font le charme de chaque cru …)
De
cette évocation d'un monde passé je retiens quelques leçons
importantes pour les temps à venir :
-
La redistribution d'une partie des richesses communes n'est pas une utopie, car elle a été une réalité de fait. Les modifications de la structure de l'économie impliquent que la redistribution doit être entièrement réinventée.
-
La gestion intelligente de la nature coûte moins chère que les modes des technocrates, et que le coût de la démocratie - même élevé - est préférable au coût exorbitant d'un pouvoir venant de strates « supérieures », de prétendus sachant, passant d'une zone géographique à l'autre, d'un domaine de pouvoir à l'autre, d'un domaine d'ignorance à l'autre,.
-
Que la dette (les emprunts) est un moyen d'asservir les collectivités territoriales, tout comme les individus.
-
Que la croissance n'est en soi ni un bien ni un mal, mais un concept à interroger dans ses applications et ses implications.
-
Que la « modernité » est passagère comme la mode, mais n'est pas le progrès.
I
- LE REVENU UNIVERSEL D'EXISTENCE COMME REDISTRIBUTION D'UNE PART DES
RICHESSES COMMUNES.
Le
concept de Revenu Universel d'Existence dont de nombreuses
versions ont été décrites ici et là,
soit par la gauche y
voyant le droit essentiel de chacun à vivre dignement de l'usage du
bien commun, soit par des libéraux comme compensation de
l'appropriation du bien commun par un petit nombre
qui seraient tenus d'indemniser de cette appropriation ceux
qui en sont exclus.
Des
modalités multiples de ce revenu universel ou revenu minimum
d'existence, ont été avancées, les unes y intégrant tout ou
partie les prestations sociales, les autres venant en supplément des
prestations sociales et de toute autres formes de revenus.
Le
premier mode de revenu minimum d'existence ne serait qu'une refonte
totale ou partielle des différentes prestations sociales, comprenant
le RSA, les APL, et toutes autres allocations. Elle ne serait
attribuée qu'en fonctions des ressources et sur justificatif de sa
situation. Ce serait peut-être une facilité administrative (encore
que ….) ce serait peut-être une plus grande équité si elle est
attribuée automatiquement, mais
n'apporterait rien de plus au bénéficiaire que ne le feraient les
augmentations de ces prestations.
Le
second mode (Revenu Universel d'Existence) impliquerait que
chaque habitant de notre pays reçoive une somme fixe indépendamment
de ses revenus et des prestations sociales, et que les impôts
sur le revenus soient calculés sur la base des revenus individuels
augmentées du revenu universel (en gardant le quotient familial) de
façon à ce que les plus pauvres gardent l'intégralité du RUE,
les revenus moyens se retrouvent à somme nulle, et que les revenus
supérieurs participent de façon notablement plus importante au
budget national. L'industrie par l'intermédiaire des « robots »
remplaçant les emplois et les transactions financières par une taxe
type Tobin compléteraient le financement du RUE. Le montant global
serait considérable, sauf si on ne prend en compte qu'une partie
importante de la population rendrait l'intégralité du RUE par
l'intermédiaire de l’impôt sur les revenus, ou paieraient
deux, trois, dix fois le montant reçu.
Ce
mode de revenu universel d'existence, avec son automaticité, et son
indépendance complète des revenus familiaux permettrait
-
Aux étudiants de faire leurs études en toute quiétude et ainsi d'augmenter le taux de réussite (de diminuer fortement le taux d'échec)
-
Aux personnes âgées ayant une vie professionnelle chaotique (licenciements successifs, début de carrière tardifs en raisons d'études longues, femmes « au foyer » se retrouvant seules, périodes de maladies longues ou récidivantes) de recevoir en plus d'une maigre retraite un complément leur permettant de vivre dignement,
-
Aux actifs désirant changer d'activité ou créer une entreprise, de le faire sans craindre un déclassement à la suite d'un possible échec, ou pendant la période nécessaire à la mise en place de la nouvelle activité
-
Aux personnes désirant participer autrement à l'activité sociale,
-
Aux artistes d'avoir le temps de constituer une œuvre et de finir par vivre de leurs créations,
-
Aux personnes désirant prendre leur indépendance de vivre une séparation sans problème financiers surajoutés,
-
…. etc.
-
et même à ceux, sans doutes peu nombreux, qui désirent passer une vie d'oisiveté dans une grande simplicité matérielle de le faire. Bien sur, ce point fera polémique, mais il existe bien des héritiers qui vivent une vie oisive sur les dividendes de leur héritage, et à qui on ne reproche jamais leur oisiveté.
