01 février 2020

L'actualité sous le filtre de ma (presque) mauvaise foi. 31 janvier 2020


Erk et Zul : journal de voyage, voyage ... z'ont allumé l'astroradio !

Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Dans l'espace inouï de l'amour
Voyage, voyage
Sur l'eau sacrée d'un fleuve indien (voyage, voyage)
Voyage (voyage)
Et jamais ne revient
Voyage, voyage
Plus loin que la nuit et le jour

Desireless 1986


Erk - 797 rotations terrestres avant le grand combat ! J'ai beau me mettre en mode hiberné, ça passe pas vite.
 
Zul - tu veux qu'on demande qu'ils nous font tourner la Terre plus vite au poste de commandement ?

- nan mais ça sert à rien, c'est nous qu'on va pas assez vite et on a été balancés pour arriver un jour précis, on dépasse pas la vitesse de la lumière, donc.
 
- On dépasse pas la vitesse de la lumière, et on va pas vraiment l'atteindre en arrivant, les lumières sont obscures sur Terre.

- Quand tu penses qu'ils ont eu des périodes mieux, c'est quand même consternant. Un siècle des Lumières qu'y z'ont fait.

- Un siècle des Lumières, ça fait pas des années lumières, faut pas s'mélanger les pinceaux.

- En attendant, on avance pas vite, mais comme on reçoit les infos j'ai regardé où c'qu'y z'en sont été. Pendant la sieste ça a pas mal bougé dis-donc.

- Raconte, j'ai pas lu, j'ai encore les paupières collées.

- En fait je sais pas par quoi commencer, mais on va prendre la plus grosse ficelle et tirer. Là ... alors les chinois sont infestés par un virus ...

- Et les russes sont habités par un vichinois ?


- Arrête tes conneries s'il te plaît, on parle actu pas robinets. Donc ils ont un truc qui est venu dans leurs assiettes et qu'ils se refilent, ça commence à barbouiller l'ambiance, avec des victimes et tout. Alors ça pousse un peu tout le monde à réviser les habitudes pour circuler. Le virus s'est un peu égayé dans la nature, il a passé les frontières, il y a des gens qui parlent de relever les murs et les barbelés ... d'un autre côté ils ont des somités qui pensent que ça peut faire du bien à l'humanité. Le secrétaire au commerce des états-unien a expliqué publiquement que ça arrangeait les affaires des américains, vu que tout le monde allait devoir faire sans les chinois. L'Agent Orange pense que SRAS + 2019nCoV = golden glaouis à Mar-a-Lago.

- C'est pas l'avis de tout le monde, les grosses têtes financières sont pétées de trouille devant les petites bêtes.

- Trump à la sauce financière ? L'est pas un grand économiste çui-là, sa réussite en affaires  l'a obligé à s'emparer de la Maison Blanche pour boucher les trous de ses comptes en banque. Par contre, chez les vraies grosses têtes du fric, il y en a qui trouvent pas les petites bêtes si inquiétantes. En vingt-quatre heures ils viennent d’annoncer l’enrichissement de Bernard Arnault de 1 milliard et Jeff Bezos de 12 ... en une journée. Tout ce qui ne les tue pas les enrichit, c'est vérifié.


- Donc Wilbur Ross trouve que c'est bien pour l'économie de voir tomber beaucoup de chinois ? Ce virus faudrait pas qu'il prospère trop, ça risquerait de nous priver de boulot quand on va arriver. Bon faut pas être trop inquiet sur l'ensemble de l'humanité, il en restera toujours assez, mais ça fait triste individuellement.


- Enfin tu vois, ces histoires de frontières qui servent à protéger, ça fonctionne jamais, les virus, les émanations radionucléaires et les petits-pois du Mexique de chez Pif, c'est des sauteurs. Le seul moyen de séparer les cons c'est de mettre de la distance, une frontière entre voisins c'est juste bon à donner du chagrin. Et Wilbur Ross, c'est le même vieux machin qui avait magouillé avec l'entourage de Trump pour la Bank of Cyprus ? Le même qui a conservé des sociétés offshore après avoir été nommé ministre, mentionné dans les wikileaks ?


- Mmmmmmm, t'énerve pas va.

- A plus de quatre-vingt balais il jouit de voir crever des chinois et il a encore accès à un emploi, avec rémunération et cotisations retraites ?


- mmm mmm mmm, mais calme toi quand même.


- je m'énerve pas j'énumère pépère, j'informe, je démocratise l'histoire des bouses terrestres. Heureusement que ça se passe aux États-Unis hein, ça serait en Europe, le mec serait déjà ensaché dans un congélateur pour attendre un siècle ou deux avant de pouvoir résoudre une telle énigme.


- ? énigme ?


- ben si ... comment on peut être aussi con, avoir amassé des milliards, être dirigeant politique et ne pas terminer sur un rail avec du goudron et des plumes.

 
- Euh ... ! Enfin l'Europe de maintenant ... la chevalerie et l'ouverture de la pensée c'était avant. Et puis si il fallait bitumer tous les salauds et les andouilles, ça risquerait de faire marée noire jusqu'au sommet des Alpes. On va pas sacrifier les oiseaux non plus, ils ont déjà tendance à disparaître.


- Sauf les oiseaux de mauvaise augure. Ceux-là y s'multiplient. Quand on est con on s'ennuit, quand on s'ennuit on cherche à s'occuper, pour s'occuper, quand on sait pas quoi faire, on s'r'produit.


- Oh ... merde ... ben tu sais pas ?


- Quoi ?


- Tu viens de me donner la réponse à une question que j'avais mise de côté.


- Attention à ce que tu vas dire !


- Non non, c'est pas sur la fertilité des pauvres, mais plutôt sur l'infertilité des éduqués.


- Oui, bon, d'accord, mais fais gaffe quand même on pourrait un jour te reprocher d'avoir dit des trucs qui peuvent blesser le moral des gens. On a beau être que deux dans notre véhicule en route pour réparer la Terre, tout est enregistré au cas où, et il y a peut-être des oreilles qui écoutent. Y a des gens qui disent des trucs, comme ça, dans le feu de l'action, et qui se font remonter les bretelles plus tard.
 

- Tu veux parler de quelqu'un en particulier ?
 

- Mettons que j'ai rien dit !
 

- Je te vois venir, tu vas encore taper sur une tronche avec ton style façon marteau.
 

- Je te promets de faire doucement. Le hic du moment c'est une dame, il y a aussi un monsieur, et même un autre monsieur, enfin tu vois je sais faire collectif. Et je fais pas doucement parce qu'il y a une dame mais parce que ce sont des têtes à claques, qu'ils en prennent beaucoup, et que j'ai la bienveillance qui surgit des fois au coin du pilori. La dame, en tout cas, elle affiche sa conviction que les outre-mers ont servi de réservoir à pervers pour l’Éducation Nationale.
 

- Aaah ! Regrets du passé.
 

- Non désirs d'avenir.
 

- Ben elle a été ministre de l'enseignement non ? Elle est sûrement bien placée pour savoir, et peut-être en connaissance de cause qu'elle parle de ce qui se faisait quand elle ...
 

- Aïe ... j'avais pas vu ça comme ça. Donc tu penses ? Qu'elle aurait mieux fait de fermer son gueule toi ?
 

- Je m'en fiche, je prends pas fait et cause, c'est pas un sujet d'intérêt pour moi la dame. Mais je sais additionner. Elle a été d'abord  ministre de l'écologie, spécialiste en gestion des déchets, et ensuite à l'enseignement. Alors tu apprends hier, tu appliques demain ... tu as déjà vu les mouches, comment qu'elles fonctionnent ? Une mouche qui naît près d'une banane, elle va chercher à bouffer de la banane toute sa vie. Y en a d'autre qui voient le jour sur un tas de merde, c'est comme ça. Donc quand elle parle de faire du tri sélectif avec les enseignants, elle sait sûrement de quoi elle parle va. 