II)
DE LA GESTION TECHNOCRATIQUE DES RESSOURCES NATURELLES :
Le
contrôle des décisions d'aménagement du territoire au niveau
central est sans doute une nécessité pour éviter les dérives
clientélistes ou la répétition des mêmes erreurs, et
permettre une coordination des actions à un niveau
géographique plus étendu. Mais les projets d'aménagement doivent
se faire au plus près du terrain, qu'il s'agisse d'urbanisme ou
d'agriculture, et la concertation des population concernée doit
devenir un réflexe démocratique. Bien sur il existe des enquête
d'utilité publique, mais mon expérience m'a montré de nombreuses
omissions dans les rapports qui étaient souvent orientés. Je n'ai
jamais rencontré, bien que cela ait pu exister, de rapports négatifs
entraînant l'abandon d'un projet d'aménagement. Une révision des
procédures de Déclaration d'Utilité Publiques serait nécessaire.
(L'acronyme DUP serait-il dû seulement au hasard ?).
Les
réglementation concernant l'urbanisme, concernant l'aménagement du
territoire et les activités agricoles, plus globalement, les
décisions technocratiques sont soumises à des modes, un air du
temps qui ne dépend pas nécessairement du réel, mais souvent
d'idées qui viennent, qui passent et laissent la place à la
suivante, abandonnant derrière elles les dégâts qui ne sont de la
« faute de personne ». La nécessité que les décisions
locales soient prises localement et plus généralement que les
décisions soient prises au niveau concerné et compétent est une
question ouverte. Elle appelle une réflexion sur la démocratie
locale et ses rapports avec les
échelons « supérieurs ».
III)
DE LA DETTE (OU L'EMPRUNT) COMME MOYEN DE CONFISQUER LE POUVOIR
DÉCISIONNEL.
Dans
l'exemple cité en introduction, la tutelle de l'état s'est
installée par l'intermédiaire de la préfecture lorsque la commune
a emprunté pour des projets plus ou moins inutiles. Au niveau des
états, cette tutelle est internationale, (européenne pour la zone
Euro) et mondiale par l'intermédiaire de la mondialisation
économique et de son dumping social et fiscal : Cette tutelle a
une formalisation : c'est la « dette » ce crédit
revolving fait à chaque état emprunte à un taux variable selon son
comportement par rapport une orthodoxie au dogmes de l'économie
libérale mondialisée. La menace, c'est le taux d'emprunt, véritable
pompe à finances qui ne saigne que les les peuples et épargnent les
multinationales :
Mais
qu'a donc fait le Grec moyen
pour être astreint à payer les décisions prises par ses dirigeants
captant allègrement pour eux et leurs amis les prêts de l'Europe ?
A payer cette dette due aux exonérations fiscale des armateurs et
de l'église orthodoxe, aux malversations et marchés passés par des
gouvernements corrompus ? Et un peu, en marge, et pour les
culpabiliser aux petites tricheries des grecs sur leurs impôts …
Et bien sur, la sanction est une exigence de privatisation des biens
communs, d'austérité pour les plus pauvres et de au final d'une
récession qui rend impossible le remboursement de la dette, et
renforce l'austérité.
Il
ne faut pas aller chercher loin pour entendre que, si on ne peut pas
faire ce qu'on souhaite pour notre pays c'est en raison de la dette
…. et des fameux 3 % de déficit maximum autorisés... 3% ?
Pourquoi trois plutôt que 3,1 ou 2,9 ? parce que c'est un
chiffre rond ? un nombre magique ? Une réalité
mathématico-économique ?
C'est
une côte mal taillée, un costard prêt à porter pour les vingt
et quelques pays de l'Euro, une absurdité qui devient une règle. Et
cette règle absurde qui avantage certains pays et surtout certains
modèles économiques, mais fige certains autres dans une course
désespérée vers ce nombre magique.
Ils en oublient le long terme pour se mettre au garde à vous
devant des « autorités financières » qui prennent le
pas sur les projets politiques. Qui prennent le pas ? Non !
Qui imposent un modèle dans
lequel l'état n'est plus que le serviteur d'intérêts privés et
renonce à ce qui fait son fondement : organiser une société dans
laquelle chacun peut trouver une existence digne et un développement
de soi, et continuer à construire une société et un monde
acceptable pour les générations qui nous suivent.
Un
dépassement de ce plafond de déficit n'a pas le même effet
s'il est destiné à structurer le pays, investir pour demain et les
générations futures, ou s'il est dû aux « cadeaux fiscaux »
destinés aux mieux nantis en mettant en avant n'importe quel
discours, depuis la « pénibilité de l'emploi des patrons et
actionnaires », jusqu'à la fuite des capitaux dans des pays
qui jouent à fond le dumping fiscal et social.
Trois
pour cent du PIB … 3% de supplément d'emprunt annuel
… si vous aviez par exemple, une croissance à 4 % , ça vous
ferait une diminution
automatique de l'endettement, qui est calculé sur le PIB. Mais
si vous avez 2 % de
dépassement annuelle de dette dans une stagnation économique,
cela accroîtrait
l'endettement par rapport au PIB. Alors faut-il
« rembourser la dette » ou la diminuer
relativement au PIB par une croissance intelligente qui enrichira le
pays ?
Une
dette de 30 000 euros par enfant qui naît en France ? Et alors !
En contrepartie s'il bénéficie de l'infrastructure d'un pays bien
équipé et d'un bon système social : hôpitaux, écoles,
collèges lycées universités, routes, villes, enfin toute une
société organisée pour leur permettre de commencer à vivre
ailleurs que dans le la jungle ... etc. Ce ne serait pas si cher
comme « billet d'entrée » si, une fois devenus
actif les revenus étaient mieux répartis.
Croissance
et emploi : En raison du gain de productivité, il faudrait
dépasser 1,5 à 2 % pour créer des emplois. Mais est-ce que la
question est bien posée ? Que deviennent ces gains de
productivité ? Qui en bénéficie ? Les salariés ?
Par une augmentation de leurs salaires ou une diminution du temps de
travail ? Il ne semble pas ! L'état par une diminution de
la dette et une augmentation des moyens dont il dispose pour
améliorer le pays ? Non plus ! Alors ? Qui bénéficie
de la croissance, de l'augmentation de la productivité, et comment
se répartit ce surplus de biens créé ?
On
le sait, le capitalisme financiarisé est extrêmement gourmand,
les fonds de pensions exigent toujours plus de marges bénéficiaires,
et le bénéfice des efforts consentis échappent à ceux qui les
font pour engraisser le capital au point de le rendre obèse. Et ce
n'est que le début, car on se passe de plus en plus de la présence
des humains dans le système économique : des caissières de
supermarchés comme les employés des comptoirs des banques, ou on
demande au « client » de faire lui même le service
(qu'il paye), les chaînes industrielles ou un homme seul surveille
des machines qui remplacent les ouvriers, les fonctionnaires de moins
en moins nombreux tout en ayant des tâches de plus en plus
complexes, et bientôt les concepteurs en raison de l'évolution
extraordinairement rapide de l’intelligence artificielle ? Il
semble que seuls les conseils d'administration des entreprises
capitalistes embauchent. C'est vrai qu'il faut recycler et remercier
le personnel politique qui a si bien servi leur cause !
Destruction
créatrice (d'emploi?) non ! C'est un mensonge : le
chômage et sa petite sœur la pauvreté des salariés précaires ne
font qu'augmenter partout, et lorsque ce n'est pas l'un c'est
l'autre, ou les deux à la fois. Destruction créatrice de bénéfices,
évidemment. « Il faudra du monde pour concevoir et construire
des robots »? Les robots et l'intelligence artificielle
permettront de réduire à leur tour ces emplois hautement qualifiés.
Inexorablement le « travail » continuera à diminuer, à
se morceler, à « s'ubériser », et le capital à faire
la loi, comme c'est l'orientation
de la transformation mise en œuvre aujourd'hui en France. Le
« travail » qui restera sera la gestion d'un capitalisme
omniprésent et omnipuissant.
Oh
je ne pleure pas sur le travail pénible qui va disparaître
encore moins sur le travail répétitif, mais le problème se situe
au niveau de la redistribution des richesses crées. Si elles
continuent à s'accumuler toujours du même côté, le capitalisme
libéral, qui est déjà en soi un totalitarisme parce qu'il possède
les moyens de production, les moyens de propagande (par les médias,
et les lobbies) et la complicité intéressée ou naïve des
politiques, ce totalitarisme deviendra un fascisme par le besoin
qu'il aura de se défendre contre les attaques légitimes de la
population.
Le
monde change comme il n'a jamais changé, le monde du travail
en particulier, et peu de gens sont
capables de penser les avenirs possibles.
IV)
DE LA VOLONTÉ DE CROISSANCE OU DE DÉCROISSANCE :
Les
partisans de la croissance pour régler tous les problèmes (comme
Trump qui rouvre les mines de charbon) tout comme la décroissance à
tout prix comme certains le préconisent en raison du gâchis
phénoménal de la surconsommation et de la production de biens
« inutiles » sont deux voies sans issues. La première
parce qu'elle va dans le sens de la destruction irréversible de
notre biotope, l 'autre parce qu'elle ne correspond pas au désir
légitime de mieux-être d'une grande partie de la population
mondiale.