- Ben je comprends que les ultramarins fassent la gueule, parce que du coup ça protège les petits parisiens ou lyonnais, mais les mômes guyanais ou réunionnais eux, ils l'ont eu .. enfin bref !
 

- les frontières et même la distance, ça résout pas tous les problèmes. Chez les méchants il y a des exemplaires qui dépassent largement tout entendement pour passer les barrières. Il y a des cons incalculables face auxquels les plus grands murs restent des marchepieds.
 

- Et puis de toutes façons, effectivement si tu pinces deux abrutis occupés à se distribuer des gnons, si c'est pour les mettre côte à côte derrière un mur, ils vont trouver le moyen de te le faire sauter, ton mur, ils vont trouver le moyen de t'emmerder, et à la fin ça fera trois abrutis.
 

- Pour ce qui est des gens qui disent des conneries, le modèle du moment, c'est un vieux briscard déjà presque oublié. Fillon refait surface, il est venu pour dire sa vérité.

- Mais c'est raide .... Fillon ! Sortez Baygon.

- T'as trop regardé la télé ...
 

- C'était y a longtemps. Il revient pour tailler des costumes à qui ?
 

- Tu fais bien d'en parler. Il estime que s'il a raté sa vie, en politique, c'est à cause d'un problème de costumes. En fait il aurait été balancé par un faux derche qui lui aurait offert les costumes pour le faire ensuite mieux tomber, uniquement parce qu'il avait dit une méchanceté sur le dos de Sarkozy.
 

- Moi j'ai un camarade de classe un jour qui a dit que j'avais une sale tête, et ça a pas changé ma vie.
 

- Ben tu vois, Fillon, si, ça le retourne encore cette affaire. Il regrette ... ça, juste ça, même pas le reste. Enfin c'est son point de vue qu'il dit, avant son procès. Faut voir ce que ça donnera après. Il demande juste qu'on le juge, mais qu'on lui reconnaisse le fait qu'il est un homme honnête. Ca peut passer en Justice, officiellement honnête. Dans son cas publiquement et démocratiquement, idiot ça passe aussi.
 

- Bon, ça arrive à tout le monde de dire des conneries.
 

- Oui, mais la plupart du temps, pour la plupart des gens, ça arrive dans l'intimité, ou mieux encore dans le secret de tes pensées ... tu vas pas attendre comme un pingouin pour convoquer la presse et te lâcher quand tout le monde écoute.
 

- Non, c'est sûr, tant qu'à merder tu le fais en principe en loucedé. Tu as raison sur un point, à bien regarder comment fonctionnent les gens qui s'exposent beaucoup, c'est rarement pour présenter leurs lettres de noblesse en intelligence, c'est plus souvent pour se la jouer façon patinage artistique. Et le spectateur attend pas la fin du spectacle, ce qu'il veut voir c'est le moment où les patineurs choient.
 

- La démocratie c'est quand on a le choix de regarder qui choit.
 

- Dur métier patinage, artistique sur la glace, et puis après les heures froides il faut subir les assauts des entraineurs, encore un boulot dirigé par des salauds. Le droit de cuissage a disparu sauf quand il a pas disparu. C'est un truc quasi mythique le droit de cuissage, ça n'a jamais vraiment autant existé que depuis que l'humanité est devenue plus civilisée. Tu comprends ça comment qu'ils fonctionnent ?
 

- J'ai du mal ! J'ai beau m'injecter du concentré de culture humaine, j'ai l'impression que ça veut pas rentrer. J'ai vu quelque part qu'il y a confusion dans l'inconscient collectif entre droit de cuissage, droit de quittage et droit de cuisson ... celui qu'il fallait payer pour pouvoir faire cuire son pain.
 

- Ben tu vois, ça se rejoint, de ce temps-ci ils ont remis en place le droit de filer des pains ... dans la tronche. Fillon se plaint d'en avoir pris un virtuel, pour s'être esbaudi que Sarkozy serait de la pitance à zonzon, Royal dit "même pas mâle" quand elle se fait lourder pour pas avoir su tenir sa boussole, du coup comme elle fait mauvaise donne comme ambassadrice, il lui reste plus qu'à tenter le dernier job de merde dont presque personne ne veut : présidente.
 

- Et le droit de distribuer des pains n'en sera pas épouvanté, qui que ce soit qui gagne le job, quand on va arriver, ça sera une personne qui se sentira pas à l'aise et qui optera pour le bâton les jours d'envies de référendums citoyens.
 

- Y en a qu'ont pas été éduqué.e.s pour comprendre l'intérêt de la carotte c'est sûr.
 

- C'est étonnant quand même de pas pouvoir assimiler la culture d'où t'es né ? T'imagine tous ces gens qui vivent dans des endroits où ils ont inventé la gauche, le socialisme, la gestion équitable et tout ça, le respect de l'être humain ...  pour finir en envoyant des sbires pour tabasser les foules et en s'affichant en même temps avec des chemisettes spéciales pour provoquer les sbires.
 

- LOL, t'as vu passer l'info toi ?! Bistouquet se fait photographier avec le sourire et devant lui un t-shirt dénonçant les lanceurs de baballes qui jouent au bilboquet avec les yeux des manifestants. Et ça rend les policiers colère en plus, là c'est toute une profession qui devrait baisser le ton, pour éviter les coups, parce qu'il y en a prendre avec le parrain d'Amiens, il fait du tricot depuis qu'il est devenu poulbot. Une maille à l'endroit, une maille à l'envers et vas-y que je fais tourner les aiguilles.
 

- En fait il est pas franc du coude l'illuminé du Touquet ? Tu crois qu'il joue avec les nerfs des gens ? Il bilangoute avec les aiguilles tricoter des pulls ?
 

- J'le vois pas en adepte vaudou, ce serait plutôt le genre veau dur.
 

- En tout cas il a dû vouloir faire repasser le message qu'il a tenté quelques jours avant en affirmant qu'il aimait pas la violence.
 

- Le t-shirt était pas repassé ... t'as vu sur la photo ? Il aime pas la violence, soit. Pas grande monde n'aime ça. Mais la plupart des gens la refuse au point de s'en abstenir. Dans son cas, il se sert des autres pour mettre des bourre-pifs, et la minute d'après il fait demi-tour en disant que c'est pas beau.
 

- Ben des fois les taloches ça revient dans la gueule de ceux qui les fourbissent. En moins dur qu'avec les LBD ou des gants coqués, y en a un qui a eu droit à sa paire du jour, c'est le valet de pied, le cricri du choeur, Casta de Forcalquier. Il a annoncé d'abord le retrait des grenades GLI-F4 pour les faire remplacer par des GM2L, sous prétexte que les premières sont détonantes et les secondes seulement déflagrantes, et ça fait sortir du bois tout un tas de gens qui disent que les deux arrachent les doigts et les mains. Et puis aujourd'hui,  Il s'est fait retourner sa circulaire aux préfets qui visait à ne plus annoncer franchement la couleur des candidats aux élections locales. Le Conseil d’État s'est montré sans pitié pour le mauvais élève qui voulait faire tricher le suffrage universel.
 

- Ben ça, j'ai idée que les questions de matériels de guerre confiés à des fonctionnaires censés protéger les gens, c'est grave, mais quand même, faire tricher le suffrage universel, c'est bien plus méchant. La petite circulaire qui, mine de rien, voulait faire gagner les ni-de-gauche-ni-de-droite et surtout compatibles avec les marchiaques, ils vont devoir la réécrire.
 

- Et sinon, t'as vu kékchose sur l'Australie ? Ça cramait encore il y a peu, après ils ont vu passer le virus, et depuis y a plus l'feu ?
 