Il
conviendrait de repenser l'économie
de notre pays dans le cadre de l'ensemble des économies de notre
planète avec une réorientation qualitative : On peut penser que
beaucoup d'efforts doivent être dirigés vers le remplacement des
techniques gourmandes en matières premières et d'énergie, et que
cette croissance « verte » sera souhaitable en ce qu'elle
pense d'abord aux énergies renouvelables, aux recyclage des
matériaux et des produits hors d'état de servir, à la réparation
plutôt qu'à l'obsolescence plus ou moins programmée, à la qualité
de l'agriculture plutôt qu'à la course au rendement avec
l'utilisation massive des « entrants » (mot pour ne pas
dire pesticides et engrais chimiques). Dans ce cadre d'une économie
qualitative, le chantier sera alors immense, et comprendra aussi le
nettoyage des pollutions diverses larguées dans la nature depuis la
deuxième moitié du XX ème siècle.
Simultanément,
et en raison de la destruction des emplois
que la robotique entraînera, une diminution du temps de travail
salarié sera indispensable et bienvenue. Elle ne sera que la
continuation du phénomène qu'on constate depuis plus d'un siècle.
Mais elle nécessitera de revoir les critères de redistribution des
richesses créées, la structure du travail salarié aujourd'hui
créant du chômage et des travailleurs pauvres. Il faudra aussi
nécessairement revoir les ressources des cotisations sociales
celles-ci étant essentiellement basées sur le travail. De
nouvelles ressources seront à prendre en compte, notamment dans les
structures qui détruisent l'emploi, et dans la masse gigantesque des
flux financiers, sur laquelle aujourd'hui nous n'avons aucune prise.
EN
GUISE DE CONCLUSION PROVISOIRE … (octobre 2017)
Nous
avions enfin atteint un redémarrage de notre économie, une baisse
du chômage, grâce à une croissance légèrement supérieure aux
gains de productivités et aux départs à la retraite des baby
boomers. Notre cher président de la République et son gouvernement
sous prétexte d'orthodoxie économique, diminue les budgets de
l'état, et diminue en même temps les revenus fiscaux. En diminuant
les ressources des plus pauvres, supprimant les aides de l'état aux
emplois, en figeant les salaires et les retraites, en limitant les
APL d'une part, et d'autre part en
faisant des cadeaux fiscaux aux plus riches, il favorisera
l'accumulation de capital qui sortira du flux économique.
Nous
irons probablement vers une diminution de la consommation, donc de la
croissance, et probablement vers un début de stagnation, entraînant
une nouvelle augmentation du chômage et des travailleurs précaires.
Nous aurons droit aussi au discours disant que c'est parce qu'on
n'est pas allé assez loin dans les « réformes » que ça
n'a pas marché. Grâce aux lois sur la destruction du code du
travail, nous allons constater que les banques ne voudront plus
prêter aux nouveaux travailleurs précarisés pour l'achat de
logement, ce qui entraînera un effondrement du secteur du bâtiment
et une augmentation des loyers. Et comme dans toute période
d'incertitude sur l'avenir, l'épargne sera le moyen pour ceux qui le
pourront encore, de s'assurer sur un avenir incertain. La croissance
s'arrêtera.
Cette
sacro-sainte « politique de l'offre » l'accumulation
du capital chez les plus riches et la diminution du pouvoir
d'achat des plus pauvres, entraînera pour moi, la fin de la
croissance, le retour vers la stagnation et l'explosion du chômage
et du nombre des travailleurs pauvres.
François
Marandet, le 10 octobre 2017
2 commentaires:
Bonsoir François ... et François ...
Je découvre ce blog dont j'ai déjà lu certaines bonnes page sur facebook!
J'ai donc découvert une mine d'or de réflexions auxquels je reviendrai avec grand plaisir ! Merci les amis !
ptourne@gmail.com
Tous ces remerciements à la société de prêt Elegant pour m'avoir aidé à obtenir un montant de 1 000 000,00 $ USD pour établir mon entreprise de supermarché alimentaire dans différents endroits. Je cherche une aide financière depuis quatre ans. Mais maintenant, je suis complètement stressé de libérer toute l'aide de l'agent de crédit M. Russ Harry. Donc, je conseillerai à toute personne qui cherche des fonds pour améliorer son entreprise de contacter cette grande entreprise pour obtenir de l'aide, et c'est réel et testé. Vous pouvez les joindre par e-mail --Elegantloanfirm@Hotmail.com
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