- T'as rien compris toi. Il y a toujours le feu à l'Australie, mais c'est plus à la mode apparemment. On a compté un peu moins de cent incendies ces derniers jours, et ils ont un coup de chaleur qui s'annonce.
 

- Il fait trop chaud de côté-là pendant que dans l'hémisphère nord les relations prennent froid. Ça vient de ce que la planète tourne pas droit ! Faudra qu'on essaye de repositionner tout ça, pour que leur monde devienne enfin équitable.
 

- Chui pas sûr du truc tu vois, faut qu'on en parle.
 

- Ben tu crois pas que ce serait mieux pour tout le monde ? Même temps doux partout, plus de jaloux. Ils arrêteraient de se taper sur la casquette.
 

- C'est là que je vois la baisure. Y a comme un risque que dans le génome humain il existe un bug de codage, et que leur propre soit ni de rire, ni de pleurer, mais de se faire des compètes de gros bras. Si tu leur enlèves une bonne raison de se décalquer sur les murs, ils trouveront une astuce c'est sûr.
 

- Tiens, c'est marrant ça, tu penses qu'ils ont inventé les murs et les frontières juste pour pouvoir exercer leur passe-temps favori toi ?
 

- Ben j'vois pas aut'chose mon gars. Nous, sur Gawal, on a juste laissé le système des paravents, et personne s'amuse à aller voir derrière si y a des gens qu'on besoin d'intimité. On respecte. Chez les humains, ils foutent des murs, ils y ajoutent des miradors et des cerbères, ils ont une notion très marquée du dehors et du dedans, mais le dedans des autres c'est pas la même chose que celui de chacun. L'humain est comme le polystyrène, expansé. Ça fonctionne pas mal pour faire étanchéité, mais à la première chaleur ça s'enflamme. Et en plus c'est hydrophobe, ça fonctionne pas pour absorber le ruissellement.
 

- Ah ouais ... bonne analyse. Et avec ça ils jouent aux allumettes. C'est vrai que si on fait pas quelque chose pour les sauver, ils vont se faire disparaître.
 

- Ils jouent aux allumettes ça oui. C'est aujourd'hui que BoJo fait de la Grande-Bretagne à nouveau une île, ben il y a des neuneus qui se sont rassemblés devant leur parlement pour cramer un drapeau européen. C'est dans les gènes j'te dis.
 

- Mais quand on va arriver là-bas, on va faire quoi ? On va se prendre des châtaignes et ils changeront pas ?
 

- Zorkad m'a briefé. J'ai pas encore tout compris, mais il m'a montré un truc qui avait été fait la fois d'avant.
 

- Ben dis ! C'est quoi ?
 

- Écoute faut que je cogite encore, y a un truc ... j'ai peut-être pas bien tout entendu ...
 

- Dis quand même, je peux essayer de t'aider à compléter.
 

- Enfin voilà, il m'a dit qu'avant d'arriver sur Terre, il faudra qu'on fasse une grosse teuf tous les deux, qu'on vide les stocks de bière et surtout qu'on se retienne jusqu'au dernier moment.
 

- Euh ! T'es sûr qu'il a dit comme ça ? Il te fait pas passer des lanternes pour nos vessies ?
 

- Ben il a ajouté : surtout vu qu'ils prennent feu trop facilement, si tu veux sauver l'humanité, faut leur pisser dessus. Du temps de Noé, c'est comme ça qu'on a fait.

- Je vois, alors on va faire péter la bibine, la mixtion avant tout, on est des soldats.

- On a le temps, moi je me remets à mes lectures. Il faut que j'arrive à savoir comment faire pour trouver quelqu'un qui peut nous aider. Mais j'ai pas encore toutes les infos.

- T'as son blase ?

- S'appelle Leeloo Mina Lekatariba Laminatcha Ekbat D Sebat. J'ai cherché, mais y a dans aucun annuaire. Tout ce que j'ai, c'est qu'elle connait un tireur de ficelles qu'a une philosophie à chier. Il a réussi à convaincre une bonne partie des gens que c'est plus intéressant de semer un peu de destruction pour encourager la vie, plutôt que de laisser les gens vivre en paix.


Pour mémoire :

- Jean-Baptiste... Emmanuel... Zorg. J'ai plaisir à vous revoir, mon Père.
- Je me souviens, maintenant. Le soi-disant antiquaire.
- Heureux que la mémoire vous revienne. Vous en aurez besoin. Où sont les pierres ?
- Je l'ignore. Et même si je savais !
- Quoi ? Que me reprochez-vous ?
- J'essaie de préserver la vie. Vous voulez seulement la détruire.
- Comme vous vous trompez ! Je vous explique. La vie, que vous servez si noblement, naît de la destruction, du chaos. Prenez ce verre... Tranquille, serein... ennuyeux. Mais... si on le détruit...
Regardez ces petites choses qui s'affairent ! ... chacune sa mission.
Quel joli ballet de formes et de couleurs ! Pensez à ceux qui les créent. techniciens, ingénieurs, qui pourront nourrir leurs enfants,
lesquels grandiront, et se reproduiront, et ainsi de suite, pour perpétuer la grande chaîne... de la vie ! Vous voyez, mon Père, en créant un peu de destruction, j'encourage la vie ! En réalité, on est dans le même bizness.
...
- Où est le robot Tape-dans-le-dos ? Et l'ingénieur ? Ou les enfants ?
Vous voyez, votre prétendu pouvoir ne pèse plus rien.
L'empire destructeur... s'effondre, et tout ça à cause... d'une cerise.
...
- Vous m'avez sauvé la vie. J'épargnerai donc la vôtre. Pour l'instant.
- Vous êtes un monstre, Zorg !
- Je sais. Torturez le président, s'il le faut. Mais rapportez-moi ces pierres.

Jean-Baptiste Emmanuel Zorg (Gary Oldman), Vito Cornelius (Ian Holm), Le Cinquième Élément (The Fifth Element), Luc Besson, 1997



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La machine néolibérale ne fonctionne pas seulement
avec des concepts. - REGIS DUVIGNAU / POOL / AFP
Marianne (30/1/2020) : En rang ! Asseoir la pensée unique, imposer la tyrannie de la moyenne... les 5 outils du centrisme autoritaire

Franck Dedieu, Mathias Thépot et Emmanuel Lévy

La machine néolibérale ne fonctionne pas seulement avec des concepts. Elle utilise toute une palette d’instruments pour infuser dans les universités, dans les entreprises, dans les administrations et même dans la tête des citoyens.

1. Pour contraindre les nations : définir des critères intangibles

Déjà au XIXe siècle, un certain Auguste Comte rêvait de transformer la politique en une « physique sociale ». De bons experts, quelques batteries de chiffres, une vraie discipline, et le pouvoir peut alors s’exercer en pilotage automatique. Plus rien à faire, juste à regarder les voyants sur le tableau de bord social. Aujourd’hui, les fantasmes scientistes de ce polytechnicien français deviennent presque réalité. Surtout dans l’Union européenne, où les Etats membres doivent se conformer à un inextricable lacis de procédures. Certes, chacune des nations doit les accepter, mais, une fois le contrat signé, difficile de faire machine arrière. Evidemment, tout le monde ou presque connaît les fameux critères de Maastricht sur les plafonds respectifs de la dette et du déficit public, surveillés par les cerbères de la Commission européenne. Mais, depuis 2012, les exaltés du normatif bruxellois peuvent demander des corrections aux Etats membres si leurs prévisions budgétaires laissent à désirer. L’autoritarisme dans cette histoire de cases à cocher et de limites à ne pas dépasser ? Si les Etats ne rentrent pas dans le rang, ils peuvent se voir infliger une sanction. Et pas seulement symbolique, l’« amende » peut aller jusqu’à 0,2 % de son PIB, soit, pour un pays comme la France, tourner autour de 4,5 milliards d’euros. Pour l’heure, aucune peine n’a été prononcée à l’encontre d’un pays récalcitrant. Magie de la contrainte par la norme : pas besoin de tirer un seul coup de feu.

2. Pour asseoir la pensée unique : fermer l'université aux "hétérodoxes"
Pour les élites néolibérales, il ne peut y avoir de débat sur leur domaine de prédilection : l’économie. Toute pensée contraire est à bannir. On a pu le constater en 2016 avec la publication d’un ouvrage d’une rare violence titré le Négationnisme économique et comment s’en débarrasser, des économistes du courant dominant Pierre Cahuc et André Zylberberg. Ils y accusent les Economistes atterrés, considérés comme hétérodoxes, c’est-à-dire contre la régulation par le tout-puissant marché, d’être de « faux savants » devant être exclus de la communauté des économistes. Pour Cahuc et Zylberberg, ce courant d’économistes, dont les plus connus sont André Orléan, Benjamin Coriat ou Christophe Ramaux, sont les tenants d’une approche désuète de l’économie qui considère les comportements humains comme arbitraires et non rationnels.

C’est là un vieux débat académique avec d’un côté les tenants d’une économie comme « science dure » et, de l’autre, ceux tournés vers l’économie en tant que « science humaine ». Mais pas un débat à fleurets mouchetés, non, un match avec coups en dessous de la ceinture administrés par le courant dominant, décidé à ne laisser aucune place aux autres. En 2015, les hétérodoxes avaient réussi à convaincre le gouvernement de créer une deuxième section d’économie à l’Université faisant une large place aux sciences sociales et politiques, moins acquises à la pensée économique libérale. Mais l’initiative a été tuée dans l’œuf par le Nobel d’économie Jean Tirole qui, via un courrier, a convaincu la secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève Fioraso, d’enterrer le projet. Dans « Université », il y a bien la notion d’« universel », non ?

3. Pour diriger les foules : convertir au « nudge »
Comment orienter les comportements sans passer par des techniques « coercitives », sans lois, sans décrets, sans taxes ? Réponse : le nudge – traduction de « coup de pouce » en anglais. Un concept de sciences cognitives popularisé par le Nobel d’économie 2017 Richard Thaler et qui consiste en une « incitation douce » pour inspirer la « bonne décision » des personnes. Cela peut prendre plusieurs formes : une fausse mouche dessinée au fond d’un urinoir pour que les hommes visent plus juste ; un courrier envoyé aux ménages qui consomment trop d’électricité les informant que leurs voisins sont plus économes, afin de les inciter insidieusement à réduire leurs consommations ; ou une case cochée « par défaut » dans un document donnant accord pour don d’organe, afin d’en maximiser le nombre.

Ce concept d’incitation douce sous les auspices du marché libre célébré par les néolibéraux fait un tabac dans plusieurs secteurs. Mais gare à l’emballement ! Mis entre de mauvaises mains, le nudge peut s’avérer dangereux et devenir un véritable outil de manipulation des masses. Dernier exemple en date : un arrêté d’août 2019 qui, à la demande des assureurs et des banques, oriente « par défaut » les nouveaux plans d’épargne retraite individuelle vers des produits financiers plus risqués. Alors même que les épargnants français n’en ont jamais exprimé la demande !

4. Pour éviter de sortir des clous : imposer la tyrannie de la moyenne
Dans les années 1990, personne ne devait sortir du « cercle de la raison ». Le haut clergé médiatique, économique et administratif y veillait. Et puis, à la faveur de la crise économique de 2007-2008, leur attention s’est assoupie et quelques irréductibles se promènent effrontément à l’extérieur du cercle, dans les contrées irraisonnables. Eh bien, il existe un truc pour les ramener au bercail de la pondération, plus exactement une formule mathématique vieille comme le monde : la moyenne. Un brin snobs, les consultants parlent plutôt de « benchmarking ». Appliqué en matière économique, éducative, sociale ou encore managériale, le principe consiste tout simplement à déterminer une moyenne générale liée aux pratiques des uns et des autres et à inciter les éléments situés aux « extrêmes » à se rapprocher de la norme. Là encore, pas besoin de crier trop fort, il suffit de publier des tableaux, de souligner en gras le nom des rebelles, d’édicter des best pratices – ou « bonnes pratiques » à suivre – pour arriver à ses fins. Exemple le plus évident : les retraites. Le gouvernement d’Edouard Philippe ne veut pas consacrer au paiement des pensions plus de 14 % du PIB. Pourquoi pas 15 % ? Une règle d’or tombée, non de nulle part, mais de la moyenne des autres pays européens. Les 10 principaux membres de la zone euro affiche en effet un standard de 12,2 %. Dans le même ordre d’idée, avec 36,4 h de labeur hebdomadaire au compteur, les Français ne travailleraient pas assez par rapport au reste de l’Union européenne, où les salariés restent 40,3 h/semaine à la besogne. Réflexe d’un bon consultant en benchmarking : les Français doivent bosser 54 min de plus par semaine pour… la beauté statistique.

5. Pour faire passer la pilule antisociale : invoquer l’impératif écologique

« Pour mettre en place la transition et prendre en compte l’économie décarbonée, il faut envoyer un signal prix. » Face aux députés, à la tribune de l’Assemblée nationale, Edouard Philippe ne le sait pas encore, mais cette petite phrase censée justifier l’augmentation de 25 cts par litre du diesel au titre de la taxe carbone va déclencher la révolte des « gilets jaunes ». Les travailleurs de zones périurbaines qui ne disposent pas d’autres possibilités de transport perçoivent mal le signal, mais sentent bien le coup de bambou sur leur pouvoir d’achat. Honte à eux ? Que pèsent leurs fins de mois face aux menaces de fin de monde ? Comme la « contrainte extérieure » dans les années 1970-1980 pour justifier la modération salariale, la contrainte climatique permet de tout faire passer. En une seule phrase : « Mettre en place la transition énergétique. » Dans son petit essai Insoutenables inégalités, Lucas Chancel, de l’Ecole d’économie de Paris, soulignait cet étonnant paradigme en vogue chez les « sérieux » de gauche et de droite qui consiste à faire supporter aux plus fragiles économiquement, tant entre les nations qu’au sein même des nations, le coût de la transition écologique. Comme si l’argument d’autorité recouvert d’une fine couche de culpabilisation devenait la nouvelle martingale pour… faire payer les pauvres.

Voilà, c'est dans Marianne, et c'est à retrouver en kiosque dans le magazine n°1194 "Non, Monsieur le Président, vous n'êtes pas un dictateur... mais vous êtes un néolibéral autoritaire" cette semaine.

J'ai quand même une opinion plus orientée vers l'idée d'un Macron dictateur, avec de la méthode pour faire passer la pilule avec un peu de douceur, mais entre néolibéralisme autoritaire et dictature où se trouve la frontière ? L'autoritarisme et le dictat c'est juste une question de position du curseur, c'est en tout cas une démocratie sérieusement amochée.


Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner
dans la cour de l'Elysée, le 7 novembre 2019
Alain JOCARD / AFP
BFM TV (31/1/2020) : Municipales et étiquettes politiques: les raisons derrière l'échec de la circulaire Castaner
 
Après avoir infligé un premier camouflet symbolique au gouvernement sur la réforme des retraites, le Conseil d'État a encore sévi en retoquant trois mesures contenues dans la circulaire du 10 décembre 2019, qui introduisait de nouvelles règles de nuançage. Elles étaient soupçonnées de favoriser l'essor de LaREM.

Pour certains, il est temps que la campagne municipale s'achève. Non pas qu'elle manque d'intérêt, au contraire, mais La République en marche, qui abordait déjà le scrutin en position difficile - parti jeune, dépourvu d'ancrage local préexistant -, commence à sérieusement accumuler les déconvenues. La dernière en date a été infligée par le Conseil d'État.

La haute juridiction administrative a dévoilé ce vendredi sa décision de suspendre une partie, spécifiquement trois mesures, de la circulaire signée par Christophe Castaner le 10 décembre 2019. Le texte, qui porte sur l'attribution des nuances politiques en vue du scrutin, a été dénoncé par plusieurs partis d'opposition comme étant un grossier outil destiné à favoriser les résultats de LaREM à l'échelle nationale.

Un texte voué à l'échec?

L'échec est d'autant plus cinglant que le Conseil d'État, qui statuait sur les référés-suspension formés par Les Républicains, le Parti socialiste et Debout la France (et deux élus LR de l'Ain), leur a donné raison sur toutes leurs contestations. À savoir, celles portant sur les mesures suivantes: l’attribution des nuances aux seules communes de plus de 9000 habitants; les contours attrape-tout de la nuance "liste divers centre"; et le classement de la nuance "liste Debout la France" dans le bloc "extrême droite".

Comme l'a raconté L'Opinion, les germes du raté étaient présents dès l'origine du texte. D'une part, contrairement à ce que prévoit la règle établie par une loi votée en 2018 (donc sous l'égide de ce gouvernement), le ministère de l'Intérieur a omis de publier la circulaire au Journal officiel. Elle a été transmise aux préfets dès sa signature par Christophe Castaner, mais c'est la presse qui en a dévoilé la teneur au public. Le genre de manœuvre qui alimente le soupçon vis-à-vis d'un gouvernement cherchant, estiment ses opposants, à faire des municipales le scrutin le plus apolitique possible.

Favoriser LaREM

C'est d'ailleurs ce terme-là qui a été invoqué par la place Beauvau, lorsque trois fonctionnaires du ministère ont dû défendre, mercredi face aux requérants (LR, PS, DLF) et aux juges administratifs, le seuil des 9000 habitants pour l'attribution de couleur politique aux listes. Les mairies rurales sont "apolitiques" et entendent le rester, indiquait Beauvau.

Problème, ce seuil aurait conduit, "dans plus de 95% des communes, à ne pas attribuer de nuance politique". Et, selon les calculs du Conseil d'État, à ne "pas prendre en considération l’expression politique manifestée par plus de 40% du corps électoral". Quant à la fameuse "liste divers centre", censée englober toutes les listes soutenues par LaREM, le MoDem et l'UDI-Agir, elle "méconnaît le principe d'égalité", selon le juge administratif.

Les marcheurs perdent donc sur tous les tableaux. Dans les communes où LaREM aura décidé de soutenir une liste de gauche ou de droite, faute de pouvoir présenter sa propre liste, la victoire de la liste soutenue n'attribuera aucun crédit statistique à LaREM. La macronie va devoir s'accrocher et espérer, surtout, ne pas trop mordre la poussière dans les villes où cela peut se voir. Au hasard, Paris.
 

"Ces municipales, c'est un naufrage..."

En coulisses, ce genre de cafouillage n'étonne même plus. En particulier lorsque Christophe Castaner est concerné au premier chef. "Ces municipales, c'est un naufrage...", soupirait récemment auprès de BFMTV.com un député LaREM proche de Matignon. Plusieurs caciques du mouvement macroniste se résignent désormais à subir "la rouste électorale du mois de mars", courte pause en pleine bataille parlementaire et syndicale autour de la réforme des retraites.

"Emmanuel Macron est lucide sur tous les sujets, sauf ces municipales", juge un conseiller gouvernemental, qui ajoute: "C'est un type sympa, Castaner, mais il est très très loin du 'level' requis quoi. Le problème, c'est qu'il n'y a personne dans le vivier pour le remplacer".

À l'Elysée, l'idée d'un vaste remaniement post-municipales fait pourtant son chemin. "Il y a des ministres cramés", constate-t-on avec, en guise d'illustration, les récents déboires de la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Si ce remaniement venait à être mis en œuvre, l'ancien maire socialiste de Forcalquier risque-t-il de se trouver, lui aussi, parmi les cas à trancher?

Pour fêter ça, Edouard Philippe se lance dans la municipale du Havre. On lui souhaite pas d'être élu, bien que ça puisse arriver ... j'ai un peit espoir qu'il se mange un gros râteau dans son dating avec les havrais. Du temps que je connaissais pas mal le coin, c'était une ville vraiment de gauche quand même. Enfin bon, tout passe, tout casse.


François Fillon, jeudi sur le plateau de l'émission
"Vous avez la parole" de France 2
© AFP / Martin Bureau
France Inter (31/1/2020) : On a vérifié les éléments de la défense de François Fillon sur France 2

Corinne Audouin

Interrogé sur France 2, François Fillon a dénoncé une "procédure d’exception, entièrement à charge" et réfuté les accusations de détournements de fonds publics et de complicité d’abus de biens sociaux dont il aura à répondre devant la justice.

Il ne plaidera pas coupable devant les magistrats du tribunal correctionnel de Paris, qui le jugeront, à partir du 24 février, aux côtés de son épouse et de l’ex député Marc Joulaud. François Fillon a rodé, devant les caméras de France 2, ce qui sera sa ligne de défense : les emplois de Penelope Fillon, comme collaboratrice parlementaire à l’assemblée nationale et à la Revue des Deux mondes, et ceux de ses enfants au Sénat, n’étaient pas des emplois fictifs. Son seul regret ? Avoir accepté les costumes de luxe offerts par Robert Bourgi. Décryptage de ses principales déclarations.

"J’ai été traité d’une manière injuste, la procédure engagée contre moi était une procédure d’exception"

Dans l’affaire Fillon, tout est en effet allé très vite : le Parquet national Financier a ouvert une enquête préliminaire au lendemain des révélations du Canard enchaîné, le 25 janvier 2017. Dans l’affaire Cahuzac, en 2013, il s’était écoulé un mois entre les premières révélations de Mediapart le 4 décembre 2012 et l’ouverture d’une enquête préliminaire le 8 janvier 2013 par le parquet de Paris. Le PNF, né de l’affaire Cahuzac, n’existait pas encore. Dans une autre affaire de collaborateurs parlementaires, concernant le ministre de l’intérieur socialise Bruno Le Roux, les faits avaient été révélés par l’émission Quotidien le 20 mars 2017. Le PNF avait ouvert une enquête préliminaire le lendemain, le 21 mars 2017, s’illustrant là encore par sa rapidité.

"L’instruction a été menée entièrement à charge, les magistrats ont refusé d’examiner mes preuves, d’entendre 12 témoins et de lire 700 documents qui attestaient du travail de mon épouse"

Les trois magistrats instructeurs ont mené une enquête d’une ampleur assez inédite : perquisitions, réquisitions aux journaux, auditions de dizaines de témoins, analyse des ordinateurs et téléphones... Ils ont aussi examiné les très nombreux documents fournis par les époux Fillon. L’ordonnance de renvoi, que France Inter a pu consulter, les détaille sur plus de 20 pages.

Les magistrats recensent des coupures de journaux évoquant les visites de Penelope Fillon dans la Sarthe, des discours de départ à la retraite, une fiche sur l’organisation d’un dîner, des échanges de mail avec la secrétaire de François Fillon où son épouse lui transmet des requêtes particulières, trois témoignages de personnes attestant de l’intervention de Penelope Fillon en leur faveur. S’il est faux de dire que les magistrats n’ont pas étudié ces pièces, ils ne leur ont en revanche pas accordé beaucoup de valeur : "Destinés à faire masse, ces documents ne démontraient rien, ou confirmaient l’abus de langage consistant à qualifier de travail de collaborateur parlementaire la plus anodine de ses activités" écrivent les magistrats.

"Elle était ma collaboratrice au quotidien, elle a géré mon agenda local, le courrier parlementaire, corrigé mes discours. Elle était le lien entre le terrain et un parlementaire qui devenait de plus en plus parisien. La manière de travailler avec son conjoint n’est pas la même."

Les magistrats n’ont pas trouvé de traces écrites de ce travail. Les mémos et revues de presse locale qu’elle disait écrire pour son mari n’ont pas été conservés. Une absence qui contraste avec le nombre de documents attestant du travail des autres collaborateurs parlementaires de François Fillon : courriers, réponses, transmissions, dûment archivés. Penelope Fillon a déclaré aux juges qu’elle recevait chaque week-end dans leur maison de Beaucé deux à trois personnes, lors de visites improvisées. Elle n’a pas gardé non plus le cahier où elle consignait ces visites, et n’a pas pu donner le nom d’un de ces visiteurs.

La thèse de la collaboration essentiellement orale présentée par les époux Fillon n’a pas convaincu les juges : "L'enquête a révélé que Penelope Fillon avait mené à partir de 1981, une vie de femme au foyer, se partageant entre Paris et la Sarthe, très investie dans l'éducation de ses enfants et la gestion de la vie familiale. Elle était aussi la conjointe d’un homme politique à la trajectoire ascendante, et à ce titre, reconnue dans le microcosme local ; et il lui arrivait, de manière assez traditionnelle, de l'accompagner lors de cérémonies officielles et d’événements festifs ou culturels, de le soutenir lors de ses campagnes, de lui recommander la situation de tel ou tel administré ou de lui rendre de menus services, parfois en lien avec ses collaborateurs. Tout ceci ne relevait pas d'un travail d'assistant parlementaire, encore moins à temps complet."

"Elle a été rémunérée en moyenne 3000 euros par mois, cela dépendait des moments, de la composition de mon équipe. Ses qualifications et des diplômes expliquent son salaire ; c’est la plus diplômée de mes collaborateurs."

De fait, la rémunération de Penelope Fillon n’a cessé de varier au fil des années, depuis les tous premiers contrats de collaborateur occasionnel en 1981, jusqu'à son dernier CDD en 2013. Les enquêteurs ont retrouvé en perquisition à l’Assemblée nationale, à propos d’un contrat de collaborateur permanent signé en 86 (faits non compris dans la prévention), cette note : "le contrat conclu entre François Fillon et son épouse a pour but d'utiliser son crédit collaborateur. J'ai vérifié, OK pour 10 000 (francs)."

Entre 1998 et 2002, Penelope Fillon est rémunérée 20.000 francs par mois. C’est en moyenne trois fois plus que les autres collaborateurs parlementaires du député. Entre 2002 et 2007, embauchée par Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon, elle est rémunérée 5200 euros nets par mois, quand les autres collaborateurs en touchent 800. Ce que les magistrats analysent ainsi : "Dès qu'il le pouvait, François Fillon lui versait le maximum de rémunération possible à partir de son crédit collaborateur."

Sur l’emploi de Penelope Fillon à la Revue des deux mondes, pour lesquels elle a été rémunérée 135 000 euros sur 2 ans :

"J’ai demandé à Marc Ladreit de la Charrière de lui trouver un emploi. Il y a des travaux qui ont été faits, elle a été placardisée par le directeur de la revue. Il a choisi de plaider coupable pour éviter un procès public."

Marc Ladreit de La Charrière, patron de Fimalac et proche de François Fillon, a en effet embauché Penelope Fillon pour une mission de conseil à la Revue des deux mondes, rémunérée 5 000 euros brut par mois. Là encore, il n’existe aucune trace écrite de ce travail d’un an, entre 2012 et 2013, alors qu’elle est en même temps employée comme collaboratrice parlementaire à plein temps de son mari. La Revue lui confie la rédaction de fiches de lecture, dont deux seront publiées. Le tarif habituel pour ces fiches est de 150 euros la page. En tout, la rémunération de Penelope Fillon se chiffre à 135.000 euros.

Lors de son dernier interrogatoire, Marc Ladreit de la Charrière, qui a opté pour une procédure de plaider coupable, a expliqué que "Penelope Fillon n'avait en réalité rien produit" ; son travail de conseil se bornant à "quelques réunions à son domicile au cours desquelles elle m'a fait part de ses suggestions mais ne m'a remis aucune note ou rapport". Il a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et 375.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux.

Sur l’emploi de ses deux enfants comme collaborateurs parlementaires au Sénat entre 2005 et 2007 :
"Mes enfants ne sont pas poursuivis, donc je ne vais pas vous répondre. Ils ont apporté les preuves de leur travail."

Marie et Charles Fillon ne sont en effet pas poursuivis, ils avaient été placés sous le statut de témoins assistés pendant l’enquête. Les juges ont estimé que de par leur jeune âge à l’époque (moins de 25 ans), et n’ayant bénéficié que d’une faible part des salaires qui leur étaient versés (ils transitaient sur leur compte avant de revenir sur celui de leurs parents), ils n’avaient pas eu conscience qu’ils avaient bénéficié d’un "emploi de complaisance". Leurs parents sont en revanche poursuivis pour le détournement et le recel de ces fonds, qui se montent à 117.000 euros. 

Sur les trois costumes offert par l’avocat Robert Bourgi, pour une valeur de 18 000 euros :

"J’ai fait l’erreur d’accepter des costumes que je n’aurais jamais du accepter."

C’est la seule "erreur" qu’il reconnaît, or François Fillon n’est pas poursuivi pour ces faits. Les juges lui ont accordé un non-lieu du délit de "trafic d’influence". Aucune contrepartie n’a été mise en évidence en échange de ces cadeaux. De même, aucune infraction n’est retenue par les juges concernant les activités de « 2F Conseil », la société créée en 2012 par François Fillon : "Quoi que l’on puisse penser du mélange des genres auquel s’était livré François Fillon entre 2012 et 2017, tout à la fois lobbyiste, intermédiaire, député, chef de parti et candidat à l’élection présidentielle, les délits de trafic d’influence actif et passif n’étaient pas susceptibles d’être retenus."

Le hic dans tout ça, dans cette tentative de plan de communication juste avant le passage devant des juges, c'est que ça n'apaise pas vraiment les griefs qui sont nés précédemment peut-être plus de la forme que du fond. Fillon n'a pas été crucifié par l'opinion publique pour avoir pillé le pays, ou désorganisé les institutions, il y a d'autres oiseaux de basse-cour qui rendront peut-être des comptes pour ça une autre fois. Mais par contre il a finalement payé, très cher, pour avoir montré un certain janisme. Il n'avait pas à titre personnel la morale qu'il pensait pouvoir imposer en tant que politique de tout premier plan. Et la question morale reste entière en lisant les propos qu'il tient, avec cette envie de savoir ce que, prochainement, des juges vont tirer comme enseignement de son parcours. Je n'ai pas le sentiment qu'il soit coupable de faits parmi les plus graves, parmi ceux qui se sont acharnés sur lui, il y en a de pires, et ceux qui par opportunisme n'ont eu qu'à regarder avec le sourire tomber l'oiseau du nid sont de vrais saligauds.

On voit dans cette interview qu'il y a un homme qui a été au sommet du pouvoir, qui fait maintenant acte de contrition, très modestement, en tenant des comptes d'apthicaire à six chiffres, ce qui ne représente pas de si grandes sommes d'argent, mais qui déjà se fait abstrait pour des millions de gens. L'infraction morale n'est pas évidente, et peut-être est-ce tenable de démontrer qu'il n'a pas fait de faute, ou pas de si grande, mais il y a une chose qui l'a rendu insupportable, c'est son absence de modestie devant un peuple qu'il prétendait représenter. Et pour avoir peut-être ou peut-être pas piqué des cent mille balles par-ci par-là, sur le plateau d'une balance on pourrait poser le coût d'une élection présidentielle au suffrage universel direct salopée.


Des partisans du Brexit brûlent un drapeau européen à
Parliament Square, à Londres (Royaume-Uni), le 31
janvier 2020. (ISABEL INFANTES / AFP)
franceinfo (31/1/2020) : Un drapeau de l'Union européenne brûlé à Londres avant le Brexit
Le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE, vendredi à minuit, après 47 ans de mariage tumultueux.

Des partisans du Brexit, réunis devant le Parlement britannique à Londres vendredi 31 janvier, ont mis le feu à un drapeau européen, a constaté un photographe de l'AFP. Les partisans les plus farouches de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, notamment les membres du Brexit Party de l'europhobe Nigel Farage, ont appelé à se rassembler devant le Parlement pour marquer le divorce avec Bruxelles. Le Royaume-Uni quittera officiellement l'UE, vendredi à minuit, après 47 ans de mariage tumultueux.

Sujet très clivant, le Brexit a provoqué de vives tensions au sein de la société britannique et jusqu'aux bancs du Parlement, où les débats se sont parfois tenus dans une ambiance délétère. En 2019, des dizaines d'élus avaient écrit au chef de la police de Londres pour signaler une "détérioration de l'ordre public et de la sécurité" autour du Parlement de Westminster. Les parlementaires avaient pris cette décision après que des partisans du Brexit avaient agressé verbalement, à plusieurs reprises, des personnalités pro-UE, encerclant notamment la députée europhile Anna Soubry en l'accusant de trahison.

Le basculement de la Grande-Bretagne dans une ère nouvelle, c'est ce soir, aujourd'hui, et pourtant, tout porte à croire que ce n'est pas fini ce feuilleton. On pensait l'empire britannique tombé des nues depuis longtemps, il est probable que nous n'avons pas encore vu sa fin, qui ne doit plus être bien loin.

J'en retiens pour l'instant que l'Europe est devant un monceau de problèmes depuis pas mal d'années, nous avons eu en France à choisir majoritairement le refus démocratique d'un traité qui a été ensuite imposé par une classe politique un peu dure d'oreille, en Grande-Bretagne, on a l'impression que le problème posé est le même aujourd'hui mais à l'envers. Et les ressentiments qui en ressortiront finiront par désunir le royaume. Le statut de l'Ecosse est le prochain épisode qui n'a pas fini de nous étonner.



Le potager en question, sur le rond-point
de Plateau d'Hauteville, le 31 mai.
Libération (31/1/2020) : Un gilet jaune poursuivi pour avoir planté un potager sur un rond-point

Pierre Carrey

Le parquet de l'Ain veut infliger un stage de citoyenneté payant à un jeune homme qui avait installé un carré de salades et tomates en mai, face au casino municipal du Plateau d’Hauteville.

«Franchement, les autorités publiques n’ont pas l’air d’aimer les légumes.» Rémi (1), 33 ans, avait planté un jardin potager sur un rond-point de Plateau d’Hauteville (Ain), le 31 mai avec un groupe de gilets jaunes. Ce mercredi, il était convoqué par le délégué du procureur de la République de Nantua (Ain), qui lui a proposé une journée de stage de citoyenneté dont il devra supporter le coût, 150 euros. Rémi envisage de refuser la sanction, prononcée dans le cadre d'une procédure de médiation (la «composition judiciaire»), ce qui le renverrait en audience devant le tribunal correctionnel.

Végétaux arrachés

«N’était-ce pas un acte de citoyenneté que de créer un jardin citoyen ?» s’étonne Rémi, qui déplore des poursuites judiciaires «absurdes». Le jardinier amateur plante le décor : un rond-point face au casino municipal du Plateau d’Hauteville, ville de 5 200 habitants née en janvier 2019 de la fusion de trois communes. Comme sur les autres giratoires de France, les gilets jaunes locaux occupent le terrain chaque vendredi soir depuis avril, pour des grillades et discussions. «Nous n’avons jamais touché ni au massif de fleurs ni aux pancartes annonçant les événements dans la commune», explique le menuisier à Libération.

Quand le collectif décide de «planter 2 m2 de salade, tomates et potimarrons dans un pauvre gazon», la mairie réagit en moins de vingt-quatre heures. Arrachage des végétaux et plainte en justice. Rémi, figure locale militante, est le seul identifié par les gendarmes et bientôt poursuivi pour avoir «dégradé et détérioré volontairement un bien destiné à l’utilité ou à la décoration publique, en l’espèce un rond-point […] en causant un dommage grave». L’auteur des faits préfère parler de «réappropriation et partage de l’espace public».

«Complicité de jardinage»

Le maire (LR), Philippe Emin, justifie sa position auprès du Progrès : «J’ai voulu réaffirmer l’autorité municipale et enrayer ce climat hostile». Sa cérémonie de vœux, le 17 janvier, a été perturbée par les gilets jaunes qui lui ont demandé une nouvelle fois de retirer sa plainte et ont tenté, en vain, de lui offrir une caissette de légumes.

Ce mercredi matin, une centaine de personnes se sont mobilisées en solidarité avec Rémi, un «collectif de soutien au potager d’Hauteville» et une intersyndicale CGT-FSU FO-Solidaires, qui ont manifesté devant le palais de justice de Nantua, sous la pluie, avant de rejoindre le cortège contre la réforme des retraites à Bourg-en-Bresse. Plusieurs militants réclament au procureur d’être poursuivis pour «complicité de jardinage», sans avoir été entendus pour l’instant. Rémi a retrouvé les copains avec une soupe chaude. Une gerbe de légumes a été déposée sur les marches du tribunal. L’espoir d’un acquittement demeure, vaillamment porté par une pancarte : «L’oignon fait la force.»

(1) Le prénom a été modifié.

Quand on en arrive à lire un slogan comme ça, il y a de l'espoir : l'oignon fait la force et le maire comme le parquet de l'Ain font la farce. Il y a des municipales prochainement, faudra se souvenir de regarder de près les résultats. Je propose que les gilets jaunes du coin appellent la population à ne pas réélire une grosse légume comme ça.

 
Aux États-Unis, le ministre du Commerce déclenche une
vague d’indignation après s’être réjoui des conséquences
positives du coronavirus pour l’économie américaine.
Reuters
RFI (30/1/2020) : Coronavirus: les propos du ministre américain du Commerce créent l’indignation
 
Aux États-Unis, le ministre du Commerce déclenche une vague d’indignation après s’être réjoui des conséquences positives du coronavirus pour l’économie américaine. Le virus mortel force la Chine à fermer des usines, et cela va aider l’emploi en Amérique du Nord, a déclaré Wilbur Ross sur Fox News.

Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve

« Tous les cœurs américains doivent se tourner vers les victimes du coronavirus », commence tout de même par dire Wilbur Ross. « Mais le fait est, poursuit le secrétaire au Commerce, que les entrepreneurs vont devoir reconsidérer leur chaîne d’approvisionnement, car après le SRAS et maintenant ce virus, ces épidémies sont un facteur risque à prendre en compte. » « Je crois donc, dit-il, que cela va aider à accélère le retour l’emploi en Amérique du Nord, aux États-Unis et probablement au Mexique. »

« Oh, voilà une bonne nouvelle », reprend la présentatrice de Fox News. Puis le ministre du Commerce de Donald Trump prend l’exemple d’Apple qui envisagerait de relocaliser une partie de sa production chinoise. Torrent d’indignations immédiatement sur les réseaux sociaux et les médias américains.

« Rien de tel qu’une bonne pandémie pour relancer l’économie », ironise sur Twitter une commentatrice de CNN. « On touche le fond », réagit un autre journaliste influent.

Et d’ailleurs sur le fond, plusieurs médias notent que l’analyse de Wilbur Ross contredit les prédictions du président de la banque centrale selon lequel le coronavirus est plutôt source d’incertitude pour l’économie mondiale.

Ce n’est pas la première fois que le milliardaire de 82 ans choque avec des propos jugés déconnectés de la réalité. Pendant le dernier shutdown de l’administration, il avait déclaré que les dizaines de milliers fonctionnaires américains contraints à des semaines de chômage technique non payées n’avaient qu’à aller se nourrir à la banque alimentaire.

Le poids des mots, le choc des faux taux, où ces tripatouilleurs d'opinion vont finir par se mélanger les pinceaux et nous montrer que ce ne sont que de vilains petits nazillons. Quand même face à ce type d'engeance, il faudrait que plus de gens se mobilisent pour siffler la fin de la récré et qu'on relance l'Internationale pour de bon.

On peut traiter Wilbur Ross de néolibéraliste etc ... enfin néo chez lui c'est un peu daté, en fait c'est juste une burne qui n'a aucune conscience de ce qu'il pèse en tant que huit milliardième partie de l'humanité. A l'échelle de ma personne, ou de la sienne, la hui milliardième partie de mapomme, c'est un centième de microgramme. Si j'éternue j'en balance au moins cent mille des comme ça. Voilà ce que je pense ma bonne dame.


33 personnes ont péri dans les incendies qui ravagent
l'Australie depuis le mois de septembre.
SAEED KHAN/AFP
Sud-Ouest (31/1/2020) : Incendies en Australie : l’état d’alerte déclaré à Canberra sous la menace des feux de forêt
 
C’est la première fois qu’un tel état d’alerte est déclaré dans le Territoire de la capitale australienne depuis 2003, quand des feux avaient détruit près d’un demi-millier de maisons.

Les autorités de Canberra ont placé vendredi pour la première fois depuis 2003 la capitale fédérale australienne en état d’alerte en raison de la menace de feux de forêt dans la région. Le ministre en chef du Territoire de la capitale australienne (ACT), Andrew Barr, a précisé que la mesure serait maintenue « aussi longtemps que demeurera le risque pour Canberra ».

Une vague de chaleur est attendue sur la capitale australienne de 400 000 habitants, alors que des feux menacent ses banlieues sud. « Cela pourrait devenir incontrôlable », a mis en garde Andrew Barr. « L’état d’alerte est le signal le plus élevé qui peut être adressé à la population de l’ACT pour lui dire de prendre ses dispositions. »

Conditions propices aux feux

Les autorités ont aussi mis en garde contre le risque de voir des escarbilles emportées par les vents bien en amont du front des feux. La principale menace pour Canberra à l’heure actuelle est l’incendie qui fait rage dans l’Orroral Valley et a déjà réduit en cendres près de 180 kilomètres carrés de forêts au sud de la ville.

Le mercure a grimpé jeudi à plus de 40 degrés dans l’État d’Australie-méridionale, où les alertes au risque d’incendie ont été lancées. Cette vague de chaleur doit se déplacer vers l’Est pour atteindre vendredi Melbourne et Canberra puis Sydney, ce week-end, où les températures pourraient atteindre les 45 degrés.

Les autorités estiment que cette chaleur, accompagnée de vents secs, crée les conditions propices aux feux de forêt dans certaines parties des États de Nouvelle-Galles du Sud et du Victoria.
 

100 000 km2 détruits

Plus de 80 feux font toujours rage dans ces deux États. Les prévisionnistes s’attendent à ce que cette vague de chaleur soit suivie de tempêtes, ce qui pourrait permettre d’éteindre certains feux. Mais d’intenses précipitations présentent aussi des risques d’inondations et de crues soudaines.

Les feux se produisent chaque année en Australie au sortir de l’hiver austral. Mais ils ont cette année été particulièrement précoces et intenses, générant une catastrophe nationale qui a fait au moins 33 morts depuis septembre. Une surface de plus de 100 000 km2, plus grande que le Portugal, a été réduite en cendres et plus de 2 000 habitations détruites. Des chercheurs estiment que plus d’un milliard d’animaux ont été tués.

Chez Sud-Ouest, les feux de forêt ils connaissent ! Et on peut s'abonner chez eux aussi pour avoir toutes les infos.

Donc, là on voit qu'on en est à plus de 100 000 km², et c'est pas fini. Donc 100 000 km² c'est dix fois la superficie des Landes, quand même. Et là c'est plus. Et c'est aussi à peu près un cinquième de la France. Genre tu mets un carré qui va de Cournon d'Auvergne à Gif-sur-Yvette, que du cramé !


En fait, pour la superficie reconnue cramée, le vrai chiffre serait de plus de 180 000 km² à ce jour, mais c'est à confirmé. Ils arrivent pas à suivre les évènements là-bas, et donc ils investiguent.

C'est amusant les nombres, tu peux raconter plein de choses avec ça. Tu vois, le nombre d'animaux tués, perdus, fumés ... c'est énorme ! Ben Bernard Arnault il a le même nombre en euros gagnés en une seule journée ! Enorme. On n'imagine pas.

J'ai dit au chat qu'il faut pas qu'il emmerde tout le monde parce que sa bouffe est toujours la même. Lui il voit pas ça. Il sait pas compter. Enfin sans doute un peu quand même, il fait la différence entre quand il est tout seul et quand il y est pas. Ben y a un milliard de bestioles crevées, et il voit pas ça. C'est parce qu'on met pas la télé bien sûr.

N'empêche que quand tu vois des gens d'apparence normale soutenir que ... oui, bon ... l'influence des humains sur le climat, toussssaaaa, il faudrait pas que ça nous empêche de nous retrouver à faire du stem sur les pentes de St Gervais.

Mais si on raisonne par l'absurde, imagines que le milliard de bêtes c'était des humains ?! Bon y en aurait qui trouveraient que c'est bon pour l'économie etc etc ... mais ça mettrait quand même un gros Bronx non ? Là c'est juste des animaux, même pas mal. En plus un milliard d'animaux morts, c'est vachement abstrait pour le coup. On te dit pas combien de koalas, de chameaux, de walabis, et j'en passe ... on te dit pas que ton pote kangourou victor y est passé, c'est juste pour que tu restes bien peinard chez toi, on va pas t'exciter la machine à stress parce que t'aurais perdu des aminches. Non, c'est juste des animaux, nés ailleurs, de pères inconnus ... d'ailleurs même leurs mères n'étaient pas certaines que les gosses étaient bien d'elles ! C'est dire.

Enfin donc voilà. C'est vachement plus important de planifier la fin de la GLI-F4 et de merdouiller des circulaires foireuses. Bon je vais pas charger la mule sur la circulaire, Macron - Philippe avaient merdouillé la proposition de loi sur les retraites huit jours avant.

En huit jours, il crève combien d'animaux en Australie ? Le score c'est 33 chez les humains.

Dites 33 ...
hein docteur ?
Dites 33 ...
je comprends rien, vous savez je suis venu pour les oreilles !

Personne n'entend vraiment bien.

Donc en huit jours il crève en moyenne au moins dix millions d'animaux. Et il brûle environ 200 000 hectares, ou 2000 km² ... une paille quoi.

Et donc on nous dit que c'est pas fini ... en plus.

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Au café du commerce, il n'y a que les godets pleins qui rapportent sans ficelle

Pour deux francs et pas un saoul ... - Je regarde cette putain de carte avec ses points rouges. Elle a la chtouille. On a beau dire, ...